Lyon — Wikipédia
Lyon | |||||
En haut, Notre-Dame de Fourvière et la place des Terreaux. Au centre, le Vieux Lyon, le parc de la Tête-d'Or et le quartier de la Confluence. En bas, le pont Lafayette sur le Rhône et les tours du quartier de la Part-Dieu. | |||||
Blason | Logo | ||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes (préfecture) | ||||
Métropole | Métropole de Lyon (siège) | ||||
Circonscription départementale | Circonscription départementale du Rhône (préfecture) | ||||
Arrondissement | Lyon (chef-lieu) | ||||
Maire Mandat | Grégory Doucet (EELV) 2020-2026 | ||||
Code postal | 69001 à 69009 (9 arrondissements) | ||||
Code commune | 69123 et de 69381 à 69389 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Lyonnais | ||||
Population municipale | 522 250 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 10 910 hab./km2 | ||||
Population agglomération | 1 702 921 hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 45′ 28″ nord, 4° 49′ 56″ est | ||||
Altitude | 237 m Min. 162 m Max. 305 m | ||||
Superficie | 47,87 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Lyon (ville-centre) | ||||
Aire d'attraction | Lyon (commune-centre) | ||||
Élections | |||||
Législatives | 1ère, 2e, 3e et 4e circonscriptions | ||||
Patrimoine mondial | |||||
Inclus les Biens | Site historique de Lyon | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon Géolocalisation sur la carte : Rhône | |||||
Liens | |||||
Site web | www.lyon.fr | ||||
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Lyon (prononcé /ljɔ̃/[1] ou /liɔ̃/ Écouter[2]) est une commune française située dans le quart sud-est de la France, au confluent du Rhône et de la Saône. Siège du conseil de la métropole de Lyon[Note 1], à laquelle son statut particulier confère à la fois les attributions d'une métropole et d'un département, elle est aussi le chef-lieu de l'arrondissement de Lyon, celui de la circonscription départementale du Rhône et celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses habitants sont appelés les Lyonnais.
La commune a une situation de carrefour géographique du pays, au nord du couloir rhodanien qui court de Lyon à Marseille. Située entre le Massif central à l'ouest et le massif alpin à l'est, la ville de Lyon occupe une position stratégique dans la circulation nord-sud en Europe. Ancienne capitale des Gaules du temps de l'Empire romain, elle est le siège d'un archevêché dont le titulaire porte le titre de primat des Gaules. Lyon devint une ville très commerçante et une place financière de premier ordre à la Renaissance. Sa prospérité économique est portée aussi à cette époque par la soierie et l'imprimerie puis par l'apparition des industries notamment textiles, chimiques et, plus récemment, par l'industrie de l'image.
Lyon est historiquement une ville industrielle. En aval du Rhône, le long du fleuve, le sud de l'agglomération, accueille de nombreuses activités pétrochimiques, dans ce que l'on nomme la vallée de la chimie. Après le départ et la fermeture des industries textiles, elle s'est progressivement recentrée sur les secteurs d'activité de techniques de pointe, telles que la pharmacie et les biotechnologies. Lyon est la seconde ville étudiante de France, avec quatre universités et plusieurs grandes écoles. Enfin, la ville a conservé un patrimoine architectural important allant de l'époque romaine au XXe siècle en passant par la Renaissance et, à ce titre, les quartiers du Vieux Lyon[3], de la colline de Fourvière[4], de la Presqu'île[5] et des pentes de la Croix-Rousse[6] sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Au , Lyon constitue, par sa population, la troisième commune de France avec 522 250 habitants[7], la ville-centre de la deuxième unité urbaine avec 1 702 921 habitants et de la deuxième aire d'attraction de France avec 2 308 818 habitants. Elle est la préfecture du département du Rhône, de la région Auvergne-Rhône-Alpes, de la zone de défense et de sécurité Sud-Est et le siège de la métropole de Lyon, qui rassemble 58 communes et 1 424 069 habitants en 2021[8]. La ville exerce une attractivité d'importance nationale et européenne. Son importance dans les domaines culturels, bancaires, financiers, commerciaux, technologiques, pharmaceutiques, ou encore les arts et les divertissements font de celle-ci une ville mondiale de rang « Beta- » selon le classement GaWC en 2020, comparable à Osaka, Saint-Pétersbourg ou Stuttgart[9]. La ville abrite également le siège du Centre international de recherche sur le cancer depuis 1965 et celui d'Interpol depuis 1989.
Géographie
Situation géographique
Lyon est située en Europe continentale, dans le quart sud-est[10] de la France, au confluent de la Saône et du Rhône. La ville est entourée de plusieurs massifs montagneux, le Massif central à l'ouest et les Alpes à l'est, et se situe dans la plaine lyonnaise. Lyon et sa région se situent à un carrefour de l'Europe de l’Ouest, reliant la mer du Nord à la mer Méditerranée, et l'Europe de l’Est à l'océan Atlantique ; la ville est située à vol d'oiseau à 26 kilomètres de Vienne au sud et par la route à 54 km de Saint-Étienne, 106 km de Grenoble, 151 km de Genève, 306 km de Turin, 313 km de Marseille, 441 km de Milan, 463 km de Paris, 333 km de Bâle, 495 km de Strasbourg, 537 km de Toulouse, 637 km de Barcelone, 684 km de Nantes, 698 km de Francfort-sur-le-Main, 737 km de Munich et 972 km de Brest.
La région Auvergne-Rhône-Alpes, dont Lyon est le chef-lieu administratif, couvre un territoire de 69 711 km2. L'ancienne région Rhône-Alpes, dont la ville était préfecture, intégrait la Région urbaine de Lyon (RUL) dissoute en 2015[11], qui correspondait aux territoires organisés autour de la métropole (zone d'influence de 50 à 100 km de rayonnement) et comptait 2,9 millions d'habitants (estimation 2004). Lyon est devenu naturellement le siège de la métropole de Lyon, une collectivité à statut particulier exerçant les compétences d'un département et d'une intercommunalité.
Communes limitrophes
Topographie
Située dans sa partie basse à une altitude de 162 mètres, au confluent du Rhône et de la Saône, Lyon est dominée par trois collines :
- La colline de Fourvière, d'une altitude de 294 mètres sur le parvis de la basilique et 318 mètres au sommet de celle-ci. Surnommée par Jules Michelet la « montagne mystique »[12] — qui deviendra à force de déformations la « colline qui prie » —, elle abrite le siège de l'évêché, plusieurs couvents et accueille à son sommet la basilique Notre-Dame de Fourvière. La colline se situe dans l'ouest de la ville et se prolonge au sud et vers l'ouest avec les quartiers de Saint-Just, du Point-du-Jour et de Ménival. Depuis cette partie de la ville, le mont Blanc est parfaitement visible par jour de beau temps.
- La colline de La Croix-Rousse, d'une altitude de 250 mètres sur le plateau, est la « colline qui travaille »[12], car elle était le lieu où résidaient et travaillaient les canuts, ouvriers qui ont fait la renommée soyeuse de la ville. La colline occupe le nord de la Presqu'île et se prolonge au nord par le plateau de Caluire-et-Cuire et de Rillieux-la-Pape jusqu'aux contreforts de la Dombes. Ces deux collines sont séparées par un défilé rocheux de la Saône : le défilé de Pierre Scize ;
- La colline de la Duchère se situe sur les contreforts des Monts-d'Or au nord-ouest de la ville. Elle est témoin d'une urbanisation dense à la fin des années 1960 et bénéficie aujourd'hui d'un programme de grand projet de ville.
Entre la colline de Fourvière et la Saône s'épanouit un quartier long et étroit, le Vieux Lyon, qui forme la partie médiévale et renaissance de Lyon. Le schéma urbain y est très dense, mais compensé par des immeubles plus petits que dans le reste de Lyon, principalement dû à la sauvegarde de nombreux immeubles médiévaux, et les rues y sont sinueuses. Le Vieux Lyon se décompose en trois paroisses : Saint-Georges au sud, Saint-Jean au centre et Saint-Paul au nord.
Sur la presqu'île, entre le Rhône et la Saône, se trouve la place Bellecour, une des plus grandes places piétonnes d'Europe[13], au centre de laquelle trône la statue équestre de Louis XIV. C'est le point zéro des routes partant de Lyon.
Au-delà du Rhône, à l'est, s'étend le Velin (ou plaine de Lyon), se trouvant sur le plateau du Bas-Dauphiné (en Viennois), urbanisée suivant un plan orthogonal dans les quartiers Les Brotteaux et de La Part-Dieu puis d'un plan plus désorganisé en se dirigeant vers le périphérique lyonnais, qui délimite Lyon intra-muros et sa banlieue.
- La colline de Fourvière prise depuis la colline de La Croix-Rousse, avec le Vieux Lyon et la Saône au centre-gauche ; et les monts du Pilat en arrière-plan.
- Défilé de la Saône entre les collines de la Croix-Rousse (à gauche) et Fourvière (à droite).
- Le mont Blanc est parfaitement visible par jour de beau temps.
Hydrographie
Le Rhône et la Saône traversent la ville, en y pénétrant respectivement par l'est et par le nord. La Saône encercle au nord l'île Barbe puis se jette dans le Rhône : la Presqu'île est la partie de la ville qui s'étend du confluent à la colline de la Croix-Rousse.
Le Rhône fut un fleuve difficile à maîtriser, en grande partie à cause de l'irrégularité du débit causée par son origine alpine et glaciaire. Le plus grand des deux cours d'eau lyonnais inonda à plusieurs reprises la ville par ses crues (la dernière très grande crue datant de 1856), notamment dans la plaine lyonnaise qui occupe la rive gauche du Rhône avec les quartiers des Brotteaux, Guillotière et Gerland. La construction de la grande digue de la Tête d'or, le creusement du canal de Miribel et du canal de Jonage et la création des plans d'eau du Grand Parc de Miribel-Jonage (notamment le lac des Eaux Bleues) et du réservoir du Grand-Large et une requalification des berges, ont mis fin aux crues importantes du fleuve[14].
Le Rhône s’est assagi depuis le XIXe siècle avec le développement de nombreux aménagements le long de son cours. Les digues et chenaux de protection contre les inondations, puis les barrages et les centrales construites par la Compagnie nationale du Rhône au cours du XXe siècle, ont progressivement diminué le débit de certains tronçons, modifié les conditions hydrauliques et le fonctionnement du fleuve.
Climat
Lyon possède un climat de type semi-continental à influences méditerranéennes[15] dans lequel les précipitations sont plus importantes en été qu'en hiver. Selon la classification de Köppen[Où ?], la ville a un climat subtropical humide (Cfa), en bordure d'un climat océanique (Cfb) : le seuil entre ces deux types de climat est une température moyenne de 22 °C pour le mois le plus chaud de l'année[16]. Si l'on considère la moyenne de juillet sur la période 1920-2020 (soit depuis le début des relevés météorologiques officiels à Lyon), la température moyenne est de 21,3 °C ce qui nous place en Cfb. Alors que sur la dernière période de référence de 30 ans (1981-2010), elle est de 22,2 °C ce qui « surclasse » en Cfa. On observe ainsi que le réchauffement climatique entraîne à Lyon une transition d'un climat plutôt continental vers un climat subtropical humide.
Les étés sont chauds, ensoleillés et orageux. Située dans le quart sud-est de la France, la ville bénéficie en effet d'un bon ensoleillement. C'est la 14e grande ville la plus ensoleillée de France avec une durée moyenne de plus de 2 002 heures par an[17],[18] pour la période 1981-2010. L'ensoleillement est même de 2049,5 heures par an, en moyenne, pour la période 1991-2020 ( source infoclimat.fr "Normales et relevés climatologiques 1991-2020 à Lyon-Bron et meteofrance.fr rubrique climat : normales et relevés).
L'amplitude des températures en journée atteint parfois une vingtaine de degrés, et les températures maximales dépassent régulièrement les 35 degrés, amplifiées par un effet d'îlot de chaleur urbaine. C'est durant la saison estivale que les influences méditerranéennes se traduisent notamment par de fortes chaleurs parfois précoces dès le printemps, ainsi que par des périodes de sécheresses estivales de plus en plus fréquentes ; en automne, des remontées d'épisodes méditerranéens peuvent sévir. Il est possible d'entendre les cigales[19] durant l'été, le réchauffement climatique étant propice au développement de l'insecte présent depuis plusieurs années.
Inversement, les hivers sont froids et secs, et marqués par des gelées fréquentes mais peu persistantes en raison, là aussi, de la concentration urbaine. Les chutes de neige sont assez irrégulières selon les années et surtout en baisse : 17 jours avec précipitations neigeuses par an en moyenne de 1945 à 2009, une dizaine d'épisodes neigeux seulement sur l'ensemble de la période 2011-2018[20]. Le record absolu d'épaisseur de neige a été de 33 cm le [15]. La sensation de froid y est souvent renforcée par la bise, vent de secteur nord à nord-est provenant d'un gradient de pression entre le nord de l'Europe et le bassin méditerranéen[21]. Autre vent régulier, le vent du Midi peut souffler violemment à cause de la compression de l'air dans la vallée du Rhône.
Avec l'assèchement des zones marécageuses et la quasi-suppression de l'utilisation du charbon, le brouillard, qui a fait longtemps la réputation de la ville, ne concerne plus, dans les années 2000, qu'un nombre de jours peu différent voire inférieur avec celui connu dans d'autres villes[22], même s'il peut être persistant en intersaisons (automne et printemps), notamment dans la vallée de la Saône. Les frimas sont courants et les températures varient généralement d'une dizaine de degrés au plus pendant la journée[réf. nécessaire].
À la station Météo France de l'aéroport de Lyon-Bron, la température moyenne annuelle a été, entre 1920 et 2020, de 11,9 °C avec un minimum de 3 °C en janvier et un maximum de 21,3 °C en juillet[23]. La température minimale y a été de −24,6 °C le et la plus élevée de 41,4 °C le [24].
