Guillaume Marie Delorme — Wikipédia

Guillaume Marie Delorme
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Guillaume Marie Delorme est un architecte français[1] né le à Lyon où il est mort le (à 82 ans). Connu principalement pour être l'auteur de la première étude scientifique sur les aqueducs romains de Lyon, il est également paysagiste, mécanicien et hydraulicien.

Guillaume Marie Delorme naît le à Lyon, fils de Pierre Delorme, maître plieur de soie, et d'Anne Soumetton, sa femme. Il est baptisé le en la paroisse Saint-Paul, son parrain est Guillaume Marie de Reclesne, Seigneur de Lunelle, et sa marraine Catherine Rouffet[2].

Il meurt à Lyon le et est inhumé le dans la cave du cloître de Sainte-Marguerite, en la paroisse Saint-Paul[3].

Resté célibataire, il a vécu chez son frère[4].

Ses parents dirigent son éducation du côté du commerce pour lequel ils le destinent[5]. Guillaume Marie Delorme est très attiré par tout ce qui est mesure, proportion et calcul. Aux environs de 20 ans il est envoyé chez un négociant à Amiens, dont il corrige et améliore la tenue des livres. Il souffre alors pendant 10 ans d'une maladie de langueur, connue à l'époque sous le nom de vapeurs[6]. Vers l'âge de 30 ans, sa santé s'étant améliorée, il fait un voyage à Paris où ses compétences en mathématiques sont reconnues par Fontenelle, qui l'engage à s'y fixer, mais il préfère revenir s'établir à Lyon[7].

Guillaume Marie Delorme est un des premiers membres de l'Académie des beaux-arts de Lyon, de 1736 à sa mort en 1782[8].

En 1738, il présente au Consulat et à l'Académie un plan pour l'agrandissement de la ville de Lyon, éloignant le confluent du Rhône et de la Saône jusqu'à la pointe méridionale de l'île Mogniat[9],[10],[11],[12]. Ce projet est repris par Antoine Michel Perrache 30 ans plus tard, en 1766 et 1769[13].

En 1741, son « Mémoire sur les cabestans les plus propres à charger et décharger les vaisseaux avec promptitude et facilité » est couronné par l'Académie des Sciences[12],[14].

En 1761, à la suite de la consultation de l'Académie de Lyon par l'archevêque Antoine de Malvin de Montazet, il dessine les jardins du château du Primat des Gaules à Oullins[15],[16],[17], à l'emplacement desquels s'élève aujourd'hui l'École Saint-Thomas d'Aquin.

En 1771, il est engagé pour la rectification et l'achèvement du Canal de Givors[12],[18],[19].

En 1774, il effectue des travaux sur le château de Beaulieu à Morancé, notamment l'aménagement de la partie ouest du jardin[20].

Recherches sur les aqueducs romains

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Le mémoire

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Page de titre de l'ouvrage de Guillaume Marie Delorme "Recherches sur les aqueducs de Lyon construits par les Romains" publié en 1760

Les travaux les plus remarquables et les plus connus de Guillaume Marie Delorme sont ses recherches concernant les aqueducs romains de Lyon, qu'il est le premier à étudier scientifiquement.

Il fait part de ses recherches concernant l'aqueduc du Gier à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon lors de ses séances des 29 mai et 5 juin 1759, puis les publie en 1760 dans un petit livre de 63 pages[21] qui lui vaut sa célébrité auprès des spécialistes.

Il continue ses recherches après la publication de cet ouvrage et réalise la reconnaissance des quatre aqueducs. Il en consigne les résultats dans des papiers qui sont malheureusement perdus[22]. Seule subsiste une copie du tracé complet de ces aqueducs reporté sur la carte de Cassini, dessinée en 1817 par l'archéologue François Artaud d'après un manuscrit perdu de Delorme et conservée à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Ce document a été révélé au public par André Steyert dans sa Nouvelle Histoire de Lyon publiée en 1895[23]. Il en avait découvert un calque une trentaine d’années auparavant en faisant des recherches pour composer son ouvrage. Des reproductions de cette carte ont ensuite été publiées par François Gabut en 1896[24], puis par Camille Germain de Montauzan en 1908[25].

Les dessins

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En conclusion de son mémoire, Guillaume Marie Delorme exprime son « désir de transmettre à la postérité, par un ouvrage complet, accompagné de dessins et de plans, ces marques glorieuses de notre illustration […] Mais ce projet […] réclame pour la dépense de son exécution les secours de la Patrie »[26].

