Drapeau à cinq couleurs — Wikipédia
Le drapeau à cinq couleurs dit « Les cinq peuples rassemblés » (chinois : 五族共和; pinyin: wǔzú gōnghé, littéralement « cinq peuples ensemble en harmonie ») fut un des principaux symboles sur lesquels s'est fondée la République de Chine, représentant les cinq principaux groupes ethniques peuplant le pays : les Hans en rouge, les Mandchous en jaune, les Mongols en bleu, les Huis en blanc et les Tibétains en noir. Bien que le Tibet ait proclamé en 1913 son indépendance vis-à-vis de la Chine et demeure de facto indépendant durant toute la période d'utilisation de ce drapeau, la République de Chine continue d'en revendiquer la souveraineté[1].
Le drapeau fut adopté par les révolutionnaires lors de la révolution de 1911 qui mit à bas l'Empire Qing : lors d'une réunion des délégués des provinces révoltées, cet emblème fut adopté en guise de compromis, alors que certains souhaitaient prendre l'emblème du Tongmenghui pour drapeau national. Le concept des cinq peuples rassemblés avait également pour avantage d'exalter l'union du pays alors que l'hostilité à la domination politique des Mandchous avait été l'un des facteurs déterminants du déclenchement de la révolte.
Le terme « hui » fait d'abord référence aux Ouighours, tandis que le terme « territoire hui » (回疆) désigne le Xinjiang (新疆) sous l'empire Qing. Le mot « Hui » a graduellement acquis son sens actuel durant la période de la République de Chine, désignant tout Chinois de religion musulmane[2].
Le drapeau à cinq couleurs a cessé d'être utilisé au plan national lorsque le contrôle de la Chine est passé des seigneurs de guerre du gouvernement de Beiyang (北洋政府) de Pékin aux nationalistes du Kuomintang, basés à Nankin, après l'expédition du Nord. Le drapeau officiel de la République devient en 1928 celui du gouvernement du Kuomintang.
Ces cinq couleurs ont aussi été celles de la bannière de l'empire restauré au profit de Yuan Shikai pendant quelques mois en 1915-1916[3], et du drapeau de l'État du Mandchoukouo créé en Mandchourie par le Japon en 1931. La bannière à cinq couleurs fut utilisée, entre 1935 et 1940, par plusieurs gouvernements collaborateurs chinois mis en place par les japonais.
Variantes
[modifier | modifier le code]- Insigne militaire basée sur le drapeau.
- Cocarde de l'aviation.
- Drapeau national de l'Empire de Chine, 1916 (tentative de restauration de l'Empire). Le rouge, symbolisant l'ethnie han, s'étend sur tout le drapeau et domine les autres couleurs.
- Second drapeau national du camp pro-impérial, 1916.
- Drapeau national du Mandchoukouo, 1932-1945. Le jaune domine toujours.
- Drapeau du Mengjiang, gouvernement autonomiste de Mongolie-Intérieure (1936-1945).
- Second et dernier drapeau du Mengjiang, adopté en 1945. Le bleu, symbolisant l'ethnie mongole, occupe la position dominante.
- Drapeau utilisé par le Gouvernement réformé de la République de Chine, un gouvernement collaborateur installé à Nankin par les Japonais (1938-1940). Les inscriptions signifient « Paix, construction nationale ».
Liens internes
[modifier | modifier le code]- Liste de drapeaux chinois
- Drapeau de la République de Chine
- Histoire de la Chine
- Histoire de la République de Chine
Références
[modifier | modifier le code]- Parks M. Coble, « Down with Traitors: Justice and Nationalism in Wartime China, by Yun Xia. Seattle: University of Washington Press, 2017. vii+267 pp. US$30.00 (paper). », The China Journal, vol. 83, , p. 211–212 (ISSN 1324-9347 et 1835-8535, DOI 10.1086/706697, lire en ligne, consulté le )
- Yuting Wang, « The Making of China’s “Good Muslims”: From Middleman Minority to Cultural Ambassadors », China Review, vol. 18, no 4, , p. 131–154 (ISSN 1680-2012, lire en ligne, consulté le )
- Gang Zhao, « Reinventing China: Imperial Qing Ideology and the Rise of Modern Chinese National Identity in the Early Twentieth Century », Modern China, vol. 32, no 1, , p. 3–30 (ISSN 0097-7004, lire en ligne, consulté le )