Les relevés suivants ont été effectués à la station Météo France de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry (lorsqu'un record est égalé, une seule date est indiquée) :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 1,1 | 1,4 | 4,3 | 7,3 | 11,2 | 14,8 | 16,7 | 16,5 | 12,8 | 9,6 | 4,8 | 1,9 | 8,5 |
Température moyenne (°C) | 3,9 | 4,9 | 8,8 | 12,1 | 16,1 | 19,9 | 22,1 | 21,9 | 17,7 | 13,5 | 7,9 | 4,6 | 12,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,6 | 8,4 | 13,4 | 16,9 | 20,9 | 25 | 27,5 | 27,3 | 22,5 | 17,3 | 11 | 7,2 | 17 |
Record de froid (°C) date du record | −20,3 07.1985 | −12,9 11.1986 | −9,6 01.2005 | −3 08.2003 | −0,2 01.1976 | 4 04.1984 | 6,6 22.1980 | 5,1 30.1986 | 1,7 22.1977 | −3,7 31.1997 | −8,1 27.1989 | −12,7 10.1980 | −20,3 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record | 20,4 10.2015 | 22,4 24.1990 | 26,1 22.1990 | 28,8 30.2005 | 33,9 24.2009 | 38,1 22.2003 | 39,4 24.2019 | 39,9 24.2023 | 34,2 10.2023 | 30,3 09.2023 | 22,4 08.2015 | 20,1 18.1989 | 39,9 2023 |
Ensoleillement (h) | 72,7 | 99,3 | 167,8 | 182,6 | 216,5 | 251,5 | 278,6 | 246,9 | 186 | 123,5 | 71,7 | 50,4 | 1 947,3 |
Précipitations (mm) | 55 | 46,9 | 54,1 | 72,4 | 82,7 | 70,7 | 67,4 | 70,6 | 86,6 | 101 | 92,1 | 63 | 862,5 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 9 | 8,1 | 8,5 | 8,5 | 10,1 | 8,6 | 7,2 | 7,4 | 7,1 | 9,8 | 9,8 | 9,9 | 104,1 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm | 3,5 | 2,8 | 3,6 | 4,5 | 5,1 | 4,6 | 4 | 4,1 | 4 | 5,3 | 4,9 | 4,2 | 50,5 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 1,6 | 1,2 | 1,4 | 2,4 | 2,8 | 2,3 | 2,2 | 2,3 | 2,5 | 3,3 | 2,8 | 1,4 | 26,2 |
Lyon intra muros connaît un îlot de chaleur urbain (ICU) plus ou moins important suivant les conditions météorologiques. Cela est dû à la densité urbaine, aux activités humaines mais surtout au manque de végétalisation et de surfaces claires (donc réfléchissant la lumière). Il est à noter que les températures relevées à l'aéroport de Lyon-Bron qui se trouve en zone péri-urbaine sont généralement inférieures à celles du centre-ville pourtant situé à quelques kilomètres. Cet îlot de chaleur rend les nuits caniculaires particulièrement difficiles à supporter là où il est le plus marqué. Cette différence de température est encore plus marquante si on la compare avec les données relevées à la station Météo France de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, situé à 20 km à vol d'oiseau du centre-ville.
Urbanisme
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (93,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (92,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (53,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (32,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (7,7 %), eaux continentales[Note 2] (6,7 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
Arrondissements et quartiers
En 1852, quatre faubourgs de Lyon et un village ont été annexés à la ville[26] :
- Le plateau de la Croix-Rousse, partie sud de l'ancienne commune de Cuire-la-Croix-Rousse et devenue commune à part entière en 1802 (actuel 4e arrondissement).
- La Guillotière, autrefois dans le Dauphiné, s'étendant sur les actuels 3e et 7e arrondissements.
- Vaise a été rattachée pour former une partie du 5e arrondissement. Le quartier a ensuite été rattaché au 9e arrondissement lors de sa création le 12 août 1964, et forme aujourd'hui la partie sud de ce dernier.
- L'ancien village de Monplaisir (Monplaisir et Monplaisir-La-Plaine), partie ouest et sud-est de l'actuel 8e arrondissement.
En 1963 enfin, c'est au tour du quartier de Saint-Rambert-l'Île-Barbe d'être intégré au 9e arrondissement, dont il forme aujourd'hui la partie la plus septentrionale de la ville.
La base statistique d’État disponible en libre accès sur sig.ville.gouv.fr[27], démontre qu’une cinquantaine de zones défavorisées se concentrent sur les territoires de Lyon et de son agglomération.
Parmi cette cinquantaine de zones sensibles, quatre sont classées en « zone franche urbaine », le plus haut niveau de classification des territoires de la politique de la ville en France, qui désigne des quartiers « particulièrement défavorisés au regard des critères pris en compte pour la détermination des zones de redynamisation urbaine » et une vingtaine le sont en « zone urbaine sensible », un niveau qui regroupe les territoires « caractérisées par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradés et par un déséquilibre accentué entre l’habitat et l’emploi ».
Les cinq « zones franches urbaines » de Lyon et de son agglomération sont :
- La Duchère (Lyon 9e) ;
- Grappinière (Vaulx-en-Velin) ;
- Les Minguettes (Vénissieux) ;
- Plaine-de-Saythe-Bel-Air (Saint-Priest) ;
- Ville nouvelle (Rillieux-la-Pape).
Logement
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 271 131, contre 251 279 en 1999[I 1].
Parmi ces logements, 88,7 % étaient des résidences principales, 2,6 % des résidences secondaires et 8,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 2,9 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 95,7 % des appartements[I 2].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 34,2 %, en hausse par rapport à 1999 (31,59 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était toujours inférieure au seuil légal de 20 % et même en baisse : 16,2 % contre 18,1 % en 1999, leur nombre ayant diminué de 39 071 à 39 019[I 3].
Projets d'aménagements
Projets urbains de la Métropole de Lyon
Lyon jouit d'une politique d'expansion portée par son attrait économique croissant. Elle attire les investisseurs, le monde des affaires, mais aussi les habitants, dont le nombre augmente à nouveau depuis les années 1990. Lyon est, à l'échelle française et européenne, une des villes à la croissance la plus rapide[28]. Pour répondre à cette demande et surtout pour satisfaire ses exigences, la ville de Lyon s'est dotée de projets répondant à plusieurs thématiques : l'économie, le cadre de vie, l'urbanisme, la médecine ou encore le sport.
Aménagements urbains
Les aménagements urbains laissent une place importante à la requalification des berges des deux cours d'eau, dans le but de reconquête des berges du Rhône et de la Saône : achevé, l'aménagement des berges du Rhône en rive gauche a permis de transformer de vastes parkings et autres quais simples en une promenade constituée d'espaces végétalisés, de lieux de détente, de fontaines et de jardins[29]. L'aménagement de la rive gauche de la Saône l'a aussi transformé en un lieu de détente propice à la culture et aux retrouvailles[30].
Les grands projets de villes initiés par le Grand Lyon touchent le territoire municipal, comme la réhabilitation en cours du quartier de la Duchère[31] et le renouveau des quartiers de Vaise[32] et de Mermoz[33].
Le grand projet urbain Lyon Confluence, en cours entre Rhône et Saône doit transformer ce qui était hier un site consacré à l'industrie en une véritable extension du centre-ville au-delà de la gare de Perrache. Au terme de la première phase, 130 000 m2 de logements, 120 000 m2 d'hôtels, services, commerces et 130 000 m2 de bureaux doivent remplacer les friches industrielles. À l'issue de la deuxième phase, plus d'un million de mètres carrés devraient avoir été bâtis. À la pointe de la Presqu'île a été construit le musée des Confluences aux allures futuristes. Il a ouvert ses portes le et est desservi par une station de tramway du T1, prolongé en direction de Debourg, dans le quartier de Gerland (7e arrondissement). Le coût de ce musée (plus de 330 millions d'euros) est à l'origine d'une polémique[34],[35].
Des projets plus ponctuels ont été réalisés : Jacqueline Osty s'est vu confier la transformation de la place des Jacobins en plein cœur du deuxième arrondissement, un espace autrefois très fréquenté par les voitures. Le réaménagement comprend des trottoirs plus larges et un embellissement de la fontaine et des statues qui trône au centre également piétonnisé. Reconverti après le départ des hospices civils de Lyon, l'Hôtel-Dieu a laissé place à une cité de la gastronomie, un hôtel de luxe Intercontinental dans le corps central du bâtiment, des boutiques spécialisées dans les arts de la table et de la décoration d'intérieur, ainsi que des bureaux d'entreprises. Les multiples cours intérieures sont réaménagées en hauts lieux du luxe, à l'image de l'avenue Montaigne à Paris. L'enjeu étant de redonner aux Lyonnais des espaces publics entre les aménagements privés du projet. Une verrière recouvrant l'une des cours intérieures ainsi que la restauration du dôme et de sa hauteur de plafond de 58 mètres sont les signaux architecturaux forts de cette réhabilitation. L'ouverture s'est étalée entre fin 2017 et fin 2019. D'autres projets du Grand Lyon, malgré leur éloignement du centre et situés hors du territoire municipal contribuent au rayonnement de la ville-centre : requalification en cours du Carré de soie, à cheval entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin, bien que longtemps délaissé par la métropole de Lyon, est aujourd'hui au cœur d'un projet de réaménagement et de restructuration de grande ampleur[36], dont le terme n'interviendrait pas avant 2030. La création d'un pôle de loisirs, l'extension de l'offre immobilière, l'émergence d'un centre tertiaire de renommée européenne, la construction de 30 000 m2 d'hôtels[37]. La zone d'activités et commerciale de Lyon - Porte des Alpes sur la commune de Saint-Priest partiellement achevée a été lancée en 1996. Ce projet a pour but de faire de la Porte des Alpes un véritable pôle tertiaire. Le parc technologique, symbole du projet, est quasiment achevé et doit à terme permettre environ 6 000 emplois. La porte des Alpes est aussi le lieu d'implantation des « maisons passives ». Au nombre de 31, ces maisons sont des prototypes de maisons ultra-écologiques, destinées à l'habitat[38].
Voies de communication et transports
Par sa situation géographique, Lyon est le point de convergence de nombreuses infrastructures routières, et le point de passage obligé des lignes ferroviaires vers le sud de l'Europe. Traditionnellement reliée à Paris et Marseille, la ville de Lyon tend aujourd'hui à renforcer ses connexions vers l'est, notamment les villes de Genève en Suisse, et de Turin en Italie, et l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry connaît une croissance régulière de sa fréquentation et de ses dessertes. L'agglomération lyonnaise dispose enfin d'un tissu dense de transports en commun urbains et interurbains, à tarification unique au sein du Grand Lyon.
Infrastructures routières
Lyon et Villeurbanne sont ceinturées par un boulevard périphérique, appelé localement « boulevard Laurent Bonnevay ». Il est inachevé à l'ouest et au sud-ouest. Il se termine au nord-ouest à la porte du Valvert et au sud à la porte de Gerland. La ville contient une voie express en son intérieur : l'axe nord-sud qui suit les quais du Rhône (rive droite). L'installation du tramway en centre-ville, et la réduction conséquente des voies de circulation, ont favorisé la déviation du trafic est-ouest par le tunnel de la Croix-Rousse au nord, et par le boulevard périphérique au sud. Les contraintes géographiques et l'étalement urbain réduisent les moyens d'accès au centre-ville, notamment au nord dans le val de Saône et les Monts d'or, ainsi que dans l'ouest lyonnais. Des parkings-relais sont installés en périphérie de la ville pour favoriser l'abandon de la voiture au profit des transports en commun.
Plusieurs autoroutes permettent de rejoindre Lyon depuis Chambéry et Grenoble au sud-est (A43/A41), l'A43 étant désormais déclassée à l'entrée de Lyon (dans le quartier de Mermoz, l'« autopont de Mermoz » ayant été détruit), Genève et Bourg-en-Bresse au nord-est (A42/A40), Vienne, Valence et Marseille au sud (A7), Saint-Étienne au sud-ouest (A47, qui devient par la suite la route nationale 88, qui a pour but de relier Toulouse à Lyon en 2 × 2 voies en passant par Albi et Mende), et Mâcon, Chalon-sur-Saône, Dijon, Paris et Reims au nord (A6).
Dans son pourtour, la banlieue est entourée par la rocade Est (RN346), qui longe toute la zone industrielle Mi-Plaine. L'ensemble RN346 et A46 nord / A46 sud forme le contournement est entre Villefranche-Sud (Anse) et Vienne-Nord (Chasse/Ternay). Un projet entre Villefranche-sur-Saône et L'Arbresle est en cours. Le projet de grand contournement de Lyon par l'ouest est à l'étude (A44) : il accompagnerait le réaménagement en boulevards urbains de l'A6 et de l'A7 après leur déclassement (ils sont devenus M6 et M7), et permettrait de réduire le trafic du tunnel de Fourvière et d'éviter la saturation de la rocade est.
Cependant, deux contournements sont encore en projets à l'ouest, le périphérique ouest (T.O.P.) en première couronne, dont la Métropole de Lyon poursuit les études de développement, et le contournement autoroutier (C.O.L.) en deuxième couronne que le schéma de cohérence territoriale État-Région prévoit, n'étant pas supprimés.
Transports urbains
Lyon dispose du premier réseau de transports en commun hors Île-de-France[39] avec 1,9 million de voyages par jour assurés par le réseau TCL[40].
L'établissement public SYTRAL Mobilités, autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais, est chargé par la Métropole de Lyon d'établir le plan de déplacements urbains, donc des « déplacements doux » et du développement des transports en commun. Ceux-ci sont exploités sous la marque TCL par Keolis Lyon via une délégation de service public. Il comprend quatre lignes de métro (A, B, C, D), deux funiculaires (F1, F2), sept lignes de tramway (T1, T2, T3, T4, T5, T6, T7) plus une ligne, le Rhônexpress (ne faisant pas partie du réseau mais aussi gérée par SYTRAL Mobilités), neuf lignes de trolleybus (dont trois lignes fortes Cristalis C1, C2 et C3), et quelque 123 lignes de bus et quatre lignes de cars départementaux (accessibles avec un titre TCL à l'intérieur du périmètre de transport urbain. De même, les TCL ont la charge d'environ 170 lignes scolaires. Le service Optibus, complémentaire du réseau TCL, est destiné aux personnes à mobilité réduite.
Par la situation topographique du centre de Lyon avec la colline de Fourvière et celle de la Croix-Rousse, les transports urbains lyonnais font état de plusieurs particularités, comme le funiculaire surnommé « ficelle » ou la ligne C du métro, qui roule sur crémaillère et demeure la ligne de métro à la plus forte déclivité au monde (17,6 %).
Différents projets ont été mis en œuvre pour développer le métro lyonnais, le dernier en date étant le prolongement de la ligne B au sud jusqu'à Saint-Genis-Laval - Hôpital Lyon Sud en octobre 2023.
De plus, en 2009 a commencé la mise en place du tram-train de l'Ouest lyonnais, dont la billetterie est intégrée aux TER Auvergne-Rhône-Alpes, reliant les gares Saint-Paul et Gorge de Loup à plusieurs communes de l'ouest de l'agglomération lyonnaise.
