Houlagou Khan — Wikipédia

Houlagou Khan
Houlagou avec son arc composite en train de boire, Perse, début du XVIe siècle.
Fonction
Khan
-
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Île Chahi (en), lac d'OurmiaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ᠬᠦᠯᠡᠭᠦ Хүлэгү ou هولاكوVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Houlagides (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Möngke Khan
Kubilai Khan
Ariq Böqe
Dumugan (d)
Yesubuhua (d)
Moge (d)
Bochuo (d)
Suigedu (d)
Hududu
Xuebietai (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Doqouz Khatoun
Öljei Khatun (d)
Guyuk Khatun (d)
Qutui Khatun (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Jumghur (en)
Yoshmut (en)
Abaqa
Ahmad Teküder
Möngke Temür (en)
Khongurtaï (en)
Bulgan Aga (d)
Jamai Khatun (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Houlagou Khan et sa femme Doqouz Khatoun, miniature du XIVe siècle tirée de l'Histoire du Monde, de Rashid al-Din.

Houlagou Khan[1] (mongol : ᠬᠤᠯᠠᠭᠤ
ᠬᠠᠨ
, VPMC : Hülegü qan, cyrillique : Хулагу, MNS : Khulagu, qui a comme racine le mot qui signifie « surplus » en mongol médiéval[2]), né vers 1217 en Mongolie, mort le , petit-fils de Gengis Khan et frère de Kubilai Khan, est le fondateur de la dynastie mongole des Houlagides ou Il-khanides[3], qui gouverne la Perse et l'Irak jusqu'au XIVe siècle.

Il avait des contacts politiques avec la Castille d'Alphonse X, avec laquelle il y a peut-être eu des échanges de connaissances mathématiques depuis Maragha[4].

Origines familiales

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Houlagou est le fils de Tolui, quatrième fils de Gengis Khan et de son épouse principale Börte. Sa mère est Sorgaqtani, une Mongole de la tribu des Kéraït, de religion chrétienne nestorienne.

En 1251, Möngke, son frère, devient le quatrième grand khan de l'Empire mongol, et lors du Qurultay, il confère à Houlagou le titre de vice-royauté d'Iran[5]. En 1260, Kubilai succède à Möngke.

La conquête de l'Irak et de la Syrie (1255-1260)

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En 1255, Houlagou est chargé par Möngke d'établir « les coutumes (rusum va yusum) et la loi (yasa) » des Mongols de l'Oxus à l'Égypte[6], ce qui implique notamment : l'assujettissement des Lors, un peuple du sud de l'Iran ; la destruction de la secte des Nizârites (dits « Haschichim », « Assassins ») ; la destruction du califat des Abbassides à Bagdad, c'est-à-dire le cœur du monde musulman de cette époque.

Houlagou passe par Almaligh et Samarcande. Il atteint l'Oxus le . Il y est complimenté par les représentants des nouveaux vassaux, Chems ed-Dîn Kert, mélik de Hérât et le Salghouride Aboû Bekr, atâbeg du Fârs, ainsi que les deux Seldjoukides d'Asie Mineure, Kai-Kâwous II et Qilidj Arslân IV. Il a comme premier objectif, fixé par Möngke, d'attaquer les Nizârites (ou Assassins) dans leur fief, à Mâzandérân, Meïmoûndiz et Alamut. Leur grand maître, Rukn ad-Dîn Khurshâh, capitule le . Il l'envoie à Möngke, mais ce prisonnier meurt en chemin. Les défenseurs d'Alamut se rendent le [5] (mais ne peut faire tomber effectivement la secte qui se réfugie à Masyaf jusqu'en 1273).

Houlagou a toujours eu l'intention de conquérir Bagdad[réf. nécessaire], mais il prend prétexte du refus du calife Al-Musta'sim de lui envoyer des troupes pour l'attaquer. Il lui fait alors parvenir ce message :

Campagne d'Houlagou en Syrie.

Quand je conduirai mon armée contre Bagdad en colère, que vous vous cachiez au paradis ou sur la terre,
Je vous ramènerai depuis les sphères tournantes,
Je vous retournerai en l'air comme un lion,
Je ne laisserai personne vivant dans votre royaume,
Je vais brûler votre ville, votre pays et vous aussi.
Si vous voulez vous sauver et votre famille vénérable, écoutez mon conseil avec l'oreille de l'intelligence. Si vous ne le faites pas, vous verrez ce que Dieu a voulu[réf. nécessaire].

La ville est prise lors de la bataille du . Au milieu des fureurs de la prise d'assaut, le vainqueur ordonne que plusieurs catégories d'habitants soient épargnées, comme les gens instruits et les chrétiens (à la demande de son épouse Doqouz Khatoun), mais au moins 250 000 personnes auraient été massacrées (les sources contemporaines[réf. nécessaire] indiquent 800 000).

Houlagou tue le calife en le mettant dans un tapis roulé puis en le frappant à mort, ou en le faisant piétiner par des chevaux. Marco Polo indique qu'il mourut de faim (1258 a été une grande année de famine sur l'ensemble de la planète, en raison d'un été très froid, lié aux particules de soufre présentes dans la stratosphère à la suite de l'éruption du Samalas en 1257[7]), mais il n'y a aucune preuve de cela ; une légende mongole raconte en effet que Houlagou le fit enfermer dans une tour où se trouvaient ses trésors.

Le califat est détruit, et l'Irak ravagé, la région ne redeviendra plus le centre politique et culturel important qu'elle avait été jusqu'alors.

Les petits États de la région s'empressent alors de rassurer Houlagou à propos de leur fidélité.

En 1259, les Mongols envahissent la Syrie, qui appartient aux Mamelouks d'Égypte ; ils envoient des patrouilles jusqu'à Gaza.

Le tour de l'Égypte semble venu lorsque la mort de Möngke entraîne le retrait de la majeure partie de l'armée, en vue d'une crise de succession entre Kubilai et son frère, Ariq Boqa, appelée guerre civile toluid, qui va se révéler très difficile à régler.

La défaite du gouverneur Ketboğa à Aïn Djalout ()

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Les Mongols ne laissent que des effectifs limités en Syrie sous la direction du gouverneur Ketboğa.

Les Mamelouks concluent alors une trêve avec les croisés et obtiennent le passage sur leur territoire ; ils avancent vers la Syrie et rencontrent les troupes de Ketboğa à Aïn Djalout, en Galilée. Les Mongols sont battus et les Mamelouks reprennent le contrôle de la Syrie. L'Euphrate marque désormais la frontière du territoire mongol.

La guerre pour la succession de Möngke

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Lors de la guerre civile toluid, Houlagou Khan se trouve dans le camp de Kubilai et combat contre Alghu, placé par Ariq Boqa à la tête du khanat de Djaghataï, puis contre Berké, khan de la Horde d'or, après le ralliement d'Alghu à Kubilai.

En 1263, il subit une sévère défaite au cours d'une tentative d'invasion du nord du Caucase[8].

Fin du règne d'Houlagou

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Il meurt le 8 février 1265 à Maragha, sa capitale.

Sa tombe se trouve en Azerbaïdjan iranien, mais on ne connaît pas précisément son emplacement. Shahi (en), la plus grande des îles du lac d'Ourmia, est régulièrement citée comme lieu de sépulture.

Son fils Abaqa lui succède, installant la dynastie des Houlagides qui règne sur le territoire connu sous le nom de khanat (ou ilkhanat) de Perse jusqu'en 1340.

Points particuliers

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Personnalité d'Houlagou

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Houlagou est un personnage complexe. Passionné de philosophie et de science (il fonda un observatoire astronomique[9]), recherchant la société des gens de lettres, il se transforme pendant ses campagnes en bête sanguinaire, assoiffée de sang et de destruction[non neutre][10].

Politique religieuse

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Très influencé par le christianisme – sa mère, son épouse Doqouz Khatoun (Tokuz-khatoun) et plusieurs de ses collaborateurs appartiennent à l’Église nestorienne –, il n’a pas renoncé au tengrisme, le chamanisme de Gengis Khan. En Perse, il se montre tolérant à l’égard des musulmans, mais, emporté par la volonté de détruire toute entité politique capable de s’opposer à lui, il mène contre les métropoles sous souveraineté musulmane une guerre de destruction totale.

Mariages et descendance

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On lui connait 5 épouses, 10 concubines et 21 enfants.

  • Guyuk Hatun, (décédé en Mongolie avant d'atteindre l'Iran), fille de Törölchi et de Checheyigen.
    • Jumghur, deuxième fils, (3/1234 - v.1264);
    • Bulughan Agna, épouse de Jorman Guregen, (fils de Jochi (prince Tatar, frère de Nukdan Khatun) et de Chegagan Khatun (fille de Temüge));
  • Qutui Khatun, fille de Chigu Noyan et de Tümelün behi, (fille de Gengis Khan);
    • Takshin, (v.1235 - 12/9/1270);
    • Ahmad Teküder, (1247 - 10/8/1284);
    • Todogaj Khatun, épouse de Tengiz Güregen, puis en seconde noces de Sulamish (fils de Tangiz), puis en troisième noces de Chichak, (fils de Sulamish);
  • Yesunchin Khatun (décédé en janvier/février 1272) – aristocrate Suldus;
    • Abaqa, premier fils, (27/2/1234 - 1/4/1282);
  • Doqouz Khatoun, (? - 16/6/1265);
  • Öljei Khatun – demi-soeur de Guyuk, fille de Toralchi Güregen;
    • Möngke Temür, (23/10/1256 - 26/4/1282);
    • Jamai Khatun, épouse de Jorma Güregen après le décès de sa soeur Bulughan;
    • Manggugan Khatun – épouse son cousin Chakar Güregen (fils de Buqa Timur et neveu d'Öljei Khatun), elle épouse en seconde noces Taraghai (fils de Chakar Guregen);
    • Baba Khatun – épouse de Lagzi Güregen, fils d'Arghun Aqa;
  • Nogachin Aghchi, une femme originaire du Cathay, du camp de Qutui Khatun;
  • Tuqtani (ou Toqiyatai) Egechi (décédé le 20 février 1292) – soeur d'Irinjin, nièce de Dokuz Khatun;
  • Boraqchin Agachi, du camp de Qutui Khatun;
    • Taraghai, (v.1240 - v.1265);
      • Baïdou, (1255/6 - 4/10/1295);
      • Eshil, épouse de Tuq Temür puis du frère de celui-ci (fils d'Abdullah Aqa, un général d'Abaqa);
  • Arighan Agachi (décédé le 8 février 1265) – fille de Tengiz Güregen; du camp de Qutui Khatun;
    • Ajai, (décédé en février 1265), vice-roi d'Anatolie;
      • Ildar, (exécuter sur ordre de Ghazan en 1296);
  • Ajuja Agachi, une Chinoise, du camp de Dokuz Khatun;
  • Yeshichin Agachi, de la maison aristocratique des Kür'lüüt, du camp de Qutui Khatun;
    • Yesüder – Vice-roi du Khorasan durant le règne d'Abaqa;
      • une fille, épouse de Esen Buqa Güregen, fils de Noqai Yarghuchi;
      • Khabash, fils posthume;
  • El Agachi – une Khongirad, du camp de Dokuz Khatun;
    • Hulachu, exécuté par Arghun en octobre 1289;
      • Suleiman, exécuté avec son père;
      • Kuchuk, (décédé jeune);
      • Khoja, (décédé jeune);
      • Qutluq Buqa, (décédé jeune);
      • 3 filles;
    • Shiba'uchi (décédé en 1282);
  • Irqan Agachi;
    • Taraghai Khatun – épouse de Taghai Timur (renommé Musa), (fils de Shigu Güregen et de Temülun Khatun (fille de Genghis Khan));
  • Mangligach Agachi;
    • Qutluqqan Khatun – épouse de Yesu Buqa Güregen, fils de Urughtu Noyan, aristocrate Dörben, épouse en seconde noces Tukel, fils de Yesu Buqa;
  • une concubine du camp de Qotui khatun;
    • Toqai Timur, décédé en 1289;

Notes et références

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  1. On trouve aussi les transcriptions Hulagu et Hülegü.
  2. (en) « Article de l'Encyclopaedia Iranica en ligne donnant l'étymologie » (consulté le ).
  3. Ilkhanides : en raison de leur fonction officielle de « khan de région » en Perse (il ou uls : « région »).
  4. van Dalen 2006.
  5. a et b Grousset 1965, p. 444.
  6. Denise Aigle, 4.
  7. Documentaire Le Mystérieux Volcan du Moyen Âge, Arte, 8 novembre 2017.
  8. William Bayne Fisher, John Andrew Boyle, Ilya Gershevitch, The Cambridge History of Iran : The Saljug and Mongol Periods, Cambridge University Press, , 778 p. (ISBN 978-0-521-06936-6, présentation en ligne).
  9. Jean Charon, Les grandes énigmes de l'astronomie, Paris, Éditions Planète, coll. « L'Encyclopédie Planète », , 253 p., p. 224
  10. Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes, J'ai lu no 1916, 1983, p. 275.
  11. (en-US) Jonathan Z. Brack, « Mediating Sacred Kingship: Conversion and Sovereignty in Mongol Iran », Article,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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  • Marie Favereau : La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde, chap. 4, éd. Perrin, 2023 (ISBN 978-2262099558).
  • René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, éditions Payot, , 4e éd., 620 p. (lire en ligne) ; première édition, Payot, 1939 ; rééd., Payot, 2001, 656 p. (ISBN 2-228-88130-9).
  • Denise Aigle, « Loi mongole vs loi islamique. Entre mythe et réalité », Annales Histoire Sciences sociales, vol. 59, no 5,‎ , p. 971-996 (ISBN 9782713218385, lire en ligne).
  • (en) Mercè Comes et Nasrollah Pourjavady, « The Possible Scientific Exchange between the Courts of Hūlāgū and Alfonso X », dans Sciences, techniques et instruments dans le monde iranien (Xe – XIXe siècles), Téhéran, Presses universitaires d'Iran / Institut français de recherche en Iran,
    • Compte rendu : Benno van Dalen, « Mercè Comes, Nasrollah Pourjavady. « The Possible Scientific Exchange between the Courts of Hūlāgū and Alfonso X », in : N. Pourjavady & Ž. Vesel, éds., Sciences, techniques et instruments dans le monde iranien (Xe – XIXe siècles), pp. 29-50 », Abstracta Iranica, vol. 27, no document 281,‎ (DOI 10.4000/abstractairanica.6292, lire en ligne).

Liens externes

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