Gambit letton — Wikipédia
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Le gambit letton est une ouverture du jeu d'échecs. Il est constitué par les coups : 1.e4 e5 2.Cf3 f5. Son code ECO est C40.
Considéré comme jouable mais très risqué pour les Noirs, le gambit letton (anciennement connu sous le nom de « contre-gambit Greco[1],[2] ») est en fait un « gambit en second », un gambit du roi aux couleurs inversées.
Contrairement à la défense Damiano (2...f6), aucune réfutation n'a été à ce jour trouvée pour le gambit letton, même si plusieurs variantes semblent mener à un jeu noir difficile, d'après les désormais très forts modules d'analyse informatiques. Cette ouverture n'apparaît pratiquement jamais à haut niveau. En revanche, elle est plus fréquente dans le jeu par correspondance.
Histoire
[modifier | modifier le code]La première référence à cette ouverture remonte à Pedro Damiano en 1512. L'ouverture a ensuite été associée à Gioachino Greco (1600-1634) et a longtemps été appelée contre-gambit Greco[3] ou « gambit en second Greco »[4] » (à ne pas confondre avec le « gambit Greco » : 1. e4 e5 2. Fc4 Cf6 3. f4 ou avec le « gambit Greco-Lolli » : 1. e4 e5 2. f4 exf4 3. Cf3 g5 4. Fc4 g4 5. Fxf7).
Au début du XXe siècle, elle fut couramment employée par le joueur letton Kārlis Bētiņš (en), qui en fit la promotion auprès du club de vétérans de Riga qui l'adoptèrent pour battre la Suède dans un match par correspondance (1934-1936). À la suite de cette victoire, la Fédération internationale des échecs (FIDE) rebaptisa l'ouverture « Gambit letton » lors de son congrès en 1937.
En 1955, lors du championnat junior des États-Unis, le maître américain d'origine lettone Viktors Pupols battit le jeune Bobby Fischer (futur champion du monde en 1972) à l'aide d'un gambit letton.
Analyse
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Après 1.e4 e5 2.Cf3 f5, les blancs peuvent continuer par :
- 3.Cxe5
- 3... Df6
- 4.d4 d6 5.Cc4 fxe4 6.Cc3 Dg6 7.f3 constitue la grande ligne et la position est peut-être jouable pour les noirs, bien que difficile.
- 4.Cc4 (variante Leohnardt) aujourd'hui préférée par certains.
- 3... Cc6?! (la variante Moller, aujourd'hui considérée comme insuffisante, mais qui reste piégeuse, notamment en partie rapide) 4.Dh5+ g6 5.Cxg6 Cf6 et les analyses qui réfutent probablement le concept noir remplissent plusieurs paragraphes du livre de Kosten (voir références en bas de l'article).
- 3...Cf6!?
- 4.exf5 De7 5.De2 d6 (la variante Lowenthal) qui semble abandonner un pion pour très peu de compensation pour certains, pour suffisamment de compensations pour d'autres ...
- 4.Fc4!? De7 5.d4 qui semble mener à un meilleur jeu blanc dans tous les cas.
- 3...De7?! (la variante Prins) 4.Dh5+ g6 5.Cxg6 Dxe4+ qui, elle aussi, comme la variante Moller, est aujourd'hui considérée réfutée, mais qui reste compliquée (voir références bibliographiques en bas de l'article).
- 3... Df6
- 3.Fc4 fxe4 4.Cxe5
- 4... Dg5 ?!! (la variante du pion empoisonné g2) qui a produit un très grand nombre d'articles d'analyses d'une grande complexité.
- 4... d5!? 5.Dh5+ g6 6.Cxg6 hxg6 7.Dxh8 Rf7 (la variante Svendenborg) toujours très obscure. La dame blanche va être harcelée et va devoir perdre du temps.
