Juan Vázquez de Mella — Wikipédia

Juan Vázquez de Mella
Fonctions
Député aux Cortes
Aoiz-Agoitz
Pampelune
Oviedo
-
Député aux Cortes
Estella-Lizarra
-
Biographie
Naissance
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Juan Vázquez de Mella y FanjulVoir et modifier les données sur Wikidata
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Signature

Juan Vázquez de Mella y Fanjul, né à Cangas de Onís le 8 juin 1861 et mort à Madrid le 26 février 1928, est un homme politique, écrivain et philosophe traditionaliste espagnol, l’un des principaux idéologues du carlisme durant la Restauration[1].

Reconnu comme l'un des plus grands orateurs de son temps, il était surnommé el Verbo de la tradición (« le Verbe de la tradition »)[2],[3].

Il donna son nom à un courant politique, le mellisme, qui visait à former un grand parti rassemblant les forces de l'extrême droite espagnole.

Famille et jeunesse

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Cangas de Onís.

Juan Antonio María Casto Francisco de Sales Vázquez de Mella y Fanjul[4],[5] est le descendant d'une famille galicienne ancienne dont le représentant le plus connu est un cardinal de Zamora du XVe siècle[6]. Parmi les ancêtres paternels de Juan figurent plusieurs militaires[7] liés à diverses villes de Galice[8], comme son grand-père, Andrés Vázquez de Mella, originaire de la paroisse de Filgueira (es) (commune de Crecente, dans la province de Pontevedra) et son père, Juan Antonio Vázquez de Mella y Varela (mort en 1874[9]), né à Boimorto. Ce dernier, ayant atteint le grade de lieutenant-colonel, fut connu pour ses convictions libérales[10] et progressistes : décrit comme exaltado[11], il apporta son soutien aux pronunciamientos d'Espartero au cours du règne d'Isabelle II[12] et fut en représailles démis du poste d'administrateur des douanes en 1840[13] puis emprisonné en 1843. Après avoir réintégré son poste à Lugo[14], en 1848 il fut promu intendant provincial à Oviedo[15] puis affecté la même année à Séville[16] puis à Malaga. Muté à la fin des années 1850 à Covadonga, il quitta l'armée en 1860, après le rejet de sa candidature pour rejoindre les troupes combattant au Maroc[17]. Actif dans le Parti progressiste, il aurait déclaré la République à Cangas en 1873[18],[19],[20] ; malgré sa réputation, son fils nia plus tard que son père eût été républicain[21],[22] ou libéral[10].

Juan Antonio épousa Teresa Fanjul Blanco (?-1893)[23], originaire d'Amieva (province d'Oviedo) ; son père[24] dirigeait une affaire commerciale de tannage[25]. Le couple s'installa à Cangas et n'eut qu'un seul enfant[21]. Après le décès de son mari, la veuve fut d'abord assistée par son frère, qui hérita des entreprises familiales ; à la suite de différends avec celui-ci, elle déménagea pour vivre avec ses cousins en Galice[26], où Juan passa son enfance élevé par sa mère, réputée pieuse[27]. Désigné tantôt comme asturien[28],[29] et tantôt comme galicien[30],[31], il semble qu'il s'identifiait davantage à la Galice, car c'est là qu'il se forma véritablement[32]. Selon ses opposants, il serait « né dans l'opulence » ; pour sa part il admit être né « dans les perspectives de l'opulence », qui ne se concrétisèrent pas après la mort de son père ; il semble avoir passé la plus grande partie de sa vie dans des conditions modestes sinon dans la pauvreté, et quoi qu'il en soit il vivait dans l'austérité lorsqu’il mourut[33],[34].

Le séminaire de Valdediós (es) où Mella fit ses études secondaires.

