Henry Somerset (1er duc de Beaufort) — Wikipédia
Henry Somerset | |
Le 1er duc de Beaufort. | |
Fonctions | |
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Lord-président du Pays de Galles Lord-lieutenant de Galles | |
– (16 ans, 8 mois et 2 jours) | |
Monarque | Charles II Jacques II |
Prédécesseur | Richard Vaughan |
Successeur | Charles Gerard |
Membre de la Chambre des lords Lord Temporal | |
– (32 ans, 9 mois et 18 jours) Pairie héréditaire | |
Prédécesseur | Edward Somerset |
Successeur | Henry Somerset |
Député d'Angleterre | |
– (7 ans) | |
Circonscription | Mounmouthshire |
Prédécesseur | Sir William Morgan |
Successeur | Sir Trevor Williams |
– (moins d’un an) | |
Circonscription | Wootton Bassett |
Prédécesseur | Hon. Robert Stevens (indirectement) |
Successeur | Sir Baynham Throckmorton |
membre du Conseil privé du Royaume-Uni | |
Biographie | |
Titre complet | Duc de Beaufort Marquis de Worcester |
Surnom | Lord Herbert de Raglan |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Château de Raglan |
Date de décès | |
Lieu de décès | Badminton House |
Nationalité | Britannique |
Parti politique | Crossbencher |
Père | Edward Somerset |
Mère | Elizabeth Dormer |
Conjoint | Mary Capell |
Enfants | 5 enfants dont : Charles Somerset |
Famille | Maison de Beaufort |
Profession | homme politique, militaire |
Distinctions | Ordre de la Jarretière |
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Henry Somerset, 1er duc de Beaufort, (1629 – ) est un homme politique anglais, plusieurs fois député à la Chambre des communes entre 1654 et 1667, année où il succède à son père en tant que 3e marquis de Worcester. De 1644 au , il porte le titre de courtoisie de lord Herbert, et se convertit à la religion anglicane. Appui indéfectible des Stuart, il joue un rôle de premier plan sous la Restauration et reçoit le duché de Beaufort du roi Charles II en 1682.
Années de jeunesse
[modifier | modifier le code]Henry Somerset est né au château de Raglan en 1629, et jusqu'en 1644 porte le titre de courtoisie de lord Herbert de Raglan. En reconnaissance des services rendus par son père Edward à la Couronne, on lui a promis, le , la main de la princesse Élisabeth, fille benjamine du roi Charles Ier. Au cours des troubles de la première guerre civile anglaise, il s'enfuit du Royaume mais rentre en 1650[1].
Lord Herbert
[modifier | modifier le code]Les terres de son père sont confisquées, et celles du Monmouthshire sont détenues par Oliver Cromwell, mais Herbert reçoit en compensation une pension de la République. Ayant abjuré la foi catholique, à laquelle son père a été fidèle, il rentre dans les grâces de Cromwell, et est désormais appelé « Mr. Herbert. » Il se marie « à la républicaine », devant un juge civil en 1657, et siège en 1654–55 au premier parlement du Protectorat comme député du Breconshire[2].
À la mort de Cromwell, Herbert rallie le parti des parlementaires réclamant « un Parlement fort et libre » (a full and free parliament), c'est-à-dire pratiquement la restauration de la maison Stuart. Il se trouve impliqué dans le complot royaliste de , et est incarcéré à la tour de Londres, d'où il écrit à sa femme le pour protester vivement de son arrestation[3]. Il est remis en liberté le ,[4] et est élu député des circonscriptions de Monmouthshire et de Wootton Basset en 1660 ; il opte finalement de siéger pour le Monmouthshire à la Convention de 1660.
