Gouvernement Gabriel Attal — Wikipédia
Président | Emmanuel Macron |
---|---|
Premier ministre | Gabriel Attal |
Législature | XVIIe (Cinquième République) (démissionnaire) |
Formation | |
Fin | |
Durée | 7 mois et 27 jours |
Coalition | Ensemble (RE - MoDem - HOR - PRV) |
---|---|
Ministres | 29 (13 ministres et 16 ministres délégués) |
Secrétaires d'État | 5 |
Femmes | 18 |
Hommes | 16 |
Moyenne d'âge | 48 ans |
Assemblée nationale (jan.-juin. 2024) | 249 / 577 |
---|---|
Assemblée nationale (démissionaire, juil. 2024-sept. 2024) | 166 / 577 |
Le gouvernement Gabriel Attal Écouter est le gouvernement de la République française du au , le quarante-quatrième de la Ve République.
Nommé le , Gabriel Attal nomme ses ministres le 11 janvier. Après les élections législatives anticipées de 2024, le gouvernement démissionne le , ce qui est accepté par le président de la République. Le gouvernement reste toutefois en place pour gérer les affaires courantes[1], ce qui en fait la période la plus longue entre la démission d'un gouvernement et la nomination du suivant depuis la Seconde Guerre mondiale.
Formation
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Après plusieurs semaines d'agitation médiatique quant à la possibilité d'un remaniement ministériel[2],[3],[4], Élisabeth Borne remet, le , la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, qui l'accepte[5]. Gabriel Attal, jusqu'alors ministre de l'Éducation nationale, est nommé Premier ministre[6] le lendemain.
Une première liste de nominations, concernant les titulaires des ministères de plein exercice ainsi que les ministres délégués auprès du Premier ministre, est annoncée par Alexis Kohler le [7].
Cette liste est complétée le par la nomination de ministres délégués et de secrétaires d'État[8],[9], ainsi que le remplacement de Amélie Oudéa-Castéra par Nicole Belloubet au poste de ministre de l'Éducation nationale.
Comparaison avec le gouvernement précédent
[modifier | modifier le code]Aucun ministre du gouvernement précédent issu de la gauche (Clément Beaune, Olivier Véran, Olivier Dussopt, Rima Abdul Malak, Stanislas Guerini, Roland Lescure, Fadila Khattabi et Patrice Vergriete) n'est reconduit lors de la première vague[8] de nominations. Sylvie Retailleau est reconduite malgré son opposition au projet de loi immigration récemment adopté.
Plusieurs médias évoquent alors une « droitisation » du gouvernement voire le retour du sarkozysme en raison de l'important nombre de ministres qui ont participé à la présidence de Nicolas Sarkozy[10],[11],[12],[13], ainsi que la fin du « en même temps »[14],[15],[16],[17],[18].
Le nombre total de membres du gouvernement est drastiquement réduit, passant de 41 à quinze (en comptant le Premier ministre) par rapport au dernier remaniement de juillet 2023, ce qui en fait le gouvernement le plus petit de la Ve République. L’Élysée explique cette réduction par une recherche d'efficacité et d'agilité[17].
Cependant, le 8 février 2024, après une vague de nomination de ministres délégués et de secrétaires d'État, le gouvernement passe de quinze membres à 35 membres (le Premier ministre, treize ministres, seize ministres délégués et cinq secrétaires d'État)[9]. Initialement nommée ministre de l'Éducation en plus de son portefeuille des Sports, Amélie Oudéa-Castéra est rétrogradée aux Sports uniquement après plusieurs polémiques.
Composition initiale
[modifier | modifier le code]Premier ministre
[modifier | modifier le code]- Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique : Gabriel Attal
Premières nominations en janvier 2024
[modifier | modifier le code]Ministres
[modifier | modifier le code]- Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique : Bruno Le Maire
- Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer : Gérald Darmanin
- Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités : Catherine Vautrin
- Ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra
- Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire : Marc Fesneau
- Ministre de la Culture : Rachida Dati
- Ministre des Armées : Sébastien Lecornu
- Garde des sceaux, ministre de la Justice : Éric Dupond-Moretti
- Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères : Stéphane Séjourné
- Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires : Christophe Béchu
- Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Sylvie Retailleau
Ministres délégués
[modifier | modifier le code]- Ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement : Prisca Thevenot
- Ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement : Marie Lebec
- Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations : Aurore Bergé
Secondes nominations et modifications en février 2024
[modifier | modifier le code]Ministres
[modifier | modifier le code]- Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique : Bruno Le Maire
- Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer : Gérald Darmanin
- Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités : Catherine Vautrin
- Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse : Nicole Belloubet
- Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire : Marc Fesneau
- Ministre de la Culture : Rachida Dati
- Ministre des Armées : Sébastien Lecornu
- Garde des sceaux, ministre de la Justice : Éric Dupond-Moretti
- Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères : Stéphane Séjourné
- Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires : Christophe Béchu
- Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques : Stanislas Guerini
- Ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra
- Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Sylvie Retailleau
Ministres délégués
[modifier | modifier le code]- Ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement : Prisca Thevenot
- Ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement : Marie Lebec
- Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations : Aurore Bergé
- Ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie : Roland Lescure
- Ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation : Olivia Grégoire
- Ministre délégué chargé des Comptes publics : Thomas Cazenave
- Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité : Dominique Faure
- Ministre déléguée chargée des Outre-mer : Marie Guévenoux
- Ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles : Sarah El Haïry
- Ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées : Fadila Khattabi
- Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention : Frédéric Valletoux
- Ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire : Agnès Pannier-Runacher
- Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'étranger : Franck Riester
- Ministre délégué chargé de l'Europe : Jean-Noël Barrot
- Ministre délégué chargé des Transports : Patrice Vergriete
- Ministre délégué chargé du Logement : Guillaume Kasbarian
Secrétariat d'État
[modifier | modifier le code]- Secrétaire d'État chargée du Numérique : Marina Ferrari
- Secrétaire d'État chargée de la Ville et de la Citoyenneté : Sabrina Agresti-Roubache
- Secrétaire d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire : Patricia Mirallès
- Secrétaire d'État chargée du Développement et des Partenariats internationaux : Chrysoula Zacharopoulou
- Secrétaire d'État chargé de la Mer et de la Biodiversité : Hervé Berville
Démission
[modifier | modifier le code]Au lendemain du second tour des élections législatives anticipées du 7 juillet 2024, le Premier ministre Gabriel Attal présente la démission du Gouvernement au président de la République[19]. Cette démission est acceptée la semaine suivante, le 16 juillet 2024[20] : à compter de cette date, le gouvernement expédie les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau gouvernement[21]. À sa démission, le gouvernement Attal est l'un des plus courts de la Cinquième République hors gouvernements de transition. Le , le gouvernement Attal égale le record du plus long gouvernement démissionnaire de la IVe république (38 jours)[22]. Le 5 septembre 2024, Michel Barnier est nommé Premier ministre, marquant la fin de la vacance du poste et le nouveau gouvernement est annoncé le 21 septembre.
Galerie du gouvernement lors de sa démission
[modifier | modifier le code]Premier ministre
[modifier | modifier le code]Portrait | Fonction | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|
Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique | Gabriel Attal | RE |
Ministres
[modifier | modifier le code]Ministres délégués
[modifier | modifier le code]Secrétaires d'État
[modifier | modifier le code]Représentativité
[modifier | modifier le code]Parité
[modifier | modifier le code]Si la parité au gouvernement est numériquement respectée, avec sept femmes et huit hommes (en comptant le Premier ministre), les ministères régaliens sont tous occupés par des hommes et seuls 4 ministères de plein exercice sur 11 sont occupés par des femmes[24],[25],[26]. Stéphane Séjourné succède en effet à Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, seule femme du gouvernement précédent à être à la tête d'un ministère régalien[27].