Enfin, un projet de réseau express régional lyonnais (RER lyonnais) est en cours de déploiement par la région Auvergne-Rhône-Alpes[41]. Il consiste principalement en un cadencement des TER, la réorganisation des gares et la création de la gare de Lyon-Jean-Macé, entre autres (d'autres sont en projet, tel qu'au Confluent). Une tarification en « zones » sera également mise en place. Le REAL comportera huit lignes, et desservira les départements de l'Ain, l'Isère, la Loire et le Rhône. Ainsi, de nouvelles liaisons seront possibles à l'intérieur et à l'extérieur de la région (Lyon - Saint-Étienne - Grenoble, mais aussi Genève), ces villes étant en effet les centres économiques et industriels de la région.
Par ailleurs, en mai 2005, la métropole de Lyon a mis en place avec l'entreprise JCDecaux un système de vélos en location, dénommé Vélo'v. Le système est déployé sur les territoires des communes de Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Caluire-et-Cuire et Vénissieux. Système informatisé de location de vélos en libre-service, Vélo'v fut à son lancement pionnier et, jusqu'au lancement du Vélib' à Paris, le plus important service de vélos en libre-service en France[42]. 45 000 Vélo'v sont loués chaque jour et 1 144 000 Vélo'v ont été loués en septembre 2021. 424 stations de vélos en libre-service sont réparties dans la métropole de Lyon. En février 2020, apparaissent les e-Vélo'v, à assistance électrique (la batterie est en option de location) : 2 500 sont déployés[43].
En 2021, un réseau express vélo (255 kilomètres prévus en 2026) est lancé pour promouvoir l'usage des modes actifs dans la métropole : Les Voies Lyonnaises[44].
Il y a enfin plus de 50 stations de taxis au sein de la ville, que se partagent plusieurs centrales de taxis de l'agglomération.
- Plan du réseau de transports en commun lyonnais
- Un trolleybus de la ligne C13
- La ligne F2 du funiculaire
- Un Vélo'v
Autopartage
Citiz (ex-Autolib') est le premier service d'autopartage lancé dans l'agglomération en janvier 2008[45] une centaine de véhicules en autopartage répartis sur 37 stations. C'est historiquement la 1re agglomération française à proposer un tel service.
En octobre 2013, la métropole de Lyon a mis en place un deuxième service d’autopartage, baptisé Bluely. Entièrement financé par le groupe Bolloré, il proposait uniquement des voitures électriques à la disposition des habitants de Lyon et de Villeurbanne ainsi que certaines communes de la proche banlieue. Dans un premier temps, il disposait d'une flotte de 130 véhicules en 2013, avant d'atteindre 270 véhicules répartis sur 101 stations en 2019. Le service Bluely a cependant cessé ses activités le .
Desserte ferroviaire
Lyon intra-muros est desservie par six gares SNCF :
- La gare de Lyon-Part-Dieu a été mise en service en 1983 en remplacement de Lyon-Brotteaux pour l'arrivée du TGV Paris-Lyon. C'est la première gare de Lyon en nombre de voyageurs avec 32,6 millions de voyageurs pour l'année 2018[46]. Elle est également la première gare française pour le nombre de passagers en correspondance[47] ;
- La gare de Lyon-Perrache, située au cœur de la Presqu'île est historiquement la première gare lyonnaise, construite par la Compagnie du PLM, inaugurée en juin 1857. C'est aujourd'hui la seconde pour la fréquentation, avec 6,1 millions de voyageurs en 2017[46] ;
- La gare de Lyon-Saint-Paul constitue le terminus des lignes TER en provenance de L'Arbresle, Sain-Bel, Lozanne et Brignais ;
- Des TER desservent également Lyon-Vaise, Lyon-Gorge-de-Loup et Lyon-Jean Macé, ouverte en décembre 2009.
230 TGV passent chaque jour par les gares Part-Dieu et Perrache[48]. Une troisième gare TGV, Lyon-Saint-Exupéry TGV, se trouve au sein de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, en dehors de Lyon. L'agglomération lyonnaise est ainsi un véritable nœud ferroviaire relié aussi bien à l'axe principal Paris - Marseille (par LGV ou réseau classique) qu'à d'autres nombreuses lignes. D'autres gares (Lyon-Saint-Clair, Lyon-Brotteaux et Lyon-Saint-Rambert-L'Île-Barbe) ont elles été déchargées de tout trafic, au profit de la Part-Dieu et de Perrache. En outre, Lyon accueille depuis le le seul Technicentre TGV destiné à l'entretien courant des rames situées hors de la région Île-de-France.
Aéroports
Lyon est dotée de deux plates-formes aériennes gérées à l'origine par la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon. L'aéroport de Lyon-Bron a été inauguré dès 1924 et a vu se développer l'Aéropostale et le trafic des voyageurs pendant la période de l'entre-deux-guerres. Devenu trop exigu, le premier aéroport se voit déchargé en 1975 des activités aéroportuaires en faveur de l'aéroport international Lyon-Saint-Exupéry, situé à 25 km plus à l'est. En octobre 2016, un décret officialise la privatisation de l'aéroport de Lyon et la vente de la participation de 60 % de l'État à un consortium composé de Vinci, Predica et de la Caisse des dépôts et consignations pour 535 millions d'euros[49]. Lyon-Bron est, aujourd'hui, dévolu à l'aviation privée et d'affaires.
Aujourd'hui, Saint-Exupéry est considéré comme le deuxième aéroport de province après l'aéroport de Nice-Côte d'Azur et relie Lyon à la plupart des capitales et des grandes métropoles européennes. Plus d'une centaine de villes sont reliées une ou plusieurs fois par semaine, certaines jusqu'à cinq fois par jour, comme Londres. En 2008, une ligne transatlantique, assurée par la compagnie américaine Delta Air Lines avait été mise en place et reliait de nouveau Lyon à New York, mais cette ligne a dû fermer à cause de difficultés à rentabiliser la ligne à la suite de la crise. En 2016, la compagnie canadienne Air Canada décide d'ouvrir une autre ligne annuelle transatlantique, vers Montréal, qui n'était alors reliée à Lyon que par Air Transat l'été. En 2018, l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry a traité 11 millions de passagers. Une idée de Pierre-François Unger était de délester l'aéroport international de Genève d'une partie de son trafic au profit de Saint-Exupéry en reliant cet axe par une ligne ferroviaire mettant moins d'une heure, toutefois non concrétisée[50].
Ports
Le Rhône est géré par la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Le port Édouard-Herriot, dans le 7e arrondissement, est le seul situé sur le bord du fleuve.
Risques naturels et technologiques
Risque sismique
Lyon est dans une zone d'aléa sismique faible[51], selon le programme national de prévention du risque sismique, le plan Séisme, date du [52].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Lugdon, Luon puis Lyon depuis le XIIIe siècle.
L'ancien Lugdun, Lugdunon, latinisé en Lugdunum est composé de deux mots gaulois : de Lug un dieu celtique (chargé de l'ordre et du droit) et dunos (« forteresse », « colline »), l'ensemble désignant donc « la forteresse de Lug ». Lug est un dieu celtique dont le messager est un corbeau, c'est l'équivalent chez les germaniques du dieu Wotan toujours accompagné par ses deux corbeaux Ugin et Munin. Ce serait donc la « colline du dieu Lug » ou la « colline aux corbeaux ». Julius Pokorny[53] rapproche la première partie du mot du radical indo-européen *lūg (« sombre, noir, marais ») et le rapproche de Ludza en Lettonie, Lusace en Allemagne (du sorabe Łužica), Lužice en Tchéquie ; sur cette base, on pourrait également le rapprocher de Luze en Franche-Comté et divers hydronymes comme la Louge. La signification du toponyme serait alors la « colline » ou le « mont lumineux »[54].
Lugdunum désigne donc originellement la colline de Fourvière, sur laquelle est fondée la ville antique de Lyon.
Plus bas, dans l'actuel quartier Saint-Vincent, se situait le village gaulois de Condate, probablement simple hameau de mariniers ou pêcheurs vivant en bord de Saône. Condate est un mot gaulois signifiant confluent, qui a donné son nom au quartier de la Confluence.
La ville, à l'époque romaine, est appelée Caput Galliæ, « capitale des Gaules » (voir Lyon sous l'Antiquité). Héritage de ce titre prestigieux, l'archevêque de Lyon est encore aujourd'hui appelé le Primat des Gaules.
Pendant la période révolutionnaire, Lyon se retrouva baptisée Commune-Affranchie le 12 octobre 1793 par un décret de la Convention nationale. Elle reprit son nom dès 1794, après la fin de la Terreur.
Lyon se nomme Liyon en francoprovençal (voir frp:Liyon)[55].
Histoire
Si le lieu semble habité depuis la Préhistoire, la première ville, Lugdunum, date de 43 av. J.-C. Sous l'Empire romain, Lyon devient une puissante cité, capitale de la Gaule romaine. La chute de l'Empire romain la relègue à un rôle secondaire dans l'espace européen en raison de son éloignement des centres de pouvoir. Puis la division de l'Empire carolingien la place en position de ville frontière. Jusqu'au XIVe siècle, le pouvoir politique est tout entier entre les mains de l'archevêque, qui protège jalousement l'autonomie de sa ville. Il faut attendre 1312-1320 pour voir l'institution consulaire contrebalancer son pouvoir, au moment même où la cité intègre définitivement le royaume de France.
À la Renaissance, Lyon se développe considérablement et devient une grande ville commerçante européenne. Ce second âge d'or est fauché par les guerres de Religion. Durant la monarchie absolue, Lyon reste une cité française moyenne, dont la principale richesse est le travail de la soie. La Révolution dévaste la ville, qui s'oppose en 1793 à la Convention. Prise militairement, elle est sévèrement réprimée et sort de la tourmente révolutionnaire très affaiblie.
Napoléon aide à son redressement par un soutien aux soyeux, qui arrive en même temps que la mise au point du métier Jacquard. C'est le point de départ d'un essor économique et industriel qui dure jusqu'à la Première Guerre mondiale. Durant le XIXe siècle, Lyon est une ville canut et connaît en 1831 et 1834 de violentes révoltes ouvrières. La Belle Époque marque la fin de la domination de la soie lyonnaise et l'essor de nombreuses autres industries (automobiles, chimie, électricité). La municipalité, quant à elle, retrouve ses pouvoirs avec la Troisième République et s'engage dans un long siècle de radicalisme, qui se termine avec Édouard Herriot en 1957. La Seconde Guerre mondiale voit Lyon, une des principales villes de la zone libre, être le centre des plus grands réseaux de la Résistance. Jean Moulin, notamment, les unifie au sein des Mouvements unis de la Résistance.
À la sortie de la guerre, Lyon se redresse rapidement et connaît un vigoureux développement urbain, avec l'édification d'un grand nombre de quartiers d'habitation. Dotée d'industries puissantes et d'un secteur tertiaire en plein essor, la ville tient son rang de grande métropole française et européenne.
Une citation de l'historien Fernand Braudel présente bien la richesse et la complexité de l'histoire de Lyon :
« Le destin de Lyon n’est pas plus simple que celui du fleuve. Toute ville, sans doute, est un être compliqué, Lyon plus qu’une autre, qui frappe l’historien par sa richesse, ses brusques transformations, ses originalités, voire ses étrangetés. Elle n’est pas la même d’un siècle au siècle suivant et, plus contrainte qu’allant de son plein gré, elle passe sans fin d’une originalité à une autre. Elle est, à elle seule, un difficile problème de l’historien de France, peut-être le problème clef, sûrement l’indicateur clef[56]. »
Préhistoire et Antiquité
Du Néolithique jusqu'au second âge du fer, les différentes découvertes de nombreuses traces d'habitats et d'objets en tout genre attestent l'existence d'un relais de commerce de vin entre le littoral méditerranéen et le Nord (VIe siècle av. J.-C.). En l'absence d'artéfacts plus élaborés, on ne peut à cette époque parler de village ou de ville[57]. Sur la colline de Fourvière, on a retrouvé des milliers d'amphores. Il est possible qu'il s'agisse d'un lieu où les chefs gaulois se rassemblaient pour festoyer en l'honneur du dieu Lug.
Tête des Gaules
Lucius Munatius Plancus fonde sur le site une colonie romaine sous le nom de Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum en 43 av. J.-C. Les débuts de la colonie sont mal connus. Elle n'est pas pourvue de muraille, tout au plus une levée de terre l'entoure avec fossés et palissades à l'image des camps romains[58]. Mais la ville de terre et de bois laisse la place à des bâtiments aux soubassements en maçonnerie de pierres[59]. L'essor de la cité est rapide du fait de son emplacement éminemment stratégique. Le nom de la cité évoluera en Colonia Copia Lugdunum.
En 27 av. J.-C., le général Agrippa, gendre et ministre d'Auguste, divise la Gaule. Lugdunum devient la capitale de la province de Gaule lyonnaise et le siège du pouvoir impérial pour les trois provinces gauloises, et devient la Caput Galliarum, la « Capitale des Gaules ». Dès 19 av. J.-C., Auguste aménage le réseau urbain, qui accueille les quatre voies ouvertes à travers la Gaule à partir de Lugdunum[60]. Avec la venue des différents empereurs successifs, la ville va s'agrandir, s'embellir et s'enrichir. Deux empereurs romains sont nés à Lyon : Claude, né en 10 av. J.-C. et Caracalla, né en 186. En 64, les notables de Lugdunum ont connaissance de l’incendie qui a ravagé Rome, et envoient quatre millions de sesterces d’aide pour la reconstruction. L’année suivante, en 65, Lugdunum est victime d’un terrible incendie ; Néron fait à son tour un don de quatre millions de sesterces à Lugdunum pour sa reconstruction[61].
La position clé de Lugdunum, au confluent de l’Arar (Saône) et du Rhodanus (Rhône), en fait un important port fluvial. C'est aussi un nœud routier de premier ordre, relié d'une part à Rome par le Sud de la Gaule (la Narbonnaise), la vallée du Rhône et Marseille, et d'autre part à l'Aquitaine et l'Armorique, la vallée de la Seine et le port de Boulogne, lien vers l'île de Bretagne ; elle permet d'accéder au Rhin, par la vallée du Doubs ou via l'Helvétie, pour tenir la frontière (le « limes ») face à la Germanie ; elle sera ensuite directement reliée à l'Italie par les vallées des Alpes, après la soumission des tribus alpines encore indépendantes. Cette double position met en contact à Lugdunum l'ensemble de la Gaule du Nord et de l'Ouest avec le reste de l'Empire. Son statut de colonie romaine accordé par le Sénat et le rôle de capitale des Gaules favorisent l'essor de la ville.