En 1874, le jeune Juan entra au séminaire de Valdediós (es) près de Villaviciosa, où il ne se révéla pas un excellent élève[35] ; avec un penchant pour les lettres, il préférait lire des livres et des périodiques plutôt que jouer avec ses camarades de classe[36],[37]. Ayant obtenu le baccalauréat en 1877[36],[38], il s'inscrivit à l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle[37] ; Malgré sa préférence pour la discipline académique de Philosophie et les Lettres, celle-ci n'étant pas dispensée dans son université il se tourna vers le Droit, qu'il aborda avec beaucoup de réticence. En conséquence, il ne fut pas un étudiant assidu[39] ; inscrit pour suivre ses propres centres d'intérêts, il passa son temps dans les bibliothèques plutôt que dans les amphithéâtres[40],[41]. La période finale de ses études est mal connue. On ignore quand il fut diplômé et comment il gagnait sa vie au début des années 1880, alors qu'il vivait encore avec sa mère à Saint-Jacques — il déclara n'avoir jamais exercé comme avocat, information reprise par diverses sources —[42] Appréciant la solitude depuis sa petite enfance[43], il ne se maria pas et n'eut pas d'enfants[42], bien qu'à un moment fût envisagé son mariage avec la Pamplonaise, María Baleztena Ascárate[44].

De chroniqueur provincial à rédacteur en chef à Madrid (avant 1890)

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Une d’El Pensamiento Galaico (es) du 5 novembre 1890.

Le père libéral de Juan mourut alors que ce dernier était âgé d'une dizaine d'années[45] ; malgré des antécédents carlistes parmi ses oncles paternels[46], rien n'indique qu'il héritât de la pensée traditionaliste par une transmission familiale. Les spécialistes soupçonnent plutôt que le jeune Vázquez de Mella s'y ralliât pendant sa période universitaire[47],[48]. Pendant quelque temps, il servit comme secrétaire du professeur José Fernández Sánchez[49], une connaissance du célèbre érudit traditionaliste Marcelino Menéndez y Pelayo ; Mella eut accès à leur longue correspondance et fut exposé à la doctrine traditionaliste[39]. Lorsqu'il quitta l'université il était traditionaliste ; contrairement à la plupart des carlistes, il avait acquis ces convictions non par héritage familiale ou par sensibilité personnelle, mais comme résultat de ses spéculations intellectuelles. Au début des années 1880, il fut remarqué en tant qu'orateur à l'athénée[50],[51] et à l'académie catholique de Saint-Jacques-de-Compostelle[48].

Probablement vers le milieu des années 1880, Mella commença à coopérer avec certains périodiques conservateurs comme La Restauración, un hebdomadaire madrilène dirigé par Francisco de Paula Quereda[52], et le quotidien de Saint-Jacques El Pensamiento Galaico (es)[53],[54]. Certains de ses travaux publiés dans ce dernier furent remarqués à Madrid, notamment une série d’articles farouchement hostile à Ramón Nocedal, publiés à la suite de la rupture des intégristes avec le carlisme à la fin des années 1880[55],[56]. Comme les nocedalistas schismatiques contrôlaient El Siglo Futuro, auparavant organe du parti national officiel du carlisme[57],[58], le prétendant « Charles VII » décida de créer un nouveau journal carliste semi-officiel, initiative qui déboucha sur le lancement d’El Correo Español en 1888[59],[60], qui chercha désespérément de bons contributeurs. Certains auteurs indiquent que c'est le leader politique carliste, le marquis de Cerralbo, qui aurait invité Mella à contribuer[55],[61] ; selon d'autres, il s'agit plutôt du directeur du journal, Luis Llauder[62].

El Correo Español

Au tournant des années 1890, Mella commença à contribuer au Correo en tant que correspondant[63] ; Entre-temps, il était devenu directeur d’El Pensamiento Galaico, poste qu'il occupa jusqu'en 1890[64]. Au début, il publiait sous divers noms de plume[65] ; la plupart de ses essais étaient de nature doctrinale, mettant également l'accent sur la les structures régionales et la société en général[66]. Autour de 1890[67], Mella fut invité à s'installer à Madrid et à entrer dans le comité de rédaction, offre qu'il accepta. Lorsque El Correo atteignit une certaine stabilité financière[68], Llauder décida de rentrer à Barcelone ; son poste de directeur fut assumé par l'ancien rédacteur en chef, Leandro Herrero[69]. En 1890 ou 1891, Mella hérita lui-même du poste de rédacteur en chef, formellement subordonné à Herrero[64], mais chargé de suivre les lignes posées par Cerralbo en matière politique[70]. Cerralbo était visiblement impressionné par Mella et tendait à accepter son autorité en tant que théoricien[48].

Une figure politique émergente (1890-1900)

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Le marquis de Cerralbo.

