Famille d'Abbadie d'Arrast — Wikipédia

Famille d'Abbadie d'Arrast
Image illustrative de l’article Famille d'Abbadie d'Arrast
Armes

Blasonnement D'azur au château d'argent ouvert et maçonné de sable, girouetté d'argent, accompagné de trois étoiles d'or.
Période XVIIe siècle - à nos jours
Pays ou province d’origine Béarn puis Soule
Demeures Château d'Elhorriaga, château d'Etchaux, château d'Abbadia
Charges Conseiller général, maire
Récompenses civiles Ordre national de la Légion d'honneur, ordre de Saint-Grégoire-le-Grand

La famille d'Abbadie d'Arrast, anciennement Menvielle puis d'Abbadie, est une famille française originaire du Béarn puis qui s'est installée en Soule au pays basque français.

Elle compte parmi ses membres deux hommes de sciences, Antoine d'Abbadie, explorateur, maire d'Hendaye, qui a fait construire le château-observatoire Abbadia, et Arnauld Michel d'Abbadie d'Arrast également explorateur, mais également un conseiller général, une femme engagée pour les droits humains, un réalisateur et scénariste.

Situation géographique du Béarn.
Situation géographique de la vallée de la Soule.
Arrast, l'église.

Cette famille est fort anciennement connue dans la vallée de la Soule au pays basque français[1].

Au XVIIe siècle, Jean Menvielle était laboureur dans le village d'Angous, en Béarn, il avait épousé Catherine qui était tenancière de la terre de l'abbaye d'Arrast, en Soule[2]. Il fut le grand-père de Jean Menvielle, notaire au XVIIIe siècle, qui fut connu sous le nom d'Abbadie, du chef de sa grand-mère paternelle[2] descendante d'une ancienne famille d'abbés laïcs[Note 1] d'Arrast[Note 2].

L'abbaye d'Arrast n'était pas une terre noble et ne donnait pas droit d'entrée aux états de Béarn[2].

Au XVIIIe siècle la famille possède l'abbaye (ou abbadie) laïque d'Arrast[1].

Arrast se trouve dans la commune du canton de Mauléon, en Soule. Dans le village une maison face à l’église y porte le nom d’Abbadia[3].

Jean Menvielle, notaire, fut le père de Michel Arnauld d'Abbadie (1772-1832) et le grand-père des enfants de ce dernier[2].

En 1791, pour éviter les suites de la Révolution française Michel Arnauld émigre d'abord en Espagne, puis en Angleterre et en Irlande où il est armateur et fait l'importation de vins d'Espagne. Il épouse Éliza Thompson of Park (1779-1865), fille de médecin, le 18 juillet 1807 à Thurles dans le comté de Tipperary[4]. Il meurt à Paris du choléra en 1832.

En 1833 Élisa d'Abbadie d'Arrast épouse Alexandre Glais-Bizoin (1800-1877) politicien français.

Parmi les enfants de Michel Arnauld d'Abbadie se trouvent trois fils, Antoine et Arnauld Michel qui sont des explorateurs, et Charles qui est conseiller général[2].

Antoine fonde avec M. de Charencey la Société de linguistique de Paris et il en est le premier président[5]. Il fait construire le château d'Abbadia sur la commune d'Hendaye, de 1871 à 1875 il est maire de la ville. En 1892 il est élu président de l'Académie des sciences et de la Société de Géographie. La même année il reçoit un makila d'honneur et le surnom d'« Euskaldunen Aïta » ou « Père du peuple basque ». Ce makila est enterré avec lui dans la crypte du château d'Abbadia.[réf. nécessaire]

Arnauld Michel, polyglotte et explorateur de l'Abyssinie avec son frère Antoine de 1837 à 1849, écrit Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie. Le prince de Godjam lui décerne le titre honorifique de ras Mikaël. Il est le troisième européen à fouler la source du Nil Bleu. Un boulevard de la ville de Ciboure porte son nom.

En 1850 Antoine et Arnauld Michel avaient reçu la médaille d'or de la société de géographie[6] et avaient été faits chevalier de la Légion d'honneur. Les deux frères ont par ailleurs laissé des écrits.