Sous les Flaviens (de 69 à 96), puis sous les Antonins (de 96 à 192), Lugdunum prospère, et connaît la paix à l'instar du monde romain. Sa population est estimée entre 50 000 et 80 000 habitants[62], ce qui en fait l'une des plus grandes villes de la Gaule avec Narbo Martius (Narbonne). La ville s'étale principalement sur quatre zones particulièrement délimitées : la ville haute (lieu où a été fondée la colonie originelle), le bourg celtique de Condate, les Canabæ et la rive droite de la Saône, en contrebas de la ville haute. Les nécropoles sont situées le long des voies d'accès à la cité.
Déclin
Sous les Sévères (193-235), la ville va commencer à décliner, en raison notamment des querelles de successions impériales. Clodius Albinus, un prétendant au trône, s'installe à Lugdunum à la fin du IIe siècle pour attendre et affronter Septime Sévère. Il est défait lors de la bataille de Lugdunum et Sévère pille la cité[63].
À la fin du IIIe siècle lors des réorganisations de la Tétrarchie, Lugdunum perd son rang de capitale des Gaules en 297, au profit de Trèves, plus proche de la frontière du Rhin. Lugdunum n'est plus que le siège administratif de la petite province de Première Lyonnaise (Lyonnais, Bourgogne et Franche-Comté).
Dans les premières années du IVe siècle, la cité perd son approvisionnement en eau en raison du pillage des canalisations en plomb des aqueducs, qui ne parviennent pas à être remplacés par des autorités locales défaillantes[64]. Cela entraîne un déplacement de la population, qui quitte le plateau de Fourvière pour se réfugier près du fleuve[65].
La fin de l'Antiquité lyonnaise est annoncée par l'installation de burgondes en Sapaudie comme peuple fédéré par le général romain Ætius, après la destruction de leur royaume près du Rhin. Ils y créent un nouveau royaume, indépendant de l'Empire romain déliquescent ; et y intègrent Lyon, dont ils font une de leurs capitales[66].
Christianisation
Les premières implantations du christianisme en Gaule nous sont connues par une lettre retranscrite par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique. Elle permet de dater l'implantation du christianisme dans la ville au milieu du IIe siècle. Lyon est un lieu favorable à cette arrivée par sa situation centrale dans les courants d'échange européens, et la forte proportion d'étrangers circulant et s'établissant en ville. Durant les premiers temps (jusqu'au IIIe siècle), Lyon semble être la seule cité gauloise à disposer d'un évêque[67].
L'épisode le mieux connu de cette christianisation est celui des martyrs de 177. Décrit par la lettre de saint Irénée reprise par Eusèce de Césarée, il montre les morts de saint Pothin et sainte Blandine, entre autres.
Durant le IVe siècle, la ville ferme et détruit ses temples païens et réorganise sa vie sociale autour de son évêque et du calendrier de l'Église. Lyon devient l'un des centres intellectuels de la chrétienté, illustré au Ve siècle par Sidoine Apollinaire[68].
- Buste supposé de Lucius Munatius Plancus, fondateur de la cité en 43 av. J.-C.
- Le théâtre antique de Lyon, adossé à la colline de Fourvière.
- Buste de Claude, empereur romain né à Lyon.
- Maquette de Lugdunum, ancienne capitale des Gaules conservée au musée gallo-romain de Fourvière.
Moyen Âge
Lyon, durant le Moyen Âge, se présente comme une cité d'importance moyenne, loin des centres de pouvoir, des grands courants d'échanges, peu impliquée par les grands conflits qui secouent les grandes puissances.
Histoire topographique et démographique
Durant toute la première moitié du Moyen Âge, Lyon est repliée sur les deux rives de la Saône. Du Ve au Xe siècle, les sources et les études archéologiques manquent pour décrire précisément la ville, mais il semble qu'il y ait peu d'évolutions, pas de constructions civiles d'ampleur et peu de nouveaux établissements religieux[69].
Avec le tournant de l'an mil, la cité rhodanienne recommence à se développer. Des XIe et XIIe siècles datent les constructions du château de Pierre Scize et le rempart qui entoure le quartier canonial de Saint-Jean. Dans le domaine civil, le premier pont de pierre de Lyon, sur la Saône, est construit au niveau de la place du Change et achevé dans les années 1070[70]. Dans le domaine religieux, Lyon rénove lourdement plusieurs églises : celle de l'île Barbe, d'Ainay, par exemple. Saint-Just est entièrement reconstruite, près de l'ancien emplacement. Le chantier le plus important est toutefois celui de la cathédrale Saint-Jean, entamé par l'archevêque Guichard de Pontigny à partir des années 1170, et qui se poursuit les siècles suivants [71].
Du XIIIe au XVe siècle, les transformations urbaines restent modestes. La ville se développe très lentement, poursuivant les œuvres engagées auparavant. La grande nouveauté est la construction fin XIIe siècle d'un pont de bois sur le Rhône[72]. Pour le remplacer, un deuxième est construit à côté, en pierre, travail considérable qui engloutit des fortunes et n'est achevé qu'à la fin du XIVe siècle[73],[74]. En cette fin de Moyen Âge, les nouveaux bâtisseurs sont les ordres mendiants, qui s'établissent en ville, et en particulier à sa périphérie proche. Dans le domaine religieux, un certain nombre d'églises sont rénovées, telle église Saint-Nizier, dont le clocher nord accueille le beffroi.
Histoire politique et religieuse
Lyon est une des capitales du royaume de Bourgogne de 470 à 534[75],[76], date à laquelle elle passe, comme le royaume bourguignon, sous l'autorité des Mérovingiens.
La cité est un foyer de la renaissance carolingienne, sous l'impulsion de son archevêque Leidrade (ami d'Alcuin), du diacre Florus, puis d'Agobard de Lyon[77]. Après le traité de Verdun et la succession de Charlemagne, la ville revient, avec le royaume de Bourgogne à Lothaire, comme le reste de la rive orientale de la Saône[78]. Situés toutefois loin des centres de pouvoir, ses dirigeants religieux restent assez indépendants des différents pouvoirs qui règnent nominalement dessus, tout en restant sous l'influence des différentes formes du royaume de Bourgogne[79]. Aux IXe et Xe siècles, les raids et pillages qui secouent les régions environnantes (les Normands remontent le Rhône, et, en 911, les Hongrois ravagent la Bourgogne), ne semblent pas atteindre Lyon[80].
La ville dispose d'une certaine influence sur le plan religieux. L'archevêque de Lyon est élevé au rang de Primat des Gaules par le pape Grégoire VII dès 1078, même si cette distinction est essentiellement honorifique. Deux conciles[81] sont organisés au XIIIe siècle, et elle accueille des papes à plusieurs reprises : Innocent IV y séjourne, Clément V y est couronné, Jean XXII y est élu et couronné[82]. Lyon voit également la naissance de l'Église évangélique vaudoise, avec les prêches de Pierre Valdo qui commencent au sein de la ville vers 1170. Mais le mouvement disparaît de l'histoire de Lyon dès que l'initiateur du mouvement est chassé par le diocèse local, en 1183[83].
Si, au cours des XIe et XIIe siècles, l'archevêque de Lyon parvient à rester seul maître de la ville malgré les tentatives de la dynastie du Forez[84], il ne parvient qu'à freiner le mouvement d'émancipation des bourgeois de la ville. Ceux-ci obtiennent en 1320 la charte dite de la Sapaudine, qui institue leur autonomie et leur maîtrise de la cité[85]. Les bourgeois l'ont obtenu après des décennies de lutte et avec l'appui du roi de France Philippe IV le Bel, qui englobe définitivement Lyon dans son royaume en 1312[86].
Pendant la Guerre de Cent Ans, Lyon, proche du duché de Bourgogne, est sollicitée pour prendre son parti. Après avoir maintenu sa neutralité durant le plus longtemps possible, elle reste fidèle aux rois de France, sans subir de combats[87]. Comme toutes les villes de France, Lyon doit répondre à une charge fiscale de guerre très importante, ce qui déclenche les révoltes de 1393 et de 1436[88].
- Vestiges de l'église Saint-Étienne, première église de Lyon au sein du groupe cathédral.
- L'église Notre-Dame de l'île Barbe, autrefois intégrée dans une grande abbaye.
- La basilique d'Ainay, ancienne église abbatiale.
- La flèche gauche de l'église Saint-Nizier accueillit le premier beffroi de la ville.
Renaissance et guerres de Religion
Cette période est l'un des âges d'or de la ville. S'enrichissant considérablement, sa population augmente suffisamment pour quasi tripler avec un pic vers 60 000 à 75 000 habitants[89]. Malgré cette croissance démographique, la ville ne repousse pas ses murailles, se densifiant par le lotissement de nombreux terrains cultivés et le rehaussement des immeubles. De nombreux bâtiments de cette époque subsistent dans le Vieux Lyon[90]. C'est de cette époque que datent les traboules, passages à travers les cours d'immeubles permettant de se rendre d'une rue à une autre rue parallèle. Elles nécessitaient moins de place que la construction de rues ou ruelles transversales.
La croissance économique de Lyon en fait alors une des villes les plus prospères d'Europe, grâce au succès des quatre foires annuelles[91]. L'ensemble du grand commerce européen passe désormais et pour un siècle par Lyon, et les plus grandes banques de l'époque, essentiellement italiennes s'installent en ville, dont les Médicis, les Gadagne ou les Gondi[92]. Lyon se développe également grâce à ses industries propres, dont les plus importantes sont la soierie[93] et l'imprimerie avec notamment les imprimeurs Sébastien Gryphe, Étienne Dolet et Jean de Tournes[94]. A cette époque, plusieurs rois font des entrées triomphales dans la ville, offrant de véritables moments de fêtes aux habitants. Feux de joie, défilé, banquet, danses, musiques et saynètes théâtrales sont organisés pour marquer l'esprit du convive. Les entrées solennelles existent depuis le Moyen Âge, mais c'est bien à la Renaissance qu'elles expriment toutes leurs grandeurs[95]. Elles participent considérablement au rayonnement de la ville. L'entrée d'Henri III en 1458 est particulièrement grandiose, d'après l'ouvrage écrit par Maurice Scève à cette occasion[96].
La succession des guerres d'Italie amène la cour de France à Lyon à de nombreuses reprises, en tant que plus grand ville du royaume avant les Alpes. Cette succession de grands personnages attire savants, artistes et poètes. C'est ainsi que se développe durant cette période une école lyonnaise de poésie, dont les plus grands représentants sont Maurice Scève et Louise Labé[97]. Plusieurs artistes importants se fixent à Lyon, le plus notable étant Corneille de Lyon[98].
Les guerres de Religion mettent fin à la prospérité de la ville. Prise militairement par les protestants en 1562, Lyon est marquée notamment par les exactions du baron des Adrets, qui organise des massacres de catholiques, des pillages et des destructions d'édifices religieux. Le cloître Saint-Just est entièrement rasé, de nombreux iconoclastes mutilent les édifices catholiques, dont la cathédrale Saint-Jean[99]. La ville mettra du temps à s'en remettre et ne retrouvera pas le prestige antérieur : la plupart des imprimeurs ont émigré à Genève ; de même, les grandes familles bancaires fuient Lyon à cette époque pour n'y jamais revenir (la ville abrite 75 banques italiennes en 1568, mais seulement 21 en 1597)[100].
- La soie avec l'imprimerie ont fait la fortune de la ville durant la Renaissance.
- Plan scénographique de la ville de Lyon sous les règnes de François Ier et de Henri II.
- La tour Rose dans le Vieux Lyon.
- L'ancienne demeure des Gadagni, banquiers originaires de Florence, accueille maintenant le musée d'histoire de Lyon et des marionnettes.
XVIIe et XVIIIe siècles
Du 14 au , il y eut des pluies continuelles dans la région. La Saône déborda en septembre 1602 et atteignit des hauteurs prodigieuses. Le 27 septembre, la Saône a été jusqu'aux escaliers de la grande porte de l'église des Grands-Augustins, entrant presque au cloître de devant. Par la suite, elle entra dans le cloître jusqu'à genou et dans l'église jusqu'au premier degré des deux qui sont au-dessous de la lampe qui est devant le grand autel. Les tombeaux de l'église s'enfoncèrent dedans terre et il fallut les relever et raccommoder. Elle surpassa le quai des Célestins submergeant, avec l'apport des eaux du Doubs, le faubourg de Vaise, Bellecour, mettant à terre une partie des bâtiments de l'arsenal royal de la Rigaudière, la place Confort, le couvent des Jacobins, les rues du Boys, Grenette, de la Triperie et Pescherie. Du côté de Saint-Jean on allait à bateau dans la rue de Flandres et le port Saint Paul jusqu'au Puys de la Sel[101].
Au cours des deux siècles d'absolutisme royal, l'administration militaire et civile de la ville passe entre les mains des officiers royaux :
- les gouverneurs (charge principalement détenue par la famille de Villeroy), dont l'autorité militaire s'étendait sur la province du Lyonnais, soit le Lyonnais proprement dit, le Forez et le Beaujolais
- les intendants (de justice, police et finances), représentant le roi dans la généralité de Lyon. Celle-ci était composée de cinq élections, circonscriptions financières dont les chefs-lieux étaient Lyon, Villefranche-sur-Saône, Montbrison, Roanne et Saint-Étienne (voir également la liste des prévôts des marchands de Lyon).
À partir des années 1630, la tolérance règne et est même soutenue par l'archevêque Camille de Neufville de Villeroy sous son épiscopat (1653-1693). Vers 1630, sous l'impulsion du collège des jésuites (actuel lycée Ampère), Lyon devient un centre intellectuel de la République des Lettres. La richesse des notables lyonnais en fait des amateurs éclairés de tableaux, médailles, et livres. La ville s'embellit avec la construction de l'hôtel de ville ; et Lyon bénéficie des largesses royales grâce à sa fidélité à la couronne lors de la Fronde. Dans le dernier quart de ce siècle, la fabrique de soie accapare l'essentiel des forces économiques de la ville au détriment du négoce et de la banque, laissés aux étrangers Genevois, Lombards, Toscans et Suisses.
Au XVIIIe siècle, la ville de Lyon est à l'étroit dans ses frontières historiques[102]. En effet, la ville se limite à l'actuelle presqu'île et au Vieux Lyon. Les pentes de Fourvière et de La Croix-Rousse sont inconstructibles car il s'agit de terrains appartenant à l'Église, et la rive gauche l'est également dans sa grande majorité (à l'exception du faubourg de La Guillotière) car elle est située en zone inondable (Brotteaux). C'est ce qui explique la propension des immeubles lyonnais de l'époque à gagner en hauteur.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, un architecte puis un ingénieur vont mettre en place des plans pharaoniques pour agrandir la ville de Lyon. Morand, tout d'abord, prévoit d'assécher une partie des marais de la rive gauche et de lotir ces terrains suivant un plan en damier. Il relie ce nouveau quartier à la Presqu'île par un pont, le pont Morand. Le deuxième projet est celui de Perrache, ambitionnant de doubler la surface de la presqu'île en l'étendant au sud. Il met ce projet à exécution, mais n'a pas le temps de le lotir et le quartier projeté n'est pas construit.
En 1765, Lyon fait l'objet d'un article long et élogieux dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, qui insiste en particulier sur la richesse de son patrimoine historique, et commence par ces mots : « grande, riche, belle, ancienne & célèbre ville de France, la plus considérable du royaume après Paris, & la capitale du Lyonnais »[103].
Le XVIIIe siècle lyonnais est marqué par deux inventions majeures qui furent testées chacune en 1783 : le bateau à vapeur et la montgolfière.
- Vue de Lyon au XVIIe siècle.
- Vue de l'ancien pont de la Guillotière au XVIIIe siècle, premier sur le Rhône.
- Premier vol en montgolfière de Lyon en 1784.
Révolution française et Empire
Sous la Constituante, Lyon devient chef-lieu du département de Rhône-et-Loire, qui sera scindé en deux après l'insurrection lyonnaise. Pendant la Révolution française, Lyon prend en 1793 le parti des Girondins et se soulève contre la Convention. La ville subit un siège de plus de deux mois avant de se rendre. La répression de la Convention est féroce. Le , le conventionnel Barère se vante de son succès en ces termes : « Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n'est plus ». Lyon prend ainsi le nom de Ville-affranchie. Plus de 2 000 personnes sont fusillées ou guillotinées, et plusieurs riches hôtels particuliers autour de la place Bellecour détruits, tout comme le château de Pierre Scize.
Le , la Convention nationale envoie à Lyon deux représentants, Louis-Joseph Charlier et Pierre-Pomponne-Amédée Pocholle, pour réorganiser la ville et le département après les excès de la répression. Ils obtiendront notamment que la ville reprenne son nom.
La prise de pouvoir par Bonaparte est perçue favorablement, comme la fin de la période noire et le retour à la paix civile. Le Consulat et l'Empire favorisent l'industrie de la soierie et portent intérêt aux inventions de Jacquard. Bonaparte fait désigner son oncle Joseph Fesch au siège archiépiscopal en 1802.
En 1804, est lancé un projet de palais impérial à Lyon (comme dans les autres grandes villes de France). En 1811, une lettre du duc de Cadore, alors ministre d'État, précise : « le palais impérial sera élevé sur la gare d'eau, le jardin sera dans la presqu'île, entre les deux fleuves [sic], jusqu'au pont de la Mulatière ». Mais le projet n'aboutit jamais à cause des guerres dans toute l'Europe[104].
Lyon accueille favorablement Napoléon Ier lors de son retour de l'île d'Elbe (voir Cent-Jours) le 10 mars 1815. Ce dernier dira, avant de repartir vers Paris : « Lyonnais, je vous aime »[105]. Cet accueil vaudra à Lyon une réaction royaliste lors de la Seconde Restauration.
- Le siège de Lyon en 1793.
- Le château de Pierre Scize, château historique de la ville, est démoli en 1793.
- L'entrée triomphale de Napoléon à Lyon en 1815.
Restauration et monarchie de Juillet
Grâce aux compétences héritées de la soie, la ville entre dans la révolution industrielle avec l'industrie textile. Elle devient au XIXe siècle une importante ville industrielle, en grande partie grâce aux canuts. L'insurrection de 1834 part du quartier de la Croix-Rousse et fait trembler jusqu'à Paris[106].
La ville est reliée à Saint-Étienne par l'une des premières voies ferrées au monde (la première ligne de transport de voyageurs en France) par l'ingénieur Marc Seguin de 1827 à 1832. La mécanisation entraîne de nombreuses luttes sociales avec des crises insurrectionnelles, comme la révolte des canuts en 1831.
L'implantation du métier à tisser de Jacquard marqua l'essor d'une culture sur les systèmes mécaniques complexes. Les inventions de la machine à coudre par Thimmonier et, ultérieurement celle du cinéma par les frères Lumière sont redevables des astuces mécaniques du métier à tisser enchaînant des séries d'actions successives, dont les progressions de bande par à-coup.
Second Empire
Lors de la fête de l'Immaculée Conception du , débute la coutume des lampions aux fenêtres[107]. L’histoire du 8 décembre est intimement liée à l’histoire religieuse lyonnaise.
En 1850, les autorités religieuses lancent un concours pour la réalisation d’une statue, envisagée comme un signal religieux au sommet de la colline de Fourvière. Un an plus tard, ce concours est remporté par le sculpteur lyonnais Joseph-Hugues Fabisch, et la date du est choisie pour son inauguration. Mais au mois d’août, la Saône sort de son lit et envahit le chantier où la statue doit être réalisée.
L’inauguration est donc reportée au 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception. Le jour même, les journaux annoncent le programme de la soirée et toute la ville se prépare pour l’événement. Quelques-uns prévoient même d’illuminer les façades de leurs habitations à l’aide de bougies. Mais le mauvais temps va à nouveau contrarier les réjouissances, contraignant les autorités religieuses à remettre l’inauguration au 12 décembre. Malgré ce contrordre, l’enthousiasme des Lyonnais ne fut pas éteint.
Dès 18 h, les premières fenêtres s’allument, et à 20 h, la ville entière est illuminée. Une grande partie de la population descend dans la rue, joyeuse et attendrie, s’étonnant de ce geste spontané et communicatif. Les autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit.
Ce soir-là, une véritable fête est née. Chaque année désormais, le 8 décembre, les Lyonnais déposent des lumignons à leurs fenêtres et se retrouvent pour déambuler dans les rues de la ville.
Sur le plan économique, Lyon est encore la première place financière française, ce qu'illustre la création du Crédit lyonnais en 1863, par Henri Germain[108]. La modification de la structure économique qui va intervenir sous ce régime va remettre en cause cette prééminence à l'avantage de Paris. Toutefois, la ville s'enrichit réellement sous le Second Empire, avec la poursuite de la révolution industrielle, notamment grâce aux capitaux lyonnais investis dans les usines et mines de la région stéphanoise. L'industrie chimique se diversifie et le textile est toujours aussi florissant[109] : les soieries lyonnaises sont alors le premier poste d'exportation de la France[110].
À l'instar du baron Haussmann à Paris, le maire de Lyon et préfet du Rhône, Claude-Marius Vaïsse[111], lance une politique de Grands Travaux : en 1848, le tissu urbain de la presqu'île est considéré comme obsolète. Deux grandes percées sont réalisées pour aérer cet espace : la rue Impériale (rue de la République) et la rue de l'Impératrice (rue de l'Hôtel de Ville, puis rue Président-Herriot). Des places sont également créées : la place Impériale (place de la République) et la place des Cordeliers[112].
C'est également à cette époque que le parc de la Tête-d'Or est aménagé sur la rive gauche[113].
Enfin, Lyon est dotée en 1857 d'une grande gare, la gare de Perrache, reliant les voies ferrées en provenance de Saint-Étienne (l'achèvement du tronçon Givors-Lyon permet dès 1832 la liaison Saint-Étienne-Lyon, première ligne de transport de voyageurs de France), et la liaison Paris-Lyon-Méditerranée. Posée à six mètres au-dessus du sol sur un remblai percé de peu de passages, la gare crée une coupure urbaine au milieu de la Presqu'île.
À partir de 1835, la ville devient un haut-lieu de la production et de la création de nouvelles variétés de roses. Les rosiéristes lyonnais se distinguent par la profondeur de leurs recherches et les techniques innovantes qu'ils développent. Des centaines de nouvelles roses sont créées. Grâce à des familles de rosiéristes tels que les Guillot, les Pernet-Ducher, les Meilland, par exemple, que Lyon atteindra une notoriété mondiale. C'est dans cette ville qu'est fondée, en 1886, la Société française des roses[114].
Le XIXe siècle lyonnais est marqué par deux inventions majeures : le bateau-mouche en 1862[115] et le cinématographe Lumière en 1895[116].
- Lyon au XIXe siècle.
- Le pont du Change, pont historique de la ville est détruit durant le XIXe siècle.
- La consulte de Lyon qui a lieu à la chapelle de la Trinité en janvier 1802 en compagnie de Napoléon Bonaparte.
- Les percements du préfet Vaïsse.
- Brocart de soierie lyonnaise du XIXe siècle.
Essor industriel
Longtemps très active sur le plan artisanal, la ville voit son tissu industriel s'étoffer dans la seconde partie du XIXe siècle. Claude Marius Perret crée en 1819 une fabrique de soude aux Brotteaux. Sur le sel marin acheminé de Camargue par le Rhône, il fabrique artisanalement de la soude, en utilisant l’acide sulfurique produit par les vitrioleries voisines[117]. La chimie bénéficie alors de l’essor de la soierie, en raison de la variété des techniques de traitement, mordançage, teinture, apprêt, avec des produits dérivés de l’acide sulfurique, base de la plupart des réactions chimiques utilisées industriellement. Il reprend vers 1840 les Mines de cuivre de Chessy et de Sain-Bel[118], pour devenir le premier producteur d'acide sulfurique en France grâce à un nouveau procédé de transformation de la pyrite. Son usine de Perrache déménage à Saint Fons en 1853, où elle occupe vingt ans plus tard environ 80 hectares, créant ainsi la « vallée de la chimie » lyonnaise[117]. Dès 1860, c'est la deuxième industrie chimique de France et l'expansion s'accélère lors des deux décennies suivantes.
Lyon moderne
Le début du siècle dernier est marqué par le mandat d'Édouard Herriot (maire de 1905 à 1957, sauf pendant l'occupation), dont les grands projets d'urbanisme, mis en œuvre par l'architecte Tony Garnier, conduisent à l'aménagement du quartier des Brotteaux, autour de la gare du même nom et du lycée du Parc. Dans le quartier de Gerland, la Grande Halle des abattoirs (aujourd'hui halle Tony-Garnier) et le stade de Gerland sont édifiés en 1914, ce dernier étant originellement prévu pour les Jeux olympiques de 1924, qui se déroulèrent finalement à Paris. À Monplaisir est construit l'hôpital de Grange-Blanche (1913-1933) pour remplacer l'Hôtel-Dieu vieillissant.
Après la Première Guerre mondiale, d'autres projets vont être réalisés : l’hôpital de la Charité est détruit, laissant sa place à la poste centrale et à la place de la Charité (aujourd'hui place Antonin-Poncet), contiguë à la place Bellecour. Le quartier des États-Unis, fortement inspiré de la cité idéale rêvée par Tony Garnier, est construit dans le VIIe arrondissement (cette partie de l'arrondissement deviendra plus tard le VIIIe).
La Bourse de Lyon joue un rôle considérable lors de l'essor de la houille blanche des années 1920, qui voit la consommation électrique française, aluminium inclus, quadrupler alors qu'elle double simplement en Europe[119]. La seule production hydroélectrique est multipliée par huit. Le secteur pèse 20 % des émissions d'obligations et surtout d'actions françaises en 1930 contre 8 % dans la première partie des années 1920[120]. Les grands barrages se multiplient et permettent d'investir dans des lignes à haute tension pour l'interconnexion électrique de grande capacité, qui permet de relier les « deux France énergétiques » : le sud hydraulique et le nord charbonnier[121]. Moins cher, l'hydraulique complète les centrales thermiques pour abaisser leur coût de revient. Ces dernières relaient l'hydraulique en saison de basses-eaux des torrents. Ensuite, les premiers lacs de barrage permettent de répondre aux pics de demande.
- L'arrivée du tramway, devant l'ancienne gare de chemin de fer des Brotteaux.
- La halle Tony Garnier en 1914.
- La place Carnot en 1905.
- Une voiture Berliet, constructeur de camions lyonnais.
- Sortie des usines Lumière, extrait du film sortie des usines Lumière tourné dans le quartier de Monplaisir.
Lyon durant la Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, étant située en zone non occupée jusqu'en novembre 1942, et très proche de la ligne de démarcation, la ville accueille les réfugiés. Elle devient un foyer de résistance. Les traboules, très liées à l'histoire de Lyon, y contribuent beaucoup, car elles permettent de fuir la Gestapo facilement. Le chef de la résistance Jean Moulin est néanmoins capturé à Caluire, dans sa banlieue. La ville est bombardée le 26 mai 1944[122] par l'aviation alliée, peu avant sa libération le par la 1re DFL et les FFI[123]. Au mois de juin 1944, le groupe des Révolutionnaires communistes allemands et autrichiens (RKD) exilés en France publie dans son journal clandestin Spartakus l’organigramme quasi complet des services de la « Gestapo » à Lyon[124]. Le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, ancien siège de la Gestapo (voir Klaus Barbie, Paul Touvier), rend aujourd'hui hommage à ce passé. Lyon d'ailleurs possède le titre de « capitale de la Résistance », un titre glorieux décerné par le général de Gaulle le , quelques jours après la libération de la ville. Le tata sénégalais de Chasselay, un cimetière militaire édifié en 1942, rend hommage à l'action des tirailleurs sénégalais pour la défense de Lyon en juin 1940.
Époque contemporaine
Après-guerre, la ville est le théâtre d'événements dramatiques, en particulier la mort d'un commissaire de police en Mai 68, au moment d'une contestation très active dans ses écoles d'art. Le mandat du successeur d'Édouard Herriot, Louis Pradel, est marqué par l'aménagement en autoroute des quais rive droite du Rhône, la construction du quartier de La Duchère, du centre d'échanges de Perrache, du quartier de la Part-Dieu, du tunnel de Fourvière, du musée gallo-romain et du métro de Lyon notamment. L'adjoint au maire des Sports, florissants dans la ville, est Tony Bertrand (1912 - 2018), ex-champion de France du 400 mètres.
La ville est ensuite dirigée par Francisque Collomb dont les deux mandats (1976-1989) sont marqués par quelques grandes réalisations comme la réhabilitation de la halle Tony-Garnier, la création d'Eurexpo, du pont Winston-Churchill, de la gare de la Part-Dieu, la venue d'Interpol, la rénovation du palais de justice, le lancement de la cité internationale et du palais des Congrès.
Entre 1989 et 1995, sous Michel Noir (ancien ministre du Commerce extérieur), l'opéra de la ville, la place des Célestins et la place des Terreaux sont rénovés. Le terme « Grand Lyon » est adopté pour désigner la communauté urbaine de Lyon[125], cependant que le plan lumière est lancé, mettant en valeur les bâtiments de la ville la nuit. La ville organise le Championnat du monde d'échecs 1990.