Au poste de rédacteur en chef, Mella suscita la controverse. On rapporte qu'il accomplissait ses obligations de façon approximative, travaillant peu, s'absentant régulièrement de son bureau pendant 2 à 3 jours et toujours occupé de ses propres centres d'intérêts. Alarmé par Herrero, au début des années 1890, Melgar, secrétaire du prétendant, demanda à plusieurs reprises depuis Venise que Cerralbo mît au pas son protégé[71], appels qui eurent peu d'effet. Mella continua à publier des articles ambitieux et grande qualité, mais sa gestion échut principalement à Herrero et au directeur administratif, Puiggrós[72]. Cette situation se prolongea jusqu'à la fin des années 1890, Mella lui-même se montrant de plus en plus désintéressé du travail éditorial[73].

Mella devait sa position non seulement à sa plume, mais aussi à sa coopération avec Cerralbo. Au début des années 1890, le marquis lança un projet novateur consistant à parcourir l'Espagne et à mobiliser des soutiens dans des rassemblements publics et des réunions ; Mella l'accompagnait[74], rendant compte des voyages et discours de Cerralbo dans des livrets[75]. Parfois, il prenait la parole lui-même[76], ses compétences oratoires attirant de plus en plus l'attention[77]. Lors des élections aux Cortes de 1891, il se présenta sur la liste carliste de Valls (Tarragone), où il était sans attache — aucun candidat carliste n'était présenté en Galice ou dans les Asturies —[78], et ne fut pas élu[79],[80]. Lors du scrutin suivant deux ans plus tard, il se présenta à Estella (Navarre)[81], une autre circonscription avec laquelle il n'avait aucune relation personnelle. Après une campagne extrêmement conflictuelle contre le candidat gouvernemental[82], Mella gagna cette fois, marquant le début d'une série presque ininterrompue de victoires carlistes à Estella jusqu'à la fin de la Restauration.

Membre de la petite minorité carliste aux Cortes[83],[84],[80], Mella exerça peu d'influence sur le travail législatif. Cependant, il attira rapidement l'attention en tant qu'individu, s'attaquant aux politiciens les plus respectés et prononçant des discours exaltants produisant un effet hypnotique[80],[85],[86]. De plus en plus respecté, notamment des conservateurs, au milieu des années 1890 on lui proposa le poste de ministre de l'Éducation, qu'il refusa[80]. Réélu à Estella en 1896 et 1898[87], il était déjà une personnalité phare du carlisme[88] et au Parlement[89] ; ses discours lors des réunions publiques furent reçus avec frénésie[90]. Il enthousiasmait le prétendant carliste ; en 1897, Mella fut invité à lui rendre visite à Venise[91], lors de son importante contribution au document programmatique connu comme l'Acte de Loredan[92],[93].

L’Octubrada.

Suivant les ordres du prétendant, Mella démissionna du parlement en 1898[94] et ne participa pas aux élections de 1899[87]. À cette époque, les carlistes préparaient un coup d'État censé renverser le régime de la Restauration ; Mella contribua à la propagande, rédigeant des notes de presse et prononçant des discours publics allusifs[95]. Après une autre visite à Venise en 1899[96], il intégra dans une junte carliste chargée des préparatifs de l'insurrection[97]. Alors que le prétendant commençait à douter, en 1900 Mella sembla se ranger du côté de ceux qui étaient déterminés à se soulever même si aucun ordre n'était donné[98],[99], bien qu'il n'y ait aucune preuve qu'il ait réellement incité au soulèvement, qui se résuma à une série de soulèvements mineurs en Catalogne en octobre 1900, connus sous le nom d’Octubrada[100]. Le domicile de Mella à Madrid fut perquisitionné par la police[101]. Le prétendant se montra furieux et contrarié ; soupçonnant l'ensemble de la direction du parti de trahison, il renvoya Cerralbo et d'autres — faisant allusion à des « traîtres » —[102],[103], et ordonna le départ de Mella de l'équipe d’El Correo Español[104],[105],[106].