Dès leur publication en 1760, les travaux de Delorme sont remarqués par le comte de Caylus, qui lui propose de dessiner le plan et les élévations de tout ce qu'il a observé, lui offre d'en supporter les frais et promet de les faire graver et publier[27],[28]. Guillaume Marie Delorme engage alors ce travail, qui est interrompu au décès de Caylus en 1765. Il le reprend à la fin de sa vie, en association avec l'architecte Lyonnais Catherin François Boulard, dans l'espoir de le faire publier par souscription[29],[30]. Ce projet est compromis par sa mort en 1782, puis par celle de Boulard en 1794.

127 planches ont été réalisées. Découverts en 1817 entre les mains d'une parente de Boulard, ancienne religieuse, par François Artaud[31],[32] qui les répertorie, mentionnés détenus par la famille Boulard par Léon Charvet en 1839[33], puis longtemps perdus, ces dessins réapparaissent en 2003 à la suite des recherches de Jean Burdy[34] ; ils sont acquis par la ville de Lyon et déposés aux archives municipales[35].

Ils sont finalement publiés en 2015 par Jean Burdy[36].

Publications

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  • [Delorme 1760] Guillaume Marie Delorme, Recherches sur les aqueducs de Lyon construits par les Romains (lues dans les Séances de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres & Arts de Lyon, des 29 mai & 5 juin 1759), Lyon, impr.-libr. Aimé Delaroche, , 63 p., in-12 (BNF 30319667, lire en ligne).

Notes et références

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  1. Charvet 1899, p. 116.
  2. « Lyon Saint-Paul, Baptêmes-Mariages-Sépultures, registre 02/01/1700 - 29/12/1700, cote 1GG463, vue 16 », Archives municipales de Lyon, Registres paroissiaux et d'état-civil (consulté en ).
  3. « Lyon Saint-Paul, Baptêmes-Mariages-Sépultures, registre 01/01/1782 - 31/12/1782, cote 1GG478, vue 27 », sur Archives municipales de Lyon, Registres paroissiaux et d'état-civil (consulté le ).
  4. Deschamps 1788, p. 226.
  5. Deschamps 1788, p. 210.
  6. Deschamps 1788, p. 211.
  7. Deschamps 1788, p. 212.
  8. « Delorme Guillaume Marie », Comité des travaux historiques et scientifiques (consulté en ).
  9. (fr + de) Susanne Rau, Guillaume-Marie Delorme : Projet pour la jonction de l’isle Mogniat à la ville de Lyon (1738) (Transcription de documents manuscrits provenant de la bibliothèque de l'Académie des sciences de Lyon), Erfurt, Universität Erfurt, Philosophische Fakultät, , 13 p. (lire en ligne [PDF]).
  10. « Plan méridional de la ville de Lion avec des augmentations et des changemens proposés tracés en rouge / [Guillaume Delorme : 1738] », La Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel (consulté en ).
  11. Deschamps 1788, p. 215.
  12. a b et c Dumas 1839, p. 256.
  13. Florent Deligia, « Les projets inachevés pour Lyon Confluence : Perrache, Delorme et Napoléon », sur lyoncapitale.fr, (consulté en ).
  14. Deschamps 1788, p. 213-214.
  15. Deschamps 1788, p. 221-222.
  16. Dumas 1839, p. 80.
  17. Marie-Hélène Bénetière, « Une source fondamentale pour l’étude des jardins antérieurs à la Révolution : l’« atlas de rente noble » », Histoire de l'Art, Association des Professeurs en Archéologie et Histoire de l’Art des Universités (APAHAU), no 12 « Nature, paysage »,‎ , p. 49-58 (ISBN 2-7181-9509-6, lire en ligne, consulté le ).
  18. Deschamps 1788, p. 224-225.
  19. « Guillaume Marie Delorme sur la trace des aqueducs », Archives Municipales de Lyon (consulté en ).
  20. J. Boulon, « 8.Morancé (Rhône) : domaine de Beaulieu », « Découvrez les protections au titre des monuments historiques 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes », Ministère de la Culture, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté en ).
  21. Delorme 1760.
  22. Montauzan 1908, p. IX.
  23. André Steyert, Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais - Forez - Beaujolais - Franc-Lyonnais et Dombes, t. Premier : Antiquité, depuis les temps préhistoriques jusqu’à la chute du royaume Burgonde (534), Lyon, Bernoux et Cumin éditeurs, , 614 p. (lire en ligne), p. 244b-245b
  24. François Gabut 1896, « Carte indiquant la Route des Aqueducs Antiques qui alimentaient la ville de Lyon - Dressée d’après le dessin manuscrit d’Artaud conservé à la Bibliothèque du Palais des Arts par J.-J. Grisard, Ingénieur civil - 1896 », p. 99A.
  25. Camille Germain de Montauzan 1908, « Planche I - Carte dressée par Artaud d'après un manuscrit perdu de Delorme », p. in fine.
  26. Delorme 1760, p. 62-63.
  27. Deschamps 1788, p. 220.
  28. Burdy 2011, p. 175.
  29. Deschamps 1788, p. 225.
  30. Burdy 2011, p. 176.
  31. Jean Baptiste Dumas, « M. Artaud » (lu dans la séance publique du 28 août 1817), Comptes-rendus des travaux de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, pendant l'année 1817,‎ , p. 25 (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  32. Nicolas François Cochard, Compte-rendu des travaux de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, pendant le 2e semestre de l'année 1818 (lu à la séance publique du 7 septembre 1818), Lyon, impr. J.B. Kindelem, , sur gallica (lire en ligne), p. 23-24.
  33. Charvet 1899, p. 256.
  34. Burdy 2011, p. 177-178.
  35. « Fonds Guillaume Marie Delorme », Archives Municipales de Lyon (consulté en ).
  36. Burdy 2015.