Sous Raymond Barre (ancien Premier ministre), entre 1995 et 2001, le forum mondial des sciences de la vie « Biovision » est créé, les Écoles normales supérieures s'installent dans le quartier de Gerland, alors que Lyon accueille en 1996 le 22e sommet du G7[126]. C'est aussi sous son mandat, en 1998, que la ville obtient le classement de 427 ha de son territoire au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO[127].
En 2001, Gérard Collomb est élu à la mairie puis réélu au 1er tour en 2008 et au 2e tour en 2014. Les berges du Rhône sont alors aménagées, l'agglomération lyonnaise se dote d'un système de location de vélos en libre-service (Vélo'v). Une vaste opération urbanistique (dont le projet est antérieur) métamorphose le quartier de la Confluence et s'accompagne, à partir de 2009, du réaménagement des berges de Saône en promenade, du confluent jusqu'au bassin nautique (inauguré en juin 2010). Plusieurs projets d'immeubles de grande hauteur sont lancés dans le quartier de la Part-Dieu notamment les tours Oxygène, Incity et la future To-Lyon.
La communauté urbaine de Lyon est remplacée le par la collectivité territoriale de la Métropole de Lyon. La ville quitte ainsi le département du Rhône[128].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
De tradition bourgeoise, la ville de Lyon serait susceptible d'être gouvernée par la droite. L'on remarque cependant un schisme dans l'électorat de la métropole de Lyon, les communes et arrondissements aisés du Nord et du Nord-Ouest (les communes des Monts-d'Or, Caluire-et-Cuire, etc.) sont davantage tournés à droite, tandis que les communes plus populaires du Sud et de l'Est lyonnais à tendance industrielle sont davantage à gauche, par exemple à Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, ou à Vénissieux (où les maires successifs depuis 1944 sont issus du Parti communiste français[129]).
Gérard Collomb, membre du Parti socialiste devint pour la première fois maire de Lyon, alors qu'il était minoritaire en voix (10 000 voix de moins que la droite), mais majoritaire en nombre d'arrondissements gagnés et en nombre total d'élus dans l'ensemble des arrondissements. Cette particularité électorale est le fruit d'un mode de scrutin municipal en vigueur uniquement dans les trois plus grandes villes françaises (loi PLM)[130],[131]. Gérard Collomb est réélu maire de la ville en 2008[132],[133].
Il est par ailleurs difficile de trancher la question d'une identité électorale de Lyon tant les habitants semblent s'orienter différemment selon les élections : tandis que la droite l'a largement remportée en 2007 lors de l'élection présidentielle ou lors des européennes de juin 2009, la gauche s'est imposée lors des cantonales de 2008, et Gérard Collomb, maire socialiste, a largement été réélu en 2008.
On remarque cependant une évolution marquée à Lyon depuis une décennie[Quand ?]. Bastion radical durant la Troisième République, très orientée à gauche, Lyon se mue en fief centriste durant la Quatrième République, à l'instar du Parti Radical qui glisse vers la droite à partir de cette époque. Jusqu'à l'aube du XXIe siècle, cette tendance se renforcera, allant jusqu'à faire de Lyon la « Capitale de l'UDF »[134],[135], une place forte du centre-droit. Aux élections municipales de 1983 et 1989, le centre-droit et la droite enlèvent la totalité des arrondissements, en récoltant les deux tiers des suffrages. La gauche est à cette époque inexistante à Lyon.
Après un premier coup de semonce aux municipales de 1995, la retraite politique de Raymond Barre et les profondes divisions du centre droit en 2001 amorcent en fait la montée en puissance d'un courant de centre-gauche, incarné par Gérard Collomb. Un temps démenti à l'occasion des élections législatives de 2002 (3 UMP et 1 UDF), le mouvement reprend dès les cantonales de 2004, où le PS enlève des cantons dans des arrondissements plutôt favorables à la droite (dans le 3e notamment). Il s'amplifie lors des élections législatives de 2007, où le PS prend deux sièges à la droite, et lors des cantonales de 2008 où le repli de la droite sur ses arrondissements inexpugnables (2e et 6e) se confirme. Les municipales de 2008 parachèvent le virage que Gérard Collomb crée à Lyon durant les mandats de ces premières années 2000-2010. Il est, en effet, coutume à Lyon, pour être élu, d'adopter le « modérantisme » lyonnais[136], que confirme la succession des tendances politiques élues à la mairie, après le maire historique de Lyon Édouard Herriot (RAD), suivi par :
- Louis Pradel (DVD) ;
- Francisque Collomb (DVD);
- Michel Noir (RPR) ;
- Raymond Barre (DVD) ;
- Gérard Collomb (PS puis LREM) ;
- Grégory Doucet (EÉLV).
S'il y a mutation sociologique, il n'y a donc pas de révolution politique. Le recentrage politique de Gérard Collomb a permis à ce dernier de devenir maire et de confirmer son implantation en 2008. Réélu en 2014, Gérard Collomb est nommé ministre de l'Intérieur à la suite de l'élection d'Emmanuel Macron. Il démissionne de ses fonctions municipales en juillet 2017, laissant la place à son premier adjoint, Georges Képénékian[137].
Gérard Collomb démissionne de son poste de ministre de l'Intérieur en octobre 2018, et le suivant, il est réélu maire avec 46 voix contre 8, cependant que Georges Képénékian redevient alors premier adjoint. En 2020, mis en difficulté par les écologistes et par la droite, en plus d’une dissidence, le successeur désigné de Collomb Yann Cucherat n’obtient que 15 % des voix, tandis que celui-ci, avec seulement 17 % des voix, est mis en difficulté lors du premier tour des élections métropolitaines.
Bien que l'influence électorale de l'extrême droite lyonnaise soit faible, l'universitaire Alain Chevarin souligne que la ville est un fief du nationalisme radical : « On y retrouve tous les mouvements, depuis les catholiques intégristes jusqu'aux néo-païens, depuis ceux qui veulent conquérir le pouvoir par les urnes, jusqu'à ceux qui pratiquent plutôt une agitation locale, parfois violente, pour s'implanter sur des territoires qu'ils considèrent comme des bastions »[138]. Les agressions contre des militants de gauche, syndicalistes et migrants sont récurrentes[139].
Récapitulatif de résultats électoraux récents
Scrutin | 1er tour | 2d tour | ||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | 1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | |||||||||
Municipales 2014 | PS | 35,75 | UMP | 30,49 | FN | 12,19 | EELV | 8,90 | UGE | 50,64 | UMP | 34,24 | FN | 10,34 | Pas de 4e | |||||||||
Européennes 2014[140] | UMP | 23,00 | PS | 17,37 | FN | 13,60 | EELV | 13,30 | Tour unique | |||||||||||||||
Régionales 2015[141] | PS | 36,22 | UCD | 30,93 | FN | 15,13 | EELV | 10,59 | UGE | 48,83 | UCD | 39,59 | FN | 11,58 | Pas de 4e | |||||||||
Présidentielles 2017[142] | LREM | 30,31 | LR | 23,41 | LFI | 22,84 | PS | 9,12 | EM | 84,11 | FN | 15,89 | Pas de 3e | Pas de 4e | ||||||||||
Européennes 2019[143] | LREM | 28,76 | EELV | 21,00 | LR | 10,37 | RN | 10,25 | Tour unique | |||||||||||||||
Municipales 2020 | EELV | 28,46 | LR | 17,01 | LREM | 14,92 | LREM-Diss | 11,98 | UGE | 52,40 | UCD | 30,58 | LREM-Diss | 17,02 | Pas de 4e | |||||||||
Régionales 2021[144] | LR | 31,21 | EELV | 22,66 | LREM | 16,46 | PS | 13,78 | UGE | 47,60 | LR | 45,46 | RN | 6,95 | Pas de 4e | |||||||||
Présidentielle 2022[145] | LREM | 31,83 | LFI | 31,06 | RN | 8,99 | EELV | 7,67 | LREM | 79,80 | RN | 20,20 | Pas de 3e | Pas de 4e |
Candidats ayant obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés :
Candidat | 1er tour | 2e tour | ||
---|---|---|---|---|
Lyon | National | Lyon | National | |
Nicolas Sarkozy | 34,46 % | 31,18 % | 53,08 % | 53,06 % |
Ségolène Royal | 27,29 % | 25,87 % | 46,92 % | 46,94 % |
François Bayrou | 22,09 % | 18,57 % | ||
Jean-Marie Le Pen | 6,47 % | 10,44 % | ||
Votants | 86,43 % | 83,77 % | 84,70 % | 83,97 % |
Candidat | 1er tour | 2e tour | ||
---|---|---|---|---|
Lyon | National | Lyon | National | |
François Hollande | 30,25 % | 28,63 % | 53,12 % | 51,64 % |
Nicolas Sarkozy | 30,54 % | 27,18 % | 46,88 % | 48,36 % |
Jean-Luc Mélenchon | 11,83 % | 11,10 % | ||
François Bayrou | 10,66 % | 9,13 % | ||
Marine Le Pen | 9,87 % | 17,90 % | ||
Votants | 79,67 % | 79,48 % | 79,03 % | 80,35 % |
Européennes de 2024
Aux élections européennes du 9 juin 2024, l'absention a diminué de 6 points et demi, le parti au pouvoir perd 13 points et n'arrive que 4e avec 15,78% (contre 28,76% en 2019)[148],[149], derrière PS-Place publique (18,80% contre 7,45% en 2019)[148],[149]et LFI (17,18% contre 5,87% en 2019), tous deux en très forte hausse de plus de onze points[148],[149], le Rassemblement national (13,46% contre 10,25% en 2019)[148],[149] terminant 4e.
Administration municipale
La commune de Lyon est administrée par un maire et ses adjoints (pouvoir exécutif) et un conseil municipal (pouvoir législatif) dont les membres sont élus, pour six ans, par le premier tiers des élus des listes d'arrondissements, d'abord élus au suffrage universel (suffrage direct) dans chacun des 9 arrondissements (au nombre total de 221), puis siégeant au conseil municipal au nombre donc de 73 conseillers municipaux.
Le conseil municipal élit en son sein le maire de Lyon, qui est chargé de préparer et d’appliquer les décisions du conseil, et qui dispose d'importantes compétences propres (premier magistrat de la ville, détenant le pouvoir de police, entre autres). Le maire est assisté donc d'un ou de plusieurs adjoints (au maximum 21), qui peuvent recevoir certaines délégations, à la demande du maire au conseil municipal. Le conseil municipal de Lyon se réunit 10 fois par an et est présidé par le maire de Lyon ou, en son absence, par son 1er adjoint.
La commune de Lyon est divisée en neuf arrondissements municipaux, qui furent créés à partir de 1852. Un arrondissement est une subdivision territoriale des trois communes françaises les plus importantes. Depuis la loi PLM[150], l'organisation municipale de Lyon est comparable à celle de Paris. Des trois villes concernées par la loi PLM, Lyon est la commune disposant du plus petit nombre d'arrondissements (un total de 9), tandis que Paris en contient 20 et Marseille 16. Cette différence est principalement due à la superficie de Lyon (47,87 km2 - 240,62 km2 pour Marseille) et au nombre d'habitants (un peu plus de la moitié de Marseille).
Dans chacun des 9 arrondissements de la commune, siège un conseil d'arrondissement, avec à sa tête un maire d'arrondissement. Chaque conseil d'arrondissement est élu au suffrage universel direct, en même temps que le conseil municipal. Il y a une mairie par arrondissement en plus de la mairie de Lyon. Elles ne sont pas des mairies de plein exercice (ne levant notamment pas d'impôts), mais répartissent les crédits qui leur sont délégués par la mairie de Lyon.
Depuis la loi de 2002 et l'obligation pour les villes de plus de 80 000 habitants, des « conseils de quartiers »[151](au nombre de 36 pour la ville de Lyon) sont créés, où des habitants, des associations citoyennes et commerciales représentent leur quartier. Leur avis est sollicité pour les aménagements dont le quartier est concerné, les permis de construire (visite sur sites), etc[152].
Le nombre de « conseillers de quartiers » n'est pas limité (dans une représentation raisonnable pour le quartier) et est ouvert à tous.
Vie militaire
Lyon est le siège de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, correspondant à la région Auvergne-Rhône-Alpes et accueille à ce titre l'état-major de la région Terre Sud-Est au quartier Général-Frère[153]. Le 7e régiment du matériel demeure le seul régiment intra-muros, situé avenue Chalemel-Lacour. L'hôpital d'instruction des armées Desgenettes s'y trouve boulevard Pinel. La commune voisine de Bron accueille l'École du service de santé des armées de Lyon-Bron. Enfin, sur les communes voisines de Limonest et Poleymieux-au-Mont-d'Or s'étend la base aérienne 942 du mont Verdun.
À Lyon, le traditionnel défilé militaire du 14 juillet se déroule le 13 juillet.
Police et justice
La police municipale lyonnaise est l'une des plus importantes polices municipales françaises au regard des effectifs[154]« (327 agents, hors cadre administratif) et le ratio par habitant (67 pour 100 000 habitants) place la ville dans le peloton de tête du classement national »[154], et le nombre de policiers en service sur la ville y a augmenté de 27 agents (passant de 809 en 2003 à 836 en 2009)[154].
La mairie consacre plus d'1,5 million d'euros par an à des firmes de sécurité privée[154]. Enfin, l'Association Lyonnaise pour la Tranquillité et la Médiation a été créée en 2003, et est le fruit d'un partenariat avec la ville, la métropole de Lyon, la SNCF, Kéolis Lyon et les offices HLM de la ville. Elle emploie 23 personnes intervenant en particulier en soirée dans le 9e arrondissement, et est présidée depuis 2006 par le chef de la MICASEP (Mission de coordination des actions de sécurité et de prévention)[154].
2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | variation annuelle | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Police municipale opérationnelle | 289 | 305 | 315 | 318 | 324 | 325 | 2 % |
Unité de contrôle du stationnement | 21 | 43 | 64 | 63 | 70 | 73 | 28 % |
Unité de cadre de vie | 19 | 19 | |||||
Centre de supervision urbaine (des caméras de vidéosurveillance) | 16 | 29 | 13 % | ||||
MICASEP (Mission de Coordination des Actions de Sécurité et de Prévention) | 14,5 | 17,5 | 4 % | ||||
Total | 340,5 | 463,5 | 6 % |
Secours
Le service départemental-métropolitain d’incendie et de secours du département du Rhône et de la métropole de Lyon (SDMIS) est chargé de la protection des personnes, des biens et de l'environnement sur la commune de Lyon.
