Haïdra — Wikipédia
Haïdra | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Gouvernorat | Kasserine |
Délégation(s) | Haïdra |
Code postal | 1221[1] |
Démographie | |
Population | 3 451 hab. (2014[2]) |
Densité | 81 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 35° 34′ 02″ nord, 8° 27′ 35″ est |
Altitude | 810 m |
Superficie | 4 273 ha = 42,73 km2 |
Localisation | |
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Haïdra (arabe : حيدرة) ou Henchir Haïdra est une petite ville de l'ouest de la Tunisie, située dans la dorsale tunisienne, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Algérie. Elle est le chef-lieu d'une municipalité comptant 3 451 habitants en 2014[2] et rattachée au gouvernorat de Kasserine.
Elle est connue pour son site archéologique.
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]Haïdra est le centre de la délégation du même nom, créée le , et s'étend sur 4 273 hectares[3]. Elle est située à 83,9 kilomètres au nord-ouest de Kasserine et à 249 kilomètres au sud-ouest de Tunis, sur le parcours de la route nationale 4.
La ville est desservie par le chemin de fer depuis les travaux réalisés par la Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma entre 1912 et 1941, et qui ont permis de la relier à Kasserine, Tébessa et Kalâat Khasba.
Climat
[modifier | modifier le code]Le climat de Haïdra est semi-aride, comme dans une grande partie du Centre-Ouest de la Tunisie[3].
Histoire
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Ammaedara ou Ad Medera, fondée au Ier siècle av. J.-C., est l'une des plus anciennes cités romaines d'Afrique ; elle est le siège de la Legio III Augusta à partir du règne d'Auguste[4], jusqu'à son déplacement pour raisons stratégiques vers Théveste (actuelle Tébessa en Algérie), à quarante kilomètres au sud-ouest, sous le règne de Vespasien. Des vétérans sont alors installés à Ammaedera qui reçoit le statut de colonie (Colonia Flauia Augusta Emerita Ammaedara) en 75[4]. La création d'une colonie dans cette partie de l'Afrique proconsulaire permet de contrôler les routes passant sur les terrains de parcours des Musulames.
Devenant un nœud routier, traversé notamment par l'axe pénétrant reliant Carthage à Théveste, la cité se développe rapidement et se dote d'un grand nombre de monuments dont un arc de triomphe dédié à Septime Sévère. Alors que le christianisme se développe, elle devient un évêché en 258[5]. En 411, la cité est le théâtre d'affrontements entre catholiques et donatistes, la population se scindant en deux derrière deux évêques différents.
Haïdra sert de refuge aux insurgés de 1864 (Fraichiches et Madjer sous le commandement rebelle du « bey du peuple », Ali Ben Ghedhahem et d'autres tribus), qui ébranlent le pouvoir beylical[13].
Un caïd fraichiche, du nom d'Ali Sghir, avait une maison à Haïdra qui a été photographiée[14].
La ville aurait également accueilli un chantier militaire visant à rénover ses anciennes fortifications byzantines de l'époque de Justinien qui vise à l'époque à protéger la région des Maures (Berbères) comme les Frexes d'Antalas, les ancêtres des Fraichiches et Musulames de Tacfarinas[15]. Ahmad Sayyadi, en se basant sur les archives nationales de Tunisie, rapporte que les caïds et cheikhs des Fraichiches ont entretenu une correspondance régulière avec les autorités beylicales à propos de divers sujets. Il mentionne également les conflits impliquant les habitants de Haïdra et la collecte des impôts, en particulier entre 1863 et 1867[16].
Lors de cette bataille, les Fraichiches sont représentés par un étendard rouge (eux-mêmes se désignant comme le arch rouge[20])[21].
Site archéologique
[modifier | modifier le code]Haïdra est connue pour son site archéologique, celui de la cité d'Ammaedara[22].
Une mosaïque âgée de plus de 1 700 ans et découverte à Haïdra durant l'hiver 1939-1940 est offerte à l'Organisation des Nations unies par le président Habib Bourguiba en 1961. Elle est encore exposée à l'entrée nord du salon des délégués au siège de l'organisation[23].