Disgrâce et jeux d'influences (1900-1912)

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Mella décida de se conformer à l'ordre de son roi. Craignant peut-être de nouvelles représailles gouvernementales, à la toute fin des années 1900 il quitta l'Espagne et se rendit au Portugal en passant par la France[107] pour s'installer à Lisbonne[108]. Il y passa environ trois ans tout en se rendant de temps à autre en Espagne[109] et contribuant à divers périodiques espagnols[110]. N'étant pas réconcilié avec le prétendant[104],[111], en 1901 il fut même soupçonné de participation à un complot avec Cerralbo et Solferino, qui prévoyait l'abdication forcée de Charles en faveur de son fils, Jacques (don Jaime)[112]. En 1903, il obtint la grâce royale et fut autorisé à renouveler sa candidature aux Cortes[113]. Après le décès d'un député carliste d'Aoiz, Miguel Irigaray, Mella occupa son siège en 1904. Lors de la campagne électorale de 1905, il se présenta et gagna à Pampelune, circonscription qu'il représenterait sans discontinuer au cours des 13 années suivantes[114], bien que se présentant sporadiquement également dans ses Asturies natales[115].

La position de Mella au sein du carlisme demeurait précaire. En tant que personnalité reconnue au niveau national — en 1906 il fut invité à l'Académie royale de la langue[116] —, il était un atout que le parti ne pouvait se permettre d'ignorer, même si le prétendant restait méfiant à son égard et que le nouveau chef du parti, Matías Barrio y Mier, était déterminé à imposer une loyauté sans réserve. Mella développa une aversion particulière à son égard, allant jusqu'à l'insulter en privé[117]. Outre leur inimitié personnelle respective, les deux hommes s'affrontèrent en termes de stratégie politique, puisque Mella fut le premier à développer ce qui devint plus tard la marque de fabrique du mellisme : un penchant pour la recherche de coalitions maximalistes d’extrême droite[118]. Après la mort de Barrio au début de 1909, Mella fit campagne pour que Cerralbo soit rétabli à la tête du mouvement et fut furieux de voir Bartolomé Feliú nommé à la place[119] ; certains considéraient aussi Mella comme un candidat possible[120].

Après la mort du prétendant Charles en 1909[121], son fils, en tant que nouveau roi carliste, reçut des pressions pour renvoyer Feliú[122] ; il opta pour un compromis, en le confirmant à son poste mais en nommant Mella comme son propre secrétaire personnel[123],[124]. Il fut appelé à Frohsdorf pour préparer un nouveau document similaire à l'Acte de Loredan, mais les relations avec Feliú furent difficiles[123], chacun nourrissant sa méfiance envers l'autre[125]. Après un voyage commun à Rome en mai 1910, Mella fut remplacé par Artero Samaniego[123]. La déception mutuelle dominait sa relation avec don Javier[126]. Au cours des deux années suivantes, le groupe des partisans de Mella, déjà surnommés mellistas[127], fit campagne contre le chef délégué[128] en promouvant ouvertement en 1910 des coalitions ultra-conservatrices hors de la revendication dynastique carliste[129], contre la ligne dictée par Feliú, qui en faisait une exigence incontournable. Qualifiant constamment Feliú de leader incompétent[130], Mella décida en 1912 de lancer une attaque à grande échelle ; il accusa le chef délégué d'exercer sa direction illégalement[131],[132],[127] et exigea son renvoi, menaçant en privé le prétendant de le rejeter en tant que roi car il manquait de « légitimité d'exécution »[133],[134]. Don Jaime céda et, à la fin de 1912, il nomma de nouveau Cerralbo président de la Junta Superior (Comité supérieur)[135],[136].

Aux commandes (1912-1918)

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Mella parmi les dirigeants du carlisme en 1913.

Cerralbo vieillissant, las des conflits et de plus en plus désorienté politiquement, Mella prit le relai du commandement du parti en coulisse[137]. Le contingent parlementaire carliste était dominé par sa personnalité[138] : parmi les 30 membres de la direction du parti, la Junta Superior, environ un tiers penchaient pour le mellisme[139]. Alors que Cerralbo réorganisait l'exécutif national en 10 sections, Mella monopolisait celles de la propagande et de la presse tandis que ses partisans dominaient les sections électorales et administratives[140]. Seul El Correo Español resta un champ de bataille avec les partisans de don Jaime[141], mais les mellistes y avaient une influence grandissante[142]. Mella envisageait déjà une refonte générale du parti, n’attendant que la disparition des vieux dirigeants qui imposaient une approche qu'il jugeait obsolète[143]. À ce stade, Mella espérait probablement que don Jaime pourrait être réduit à un rôle de figurant, qu'il pourrait utiliser conformément à ses vues[144].

Le déclenchement de la Grande Guerre fit le jeu de Mella : don Jaime demeura difficilement joignable lors de son assignation à résidence en Autriche. Les mellistes prirent le contrôle presque total de la stratégie électorale[145] ; les campagnes carlistes pour les élections aux Cortes de 1914[146], 1916[147] et 1918 furent visiblement marquées du sceau de Mella. La politique du parti visait une alliance — indépendante des revendications dynastiques — de l’ensemble des forces d'extrême droite[148], afin de former un nouveau parti aux prétensions maximalistes. L'objectif était à terme de constituer une nouvelle incarnation du traditionalisme[149], susceptible de renverser la démocratie libérale[150] et d'assurer le passage vers un système traditionaliste et corporatif[151]. Cette stratégie déboucha sur une coopération avec plusieurs branches du Parti conservateur, les dénommés mauristas[152],[153] et ciervistas, avec les intégristes et d'autres petits groupes. Néanmoins elle montra également ses limites, les alliances n'ayant guère survécu aux campagnes électorales[154] et n'ayant pas permis d'améliorer la position carliste au Parlement[155]. De plus, dans les régions à forte identité locale, les militants du parti se plaignaient que le fuerismo — le mouvement des revendications forales — pourrait souffrir d’une hypothétique alliance de l'extrême-droite[156].

Après le déclenchement de la Grande Guerre[157] les sympathies germanophiles de Mella[158], très partagées par la base du parti, évoluèrent au point de devenir une campagne à part entière[159]. Il écrivit une multitude d'opuscules[160] et donna de nombreuses conférences nourries par sa francophobie personnelle[161] et son sentiment anti-britannique carliste traditionnel[162],[163]. Formellement, ils soutenaient la neutralité espagnole[164],[165] mais ils étaient en réalité favorables aux empires centraux[166]. La position du prétendant demeura ambiguë[167] et ce sont plutôt certains carlistes de son entourage, notamment Melgar, qui s'opposèrent ouvertement à Mella dans leur campagne favorable à l'Entente.

Il existe des opinions très divergentes concernant la place à attribuer à la question des alliances de la Première Guerre mondiale dans la conception générale de Mella. Selon Ferrer Muñoz, la question était centrale et le mellisme peut se résumer à une position pro-allemande[168]. Plusieurs auteurs suggèrent que sa position découlait de prémisses idéologiques, citant des passages où il faisait l’éloge du régime anti-libéral allemand et fustigeant les systèmes « maçonniques », démocratiques et parlementaires britanniques et français[169]. Andrés Martín décrit la germanophilie du mellisme comme une version du régénérationnisme appliqué à la politique internationale[170]. Plusieurs commentateurs suggèrent que pour les mellistes une victoire des puissances centrales était censée faciliter la prise de contrôle de la scène politique espagnole par l’extrême droite[171],[172]. Pour sa part l'historien britannique Martin Blinkhorn affirme : « la scission melliste tient plus de problèmes personnels que de différences doctrinales »[173],[174].

Rupture (1919)

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Discours de Mella dans les années 1910.

En 1918, Mella perdait du terrain : les alliances électorales se montraient peu fructueuses, le cours de la Grande Guerre rendait vaine l'attitude germanophile et mettait en difficulté de ses partisans, certaines directions provinciales continuaient d'exprimer leur désaccord et Cerralbo, de plus en plus fatigué de sa propre double-loyauté, réussit finalement à faire accepter sa démission ; il fut remplacé temporairement par un autre melliste, Cesáreo Sanz Escartín (en)[175]. De plus, lors des élections de 1918 où sa candidature pour Pampelune était de nouveau attendue[176],[177],[178] mais Mella se retira finalement, pour des motifs mal établis[179]. Au début de 1919, le prétendant fut libéré de son assignation à résidence en Autriche, arriva à Paris et, après 2 ans de silence presque total, fit sa réapparition muni de deux manifestes[180],[181],[182]. Publiés début février dans El Correo Español dans des circonstances assez floues, ils dénoncaient explicitement la désobéissance de dirigeants carlistes non nommés, leur reprochant de ne pas avoir réussi à maintenir une position de « neutralité absolue » pendant la guerre[183], et indiquaient que les structures de commandement du parti seraient réorganisées[184],[185].

