Itō Hirobumi — Wikipédia

Itō Hirobumi
伊藤 博文
Illustration.
Photographie du 1er duc Itō en 1909.
Fonctions
Premier ministre du Japon

(6 mois et 21 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Yamagata Aritomo
Successeur Saionji Kinmochi (intérim)
Katsura Tarō

(5 mois et 18 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Matsukata Masayoshi
Successeur Ōkuma Shigenobu

(4 ans et 23 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Matsukata Masayoshi
Successeur Kuroda Kiyotaka (intérim)
Matsukata Masayoshi

(2 ans, 4 mois et 8 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Kuroda Kiyotaka
Président de la Chambre des pairs

(8 mois et 27 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Hachisuka Mochiaki
Lord-lieutenant de Corée

(3 ans, 5 mois et 24 jours)
Monarque Mutsuhito
Premier ministre Katsura Tarō
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Sone Arasuke
Lord président du Conseil privé

(3 ans, 4 mois et 12 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Yamagata Aritomo
Successeur Yamagata Aritomo

(2 ans, 5 mois et 8 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Saionji Kinmochi
Successeur Yamagata Aritomo

(1 an, 2 mois et 7 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Ōki Takatō
Successeur Ōki Takatō

(1 an et 6 mois)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Ōki Takatō
Ministre des Affaires étrangères

(4 mois et 15 jours)
Monarque Mutsuhito
Premier ministre Lui-même
Prédécesseur Inoue Kaoru
Successeur Ōkuma Shigenobu
Ministre de la Maison Impériale

(3 ans, 5 mois et 26 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Tokudaiji Saninori
Successeur Hijikata Hisamoto
Ministre de l'Intérieur

(1 an, 9 mois et 13 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Ōkubo Toshimichi
Successeur Matsukata Masayoshi

(3 mois et 26 jours)
Monarque Mutsuhito
Prédécesseur Ōkubo Toshimichi
Successeur Ōkubo Toshimichi
Membre de la Chambre des pairs

(19 ans, 3 mois et 16 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Hirokuni Itō
Genrō
membre du conseil privé du Japon
Biographie
Titre complet Duc Itō
Nom de naissance 林 利助 (Hayashi Risuke?)
Date de naissance
Lieu de naissance Hikari (Chūgoku, Japon)
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Gare de Harbin, Harbin (Mandchourie, Chine)
Nature du décès Assassinat
Sépulture Nishiōi
Nationalité Japonaise
Parti politique Rikken Seiyūkai
Père Itō Juzo
Conjoints Irie Sumiko (1)
Kida Umeko (2)
Enfants 5 enfants dont : Bunkichi Itō
Entourage Hirokuni Itō (fils adoptif)
Diplômé de University College de Londres
Profession homme politique, diplomate
Distinctions voir section
Religion Shintoïsme, Rinzai

Signature de Itō Hirobumi 伊藤 博文

Itō Hirobumi
Premiers ministres du Japon

Itō Hirobumi, 1er duc Itō (伊藤 博文?) ( - ) est un homme politique japonais.

Né « Hayashi Risuke » (林 利助?) puis renommé en 1857 « Mizui Shunsuke » (水井 春輔[1]), il est issu d'une famille paysanne adoptée par des samouraïs du Suō, appauvris depuis et retournés à la terre. Son grand-père adoptif étant adopté au sein de la puissante famille Itō du domaine de Chōshū, il prend définitivement ce patronyme.

Jeunesse et études

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Enfant très brillant, vite remarqué par les autorités du Chōshū, il intègre en 1857, sur la recommandation de Kurihara Ryōzō et malgré son bas rang social, l'école de Matsumoto, alors dirigée par Yoshida Torajirō, école dont il sort en 1859, fortement influencé par les thèses légitimistes et xénophobes de son professeur.

À l'annonce de l'exécution de son maître par les autorités shogunales lors de la purge d'Ansei (1858 – 1859), il s'engage définitivement en politique (1862) avec son condisciple Katsura Kogorō aux côtés des partisans du mouvement isolationniste, devenu depuis le la doctrine impériale du Sonnō jōi (尊皇攘夷)[2], et devient un activiste du mouvement pour l'abolition du bakufu (倒幕運動, Tōbaku undō?).

Patriote légitimiste convaincu, il participe tout d'abord au complot (avorté[3]) contre le principal rival (intellectuel) de Yoshida dans le Chōshū, Nagai Uta (長井 雅楽), ainsi qu'à diverses actions violentes et spectaculaires, notamment l'incendie de la légation britannique () et l'agression du contre Hanawa Tadatomi (塙 忠宝)[4].

Les cinq de Chōshū ; Hirobumi est assis sur la balustrade, à droite.

Il est ensuite missionné par le clan de Chōshū avec quatre autres intellectuels (les cinq de Chōshū[5]) au Royaume-Uni pour y étudier les sciences et les mœurs des Européens.

Les cinq du Chōshū étudient à l'University College de Londres (1863-1864), sous la houlette du professeur Williamson.