Il est l’un des douze commissaires de la Chambre des Communes envoyés auprès du prince Charles à Breda (). À l'avènement de Charles II, Herbert reçoit la charge de garde de la Forêt de Dean (), et dès le , sur proposition de la gentry locale, celle de lord-lieutenant du Gloucestershire, du Herefordshire et du Monmouthshire. Les terres de Monmouthshire, qui lui ont été attribuées à la mort de Cromwell, lui sont confirmées, quoique son père dût en être le seul bénéficiaire légal ; ce dernier se plaignit d'ailleurs à lord-clarendon des abus de son fils[4]. Réélu en 1661 député du Monmouthshire dans le Parlement des Cavaliers, il y siège jusqu'en 1667, année où il hérite du titre de pair du royaume[5].
Lord Herbert garde ses distances avec la vie de cour, tout en entretenant les meilleures relations avec lord Clarendon. En 1662 il s'occupe de la démolition des remparts et fortifications de Gloucester, mais l’année suivante il plaide pour le maintien d'une garnison à Chepstow. En 1663, il invite les souverains d'Angleterre à Badminton House, domaine qu'il vient d’acquérir par héritage[6]. Herbert reçoit le titre de Maître ès Arts de l'université d'Oxford le de la même année.
Marquis de Worcester
[modifier | modifier le code]Le nouveau marquis de Worcester est nommé lord président du Conseil du Pays de Galles et des Marches et lord du Conseil privé au mois d’, et est nommé chevalier de la Jarretière, le . Il affecte de croire dans l’existence du prétendu « Complot papiste », fort conscient que l’un de ses informateurs, William Bedloe, s’est entendu avec plusieurs de ses ennemis, notamment John Arnold, pour ruiner sa carrière. Bedloe n'ose jamais compromettre Worcester lui-même, mais accable son intendant, Charles Price, et plusieurs de ses proches ; toutefois ses accusations sont si confuses que le gouvernement n’en tient aucun compte. Ardent partisan du parti de la Cour, le marquis de Worcester vote contre l’Exclusion Bill de la fin 1680, ce qui pousse les parlementaires des Communes à demander au roi sa destitution du conseil et sa mise à l’écart ([4]).
Duc de Beaufort
[modifier | modifier le code]Mais le roi en juge autrement : par lettres patentes datées du , le marquis est élevé au rang de duc de Beaufort, en référence à John Beaufort, un Plantagenêt Lancastre et l'un des capitaines anglais de la Guerre de Cent ans dont le frère Edmond Beaufort est l'ancêtre direct en lignée masculine du duc Henry. Le nouveau duc se consacre alors à l'embellissement de son château de Badminton. Sa ténacité dans l'affaire de l’Exclusion Bill fournit la matière du personnage de Bezaliel dans la pièce Absalom and Achitophel de John Dryden[7].
Au mois de , le duc de Beaufort obtient 20 000 £ de dommages et intérêts dans le procès en diffamation qu'il a intenté contre Trevor Williams et John Arnold, mais il doit en reverser une partie à John Arnold, qui a fait appel[8], en 1690. Au mois de , en tant que président de la principauté, il défile en triomphe à travers le Pays de Galles, et reçoit un accueil somptueux à Worcester, Ludlow et Welshpool[9]. Le , aux côtés du duc de Somerset, il est l'un des suivants du prince de Danemark aux funérailles de Charles II. Il est chargé de la couronne de la reine au couronnement de Jacques II (), reçoit la charge de gentilhomme de la chambre du roi le , et celle de colonel du 11e régiment à pied le [10].
Dans les derniers jours de , face aux hésitations du duc de Monmouth, Beaufort occupe militairement le port de Bristol, et menace d'incendier la ville si un seul des partisans de Monmouth est trouvé dans les murs. Il fait arrêter plusieurs factieux et dissout le conseil des Guildes[11]. Quatre jours plus tard, il passe en revue dix-neuf compagnies de fantassins et quatre régiments de cavalerie, puis le il fait rassembler 21 compagnies sur les prés de Redclyffe et fait recruter les volontaires au roulement du tambour. Le , il apprend la défaite de Monmouth à la bataille de Sedgemoor[10].