- 3.Cc3 (la variante Mlotkowski, qui ne cherche pas à réfuter l'ouverture, juste à obtenir une meilleure position)
- 3.d4 fxe4 4.Cxe5 Cf6 5.Fg5 d6 (5. ... Fe7!? est une proposition pour accélérer le petit roque noir et éviter la variante de sacrifice du cavalier blanc) 6.Cc3!?
Dans cette position, les blancs ont une initiative intéressante car en sacrifiant leur cavalier en e5, ils vont obtenir une avance de développement de leurs pièces, tandis que les pièces noires vont être gênées dans leur déploiement.
Partie thématique
[modifier | modifier le code]Sodra Chess Club (ville de Stockholm) - Seniors Chess Club (ville de Riga), 1934-1936[5] (annotations de Kārlis Bētiņš (en)) :
1. e4 e5 2. Cf3 f5 3. Cxe5 Df6 4. d4 d6 5. Cc4 fxe4 6. Cc3 Dg6 7. f3 exf3 8. Dxf3 Cc6 9. Fe2 Cxd4 (9...Cf6) 10. De3+ Ce6 11. Fd2 Cf6 12. 0-0-0 Fe7 13. h3 0-0 14. Fd3 De8 15. g4 Tf7 (15...d5 16. De2 [16. Ce5 d4] 16...dxc4 17. Fxc4 Df7 18. Thf1) 16. Tde1 Cc5 17. Thf1 (17. g5 Cxd3+ 18. cxd3 [18. Dxd3 Cd7 19. Cd5 Cc5 20. De3 Ce6] 18...Cd7 19. Cd5 Ce5 20. Cxc7 [20. Cxe5 dxe5 21. Dxe5 Dc6+ 22. Fc3 Fd6] 20...Dc6 21. Cxa8 b5 22. De4 Dxe4 23. Txe4 bxc4) 17... Cxd3+ 18. cxd3 Ff8 19. Dg1 Fe6 20. Ce3 Dd7 21. g5 Ch5 22. Cg4 Txf1 23. Txf1 Ff5 24. Cxe4 Dc6+ 25. Fc3 Fg6 (25...Fxe4 26. Cf6+ gxf6 27. gxf6+ Rf7 28. Dg8 Re8 [28...Rxg8 29. f7 Mat) 29. f7+) 26. Rd2 (26. Dd4 Rh8 27. Ce3 [27. Dxa7 b6; 27. Ch6 d5; 27. Cg3 Dg2 28. Txf8+ Txf8 29. Cxh5 Tf1+]) 26...Dd5 27. Dg2 Dxa2 28. Cef6+ gxf6 29. Dxb7 Te8 30. Txf6 Fg7 31. Dc6 (31. Df3 a5 ou 31. Dxc7 Fxf6 [31...Dd5 32. Txd6] 32. Ch6+ [32. Dxd6 Fe7 33. De5 Fxg5+ 34. Dxg5 Tb8] 32...Rf8 33. Dxd6+ Fe7 34. De5 Fa3 [34...Fxg5+ 35. Dxg5 Tb8] 35. Da5 Fxd3) 31...Fxf6 0-1.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Harry Golombek, The Penguin Encyclopedia of Chess, Penguin Books, coll. « Penguin Handbooks », , 582 p. (ISBN 0-14-946462-2), p. 193.
- (en) Edward Brace, An illustrated dictionnary of chess, Hamlyn, 1977, p. 122.
- (en) Anne Sunnucks, The encyclopedia of chess, Londres, Hale, , 2e éd. (ISBN 9780709110309), p. 196.
- François Le Lionnais et Ernst Maget, Dictionnaire des échecs, Paris, Presses universitaires de France, , 432 p., p. 172.
- (en) La partie commentée sur Chessgames.com
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Tony Kosten, The Latvian Gambit lives!, Batsford, 2001.
- (en) Sid Pickard, The Latvian Gambit. A Grandmaster View, Hays, 1995. (ISBN 1-880673-97-5)