Pour cela le service dispose de huit casernements situés sur Lyon et ses alentours. Ces casernements défendant Lyon se nomment compagnie :
- Casernement de Lyon-Corneille (1re compagnie), aussi appelé le central, situé rue Pierre-Corneille à Lyon ;
- Casernement de Lyon-Rochat (2e compagnie) situé dans le quartier de la Madeleine à Lyon ;
- Casernement de Lyon-Gerland (3e compagnie) situé dans le quartier de Gerland à Lyon ;
- Casernement de Lyon-Duchère (4e compagnie) situé dans le quartier de La Duchère à Lyon ;
- Casernement de Saint-Priest (5e compagnie) situé sur la commune de Saint-Priest où se trouve aussi la logistique et certains services du SDMIS ;
- Casernement de Villeurbanne-Cusset (6e compagnie) situé sur la commune de Villeurbanne ;
- Casernement de Lyon-Croix Rousse (7e compagnie) situé dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon ;
- Casernement de Villeurbanne-La Doua (8e compagnie) situé sur la commune de Villeurbanne.
Dans l'enceinte de la 1re compagnie se trouve aussi l’État-major du SDMIS avec le CTA-CODIS. Ces centres de secours sont totalement professionnalisés ou à très forte majorité composés de sapeurs-pompiers professionnels.
Dispositif de vidéosurveillance
Un programme de vidéosurveillance est mis en place sous le mandat de Raymond Barre à partir de 1998, date du premier contrat local de sécurité, et poursuivi par Gérard Collomb, qui a installé en 2001 le Centre de supervision urbaine de Lyon (CSUL, 29 agents en 2010[154]). Il y avait ainsi 59 caméras en 2001, réparties entre La Duchère et la Presqu'île; et 219 en 2009, étendues à d'autres quartiers, dont le Vieux Lyon, le Pery-Moncey, Gerland, les berges du Rhône, la Cité internationale, etc.[154] Le CSUL est sollicité en priorité pour les troubles à l'ordre public, les atteintes aux biens et aux personnes venant loin derrière[154].
Les images (qui constituent des données personnelles) sont aujourd'hui stockées 8 jours, durée qui devrait être étendue à 15 jours[154]. Enfin, un « collège d’éthique de la vidéosurveillance des espaces publics » a été créé en 2003[154]. La Chambre régionale des comptes note qu'« à ce jour, aucune plainte n’a été enregistrée par le collège d’éthique et aucune demande d'accès aux images (droit d'accès garanti par la loi Informatique et libertés) pour un motif tenant à la curiosité ou au droit à l'image n’a été enregistrée »[154].
L'efficacité de ce dispositif de vidéosurveillance a toutefois été mise en doute[154] (la Chambre des comptes remarque notamment que la baisse des chiffres sur la délinquance a été plus importante à Villeurbanne, ville dénuée de caméras de surveillance, qu'à Lyon[154]). Selon celle-ci,
« l'outil est suffisamment coûteux (plus d’un million par an en moyenne depuis 2003, hors personnel et frais généraux liés au service) pour qu’une évaluation globale de son intérêt soit entreprise[154]. »
Tribunaux
Lyon abrite la Cour d'appel de l'Ain, de la Loire et du Rhône. Lyon possède un tribunal judiciaire, un conseil de prud'hommes, un tribunal administratif, une cour administrative d'appel, un tribunal de commerce et un bureau d'aide juridictionnelle. Tous ces tribunaux de l'ordre judiciaire se trouvent dans le 3e arrondissement, au sein du nouveau palais de justice construit en 1995, les juridictions administratives étant situées dans un bâtiment spécifique érigé à proximité. La Cour d'appel et la Cour d'assises sont encore présentes dans le palais de justice historique, dans le Vieux Lyon.
Lyon est le second barreau de France après Paris, avec 4 000 avocats inscrits au barreau en 2024[155].
La ville accueille par ailleurs deux maisons de justice et de droit (MJD), respectivement depuis 1992 et 1999. Celles-ci visent à « assurer une présence judiciaire de proximité et notamment offrir une place aux mesures alternatives de traitement pénal ainsi qu’aux actions tendant à la résolution amiable des conflits civils » ainsi qu'à « concourir à des actions locales favorisant la prévention de la délinquance, l’aide aux victimes et l’accès aux droits[154]. »
Prisons
La ville n'accueille plus aucun prisonnier depuis 2009. En effet, le , les détenus des prisons Saint-Paul et Saint-Joseph dans le quartier de Perrache (Lyon 2e) ont été transférés à la plus récente maison d'arrêt de Lyon-Corbas (sur la commune de Corbas, en banlieue sud-est de Lyon). Ce transfert aura alors eu pour effet de vider Lyon de ses prisonniers, puisque même la prison Montluc (Lyon 3e) a été vidée en février 2009, classée monument historique, elle est devenue un musée national[156]. Les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph ont quant à elles fait l'objet d'une reconversion pour accueillir l'université catholique de Lyon en 2015.
Jumelages
36 villes étrangères ont signé un accord de partenariat avec la ville de Lyon.
Jumelages
- Birmingham (Royaume-Uni) depuis 1951[157] ;
- Yokohama (Japon) depuis 1959[158] ;
- Francfort-sur-le-Main (Allemagne) depuis 1960[159] ;
- Milan (Italie) depuis 1966[160] ;
- Saint-Louis (États-Unis) depuis 1975[161] ;
- Beer-Sheva (Israël) depuis 1980[162] ;
- Canton (Chine) depuis 1988[163] ;
- Łódź (Pologne) depuis 1991[164] ;
- Sétif (Algérie) depuis 1996[165] ;
- Benghazi (Libye) depuis 2011[166];
- Curitiba (Brésil) depuis 2015[167],[168].
Pacte d'amitié et de coopération
- Dubaï (Émirats arabes unis) depuis 2007[164].
Pacte d'amitié
Charte d'amitié
- Deir-el-Qamar (Liban) depuis 1998[170].
Charte de coopération Barcelone-Lyon-Turin
Charte d'alliance Barcelone-Gênes-Lyon-Marseille
Relation privilégiée
- Genève (Suisse) depuis 1989[164] ;
- Barcelone (Espagne) depuis 1989[164] ;
- Saint-Pétersbourg (Russie) depuis 1991[164].
Charte de partenariat
Convention de partenariat
- Alep (Syrie) depuis 2000[164] — suspendu depuis 2011 à la suite du déclenchement de la révolution puis de la guerre civile syrienne.
Protocole d'échange et de coopération
- Montréal (Canada) depuis 1979[164] ;
- Hô Chi Minh-Ville (Viêt Nam) depuis 1997 (projet de protocole)[164].
Protocole de coopération
Charte de promotion des échanges
- Philadelphie (États-Unis) depuis 2004 ;
- New York (États-Unis) depuis 2008.
Protocole d'accord
Déclaration d'intention
- Samarcande (Ouzbékistan) depuis 1998.
Volonté commune de rapprochement
Jumelages spirituels
- Archéparchie d'Antélias des Maronites (Liban) depuis 1985.
Le cardinal Albert Decourtray et Youssef Béchara, archevêque d'Antélias ont jumelé les deux diocèses.
- Archéparchie de Mossoul des Chaldéens (Irak) depuis 2014[174].
Le cardinal Philippe Barbarin a lié le jumelage entre l'archidiocèse de Lyon et celui de Mossoul avec le patriarche des Chaldéens Louis Raphaël Ier Sako, le [175]. Ce jumelage consiste en des actions spirituelles et humanitaires.
Autres réseaux de villes
- Eurocities : Lyon a été membre fondateur en 1986 du réseau Eurocities[176] qui regroupe 140 villes de 32 pays européens ;
- Cités et Gouvernements locaux unis : Lyon est membre du bureau exécutif[177] ;
- Citynet : Lyon est l'unique membre européen de Citynet, et dispose d'un siège à son comité exécutif, qui s'est réuni d’ailleurs à Lyon au mois de novembre 2005.
Échanges et partenariats
Birmingham (Royaume-Uni) depuis 1951
Le plus ancien partenariat de la Ville de Lyon[178] qui a su évoluer pour passer d’un jumelage traditionnel à une coopération exemplaire en matière d’échanges d’expérience, de bonnes pratiques : gestion administrative des villes (évaluation des services, décentralisation), bijouterie (échanges entre créateurs), lumière (réseau LUCI), rapprochement entre les deux villes sur le thème de la recherche sur le cancer, organisation d’opérations promotionnelles respectives.
Yokohama (Japon) depuis 1959
L'anniversaire des 60 ans de ce partenariat et jumelage a été célébré en 2019[179],[180].
Francfort-sur-le-Main (Allemagne) depuis 1960
Afin de sortir du jumelage traditionnel[181], de nouvelles pistes de coopération sont à l’étude : participation commune à des projets européens, secteur de la finance…
Milan (Italie) depuis 1966
Mise en place de nouvelles thématiques de coopération en matière de recherche (biotechnologies, etc.), de gastronomie et de mode[182].
Canton (Chine) depuis 1988
Les sujets de coopération sont nombreux et diversifiés[183], ils portent sur le développement des relations d'affaires, les échanges universitaires ou les techniques urbaines.
Charte d'alliance Barcelone-Gênes-Lyon-Marseille
Établir des systèmes d'échanges d'informations et d'expériences en matière de gestion de la ville, tout particulièrement concernant la culture, le patrimoine, la prévention des risques urbains, la santé, l'eau, les transports et les communications, la participation des citoyens et la promotion économique. Coordonner leurs efforts à propos des relations internationales, particulièrement en faveur de la subsidiarité en Europe, du rééquilibrage vers le sud de l'Union européenne et du développement de la coopération euro-méditerranéenne. De travailler ensemble sur des initiatives permettant de structurer la coopération entre les villes de la Méditerranée, au travers de la « Conférence des Villes de la Méditerranée » ou d'initiatives concrètes de coopération développées par le « Sommet des Villes de la Méditerranée », le réseau « Medcités » ou autres.
Leipzig (Allemagne) depuis 1981
Plutôt basée sur des échanges culturels au départ[184], la coopération entre les deux villes s’est renforcée ces dernières années au travers d'une participation active dans le réseau Eurocities.
Charte de coopération Barcelone-Lyon-Turin
Il s’agira de développer des initiatives communes en matière de promotion économique internationale, entrepreneuriat et création d’entreprises, biotechnologies, gastronomie et agroalimentaire, tourisme et culture. Enfin, Turin est une ville très active dans le réseau LUCI initié en partenariat avec la ville de Lyon.
Alep (Syrie) depuis 2000
L’objectif de la mission est la reprise de contact politique et technique initiée depuis plusieurs années entre l’agglomération lyonnaise et la ville d’Alep, en vue de concrétiser des accords de coopération décentralisée. Divers domaines ont été étudiés : des domaines identifiés lors des précédents échanges, planification urbaine, habitat informel, patrimoine et politique touristique, gestion des déchets et un domaine a été nouvellement abordé, celui des transports et déplacements urbains.
Montréal (Canada) depuis 1979
Les relations entre les deux villes[185] sont appelées à prendre une nouvelle dynamique notamment dans les domaines culturel (échanges d’artistes d’Art contemporain), universitaire, économique (mode, design, biotechnologies, entrepreneuriat), développement local et économie sociale.
Łódź (Pologne) depuis 1991
Échanges entre les principales institutions des deux villes : scolaires, universitaires, judiciaire, fiscales, culturelles. Les points de rapprochement principaux sur lesquels une réflexion est en cours sont la mode et le cinéma[186].
Hô Chi Minh-Ville (Viêt Nam) depuis 1997 (projet de protocole)
La Ville de Lyon poursuit son action en faveur du développement urbain et accompagne les politiques locales, en particulier dans les domaines de la mise en valeur du patrimoine historique par la lumière, de l'élaboration et de la révision de la planification générale en urbanisme, de l'aménagement du nouveau centre urbain de Thu Thiem, des déplacements et des transports urbains[187].
Philadelphie (États-Unis) depuis 2004
Une charte signée en octobre 2004 se donne comme objectif la promotion des échanges économiques, culturels et éducatifs entre les deux villes. Les biotechnologies et l’innovation constituent les domaines phares de coopération menés par le Grand Lyon[188].
Göteborg (Suède) depuis 1998
Secteurs concernés : gastronomie, lumière, universités, mode et création, échanges d’expériences entre administrations…[189]
Dubaï (Émirats arabes unis) depuis 2007
Renforcer les relations bilatérales à travers une coopération dans les domaines de l’action municipale, notamment dans le domaine de la construction et des infrastructures, et plus spécifiquement en matière d’éclairage et de gestion des bâtiments historiques aussi bien que récents[190].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[191],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 522 250 habitants[Note 4], en évolution de +1,75 % par rapport à 2015 (Rhône : +3,94 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 44,1 %, soit un taux supérieur à la moyenne départementale (40 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (18,9 %) est inférieur au taux départemental (22,1 %).
En 2020, la commune comptait 245 581 hommes pour 276 647 femmes, soit un taux de 52,97 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,9 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Dans les années 1970-1980, la ville de Lyon a perdu plus de 100 000 habitants. On peut attribuer cette diminution à l'essor de la périurbanisation, au détriment de certains quartiers dégradés de la ville centre[195]. La ville de Lyon retrouve un dynamisme démographique depuis les années 1980 passant de 413 100 habitants en 1982 à 506 600 en 2014, soit 93 500 habitants de plus en 32 ans, mais la remontée spectaculaire a réellement commencé dans les années 1990, en raison de la rénovation de plusieurs quartiers (Gerland, la Part-Dieu, Vaise, Saint-Rambert) : plus de 91 000 habitants en 24 ans. Au-delà des raisons techniques, cette augmentation doit être comparée à l'augmentation de la population du centre-ville de toutes les villes européennes. Cette densification de la ville centre de l'agglomération n'empêche pas la périurbanisation de se poursuivre, comme le montrent l'augmentation de la population des banlieues et l'extension du périmètre de l'unité urbaine, qui atteint 1 702 921 habitants en 2021 dans la nouvelle délimitation de 2020[196].
L'augmentation de la population de Lyon devrait s'accélérer avec :
- la construction du nouveau quartier de la Confluence au sud de Perrache, qui devrait faire passer la population du quartier de 7 000 à 25 000 habitants à l'horizon 2020 et densifier le 2e arrondissement[197],
- la transformation de plusieurs secteurs à ancienne vocation industrielle dans les quartiers de Vaise, de Gerland, de Monplaisir notamment, appuyée par des dessertes en métro.
