Formule de Brahmagupta — Wikipédia
En géométrie euclidienne, la formule de Brahmagupta, portant le nom du mathématicien indien du VIIe siècle Brahmagupta, est une généralisation de la formule de Héron à l'aire d'un quadrilatère convexe inscriptible (c'est-à-dire dont les sommets se situent sur un même cercle), uniquement en fonction des longueurs de ses côtés :
où est le demi-périmètre du quadrilatère, a, b, c et d sont les longueurs de ses côtés et S son aire [1].
Elle représente un cas particulier de la formule de Bretschneider donnant l'aire d'un quadrilatère non forcément inscriptible, concave ou convexe mais non croisé.
Démonstration
[modifier | modifier le code]En suivant les notations de la figure, l'aire S du quadrilatère inscriptible est la somme des aires des triangles (ADB) et (BDC) :
mais comme (ABCD) est inscriptible, les angles en A et C sont supplémentaires et ont le même sinus, par suite :
d'où en élevant au carré :
En appliquant le théorème d'Al-Kashi aux triangles (ADB) et (BDC) et en égalant les expressions du côté commun DB, on obtient :
ce qui s'écrit puisque les angles en A et C sont supplémentaires :
En reportant dans la formule précédente, on obtient :
En introduisant , on obtient :
d'où
Cas particuliers
[modifier | modifier le code]- Le carré correspond au cas et
- Le rectangle correspond au cas et
- Le triangle correspond au cas : on retrouve alors la formule de Héron.
Aire d'un quadrilatère inscriptible croisé
[modifier | modifier le code]Dans le cas d'un quadrilatère inscriptible croisé, l'aire algébrique est donnée au signe près par , soit [2]. On retrouve par exemple qu'elle est nulle pour un antiparallélogramme ().
Généralisation à l'aire d'un polygone inscriptible
[modifier | modifier le code]En utilisant les fonctions symétriques élémentaires de , la formule de Brahmagupta s'écrit , d'où la relation valable pour un quadrilatère inscriptible croisé ou non : .
David Robbins a démontré que plus généralement, l'aire d'un polygone inscriptible de côtés de longueurs vérifie une relation du type où est un polynôme à coefficients entiers symétrique en ses dernières variables[2],[3].
Dans le cas , cette relation a permis de déterminer les propriétés des pentagones de Robbins, pentagones à longueurs de côtés et aire rationnelles.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Yves Ladegaillerie, Géométrie, Ellipses, , p. 363
- (en) David P. Robbins, « Areas of polygons inscribed in a circle », Discrete and Computational Geometry, vol. 12, no 2, , p. 223–236 (DOI 10.1007/BF02574377, lire en ligne)
- Fabien Aoustin, « Les pentagones de Robbins », Hors série Tangente, vol. 92, , p. 32-35 (lire en ligne )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Théorème de Brahmagupta (autre propriété du quadrilatère inscriptible)
- Identité de Brahmagupta (en arithmétique)
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (en) Eric W. Weisstein, « Brahmagupta's Formula », sur MathWorld