Bibliographie

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  • [Bénetière 1988] Marie-Hélène Bénetière, « Les jardins de Guillaume-Marie Delorme (Lyon, 1758-1781) », Travaux de l'Institut d'Histoire de l'Art de Lyon, Lyon, Centre Régional de Documentation Pédagogique, cahier 11, IIe partie « Urbanisme, architecture, habitat, du Moyen-Âge à nos jours »,‎ , p. 75-80.
  • [Burdy 2011] Jean Burdy, « Les dessins des aqueducs romains de Lyon par l'architecte Guillaume-Marie Delorme (1760) » (extrait des procès-verbaux de 2004, séance du 27 octobre 2004, publié en 2011), Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 2004-2005,‎ , p. 174-184 (lire en ligne [sur persee], consulté en ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Burdy 2015] Jean Burdy (préf. Anne-Catherine Marin), Guillaume Marie Delorme 1700-1782 : Recherches sur les aqueducs de Lyon, construits par les romains, Textes et dessins, Messimy, L'Araire, , 269 p., 24,5 x 32 cm (ISBN 978-2-9542510-1-1, BNF 44486107). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Burdy & Saint-Pierre 2017] Jean Burdy et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Delorme, Guillaume Marie », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, Lyon, éd. ASBLA de Lyon, (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 415-418. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Charvet 1899] Étienne Léon Gabriel Charvet, Lyon Artistique. Architectes (Notices biographiques et bibliographiques avec une table des édifices et la liste chronologique des noms), Lyon, Bernoux et Cumin, , IX-436 p., gr. in-8 (BNF 34216528, lire en ligne), p. 116 : Delorme (Guillaume Marie). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Deschamps 1787-1788] Pierre Suzanne Deschamps, « Éloge historique de M. Delorme » (Lu à l'Académie des sciences, belles-lettres & arts de Lyon, le 5 décembre 1787, publié en 1788 (juillet)), Journal de Lyon et des Provinces de la Généralité, Lyon, Aimé de la Roche, imprimeur de la Ville, du Gouvernement & des Administrations Provinciales, vol. 5e année, no 14,‎ , p. 210-226 (lire en ligne).
  • [Dumas 1839] Jean Baptiste Dumas, Histoire de l'Académie Royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, t. 1, Lyon, Giberton et Brun, (lire en ligne), IIe section, chap. 1 (« Tableau biographique et bibliographique des académiciens ordinaires depuis 1700 jusqu'à 1793 »), p. 80, 256-257 : 1736 – Delorme (Guillaume Marie). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [François Gabut 1896] François Gabut, « Archéologie Gallo-Romaine : La question des Aqueducs Lyonnais sous la période Gallo-Romaine », Revue du Lyonnais - Recueil historique et littéraire, Lyon, Imprimerie Mougin-Rusand, rue Stella, 3, cinquième série, t. XXII,‎ , p. 316-329 (ISSN 1256-0766, lire en ligne, consulté le )
  • [Montauzan 1908] Camille Germain de Montauzan, Les aqueducs antiques de Lyon : Étude comparée d'archéologie romaine. Thèse de doctorat, Paris, Ernest Leroux, , XXIII-436 p., gr. in-8 (BNF 34093676, ASIN B001C94UG8, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Liens externes

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