Aire urbaine
- 1999 : 1 648 216 habitants, répartis en 296 communes ;
- 2017 : 2 326 223 habitants[198], répartis en 507 communes (délimitation 2015)[199]:
- Métropole de Lyon, 59 communes et 1 385 927 habitants ;
- Rhône, 172 communes et 401 110 habitants ;
- Isère, 131 communes et 312 100 habitants ;
- Ain, 133 communes et 224 286 habitants ;
- Loire, 4 communes et 2 800 habitants.
Région urbaine
Sociologie
Lyon est une ville de tradition bourgeoise. En 2021, le revenu moyen des ménages lyonnais s'élevait à 34 214 euros par an[200], montant supérieur à la moyenne nationale qui est de 27 721 euros par an avec des disparités entre les arrondissements, disparités qui restaient cependant moins marquées qu'à Paris et Marseille[réf. nécessaire].
En 2011, la bourgeoisie lyonnaise historique se concentre principalement dans le 6e arrondissement (Les Brotteaux), surtout autour du parc de la Tête-d'Or, avec un revenu fiscal moyen de 27 676 euros par an, sur la Presqu'île (2e arrondissement et une partie du 1er), surtout dans les quartiers d'Ainay et Auguste Comte, entre la place Bellecour et la place Carnot.
Le 1er arrondissement subit un phénomène de gentrification depuis plusieurs années, le prix de l'immobilier devenant un des plus élevé de la ville. Sa population est très diplômée mais le niveau de vie des habitants reste relativement moyen[201]. Le 4e (La Croix-Rousse) connait un phénomène similaire, mais moins important. Il est en 2013 le troisième arrondissement le plus riche de la ville. Ces deux arrondissements se caractérisent également par une forte proportion de jeunes, avec un habitant sur trois qui a entre 15 et 29 ans dans le 1er arrondissement, un sur cinq dans le 4e[201].
Les arrondissements dits populaires sont en périphérie de la ville, parmi eux : le (7e arrondissement) avec un revenu fiscal de référence de 20 702 euros, pour le (8e arrondissement) le revenu fiscal moyen est de 17 881 euros par an et pour le (9e arrondissement) le revenu fiscal de référence est de 17 811 euros.
Quant au reste de l'agglomération, les banlieues du Nord et de l'Ouest (les communes situées sur les monts d'Or) sont des communes aisées (Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, Saint-Didier-au-Mont-d'Or), alors que certaines communes du sud (Vénissieux) et de l'Est lyonnais (Saint-Priest, Vaulx-en-Velin) sont plus populaires.
Ville cosmopolite
Fondée par les Romains, la cité de Lugdunum accueillait dans l'Antiquité d'importantes communautés orientales (Asie Mineure, Grecs, etc.) selon l'épigraphie des monuments funéraires. Durant la Renaissance, Lyon a vu s'installer de nombreux transalpins, notamment Génois, Lombards, Lucquois et Florentins (dont les familles de banquiers, les Guadagni — patronyme francisé « Gadagne ») ; à ces populations se sont ajoutés des Flamands, des Germains et des Helvètes.
Au cours de son histoire, Lyon a accueilli de nombreux Italiens. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, ils étaient surtout originaires du Nord de la péninsule. On notait aussi à cette période l'installation de Suisses et de Prussiens. Au début du XXe siècle, les Russes, les Juifs ashkénazes fuyant les pogroms et les Arméniens, cibles de génocide dans l'Empire ottoman, s'établissent aussi à Lyon. Cette dernière communauté compte aujourd'hui[Quand ?] 60 000 individus. Les Grecs d'Asie Mineure se joignent à eux dans le quartier de La Guillotière.
Dans les années 1920, Lyon connaît un afflux massif d'Italiens cherchant du travail ou fuyant le fascisme ; ils sont surtout originaires du Nord du Piémont et du sud du Latium. Interrompue par la Seconde Guerre mondiale, cette immigration reprendra jusqu'au milieu des années 1960 alors que les Italiens sont désormais surtout originaires du Sud (Sicile, Pouilles, Campanie, etc.) et du Nord-Est de l'Italie (Frioul, Vénétie)[202]. Aujourd'hui, la population lyonnaise d'origine italienne reste très importante. Parallèlement, au cours des années 1940, commença aussi l'immigration depuis l'Espagne (30 000 à 40 000 personnes) et le Portugal (aujourd'hui, environ 60 000 personnes). Avec la guerre d'Algérie et les guerres d'indépendance, ce sont les populations maghrébines d'Algérie, de Tunisie et du Maroc — une communauté qui représente actuellement entre 150 000 et 180 000 personnes — qui s'installent dans l'agglomération, mais aussi 50 000 à 60 000 pieds-noirs et des Juifs séfarades. Aujourd'hui, l'ensemble de la communauté juive comprend entre 35 000 et 40 000 personnes.
Depuis les années 1970, les immigrants sont surtout originaires de l'Afrique subsaharienne (environ 40 000 personnes), de Turquie (environ 40 000 personnes), d'Asie (2e Chinatown de France, dans le 7e arrondissement ; mais aussi du Laos, du Cambodge, du Viêt Nam) et d'Europe de l'Est. Le nombre d'Antillais et de Réunionnais s'élève environ à 40 000 membres. Par ailleurs, c'est à Lyon que les Réunionnais sont les plus nombreux en France métropolitaine. Enfin, une communauté sud-américaine est présente notamment dans le quartier de Perrache depuis les années 1980. Il convient de mentionner que le quartier de l'ancien faubourg de La Guillotière, complètement intégré à la ville dès la fin du XIXe siècle, constitue un point d'ancrage pour les populations immigrées, un lieu de rendez-vous pour ces dernières, ses rues comportent de nombreux commerces dits « ethniques » ; à ce titre, l'épicerie « Bahadourian » se situe non loin de la place Gabriel-Péri (place du Pont pour les Lyonnais). Les différentes autorités religieuses notamment catholiques, juives et musulmanes, soulignent régulièrement la qualité du dialogue inter-religieux existant à Lyon. En 2015, un rapport de l'Inspection générale de l'administration relevait que « le dialogue inter-religieux est fortement porté par les collectivités territoriales » lyonnaises[203]. Ce dialogue est aussi, selon les auteurs du rapport, le fruit d'une histoire ancienne « de l’intégration, et d’une manière plus générale de la conscience démocratique ». L'université Lyon-III et l'Institut catholique de Lyon ont mis en place un diplôme universitaire intitulé « religion, liberté religieuse et laïcité »[204] ainsi qu'un certificat « connaissance de la laïcité », avec le soutien de la préfecture du Rhône.
Enseignement
Primaire et secondaire
Tous statuts confondus (public/privé), il existe plus de 250 écoles maternelles ou primaires[205], une cinquantaine de collèges[206] (110 dans le département) ainsi qu'une cinquantaine de lycées dont plus d'une vingtaine sont privés[207] (57 lycées au total dans le département) répartis sur le territoire de la ville.
Par le passé, tous les lycées (dépendants des conseils régionaux) étaient situés en préfecture, ceci explique qu'une écrasante majorité des lycées du département soit située à Lyon, tandis que les collèges (dépendants des conseils généraux) sont plus uniformément implantés sur le territoire.
Lyon accueille aussi la cité scolaire internationale, une école internationale publique.
Supérieur
Environ 155 500[208] étudiants fréquentent les trois universités publiques et autres établissements supérieurs de l'agglomération lyonnaise (plus de 73 000 dans des établissements situés dans la commune de Lyon, les différences d'effectifs s'expliquant par la présence de campus à l'extérieur de la ville dans les communes de Bron, Écully, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne), ce qui fait de Lyon la deuxième ville étudiante de France.
Universités
- L'université Claude Bernard Lyon 1 : sciences et technologies, santé, sport[209] ;
- L'université Lumière Lyon 2 : sciences humaines, psychologie, arts, lettres, langues, droit, économie-gestion[210] ;
- L'université Jean-Moulin Lyon 3 : droit, économie-gestion, lettres, langues, philosophie, sciences humaines et IAE[211] ;
- L'université catholique de Lyon, privée : philosophie, théologie, psychologie, droit, lettres et langues, sciences de l'éducation, préparations au concours d'éducateurs[212].
Grandes Écoles et établissements spécialisés
Établissements publics dépendant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- École polytechnique universitaire de l'université Lyon-I (« Polytech Lyon »), sur le campus de la Doua (Villeurbanne) ;
- École centrale de Lyon (pour l'industrie et le commerce ; Écully) ;
- Institut d'études politiques de Lyon (« Sciences Po Lyon »), au Centre Berthelot (Lyon 7e) ;
- Institut national des sciences appliquées de Lyon, sur le campus de la Doua (Villeurbanne) ;
- École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques, sur le campus de la Doua (Villeurbanne) ;
- École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (Lyon 5e) ;
- École normale supérieure de Lyon (Lyon 7e).
Établissements publics hors ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- École nationale du Trésor public (Lyon) ;
- École nationale vétérinaire de Lyon (Marcy-l'Étoile) ;
- École nationale des travaux publics de l'État (Vaulx-en-Velin) ;
- École nationale supérieure de la Police (Saint-Cyr-au-Mont-d'Or) ;
- École du service de santé des armées de Lyon-Bron (Bron) ;
- Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (CNSMDL ; Lyon 9e) ;
- École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (Lyon 1er) ;
- École nationale supérieure d'architecture de Lyon (Vaulx-en-Velin) ;
- Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (Marcy-l'Étoile)[213] ;
- Institut régional d'administration de Lyon (Villeurbanne) ;
- École de sages-femmes de Lyon (Lyon) ;
- Instituts de formation aux carrières de santé (Lyon et Saint-Genis-Laval) ;
- Institut international supérieur de formation des cadres de santé (Lyon) ;
- Institut de formation des cadres de santé (Lyon)[214].
Établissements d’enseignement supérieur privés spécialisés
- 42 Lyon Auvergne-Rhône-Alpes, sur le Campus Région du numérique;
- École de management de Lyon Business School (« EM Lyon »)[215] (Écully) ;
- École supérieure du commerce extérieur (ESCE ; Lyon 7e) ;
- École spéciale de mécanique et d'électricité[216] ;
- École supérieure de Conduite de Travaux (ESCT Lyon) : école qui forme les cadres du BTP
- École supérieure de chimie, physique, électronique de Lyon (CPE Lyon[217]), sur le campus de la Doua (Villeurbanne) ;
- ECAM (École catholique d'arts et métiers), formant des ingénieurs généralistes[218] ;
- École pour l'informatique et les techniques avancées[219] ;
- EPITECH ;
- École Émile-Cohl : école d'art centrée sur les métiers de la BD, du dessin animé, de l'infographie, de la sculpture, du multimédia… ;
- Institut polytechnique des sciences avancées, école d’ingénieurs en aéronautique ;
- ISARA-Lyon (Institut supérieur d'agronomie Rhône-Alpes), école d'ingénieur en agronomie, agroalimentaire et environnement (Lyon 7e) ;
- La Web@cademie (implantée à Lyon et au Kremlin-Bicêtre, en banlieue parisienne);
- Supinfo.
Manifestations culturelles et festivités
De nombreux événements culturels ponctuent la vie des habitants, parfois de renommée internationale comme la traditionnelle Fête des Lumières (ou Illuminations) qui s'y tient pendant quatre jours autour du 8 décembre et la fin de semaine la plus proche, pendant laquelle les Lyonnais illuminent leurs fenêtres avec des bougies le soir du 8 décembre. Les origines de cette fête remontent au XIXe siècle et sont liées à l'inauguration de la vierge dorée placée au sommet de la chapelle Saint-Thomas de Fourvière. Il est dit que la Vierge Marie aurait sauvé la ville de la peste en 1643 et que les habitants de Lyon auraient, au moment de l'inauguration de la statue commémorant un long attachement au culte marial, allumé des lumignons à leurs fenêtres après l'arrêt subit de l'orage ayant perturbé les festivités prévues[220]. Aujourd'hui, elle a pris une dimension touristique avec l'embrasement des monuments de la ville par des techniciens professionnels venus du monde entier pour cette occasion. Cette fête est désormais étirée sur quatre jours avec comme épicentre le soir du 8 décembre, les Lyonnais restent cependant attachés à la tradition avec les fenêtres illuminées et les déambulations le soir du 8 décembre. La fête est aujourd'hui de rayonnement international et attire chaque année près de 4 millions de visiteurs.
En dehors de la Fête des Lumières qui est l'événement emblématique de l'année, d'autres manifestations d'envergure rythment la vie culturelle à Lyon :
- Quais du polar, festival littéraire qui a lieu chaque année fin mars. Manifestation dédiée au genre policier, qui s'articule autour d'un salon du roman policier, de rencontres avec les auteurs, débats, conférence, projection de films. Le prix des lecteurs « Quais du Polar » est décerné au cours du festival ;
- Les Nuits sonores, festival de musiques électroniques et indépendantes se déroulant chaque année autour du jeudi de l'Ascension. Cet événement est devenu en 10 ans un festival de référence en Europe tant par la qualité de la programmation musicale, que par l'originalité du concept : durant cinq jours, le festival investit plus de 40 lieux emblématiques de la ville : rues, musées, friches industrielles, berges ;
- Les Nuits de Fourvière, est un festival pluridisciplinaire (musique, théâtre, danse…) qui est l'événement culturel de l'été. La soixantaine de représentations se déroule chaque soir dans le cadre grandiose du théâtre antique de Fourvière depuis 1946 ;
- La Biennale de la danse créée en 1984, est un festival de danse contemporaine qui a lieu les années paires, en septembre. Le point d'orgue est le défilé chorégraphique qui rassemble 4 500 participants sous les yeux de 300 000 spectateurs massés tout le long du parcours entre Terreaux et Bellecour ;
- La Biennale d'art contemporain créée en 1991, est une exposition d'art qui a lieu les années impaires. La manifestation rassemble des artistes du monde entier dont les œuvres sont exposées dans quatre principaux lieux : La Sucrière, le musée d'Art contemporain de Lyon, la Fondation Bullukian et l'Usine Tase à Vaulx-en-Velin ;
- Le Festival Lumière de Lyon, qui se déroule en octobre depuis 2009, est un festival de cinéma organisé par l'Institut Lumière et le Grand Lyon. Le Prix Lumière est décerné à une personnalité du 7e art, en hommage à l'ensemble de son œuvre et à sa contribution pour le cinéma, dans la ville même où a été inventé le cinématographe par Auguste et Louis Lumière en 1895 ;
- Le Festival Écrans mixtes, festival de cinéma queer se déroule chaque année en mars depuis 2011.
- L'Original Festival qui se déroule au début d'avril, est un festival de hip-hop de breakdance et de concours de graff, avec de nombreux concerts d'artistes mythiques du mouvement rap. Il a pour but de faire découvri