Le Jacques II visite le duc à Badminton, pour lui exprimer sa reconnaissance. Au mois d’, avec les premiers remous de la Glorieuse Révolution, Beaufort reprend position à Bristol avec les milices du Gloucestershire, capture John Lovelace (3e baron Lovelace) à Cirencester, et le détient prisonnier au château de Gloucester. Il a mis la ville en état d'alerte, mais, se trouvant très inférieur en nombre, doit remettre sa reddition au comte de Shrewsbury et à John Guise. Il se prononce en faveur de la régence plutôt que d'approuver l’avènement de Guillaume d’Orange au trône d'Angleterre[10].
Le Beaufort devait accueillir Guillaume d’Orange à Windsor, mais il est salué froidement par le nouveau monarque. Il accepte néanmoins de prêter serment au mois de , et parvient à rétablir sa faveur au point de recevoir la visite du roi Guillaume à Badminton le . En 1694 il prend les eaux à Chelsea, et se tient à l'écart de la cour. Il est même suspecté de complicité dans le complot d'assassinat, et son château est perquisitionné, mais en vain, en [10].
Dernières années
[modifier | modifier le code]Le , alors qu’il est attendu à la Chambre des lords pour confirmer sa fidélité à la Couronne, Beaufort annonce qu’il s’est « brisé l’épaule. » Les lords lui font néanmoins parvenir le formulaire, mais il refuse de le signer, tout en dénonçant le complot contre la personne du prince Guillaume[12]. Au mois de , il est de nouveau dans les bonnes grâces de la Cour, mais se trouve endeuillé par le décès de son fils aîné, Charles, dont la voiture avait versé en sur une route du Pays de Galles[13].
Beaufort meurt dans son manoir de Badminton le . Il est inhumé dans la chapelle des Beaufort en l’église Saint-George de Windsor, où une stèle magnifique lui est érigée[14], transférée en 1878 à Badminton[13]. Cette œuvre de Grinling Gibbons, à l'effigie du duc en chevalier de la Jarretière, se trouve à présent sur le côté nord du chancel de l’église Saint-Michel et Tous-les-anges de Badminton[15].
Roger North, dans sa Life of the Lord Keeper, donne une description du pied sur lequel vivait le duc de Beaufort: « Un train de vie princier, avec plus de 200 serviteurs. Le duc partageait son temps entre la chasse, le jardinage et les travaux d'embellissement, avec une rigueur surannée : ses serviteurs vivaient dans la peur constante de mal faire, et même les propriétaires voisins redoutaient de croiser son chemin. »[13]
Famille
[modifier | modifier le code]Le , il épouse Mary Somerset, fille du baron Arthur Capel (1er baron Capel), sœur d'Arthur Capel (1er comte d'Essex) et veuve d’Henry Seymour, lord Beauchamp. Ils ont cinq fils et quatre filles.
Trois de ces fils sont[13] :
- Henry, mort prématurément ;
- Charles ( – ), qui fait carrière dans les armes ;
- Arthur ( - ), qui épouse Mary Russell en 1695, fille du baronnet William Russell et de Hesther Rouse, fille du baronnet Thomas Rouse (1608-1676). Leur fille est Mary Somerset, grand-mère de Charles Rouse-Boughton.
Trois de ces filles sont[13] :
- Mary Somerset (duchesse d'Ormonde) (en), demoiselle de la Chambre, qui épouse James Butler (2e duc d'Ormonde), en secondes noces ;
- Henrietta Somerset (en), qui est mariée deux fois : d'abord à Henry Horatio O'Brien, lord Ibrackan, dont elle a un fils, Henry O'Brien (8e comte de Thomond), et trois filles ; puis à Henry Howard (6e comte de Suffolk), dont elle est la seconde épouse ;
- Anne Somerset (en) (1673–1763), qui épouse Thomas Coventry (2e comte de Coventry)[16], et a un fils.
La dernière fille (dont on ignore le prénom) est sans doute décédée prématurément.
Charles Beaufort meurt avant d'avoir pu hériter du duché, qui passe finalement à son fils Henry[13].