Tous prennent alors conscience du retard accumulé par le Japon tant au niveau politique, économique et militaire que scientifique et technologique ; le jeune Hirobumi, autrefois adversaire acharné des Occidentaux et partisan de l'isolement du Japon, apprend beaucoup à leur contact et se transforme rapidement en fervent soutien de l'établissement de relations diplomatiques et de l'ouverture générale du pays au commerce international.

Vie publique

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En 1864, Itō Hirobumi et Inoue Kaoru rentrent précipitamment au Japon pour convaincre le clan de ne pas attaquer l'Angleterre[6] : c'est au cours des négociations avec les représentants du Royaume-Uni qu'il fait la connaissance du diplomate britannique Ernest Satow, lui-même issu de l'University College et avec lequel il reste ami.

Sa connaissance de l'Europe et son anglophilie lui ouvrent les portes de la nouvelle administration (restauration Meiji) ; il obtient rapidement une place de conseiller (参与員, san'yoin?) chargé des affaires internationales. En 1870, il est missionné avec Yoshikawa Akimasa (芳川 顕正) et Fukuchi Gen'ichirō (福地 源一郎) aux États-Unis pour y étudier le système monétaire occidental ; à son retour au Japon en 1871, il est appointé directeur du service des impôts et des taxes, puis est nommé vice-ministre des Travaux publics.

En 1871-1873, il participe, en tant que vice-ambassadeur, à la mission Iwakura (岩倉使節団, Iwakura shisetsudan?) aux États-Unis et en Europe. En 1873, il est nommé conseiller (参議員, sangi'in?) et ministre des Travaux publics.

En 1875, il préside la première assemblée des gouverneurs préfectoraux, en tant qu'élu de la préfecture de Hyōgo (兵庫県, Hyōgo-ken?).

Le décès de Kido Takayoshi en 1877 suivi de l'assassinat en 1878 de son supérieur, le ministre de l'Intérieur Ōkubo Toshimichi, lui permet de succéder à ce dernier. Dès lors, plus rien n'entrave son cursus honorum. Jusqu'en 1888, il est Premier ministre du Japon, poste qu'il occupe quatre fois, notamment durant la guerre sino-japonaise (1894-1895). Il participe au projet de la Constitution de 1889 et à la mise en place d'un parlement bicaméral. En 1889, il fonde l'un des premiers partis politiques japonais, le Seiyūkai (政友会?). Il est l'un des représentants du Japon durant la signature du traité de Shimonoseki, qui marque la fin de la guerre sino-japonaise et permet au Japon d'annexer nombre de territoires jusque-là sous autorité chinoise.

Itō Hirobumi à l'époque de son activisme légitimiste, vers 1862.

Ses tentatives pour éviter la guerre avec la Russie suscitent le mécontentement des militaires.

Sous leur pression, il est remercié et devient le résident-général de Corée, à la suite du traité d'Eulsa ratifié en novembre, qui établit le protectorat du Japon sur la Corée.

Il est assassiné par le résistant coréen An Jung-geun le à la gare de Harbin, au nord-est de la Chine. Son assassin est condamné par la cour coloniale japonaise et exécuté le . En représailles, le Japon annexe purement et simplement la Corée.

Postérité et hommages

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Son portrait, avec barbe et moustache grisonnantes, était imprimé sur les anciens billets de banque japonais de mille yens.

Itō a des relations étroites avec Louis-Émile Bertin, le fondateur de la marine militaire moderne du Japon, pendant toute la durée de sa mission auprès de l'empereur Meiji, de 1886 à 1889. Cette proximité avec la France contribue à ce qu'il soit élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le .

Distinctions

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Décorations japonaises

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Décorations étrangères

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Notes et références

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  1. Variantes : 水井舜輔 ou 水井俊輔 ; ce changement de patronyme (Mizui) est dû à l'adoption en 1857 de son père au sein de la famille Mizui, c'est-à-dire à leur réintégration au statut de samouraï.
  2. Le jour même de la promulgation par la cour impériale de l'édit Sonnō jōi, le clan du Chōshū ouvre le feu sur un navire américain et commet une série d'attaques contre des navires occidentaux en juillet.
  3. Faute de combattant : Nagai Uta est condamné l'année suivante au suicide.
  4. Mort le lendemain des suites de l'agression.
  5. Soit Endō Kinsuke (遠藤謹助), Itō Hirobumi (伊藤博文), Inoue Kaoru (井上馨), Inoue Masaru (井上勝) et Yamao Yōzō (山尾庸三). Remarque : les noms figurés ici sont ceux par lesquels ces personnalités sont connues, mais pas ceux dont elles usaient à cette époque.
  6. Pour se venger des agressions commises par le clan du Chōshū à leur endroit en 1863, 17 navires occidentaux attaquèrent et détruisirent complètement les fortifications de Shimonoseki (5 et ). Un traité est signé le 14 septembre, condamnant le shogunat à payer une forte indemnité aux Occidentaux, indemnité qui n'est jamais réglée. Cet incident discrédite durablement l'administration du clan du Chōshū.

Bibliographie

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en) K. Takii (trad. du japonais par M. Takechi), Ito Hirobumi: Japan's First Prime Minister and Father of the Meiji Constitution, (ISBN 978-0-415-83886-3).

Articles connexes

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Liens externes

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