Jessikka Aro — Wikipédia

Jessikka Aro
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (43 ans)
Nationalité
Formation
Activité
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A travaillé pour
Distinctions
Grand prix du journalisme (d) ()
Prix du courage en journalisme ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Putin's Troll Army (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jessikka Aro, née en 1980, est une journaliste finlandaise travaillant pour la radio-télévision publique Yle. En , elle commence à enquêter sur les trolls pro-russes sur Internet, mais elle est, elle-même, victime de leurs activités[1],[2]. Menacée de mort, ce harcèlement conduit à la condamnation de trois personnes, en [3]. En 2019, elle est informée qu'elle va recevoir le prix international de la femme de courage, mais celui-ci est annulé, juste avant la cérémonie, en raison de ses critiques envers Donald Trump[4].

Trolls russes

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Jessikka Aro voit dans les actions des trolls en relation avec le Kremlin « une menace pour la liberté d'expression du peuple finlandais », affirmant à la Deutsche Welle (DW) qu'elle « était vraiment étonnée d'apprendre que c'est [un sujet] assez important, très important en fait »[5].

Après un déplacement à Saint-Pétersbourg, pour enquêter sur l'Internet Research Agency, où elle interviewe des employés de l’usine à trolls qui créent de faux comptes en ligne et produisent de fausses histoires, elle se heurte à une vive réaction des trolls pro-russes[1],[5],[6]. Elle décrit des messages injurieux, un appel téléphonique d'un numéro ukrainien avec le bruit d'un coup de pistolet à l'autre bout, ainsi qu'un texto sur son téléphone cellulaire prétendant provenir de son père, qui était mort 20 ans auparavant, indiquant qu'il la surveillait[7]. Les sites web nationalistes russes l'ont décrite comme travaillant pour les agences de sécurité de l'Occident[8]. Johan Bäckman (en), qui a fait de fausses déclarations sur son aide aux services de sécurité estoniens et américains, a été l'un de ses critiques virulents[2],[7]. Jessikka Aro a déclaré au magazine Foreign Policy : « Le but de ces campagnes est de discréditer les voix qui critiquent la Russie en Finlande »[8]. Sa série d'articles lui a valu le Prix Bonnier de journalisme (en), en .

Des responsables de l'Union européenne ont déclaré au Sydney Morning Herald qu'il s'agissait d'une escalade dans la « guerre de l'information » russe contre l'Occident[7]. En 2016, Jessikka Aro publie un article dans le journal du Parti populaire européen, décrivant le harcèlement « brutal » qu'elle attribue aux trolls russes[9]. Ce comportement comprend le doxing, comme le fait de révéler sa condamnation pour possession de drogue, à l'âge de 20 ans, qui s'est transformée en une fausse affirmation selon laquelle elle serait une « négociante de drogue de l'OTAN »[3],[9].

Prix international de la femme de courage 2019

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Jessikka Aro a déclaré au magazine américain Foreign Policy que le département d'État des États-Unis l'avait informée, en , qu'elle serait l'une des lauréates du Prix international de la femme de courage de 2019. Cette notification, qualifiée d'« erreur regrettable » par un représentant du département d'État, a été annulée peu avant la cérémonie de remise du prix. Selon Mme Aro et des responsables américains, qui connaissent bien les délibérations internes, le prix a été annulé après que des responsables américains eurent examiné les messages d'Aro sur les médias sociaux et découvert qu'elle avait critiqué le président Donald Trump. Un porte-parole du département d'État américain n'a pas répondu aux questions sur l'identité du décideur ou sur les motifs de la décision[4]. Le prix correspondant a été remis à la Sri Lankaise Marini de Livera[10]. Un éditorial du Washington Post a commenté : « Mme Aro méritait le prix. Elle devrait garder la tête haute pour son courage, contrairement à ceux qui lui ont refusé cet honneur »[11]. La Commission sénatoriale des relations extérieures des États-Unis a demandé une enquête du Bureau de l'Inspecteur général du Département d'État (en)[12].

Références

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  1. a et b (en) Andrew Higgins, « Effort to Expose Russia’s ‘Troll Army’ Draws Vicious Retaliation », sur le site du New York Times, (consulté le ).
  2. a et b (en) Jessikka Aro, « My Year as a Pro-Russia Troll Magnet: International Shaming Campaign and an SMS from Dead Father », sur le site de l'Yle, (consulté le ).
  3. a et b (en) Andrew Higgins, « Three Internet Trolls Convicted of Systematic Defamation Against Journalist in Finland », sur le site du New York Times, (consulté le ).
  4. a et b (en) « U.S. Cancels Journalist’s Award Over Her Criticism of Trump », sur le site du Foreign Policy, (consulté le ).
  5. a et b (en) Teri Schultz, « Pro-Kremlin online harassment on trial in Finland », sur le site de la Deutsche Welle, (consulté le ).
  6. (en) « Yle Kioski Traces the Origins of Russian Social Media Propaganda – Never-before-seen Material from the Troll Factory », sur le site de l'Yle, (consulté le ).
  7. a b et c (en) Nick Miller, « Finnish journalist Jessikka Aro's inquiry into Russian trolls stirs up a hornet's nest », sur le site du Sydney Morning Herald, (consulté le ).
  8. a et b (en) Reid Standish, « Why Is Finland Able to Fend Off Putin’s Information War? », sur le site Foreign Policy, (consulté le ).
  9. a et b (en) Aro Jessikka, The cyberspace war : propaganda and trolling as warfare tools, European View, , p. 121–132.
  10. (en) « Sri Lanka’s Marini De Livera awarded the Women of Courage award from Melania Trump », sur le site newsfirst.lk, (consulté le ).
  11. (en) « She exposed Russian trolling. Her award for her work was rescinded after she criticized Trump. », sur le site du Washington Post, (consulté le ).
  12. (en) Manu Raju et Jennifer Hansler, « New documents raise questions over State Dept. move to rescind honor for Trump critic », sur le site de la CNN, (consulté le ).

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Article connexe

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Liens externes

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