Deux poèmes chinois, op. 47 (Roussel) — Wikipédia
Deux poèmes chinois op. 47 (L 60) | |
Genre | Mélodies |
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Musique | Albert Roussel |
Texte | Henri-Pierre Roché (traduction) |
Langue originale | français |
Effectif | chant et piano |
Durée approximative | 1 min 30 s (no 1 et no 2) |
Dates de composition | septembre 1932 |
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Deux poèmes chinois, op. 47, est un ensemble de mélodies pour chant et piano d'Albert Roussel composé en 1932.
Présentation
[modifier | modifier le code]Textes
[modifier | modifier le code]Les textes des mélodies sont dus à Henri-Pierre Roché, d'après une traduction anglaise d'Herbert Allen Giles de poésies chinoises parues dans Chinese Poetry in English Verse (Londres, Quaritch, 1898, réédité en 1902)[1]. Le premier poème est de Li-I, le second de Huang-Fu-Ian (en)[2].
Les adaptations en français sont parues de 1905 à 1907 dans la revue Vers et prose dirigée par Paul Fort et André Salmon[3].
Mélodies
[modifier | modifier le code]Albert Roussel compose ses Deux poèmes chinois en septembre 1932[4] :
- « Favorite abandonnée » — Andante ( = 52) de 15 mesures à
— dédié à Mme Bourdette-Vial ; - « Vois, de belles filles » — Allegretto ( = 92) de 47 mesures à
— dédié à Mme Véra Janacopulos.
La partition est publiée par Durand en 1934[2].
La durée moyenne d'exécution de l'ensemble est de trois minutes environ[5].
Création
[modifier | modifier le code]Les Deux poèmes chinois sont créés par la dédicataire de « Favorite abandonnée » le à Paris[6], avec Yvonne Gouverné au piano, lors d'un concert de la société musicale Le Triton[2].
Analyse
[modifier | modifier le code]Les mélodies portent le numéro d'opus 47 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 60[2].
C'est la troisième et dernière fois que Roussel se penche musicalement sur des poèmes chinois, après ses opus 12 et opus 35. Gilles Cantagrel considère que, « sans égaler la parfaite réussite des précédentes, ces mélodies n'en exhalent pas moins un charme pénétrant[7] ».
Guy Sacre oppose les tonalités des deux mélodies, « Favorite abandonnée dans un ton de mi bémol mineur que supplicient le chromatisme, la note à côté et l'appogiature, et Vois, de belles filles tout en charme, en pointes et en sourires, qui frétille de toutes les gentillesses modales que l'on peut mettre au ton d'ut[8] ».
Dans leur esthétique, Damien Top les rapproche en revanche, soulignant les mêmes « contrepoint épuré et harmonie piquante [qui] renforcent le laconisme du propos[9] ».
Dans la première mélodie, la favorite abandonnée du titre « attend dans une nuit sans fin un amant qui ne viendra pas ; la mélancolie de la délaissée s'épanche dans les chromatismes sinueux de la ligne mélodique et les harmonies étranges du piano, procédant par petites touches de couleur[7] ».
Quant aux belles filles du titre du second poème, « elles passent en courant », et la musique de Roussel mêle « sensualité, diction nonchalante [et] chromatismes langoureux[7] ». Dans la mélodie, « précédée d'un joyeux scherzo, la ronde des jeunes filles se dissipe pour la question voluptueuse — au piano, saut de neuvième ascendante, auquel la voix répond par une septième[7] » ; l'ultime interrogation est laissée sans réponse : « Dis-moi si celle qui, cette nuit, sera choisie peut avoir les cils beaucoup plus long que ceux-ci[9] ? »
Discographie
[modifier | modifier le code]- Albert Roussel : les mélodies (intégrale) — Marie Devellereau (soprano), Yann Beuron (ténor), Laurent Naouri (baryton), Billy Eidi (piano), Timpani 2C2064 (2001)
- Albert Roussel Edition (CD 9) — Mady Mesplé (soprano), Dalton Baldwin (piano), Erato 0190295489168 (2019)[10]
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Gilles Cantagrel, « Albert Roussel », dans Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la mélodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1), p. 571-577.
Monographies
[modifier | modifier le code]- Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p..
- Raphaëlle Legrand, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
- Damien Top, Albert Roussel : Un marin musicien, Biarritz, Séguier, coll. « Carré Musique », , 170 p. (ISBN 2-84049-194-X).
- Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).
Notes discographiques
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Labelle 1992, p. 21.
- Labelle 1992, p. 104.
- Top 2016, p. 43.
- Legrand 1987, p. 69.
- (en) Adrian Corleonis, « Poèmes chinois (2), for voice &… | Details », sur AllMusic (consulté le )
- Legrand 1987, p. 68.
- Cantagrel 1994, p. 576.
- Sacre 2001, p. 11.
- Top 2016, p. 130.
- Pierre Jean Tribot, « Albert Roussel, le coffret aux trésors », sur Crescendo Magazine, (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la musique :