Après la seconde vague de nominations, la parité n'est toujours pas respectée chez les ministres de plein exercice (cinq femmes et huit hommes) mais le reste dans le gouvernement au complet (18 femmes et 17 hommes)[28]. Chez les secrétaires d’État, les femmes sont quatre sur les cinq postes.
Répartition partisane
[modifier | modifier le code]L'équipe gouvernementale réunit des membres de cinq partis membres de la coalition parlementaire « Ensemble » ainsi que des personnalités non affiliées :
Parti | Premier ministre | Ministres | Ministres délégués | Secrétaires d'État | Total | |
---|---|---|---|---|---|---|
Répartition le 11 janvier 2024 | 1 | 11 | 3 | 15 | ||
Renaissance | 1 | 5 | 3 | 9 | ||
Divers droite | 2 | 2 | ||||
Sans étiquette | 2 | 2 | ||||
Horizons | 1 | 1 | ||||
Mouvement démocrate | 1 | 1 | ||||
Répartition le 5 septembre 2024 | 1 | 12 | 16 | 5 | 34 | |
Renaissance | 1 | 6 | 9 | 4 | 20 | |
Divers droite | 2 | 2 | ||||
Sans étiquette | 2 | 2 | ||||
Mouvement démocrate | 1 | 2 | 1 | 4 | ||
Horizons | 1 | 1 | 2 | |||
Renaissance - Agir | 1 | 1 | ||||
Renaissance - Territoires de progrès | 1 | 1 | ||||
Parti radical | 1 | 1 | ||||
Divers gauche | 1 | 1 |
Origine géographique
[modifier | modifier le code]L'origine géographique des membres du gouvernement fait l'objet de critiques, qui pointent la surreprésentation de Paris et de l'Île-de-France au sein de l'origine des ministres[29],[30]. François Bayrou, chef d'un des partis composant la majorité présidentielle, pointe ainsi qu'« Il n’y a qu’à regarder la composition du gouvernement : sur les quatorze ministres de plein exercice, onze sont Parisiens ou Franciliens. Pas un seul ne vient du sud de la Loire »[31].
Relations avec le Parlement
[modifier | modifier le code]Après le discours de politique générale, le gouvernement ne se soumet pas au vote de confiance, comme son prédécesseur, Élisabeth Borne[32].
Motions de censure
[modifier | modifier le code]Date du vote | Outil et contexte | Groupe | NI | Résultat | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
GDR | LFI | ECO | SOC | RE | DEM | HOR | LIOT | LR | RN | |||||
article 49 al. 2 | 18 | 69 | 18 | 18 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 | 124 | Rejetée | |
[33] | 22 | 74 | 11 | 26 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 87 | 2 | 222 | Rejetée | |
[34] | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 87 | 2 | 89 | Rejetée | |
Majorité absolue des membres de l'Assemblée nationale requise (289 voix en faveur). Le ou les groupes signataires de la motion de censure sont identifiés en souligné. |
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Membre des Républicains jusqu'à l'annonce de sa nomination, qui provoque son éviction par le président de ce parti, ainsi que le renvoi de son poste de présidente du conseil national
- Initialement nommée en janvier 2024 également ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
Références
[modifier | modifier le code]- « Attal en charge des "affaires courantes" : quels sont les pouvoirs du gouvernement pendant cette periode ? », sur bfmtv.com (consulté le ).
- « Emmanuel Macron va-t-il prochainement remanier son gouvernement ? », sur www.rtl.fr, (consulté le ).
- Olivier Beaumont, « « Ça risque de secouer fort » : après l’épisode de la loi Immigration, le remaniement dans toutes les têtes », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Remaniement : Gabriel Attal et Bruno Le Maire favoris pour remplacer Élisabeth Borne à Matignon », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « Mme Elisabeth Borne a remis ce jour la démission du Gouvernement au Président de la République, qui l'a acceptée. », sur elysee.fr, (consulté le ).