Le troisième frère, Charles, est conseiller général du canton de Saint-Étienne-de-Baïgorry. Il a pour petit-fils Henri d'Abbadie d'Arrast qui fait une carrière de réalisateur et de scénariste, il arrive à Hollywood en 1922 et travaille avec notamment Charlie Chaplin. Ce dernier vient séjourner à trois reprises au château d'Etchaux (1925, 1926 et 1931) qui avait été acheté dans les années 1848-1850 par Charles d'Abbadie d'Arrast.

Adjonction du nom d'Arrast

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Antoine avait fait des recherches généalogiques[4] ; ses ancêtres n'étaient pas nobles et il refusa d'ajouter d'Arrast à son nom patronymique. C'est seulement le 7 août 1883 qu'Arnauld Michel, Charles et son fils Arnauld Michel, ont demandé à ajouter légalement d'Arrast à leur nom patronymique[7].

Généalogie des principaux personnages

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Personnalités

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Les principales alliances de la famille d'Abbadie d'Arrast sont[1] : Thompson of Park (1807), Glais-Bizoin (1833), Cluzeau de Cléran, Bernard de Saint-Affrique, de Casamajor, de Perpigna, Coulomb (1857), Vincent de Saint-Bonnet (1859), West Young (1864), Lasserre (1894), d'Allemagne (1895), Boardman, de Lasteyrie du Saillant, etc.

La famille d'Abadie d'Arrast porte D'azur au château antique d'argent ouvert et maçonné de sable, girouetté d'argent, accompagné de trois étoiles d'or[1].

Châteaux et demeures

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Postérité

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Notes et références

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  1. L'institution de ces abbés laïcs remontait, par delà les croisades, jusqu'à Charlemagne, qui les avait créés pour défendre la frontière contre les Sarrasins. Les abbés laïcs vivaient la lance au poing dans les abbayes du pays basque ; ils avaient le droit de percevoir les dîmes, et prenaient part à la nomination des curés en les désignant au choix de l'évêque. Le nom même d'Abbadie n'a pas été à l'origine un nom de famille ; il s'appliquait à la fonction (abbatia, abbadia).
    Le père de Michel Arnauld, Jean-Pierre d'Abbadie (1731-1799) était le dernier abbé laïc d'Arrast. La tradition orale de la famille rapporte qu'en 1799, à la suite de violentes émeutes à Mauléon, où Jean-Pierre en tant que défenseur de l’Église risquait la peine de l'échafaud, son médecin, pour lui épargner d’être guillotiné, le saigna, à son insu, dans son bain.
  2. Arrast - traduction béarnaise du basque « hourristoya » = lieu planté de coudriers.

Références

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  1. a b c et d Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. t.I, Évreux, impr. de C. Hérissey, 1903-1929 (lire en ligne), p. 6-7.
  2. a b c d et e Charondas, Le cahier noir.
  3. J.-B. Hiriart-Urruty, 2011.
  4. a et b Manex Goyhenetche, « Antoine d’Abbadie intermédiaire social et culturel du Pays Basque du XIXe siècle? », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717, lire en ligne), pages 197-208.
  5. « Société de linguistique de Paris », sur Le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS).
  6. P. Daussay, rapporteur, « Rapport de la Commission du concours au prix annuel pour la découverte la plus importante en géographie », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 14, no 84,‎ , p. 10-28 (lire en ligne sur Gallica).
  7. « Annonces judiciaires », Le Moniteur des Pyrénées,‎ , p. 4 (lire en ligne sur Gallica).
  8. « Une vigie de l'histoire », Sud-Ouest.

Bibliographie

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  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. t.A-Att, Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), pp. 6-7, Abbadie d'Arrast (d').
  • Éloi Ficquet, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, IISMM-Karthala, 2008.
  • Numa Broc, Dictionnaire des explorateurs français du XIXe siècle, T.1, Afrique, CTHS, 1988, p. 1.
  • François Angelier, Dictionnaire des voyageurs et explorateurs occidentaux du XIIIe au XXe siècle, Pygmalion, Paris, 2011 (ISBN 978-2-7564-0156-0), p. 13-15.

Articles connexes

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Liens externes

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