Jessé — Wikipédia

Jessé
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Jessé, icône chrétienne russe (vers 1654)

יִשַׁי

Nom de naissance Jessé ou Išaï
Nationalité Israélite de la tribu de Juda
Activité principale
Berger
Ascendants
Obed (père)
Conjoint
Identifiée par le Talmud comme Nitzevet, fille de Adael
Descendants
Eliav
Avinadav
Chamma
Nethanel
Raddaï
Ozem
David

Compléments

Contemporain du roi Saül et du prophète Samuel

Jessé ou Isaï (Segond) ou Ishaï (Chouraqui), Ishay, Yishay (hébreu יִשַׁי , Išaï) est, selon la Bible, le père de David devenu roi d'Israël et des Israélites, lequel est d'ailleurs désigné en plusieurs endroits sous le simple nom de « ben Išaï », « ben Ishay », c'est-à-dire « fils de Jessé »[1].

Le père du roi David et, selon le christianisme, l'ancêtre de Jésus-Christ, figure dans diverses représentations de l'art chrétien, particulièrement à travers l'Arbre de Jessé.

Ishay (Jessé) dans la Bible hébraïque

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Ishay (Jessé) est le fils d'Obed, lui-même fils de Boaz et de Ruth la Moabite[2],[3]. Ishay est également surnommé « le Bethléemite » (I Sam. XVI. 1, 18 ; XVII. 58) et « l'Ephrathite de Bethléem » (ib. XVII. 12)[3].

Il habite Bethléem en Judée[4] où il fait paître un grand troupeau de brebis[5] ou moutons[3]. Il a huit fils[6] dont sept sont nommés dans le livre des Chroniques[7] : Eliav, Avinadav, Chamma, Nethanel, Raddaï, Ozem et David, ainsi que deux filles, Tserouyah (en) et Abigaïl[8].

Ishay (Jessé) est invité par Samuel à partager la chair de la brebis dont il a fait offrande à Dieu. Les fils d'Ishay défilent devant le prophète jusqu'à ce que celui-ci désigne et consacre le plus jeune d'entre eux, David, comme élu de Dieu[9].

Quelque temps plus tard, Ishay, comptant parmi les hommes les plus âgés de son temps[10], envoie son jeune fils porter des provisions à ses trois frères aînés[11] enrôlés dans les campagnes du roi Saül contre les Philistins ; c'est à cette occasion que David accomplit son premier fait d'armes, en tuant le champion des Philistins, Goliath.

David confie plus tard son père et sa mère au roi de Moab[12], à titre temporaire[13],[3]

Ishay (Jessé) n'a probablement pas vu son fils David accéder au trône[3].

Les mentions bibliques ultérieures du nom d'Ishay (Jessé) sont toujours associées à son fils David[1]. C'est en cette qualité qu'Ishay apparaît dans les prophéties d'Isaïe annonçant la venue du Messie[14]:

« Or, un rameau sortira de la souche d'Ishay (Jessé), un rejeton poussera de ses racines… En ce jour-là, il y aura un rejeton d'Ishay (Jessé) qui se dressera comme la bannière des peuples ; les nations se tourneront vers lui, et sa résidence sera entourée de gloire ».

Le nom d'Ishay est mentionné au total 42 fois dans la Bible hébraïque[15].

Ishay (Jessé) dans la tradition rabbinique

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Selon la tradition juive, Ishay (Jessé) enseignait la Torah aux foules[16]. Il aurait été une personne particulièrement vertueuse, l'un des quatre, avec Benjamin, Amram et Kilav, à n'être pas morts à cause de leurs fautes, mais à l'instigation du Nahaš (le serpent qui a tenté Ève). En effet, dans le cas d'Ishay, il est écrit : « Avigaïl fille de Nahaš, sœur de Zerouya[17], » alors qu'il est dit ailleurs qu'elle et Zerouya sont les filles d'Ishay[18] ; les Sages en déduisent que l'expression « fille de Nahaš » signifie « fille de celui qui mourut à l'instigation du serpent[19]. » Les traditions rabbiniques désignent Ishay comme l'un des quatre anciens Israélites qui sont morts sans péché, les trois autres étant Benjamin, Kileab (appelé aussi Daniel) et Amram. Ishay est, par ailleurs, avec Samuel, Saül, Ezéchias (selon d'autres, Sédécias), Elie, Amos, Sophonie et le Messie, l'un des huit « princes de l'humanité » qui garderont aux temps messianiques la terre d'Israël de toute invasion hostile, avec les « sept bergers[20] » (Adam, Seth, Mathusalem, Abraham, Jacob, Moïse et David).

Dans la liturgie juive, son fils David est souvent désigné par l'expression « fils d'Ishay (Jessé) de Betlehem ».

Tombe mausolée d'Ichay (Jessé) et de Ruth (sa grand-mère) sur les hauteurs d'Hebron

Selon la tradition, Ishay (Jessé) est enterré à Hébron, en terre d'Israël (actuellement en Cisjordanie) où sa modeste tombe est honorée par les Juifs locaux.

Il s'agit d'une ancienne structure en pierre située au sommet d'une colline à Hébron, qui sert aujourd'hui de synagogue. Le site rénové en 2009 reçoit de nombreux visiteurs chaque année, en particulier lors de la fête juive de Shavouot, lorsque le Livre de Ruth est lu[21].  

