Francine Faure — Wikipédia

Francine Faure
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Marguerite Fernande Francine FaureVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Fratrie
Conjoint
Albert Camus (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Catherine Camus (d)
Jean Camus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépultures de Francine Faure et Albert Camus.

Francine Faure, née le à Oran en Algérie française[1], morte le à Louveciennes[2], est une enseignante en mathématique et pianiste française spécialiste de Jean Sébastien Bach, seconde épouse d'Albert Camus (1913-1960) dont elle a dirigé des éditions posthumes.

Francine Faure est originaire d'une famille française de la classe moyenne d'Oran[3],[4],[5]. Elle est pianiste spécialiste de la musique de Bach, et enseigne aussi les mathématiques[6],[7].

Son grand-père paternel, Jean Faure, est entrepreneur de travaux publics. Il a construit une partie du port d'Oran. Sa grand-mère maternelle, Clara Touboul, est d'origine juive berbère[8],[3].

Son père, Fernand Faure, né en 1882 à Àguilas (Espagne, région de Murcie), épouse en 1907 à El Amria (qui porte alors le nom colonial de Lourmel) Marie Albert, née en 1888 à Aïn Témouchent[9]. Mobilisé durant la Grande Guerre comme lieutenant au sein du 2e régiment de zouaves[10], il est « tué à l'ennemi » le 17 septembre 1914 à Crouy (Aisne)[11]. Ses deux filles sont pupilles de la Nation.

Elle rencontre Camus à Alger, en 1937, et l'épouse à Lyon, le [6],[12]. Ils repartent ensemble à Oran en janvier 1941 où Francine trouve un emploi d'enseignante suppléant[4].

Le couple a des jumeaux, Catherine et Jean Camus, à Paris, en 1945, après la libération de la ville, où Francine a déménagé après la séparation de deux ans d'Albert participant à la résistance française à l'époque.

Francine souffrant de dépression, est hospitalisée. De l'insuline et une thérapie par électrochocs sont à diverses reprises prescrites[6],[13]. Sa dépression a été mise en partie sur le compte des infidélités conjugales de son mari[6].

Camus se tue en janvier 1960 dans un accident de voiture[14]. Francine constitue autour d'elle un comité de quelques personnes chargé de mettre au point la publication d'œuvres posthumes de l'écrivain. Ce comité est formé de Jean-Claude Brisville, Roger Quillot, Paul Viallaneix et Roger Grenier[15].

Sépultures de Francine Faure et Albert Camus.

Elle meurt à son tour le 24 décembre 1979. Elle et Camus sont enterrés ensemble au cimetière de Lourmarin[16].

Elle est la sœur de Christiane Faure (1908-1998).

« Je sais seulement qu'elle [Francine Faure] l'a toujours aimé. Et lui [Albert Camus], je pense, aussi. Il y a eu d'autres femmes, et d'autres amours. Mais il ne l'a jamais laissée. »

« Elle, elle m'a dit qu'ils s'étaient toujours aimés, et que cela n'avait jamais été médiocre. »

— Catherine Camus, L'Obs, 20 novembre 2009[17],[18]

Notes et références

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  1. Archives nationales d'outre-mer, « État-civil d'Oran, registre des naissances de 1914, vue 981/1039 » Accès libre, sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Archives en ligne de Paris, 6e arrondissement, année 1980, transcription de l'acte de décès no 6, cote 6D 296, vue 2/31
  3. a et b Stephen Eric Bronner, Camus : Portrait of a Moralist, University of Chicago Press, , 183 p. (ISBN 978-0-226-07567-9, lire en ligne), p. 8

    « Francine Fauve, une jolie mais physiquement délicate mathématicienne issue d'une famille de la classe moyenne provinciale à Oran. »

  4. a et b (en) Marilyn S. Severson, Masterpieces of French Literature, Greenwood Publishing Group, , 186 p. (ISBN 978-0-313-31484-1, lire en ligne), p. 19
  5. « Le témoignage de Francine Camus », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. a b c et d Rubens, Alain, « Les femmes d'Albert Camus », L'Express,‎ (lire en ligne Accès payant)
  7. (en) Deborah Weagel, « Word and music studies », dans Suzanne M. Lodato et David Francis Urrows (dirs.), Essays on Music and the Spoken Word and on Surveying the Field, vol. 7, Amsterdam/New York, Rodopi, (ISBN 978-90-420-1897-6, lire en ligne), p. 181–196
  8. « Dans l'arche n°697 | Cercle de Généalogie Juive », sur www.genealoj.org (consulté le )
  9. Archives nationales d'outre-mer, « État-civil d'Aïn-Témouchent, registre des naissances de 1888, vue 10/53 » Accès libre, sur http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. Archives nationales d'outre-mer, « Matricule militaire, Faure Ferdinand Martial, classe 1902, FR ANOM 2 RM 87 » Accès libre, sur http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/ (consulté le )
  11. Ministère des Armées, « FAURE Fernand Martial, 13-06-1882 » Accès libre, sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  12. Ville de Lyon, « Acte de mariage n°351 du 3/12/1940 », extr. du registre d'état civil de Lyon 2e, cote 2E 3747, image 176 Accès libre, sur Archives municipales de Lyon, (consulté le ), p. 176
  13. (en) Neil Heims, « Biography of Albert Camus », dans Harold Bloom, Albert Camus, Chelsea House, (ISBN 978-1-4381-1515-3), p. 3–54
  14. Isabelle Nataf, « Un Camus intimiste », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  15. « Publications posthumes », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. Lubéron, Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette (collectif), 2012 « La tombe de Camus et de son épouse Francine Faure ressemble à deux jardinets piqués de romarins, de lavande et d'iris. »
  17. « «Tu es triste, Papa??– Non, je suis seul» », Bibliobs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « «Tu es triste, Papa? Non, je suis seul» - PDF », sur docplayer.fr (consulté le )