Généalogie
[modifier | modifier le code]16. William Somerset (3e comte de Worcester) | ||||||||||||||||
8. Edward Somerset (4e comte de Worcester) | ||||||||||||||||
17. Christian North | ||||||||||||||||
4. Henry Somerset (1er Marquis de Worcester) | ||||||||||||||||
18. Francis Hastings (2e comte de Huntingdon) | ||||||||||||||||
9. Elizabeth Hastings | ||||||||||||||||
19. Catherine Pole | ||||||||||||||||
2. Edward Somerset | ||||||||||||||||
20. Francis Russell (2e comte de Bedford) | ||||||||||||||||
10. John Russell | ||||||||||||||||
21. Margaret St John | ||||||||||||||||
5. Anne Russell | ||||||||||||||||
22. Anthony Cooke | ||||||||||||||||
11. Elizabeth Cooke Hoby Russell | ||||||||||||||||
1. Henry Somerset (1er duc de Beaufort) | ||||||||||||||||
24. Sir William Dormer | ||||||||||||||||
12. Robert Dormer (1er baron Dormer) | ||||||||||||||||
25. Dorothy Catesby | ||||||||||||||||
6. William Dormer | ||||||||||||||||
26. Anthony Browne (1er vicomte Montagu) | ||||||||||||||||
13. Elizabeth Browne | ||||||||||||||||
27. Magdalen Dacre | ||||||||||||||||
3. Elizabeth Dormer | ||||||||||||||||
28. William Molyneux | ||||||||||||||||
14. Richard Molyneux (1er baronnet) | ||||||||||||||||
29. Bridget Caryll | ||||||||||||||||
7. Alice Molyneux | ||||||||||||||||
30. Gilbert Gerard | ||||||||||||||||
15. Frances Gerard | ||||||||||||||||
31. Ann Radcliffe/Ratcliffe | ||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]- D’après Thomas Seccombe et Sidney Lee, Dictionary of National Biography, vol. 53, Londres, Smith, Elder & Co., , « Somerset, Henry », p. 242–245.
- Seccombe 1898, p. 242–243.
- Seccombe 1898, p. 243 signale qu'elle est reproduite dans la Life of the Marquis of Worcester de Dirck, p. 233, avec la date incorrecte de 1660.
- Seccombe 1898, p. 243.
- History of Parliament Online - Somerset, Henry, Lord Herbert of Raglan
- ... de sa demi-cousine Élisabeth, fille et héritière de Thomas Somerset de Cashel. Ce dernier, l’un des plus jeunes fils d’Edward Somerset (4e comte de Worcester), est mort sans descendance mâle en 1650 (Seccombe 1898, p. 243).
- Seccombe 1898, p. 243–244.
- Seccombe 1898, p. 244 cite Luttrell
- Seccombe 1898, p. 244 cites Thomas Dingley, Account of the Duke's Progress, ed. 1888
- Seccombe 1898, p. 244.
- Seccombe 1898, p. 244 cite James Fawckner Nicholls et J. Taylor, Bristol Past and Present, 1881, iii. 111, 121
- Seccombe 1898, p. 245 cite Ellis Corresp. ii. 293.
- Seccombe 1898, p. 245.
- Voyez l’épitaphe dans le Berkshire d'Ashmole, livre III, p. 163 (Seccombe 1898, p. 245)
- D'après « St. Michael and All Angels, Great Badminton » (consulté le )
- Emma Major, ‘Coventry , Anne, countess of Coventry (1673–1763)’, Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004; online edn, Jan 2008 accessed 28 Nov 2014
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Henry_Somerset, 1st Duke of Beaufort » (voir la liste des auteurs).
- (en) Burke's Peerage and Baronetage (106e édition, 1999), Charles Mosley
- Michael Moore's, « Page sur le duché de Beaufort », sur HereditaryTitles.com
- (en) Molly McClain, Beaufort: The Duke and His Duchess, 1657-1715, Yale University Press, .
- (en) Thomas Seccombe, « Somerset, Henry », dans Sidney Lee, Dictionary of National Biography, vol. 53, Londres, Smith, Elder & Co., (lire en ligne), p. 242–245
- (en) Molly McClain, « Henry Somerset (1629–1700) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :