François-Henri Raymond — Wikipédia
Directeur général Société d'électronique et d'automatisme | |
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François-Henri Raymond, né le à Paris et mort le à Toulouse[1], est un ingénieur et chef d'entreprise qui a joué un rôle déterminant dans le développement de l'informatique française dans les années 1950 et les années 1960[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Après un diplôme d'ingénieur de l'École supérieure d'électricité (Promotion 1937), il est un des pionniers de l'utilisation du radar en 1938-1940, puis entre en 1945 entre chez GSP, fabricant français de machines-outils, à Courbevoie, tout en étant conseiller scientifique chez Sadir-Carpentier, une entreprise d'électronique, qui l'envoie rencontrer divers acteurs de l'informatique américaine naissante, dont Howard Aiken à Harvard[3].
Rentré en France, François-Henri Raymond n'arrive pas à persuader Sadir-Carpentier de créer une activité de calcul électronique. Il parvient à convaincre Gaz et Eaux, l'actionnaire principal de GSP, d'investir dans une société nouvelle qu'il fonde en 1948 : la Société d'électronique et d'automatisme (SEA), qui construisit les premiers calculateurs électroniques analogiques et numériques en France, devenue en 1958 une filiale du groupe Schneider-Westinghouse. La Société d'électronique et d'automatisme prendra plus de mille brevets français et étrangers en 20 ans d'existence. Tout en dirigeant son entreprise, François-Henri Raymond enseigne et participe à la promotion d'une science nouvelle qu'il nomme en 1957 L'Automatique des informations[4]
En 1963, sous pression du Ministère de l'Industrie, il accepte que la Compagnie des Machines Bull commercialise le petit calculateur scientifique de la SEA, le CAB500[5]. Il fut l'interlocuteur de Charles de Gaulle en 1966 pour la mise en place du Plan Calcul. Lors de la fusion, il se heurte aux intérêts de la Compagnie européenne d'automatisme électronique, qui a un parc de clients acquis sur la licence avec Scientific Data Systems. Son désir de développer des ordinateurs originaux, fondés sur les recherches menées à la SEA en partenariat avec des universités comme celle de Grenoble, est incompatible avec la politique de la nouvelle entreprise, d'où son opposition à celle-ci qui le marginalise. En 1968, il anime des débats avec le personnel dans la cantine de l’établissement de Louveciennes[6].
Un peu après la fusion de SEA avec CAE dans la CII, François-Henri Raymond a quitté la compagnie pour accepter un poste de professeur au CNAM. Il convainc Michel Elie, jeune ingénieur de la CII de prendre la succession de Gérard Deloche en Californie au sein de l'International Network Working Group d'ARPANET, ce qui débouchera vers une forte implication dans les réseaux.
François-Henri Raymond a présidé le Comité scientifique pour le premier colloque sur l'histoire de l'informatique en France, à Grenoble, en [3].
Notes
[modifier | modifier le code]- SEA
- Pierre Mounier-Kuhn et Marie-Sophie Corcy, Christiane Douyère-Demeulenaere & Liliane Hilaire-Pérez (dir.), Archives de l’invention : écrits, objets et images de l’activité inventive, Presses Universitaires de Toulouse-Le Mirail, , « Du radar naval à l’informatique : François-Henri Raymond (1914-2000) », p. 269-290.
- Musée virtuel de l’informatique sur le site de l'ACONIT
- Pierre Mounier-Kuhn, L’Informatique en France de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul. L’Émergence d’une science, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2010.
- Société d'Électronique appliquée à l'Automatisme 1951-1967, sur le site des anciens de Bull [1]
- "Témoignage sur l’Internet et les réseaux (1969-1978)", article de Michel Elie dans Entreprises et Histoire" en 2002