Fagauvea — Wikipédia
Fagauvea | |
Pays | Nouvelle-Calédonie |
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Région | Ouvéa |
Nombre de locuteurs | 2 219 |
Classification par famille | |
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Statut officiel | |
Régi par | Académie des langues kanak |
Codes de langue | |
IETF | uve |
ISO 639-3 | uve |
Glottolog | west2516 |
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Le fagauvea ou faga-uvea est une langue polynésienne parlée dans l'île d'Ouvéa, aux Îles Loyauté, par 2 219 locuteurs (2009)[1]. Elle dérive du wallisien (faka ‘uvea)[1].
Le fagauvea est l'une des 28 langues kanak de Nouvelle-Calédonie, régie par l'Académie des langues kanak. S'agissant d'une langue polynésienne, c'est la seule langue kanak qui n'appartienne pas au groupe phylogénétique des langues océaniennes du Sud – lesquelles sont considérées des langues mélanésiennes.
Dénomination
[modifier | modifier le code]Le fagauvea est appelé West Uvean en anglais pour la distinguer de sa langue parente, le wallisien, dénommé East Uvean. En iaai, la langue est appelée hwen ûë[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le fagauvea constitue la seule langue polynésienne qui soit indigène à la Nouvelle-Calédonie. Elle est issue des migrations des Wallisiens partis de Wallis ('Uvea) entre les XVIe et XVIIIe siècles[3].
Depuis son installation à Ouvéa, cette communauté polynésienne est en contact avec le iaai, l'autre langue parlée sur l'île. Ce contact linguistique de plus de deux siècles a profondément affecté la phonologie et le lexique du fagauvea[4]. Le fagauvea possède un système consonantique très proche du iaai avec 27 consonnes ; à l'inverse, les voyelles sont restées stables (Françoise Ozanne-Rivierre en dénombre cinq en 1976[2], l'Académie des langues kanak en dénombre neuf[1]). Environ un quart des locuteurs du iaai parlent également fagauvea[2].
Répartition géographique
[modifier | modifier le code]En 2009, la langue est parlée au nord et au sud de l'île d'Ouvéa, à Heo, Takedji, Weneki, Teuta, Gossanah, Önyhât au nord, et dans le sud à Lekiny, Fayava et Mouli[1].
En 1976, Françoise Ozanne-Rivierre note l'existence de zones bilingues (peuplées par environ 700 personnes) dans les tribus de Wekin, Hnebuba, Önyhât (nord) et à Lekiny au sud (où le fagauvea supplante progressivement le iaai). En dehors de ces zones de bilinguisme, chacun parle sa langue, mais « l'intercompréhension est assez générale, surtout chez les adultes pour qu'on échange des discours coutumiers, lors des rencontres, chacun dans sa langue »[2].
Exemple
[modifier | modifier le code]Extrait d'un conte en fagauvea, « L'épouse du chef Drumai et la sorcière Nemejie »[5]
« Itahoo ituai odi de aliki Drumai odi na ia seke i de manaha nei. Odi go ia hnoo ifo i dinei i Muli. Dai faifaasia odi e isi e avana dona ingoa go Nyoneishi. Go ia hnoo ifo ma de avana odi goa faitama de avana. Ifo go ia tokaa de avana i uta i Hwineni i dona mahale la i uta i tua. Go ia hano ma dona sinelapa ma ona tehina o hano faangota i malaa motu. »
« Le chef Drumai est arrivé, jadis, dans ce pays. Il s'installa à Muli. Il y épousa une femme du nom de Nyoneishi. Au bout d'un certain temps, elle attendit un enfant. Il la laissa donc en brousse à Hwineni, dans sa résidence de l'intérieur, et partit pêcher vers les îlots avec son serviteur et ses sujets. »
Références
[modifier | modifier le code]- « Fagauvea | Académie des Langues Kanak (ALK) », sur www.alk.nc (consulté le )
- Françoise Ozanne-Rivierre, Le iaai: langue mélanésienne d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie : phonologie, morphologie, esquisse syntaxique, Peeters Publishers, (ISBN 978-2-85297-097-7, lire en ligne), p. 28-29
- « Corpus fagauvea », sur Collection Pangloss (consulté le )
- « Fagauvea », sur corpusdelaparole.huma-num.fr (consulté le )
- (fr + uve) Françoise Ozanne-Rivierre, Fereol Bali, « L'épouse du chef Drumai et la sorcière Nemejie », sur pangloss.cnrs.fr,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Fagauvea », sur corpusdelaparole.huma-num.fr (consulté le ) (présentation de la langue et des principales publications à son sujet)
- Alexandre Djoupa (Directrice de thèse : Claire Moyse-Faurie), Analyse syntaxique et sémantique du fagauvea (Ouvéa, Iles loyauté, Nouvelle-Calédonie) (Thèse de doctorat en Langues, littératures et sociétés du monde), Paris, INALCO,
- Alexandre Djoupa, « Bien manger la langue ou l’art de « troper » le non-dit en fagauvea (Ouvéa, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie) », Journal de la Société des Océanistes, vol. 138-139, (lire en ligne)
- (uve + fr) K.J. Hollyman, Françoise Ozanne-Rivierre (collab.), Gervais Tulangi (collab.) et Madeleine Tulangi (collab.), De muna fagauvea : dictionnaire fagauvea-francais, Auckland, Linguistic Society of New Zealand, , p. 271
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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