En 1537, le livre intitulé Yihus HaAvos V'Neviim (Lignée du patriarche et des prophètes) décrit le tombeau comme « un beau bâtiment sur la montagne, où Yishaï, le père du roi David, est enterré ». Il comprend un dessin du site et mentionne un « ancien cimetière israélite » à proximité et une cour croisée. Le rabbin Moshé Basola (1480-1560) écrit dans son journal de voyage que le site abrite une grotte qui relie le tombeau de Machpela[22], une affirmation postulée par de nombreuses personnes au fil des ans[23].

Jessé dans le christianisme

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Icône orthodoxe représentant Jessé (Ессей, Ишай), monastère de Kizhi en Carélie russe (début XVIIIe)

La Vulgate rend le nom hébreu d'Ishay comme Isai ou Iesse en latin, dont est dérivée la forme mineure Jesse. Dans la Septante, le nom est Ἰεσσαί Iessaí en grec[24].

Les prophéties d'Isaïe ayant été comprises par les chrétiens comme s'appliquant à Jésus de Nazareth, l'expression « racine de Jessé » est devenu un surnom de Marie de Nazareth, et l'« arbre de Jessé » une métaphore du lignage terrestre de Jésus, ainsi que d'Isaïe.

Jessé est important dans le christianisme, en partie parce qu'il figure dans l'Ancien Testament et assied la généalogie de Jésus. Son nom est mentionné au total 5 fois dans le Nouveau Testament[15].

Représentation

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Détail de vitrail montrant Jessé endormi, église All Saints, Hove, Sussex(Grande-Bretagne)

À partir du XIe siècle, le motif de l'arbre de Jessé se propage dans l'art religieux, et apparaît dans des enluminures, des fresques, des vitraux, des sculptures, etc.

Jessé est habituellement représenté courbé, avec un arbre éclosant de son corps, les branches portant les ancêtres de Jésus et les prophètes, Jésus lui-même apparaissant au sommet. Le nombre de personnages illustrés dépend de la place disponible, ceux-ci étant par exemple plus nombreux sur sept vitraux que sur trois. Dans les manuscrits illustrés les plus anciens, Jessé et Jésus n'apparaissent pas toujours.

La première utilisation du thème de l'arbre de Jessé dans une verrière est réalisée par Suger à l'abbatiale de Saint-Denis. Les verrières de l'Enfance du Christ, de la Passion et de l'Arbre de Jessé constituaient l'ensemble des verrières consacrées à l'Incarnation du verbe divin en Jésus-Christ, Dieu le Fils devenu homme, né de la Vierge Marie. À Saint-Denis, ces verrières étaient situées au chevet. Suger désignait la verrière de l'Arbre de Jesse par Stirps Jesse, utilisant les deux premiers mots de l'hymne de répons composé par Fulbert de Chartres pour la fête de la Vierge[25]. Dans la cathédrale de Chartres, ces trois verrières se trouvent sur la façade occidentale, sous la rose du Jugement dernier.

Au XXe siècle, l'arbre de Jessé figure dans l'iconographie des vitraux, comme témoigne la série des Prophètes réalisée par Sergio de Castro pour la Collégiale de Romont (Suisse) entre 1978 et 1981[26].

Notes et références

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  1. a et b Cf., notamment, 1 Samuel 20:27 et 1 Rois 12:16
  2. Ruth 4:17
  3. a b c d et e (en) Emil G. Hirsch et Bernhard Pick, « JESSE - JewishEncyclopedia.com », sur www.jewishencyclopedia.com (consulté le )
  4. 1 Samuel 16:1
  5. 1 Samuel 16:1, 16:11 & 17:20 ; voir aussi Psaumes 78:71
  6. 1 Samuel 16:10-11 & 17:12
  7. 1 Chron. 2:13-15
  8. 1 Chron. 2:16
  9. 1 Samuel, chap. 16.
  10. 1 Samuel 17:12
  11. I Samuel 17:17-18.
  12. I Samuel 22:3.
  13. 1 Samuel 32:4.
  14. Isaïe 11:1, 11:10.
  15. a et b (de) Barbara Schmitz, « Isai - www.die-bibel.de », sur www.die-bibel.de, Études bibliques, Société biblique allemande, (consulté le )
  16. T.B. Berakhot 58a.
  17. II Samuel 17:25.
  18. I Chroniques 2:16
  19. T.B. Baba Batra 17a.
  20. T.B. Soucca 52b.
  21. (en) « Converts pay homage to Ruth at her Hebron tomb », sur The Jerusalem Post | JPost.com, (consulté le )
  22. (en) Moses ben Mordecai Basola, ארץ ציון וירושלים: מסעות ארץ-ישראל לר' משה בסולה בשנים רפ"א-רפ"ג, C. G. Foundation Jerusalem Project Publications of the Martin (Szusz) Department of Land of Israel Studies of Bar-Ilan University,‎ (ISBN 978-965-222-926-7, lire en ligne)
  23. Cleaning the Tomb, Israel National News - Arutz Sheva (, 7:17 minutes), consulté le
  24. (de) Wilhelm Gesenius et Rudolf Meyer, Hebräisches und aramäisches Handwörterbuch über das Alte Testament, Springer, (ISBN 978-3-642-25680-6), p. 508
  25. Texte du répons composé par Fulbert de Chartres :
    Stirps Jesse virgam produxit, virgaque florem
    Et super hanc florem requiescit Spiritus almus
    Virgo Dei genitrix virga est, Flos filius ejus
    .
  26. (fr + es) Jacques Thuillier, Les Prophètes, Madrid, Ediciones El Viso, , 71 p. (ISBN 84-86022-09-6)

Cet article contient des extraits de l'article « JESSE » de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906 dont le contenu se trouve dans le domaine public.

Articles connexes

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Liens externes

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