- Décret du 9 janvier 2024 portant nomination du Premier ministre.
- « Nomination du Gouvernement. », sur elysee.fr, (consulté le ).
- « Attal I : surprises, soulagement, soupe à la grimace », sur POLITICO, (consulté le ).
- « En direct, remaniement : Nicole Belloubet remplace Amélie Oudéa-Castéra à l’éducation nationale, le député Frédéric Valletoux à la santé », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Gouvernement Attal : le choix de Macron, l’ombre de Sarkozy ? », sur France Culture, (consulté le ).
- « Rachida Dati à la Culture ou le retour fracassant d'une figure du sarkozysme », sur France 24, (consulté le ).
- « Gouvernement Attal : Rachida Dati, une sarkozyste surprise au ministère de la culture », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- « Gouvernement Attal : "Une reconstitution de la ligue sarkozyste dissoute", selon le président du groupe socialiste à l'Assemblée Boris Vallaud », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « Un nouveau gouvernement droitisé, marqué par le maintien des poids lourds et la surprise Rachida Dati », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Remaniement : un gouvernement de droite et, en même temps, de droite », sur L’Express, (consulté le ).
- « Gouvernement Attal : « Une bombe à fragmentation », une partie de la majorité effrayée par la droitisation de l'exécutif », sur 20 Minutes, (consulté le ).
- « Gouvernement Attal: «Un “pack” resserré et droitisé à la fois» », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « VIDÉO. « Virage à droite », « surprise pour Rachida Dati » : l'analyse du remaniement », sur Ouest France, (consulté le ).
- Par Le Parisien avec AFP Le 8 juillet 2024 à 10h39 et Modifié Le 8 Juillet 2024 À 13h06, « Démission d’Attal : Macron lui demande de rester Premier ministre « pour le moment », pour « la stabilité du pays » », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Décret du 16 juillet 2024 relatif à la cessation des fonctions du Gouvernement (lire en ligne)
- « M. Gabriel ATTAL a remis ce jour la démission du Gouvernement au Président de la République, qui l’a acceptée. », sur elysee.fr, (consulté le )
- Eloi Passot, « Le gouvernement démissionnaire bat le record de longévité de la IVe République », Le Figaro, no 24882, , p. 3 (lire en ligne)
- « Remaniement : Catherine Vautrin, une transfuge de la droite expérimentée hérite du Travail, de la Santé et des Solidarités », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- « Un nouveau gouvernement droitisé, marqué par le maintien des poids lourds et la surprise Rachida Dati », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Remaniement : « Un gouvernement très masculin », l’absence de femmes aux ministères régaliens critiquée », sur SudOuest.fr, (consulté le ).
- « Remaniement : les femmes absentes des ministères régaliens du gouvernement, une première depuis 2017 - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
- Isabelle Missiaen, « Catherine Colonna, dernière femme à un poste régalien, évincée du gouvernement », sur www.linternaute.com, (consulté le ).
- « Parité, âge, famille politique… Comment les gouvernements Macron ont évolué », sur Le Point, (consulté le ).
- « Remaniement: après le déjeuner Macron-Attal, les nouvelles nominations se font attendre », sur BFMTV (consulté le ).
- « Gouvernement Attal : un exécutif trop parisien ? », sur La Gazette des Communes (consulté le ).
- Yves-Marie Robin, « Après les critiques de François Bayrou envers le gouvernement, le MoDem est-il en train d’imploser ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
- « Comme Borne, Attal ne se pliera pas à cet usage à l’Assemblée nationale », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- « Première séance du lundi 3 juin 2024 - Analyse du scrutin n°4020 », sur Assemblée nationale (consulté le )
- « Première séance du lundi 3 juin 2024 - Analyse du scrutin n°4021 », sur Assemblée nationale (consulté le )