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Mohamed Ali Ganzoui (né en 1944)[24], homme politique qui a effectué sa carrière au sein des services de sécurité ;
- Ahmed Jdey (1951-2012), historien, anthropologue et universitaire[25] ;
- Lotfi Mraïhi (né en 1959), médecin et homme politique.
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ (en) « Dataset Tunisia », sur geopostcodes.com (consulté le ).
- (ar) « Populations, logements et ménages par unités administratives et milieux » [PDF], sur census.ins.tn (consulté le ).
- (ar) « حيدرة » [« Haïdra »], sur gouvernorat-kasserine.gov.tn (consulté le ).
- Pascal Mongne, Archéologies : vingt ans de recherches françaises dans le monde, Paris, Maisonneuve et Larose, , 734 p. (ISBN 978-2706818738), p. 267.
- ↑ Noël Duval et Françoise Prevot, « Recherches archéologiques à Haidra : les inscriptions chrétiennes (Charles Pietri) », Epigraphica, vol. 39-42, , p. 208.
- ↑ Edmond Pellissier de Reynaud, Description de la regence de Tunis, Paris, Imprimerie impériale, , 455 p. (lire en ligne), p. 180.
- ↑ Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842, vol. XVI, Paris, Imprimerie impériale, , 455 p. (lire en ligne), p. 180.
- ↑ Victor Guérin, Voyage archéologique dans la Régence de Tunis, Paris, Henri Plon, , 438 p. (lire en ligne), p. 327.
- ↑ Collectif, L'expédition militaire en Tunisie, 1881-1882, Paris, Henri Charles-Lavauzelle, , 421 p. (lire en ligne), p. 221.
- ↑ Secrétariat général du gouvernement tunisien, Nomenclature et répartition des tribus de Tunisie, Chalon-sur-Saône, Imprimerie de E. Bertrand, , 403 p. (lire en ligne), p. 249.
- ↑ Charles Monchicourt, La région du Haut-Tell, en Tunisie (Le Kef, Téboursouk, Mactar, Thala) : essai de monographie géographique, Paris, Armand Colin, , 486 p. (lire en ligne), p. 324.
- ↑ Monchicourt 1913, p. 274.
- ↑ (es) Fabiola Salcedo Garcés, Jorge García Sánchez et Raquel Rubio González, Dinámicas históricas, religiosas e iconográficas en el norte de África, Oxford, Archaeopress, , 274 p. (ISBN 978-1-80327-746-2, lire en ligne), p. 94.
- ↑ Garcés, Sánchez et González 2024, p. 96.
- ↑ Garcés, Sánchez et González 2024, p. 103.
- ↑ Garcés, Sánchez et González 2024, p. 106.
- ↑ lMonchicourt 1913, p. 277.
- ↑ Documents diplomatiques : affaires de Tunisie, avec une carte de la Régence, 1870-1881, Francfort-sur-le-Main, Outlook Verlag, (réimpr. 2023), 408 p. (ISBN 978-3-385-02112-9, lire en ligne), p. 4-6.
- ↑ Association française pour l'avancement des sciences, La Tunisie : histoire et description, t. I, Paris, Berger-Levrault, , 495 p. (lire en ligne), p. 445.
- ↑ (en) Bootheina Majoul et Yosra Amraoui, On History and Memory in Arab Literature and Western Poetics, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing (en), , 278 p. (ISBN 978-1-5275-6042-0, lire en ligne), p. 177.
- ↑ (en) « French cavalry fighting Fraichiches at Haydra, Tunisia, 18 October 1881 », sur lookandlearn.com (consulté le ).
- ↑ Mongne 2005, p. 268.
- ↑ (en) « Ancient Mosaic Donated to United Nations by Tunisia », sur unmultimedia.org (consulté le ).
- ↑ « M. Mohamed Ali Ganzoui, secrétaire d'État, chargé de la Sûreté nationale », La Presse de Tunisie, , p. 6 (ISSN 0330-9991).
- ↑ (ar) « حمد جدي مؤرخ تونسي متخصص في حركات الاصلاح وكاتب قصصي مبدع » [« Ahmed Jdey, historien tunisien spécialisé dans les mouvements de réforme et auteur de fictions »], sur kissas.org (consulté le ).
Liens externes
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- Ressource relative à la géographie :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :