Isabel de Borbón (1851-1931) — Wikipédia

Isabelle de Bourbon
Isabel de Borbón
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de l’infante Isabelle (1880).

Titres

Princesse héritière d'Espagne


(5 ans, 8 mois et 13 jours)

Prédécesseur Emmanuel-Philibert de Savoie
Successeur María de las Mercedes

Princesse héritière d'Espagne


(11 mois et 7 jours)

Prédécesseur François
Successeur Alphonse

Princesse héritière d'Espagne


(5 ans et 1 jour)

Prédécesseur Louise-Fernande de Bourbon
Successeur François
Biographie
Titulature Infante d’Espagne
Princesse des Asturies
Princesse des Deux-Siciles
Dynastie Maison de Bourbon-Anjou
Nom de naissance María Isabel Francisca de Asís Cristina Francisca de Paula Dominga de Borbón y Borbón
Naissance
Madrid (Espagne)
Décès (à 79 ans)
16e arrondissement de Paris
Sépulture Palais royal de La Granja de San Ildefonso
Père François d'Assise de Bourbon, duc de Cadix
Mère Isabelle II
Conjoint Gaétan de Bourbon-Siciles, comte d'Agrigente
Religion Catholicisme romain
Description de cette image, également commentée ci-après

Isabelle de Bourbon (en espagnol : Isabel de Borbón y Borbón), princesse des Asturies, est née le au palais royal de Madrid, dans le royaume d’Espagne, et décédée le à Paris, en France. Fille aînée de la reine Isabelle II d’Espagne et de son époux l’infant François d'Assise de Bourbon, roi consort et duc de Cadix, elle est héritière présomptive de la monarchie espagnole à trois reprises. Isabelle épouse en 1868 le prince Gaétan de Bourbon-Siciles, comte d’Agrigente.

Officiellement, la princesse Isabelle est la fille de la reine Isabelle II (1830-1904) et de son époux et cousin germain, le roi consort François d'Assise (1822-1902). Cependant, pour certains auteurs comme Ricardo de la Cierva, le véritable père de l’infante serait le commandant José Ruiz de Arana, amant de sa mère[1].

Le , la princesse épouse à Madrid le prince Gaétan de Bourbon-Siciles, comte d'Agrigente (en italien Girgenti). De leur union ne naît aucun enfant.

Une infante populaire

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Palais royal d'Aranjuez.

Celle que les Madrilènes surnomment affectueusement « la Chata » ou « la plus espagnole des infantes » passe la majeure partie de son enfance à Madrid et à Aranjuez.

Aînée des enfants du couple royal, l'infante est héritière du trône jusqu'à la naissance de son frère, l'infant François (qui ne vit que quelques heures en 1856) puis celle d'un second frère, le futur Alphonse XII, en 1857. Adolescente, sa mère, la reine Isabelle II, cherche d’abord à la marier à Philippe de Belgique, comte de Flandres, frère cadet du roi Léopold II. Mais la famille royale belge préfère, pour des raisons politiques, unir le prince à une princesse prussienne et la reine d’Espagne doit donc se tourner vers un autre candidat.

Le roi Victor-Emmanuel II d'Italie propose son fils cadet Amédée, duc d'Aoste mais, afin de marquer son soutien à la papauté menacée et aux monarques italiens détrônés par la maison de Savoie en 1859-1861, la reine choisit pour gendre un membre de la famille royale des Deux-Siciles, le prince Gaétan de Bourbon-Siciles, comte d'Agrigente (en italien Girgenti). Fils cadet du feu roi Ferdinand II des Deux-Siciles (1810-1859) et de sa seconde épouse la feue archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche (1816-1867), de la branche de Teschen, le prince est un frère cadet du roi détrôné François II des Deux-Siciles.

Un mariage tragique, une révolution, un exil

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Au printemps 1868, le mariage d'Isabelle et Gaëtan donne lieu à d’importantes festivités à Madrid et le jeune homme reçoit, juste après la cérémonie, le titre et les privilèges d’infant d’Espagne. Rappelons que la princesse arrive, à cette époque, juste après son frère, le futur Alphonse XII, dans la succession au trône espagnol et que la reine ayant perdu de nombreux enfants en bas âge et que les survivants sont de santé fragile, Isabelle tient une place toute particulière au sein de la famille royale et pourrait un jour monter sur le trône.

Après les noces, le jeune couple se rend à Rome où le prince Gaétan présente sa jeune épouse aux siens, puis à Vienne, où vit la famille maternelle du prince. En septembre suivant, sur le chemin du retour, les infants d'Espagne s'arrêtent à Fontainebleau saluer l'empereur des Français et l'impératrice qui est d'origine espagnole. C'est là que le couple princier apprend l'éclatement de la révolution en Espagne. Le prince rejoint les troupes loyalistes mais, vaincu à la bataille d'Alcolea, il reprend le chemin de l'exil à la suite de la reine qui est détrônée par la « glorieuse révolution » et se retire dans la capitale française.

L’union des deux jeunes gens n’est guère heureuse. Le jeune prince de 21 ans ne supporte pas sa situation de prince doublement déchu et exilé. Il en perd sa joie de vivre. Il souffre d'un tempérament dépressif. Il est victime de terribles crises d’épilepsie. Avec l'aide de ses deux aides-de-camp, il cache son état à l'infante jusqu'au jour où il ne peut éviter une crise en sa présence. Le couple, après avoir voyagé à travers l'Europe, se fixe en à Lucerne où il espère vivre dans la quiétude et l'anonymat. La princesse fait une fausse couche en et le prince, accablé par l'échec et le manque d'avenir tente de se défenestrer. Trois mois plus tard, déjouant la surveillance de ses aides-de-camp, il s'enferma dans sa chambre et se tire une balle dans la tête. Effondrée, l'infante, veuve de 19 ans, retourne vivre auprès de sa mère qui vit en exil à Paris.

La Restauration et un autre exil

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La régente Marie-Christine prêtant serment à la constitution. L'infante Isabelle se tient près du trône (1885).

En 1875, les Bourbons sont restaurés en Espagne en la personne du roi Alphonse XII, frère de l'infante. L'infante Isabelle redevient alors pour cinq ans princesse des Asturies et héritière présomptive de son frère. L’infante se réinstalle dans la capitale où elle ne tarde pas à devenir la personnalité la plus populaire de la famille royale. En revanche, elle ne se remariera jamais. À la mort de sa belle-sœur, l'infante incite son frère, le roi Alphonse XII à épouser une cousine de son défunt mari, l'archiduchesse Marie-Christine de la branche de Teschen. En 1885, le roi meurt prématurément laissant la régence à son épouse enceinte. L'infante assiste à la prestation de serment de sa belle-sœur et participe activement à l'éducation de son neveu et de ses nièces. En 1904, sa mère, la reine Isabelle II mourut à Paris. En 1906, lors du mariage son neveu, le roi Alphonse XIII, un attentat anarchiste couta la vie à des dizaines de personnes.

Jusqu’à sa mort, l’infante accomplit nombre de fonctions officielles. En 1907, elle accompagne le couple royal en Angleterre, pays natal de la reine. En 1910, elle participe ainsi aux cérémonies qui marquent le centenaire de l’indépendance de l’Argentine et devient ainsi le premier membre de la famille de Bourbon à mettre le pied dans cette ancienne colonie espagnole.

Un des monuments édifiés à Madrid en l'honneur de l'infante Isabel (Paseo del Pintor Rosales).

Presque octogénaire au moment de la proclamation de la Seconde République espagnole en 1931, l’infante jouit d’une telle popularité que le nouveau gouvernement se refuse à la condamner à l’exil. Cependant, bien que malade et alitée, la princesse décide de suivre son neveu et de quitter l’Espagne avec lui. Elle s’installe alors à Paris, où elle meurt cinq jours après son arrivée, dans un couvent d’Auteuil.

Elle est enterrée en France mais, en 1991, le roi Juan Carlos Ier, son petit-neveu, ordonne le retour de ses cendres en Espagne. Sa dépouille est alors transférée à la chapelle du palais royal de La Granja, aux côtés du roi Philippe V et de son épouse Elisabeth Farnèse.

Titres et honneurs

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  • -  : Son Altesse Royale la princesse des Asturies ;
  • -  : Son Altesse Royale Isabel de Borbón y Borbón, infante d’Espagne ;
  • -  : Son Altesse Royale Isabel de Borbón y Borbón, infante d’Espagne, princesse des Deux-Siciles, comtesse d'Agrigente ;
  • -  : Son Altesse Royale la princesse des Asturies ;
  • -  : Son Altesse Royale Isabel de Borbón y Borbón, infante d’Espagne ;
Dame de l’ordre de la reine Marie-Louise Dame de l’ordre de la reine Marie-Louise
Armoiries comme comtesse d'Agrigente
Armoiries comme princesse des Asturies
Armoiries comme infante et veuve[réf. nécessaire]
Petites armoiries (posthumes)

Notes et références

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  1. María José Rubio, La Chata: La Infanta Isabel de Borbón y la Corona de España Madrid, La Esfera de los Libros, 2003 p. 46.

Bibliographie

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  • María José Rubio, La Chata. La infanta Isabel de Borbón y la corona de España, La Esfera de los Libros.

Liens externes

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