Mella et ses partisans conclurent que la stratégie jusque-là mise en œuvre dans la lutte pour la domination au sein du parti — acculer le prétendant en privé pour obtenir son assentiment — ne fonctionnerait plus et qu’un affrontement total était imminent au sein du carlisme[186],[187],[188],[189]. Mella lança une contre-offensive médiatique, rendant publiques des accusations diffusées confidentiellement en 1912 qui présentaient don Jaime comme un dirigeant qui avait perdu sa légitimité : pendant des années il était resté passif et inactif, avait défendu une défendu une politique hypocrite, se réfugiant derrière une déclaration de neutralité en façade mais soutenant en fait l'Entente, s'éloignant de l'orthodoxie catholique, ignorant les corps collégiaux carlistes traditionnels et s'engageant dans une voie de césarisme ; il l'accusait d'avoir utilisé le parti comme un jouet et — en claire référence à son absence de descendance — se comportait de façon irresponsable ; dans l’ensemble, ses dernières mouvements n’étaient rien d’autre qu’un « jaimada », un coup d’État à l’intérieur et contre le traditionalisme[190],[191]. Aucune des parties en conflit n’évoqua la question de la stratégie politique comme point de discorde[192].

Le prétendant « Jacques III ».

Initialement, les forces des deux camps semblaient comparables mais don Jaime fit rapidement pencher la balance en sa faveur. Ses hommes reprirent le contrôle d’El Correo Español[193] et il remplaça San Escartín par d'anciens politiciens germanophiles qui semblaient de sensibilités melliste mais devinrent loyaux à la maison royale, d'abord Pascual Comín puis Luis Hernando de Larramendi (es)[193],[194]. Lorsque la presse alphonsiste et libérale salua ce qu'elle perçut comme la disparition du carlisme en proie à des conflits internes, de nombreux membres du parti, qui avaient auparavant manifesté un malaise à l'égard de don Jaime, commencèrent à se montrer hésitants[195]. Vázquez de Mella, conscient de sa position de force parmi les députés et les chefs locaux, riposta en appelant à organiser une grande assemblée, espérant que les poids lourds du parti l'aideraient à reprendre le contrôle. Certains chercheurs affirment qu’à ce moment-là, il avait déjà reconnu que la lutte pour contrôler les structures jaïmistes était inutile et interprètent son appel comme une décision de se retirer et de fonder un nouveau parti[196]. La confrontation n'avait pas duré plus de deux semaines. Fin février 1919, Mella opta ouvertement pour sa propre organisation, fondant le Centro de Acción Tradicionalista (« Centre d'action traditionaliste ») à son siège temporaire à Madrid[197].

Échec politique et retrait (après 1919)

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Víctor Pradera pendant un discours.

Mella avait perdu la bataille pour prendre le contrôle du carlisme mais, devenu un dissident il fut suivi par la plupart de ses dirigeants locaux[198], députés[199] et autres figures importantes[200]. De la base du mouvement en revanche les mellistes obtinrent peu de soutien, le groupe paraissant comme une armée de généraux avec relativement peu de soldats[201]. Avant les élections de 1919, Mella créa le Centre catholique traditionaliste, destiné à servir de tremplin vers une alliance d'extrême-droite[202] ; la campagne ne récolta que 4 mandats[203], Mella lui-même ne réussissant pas à remporter un siège[204],[205],[206]. Il refusa un poste ministériel dans un nouveau gouvernement d'unité nationale, affirmant qu'il ne s'alignerait jamais sur la Constitution de 1876 et son système[207]. Il maintint malgré tout la même ligne d'une recherche d'union des forces d'extrême droite, « Et plus elles seront extrêmes, mieux ce sera », déclara-t-il[208]. Les élections de décembre 1920 se révélèrent encore pires, les mellistes n'obtenant que deux sièges au Parlement[209]. Mella, ayant à nouveau perdu, lança rapidement sa candidature au Tribunal suprême, mais n'obtint pas un soutien suffisant des partis conservateurs et subit une défaite retentissante[210].

En 1921, il apparaissait clairement que Mella était en difficulté pour organiser son propre parti. Son aversion pour l'effort et l'engagement systématiques — qu'il avait déjà montrée pendant ses études universitaires, dans sa gestion d'El Correo, son incapacité de produire un ouvrage écrit majeur, son discours d'entrée jamais terminé à l'Académie et son mode de vie solitaire — se confirma[211]. Il se retirait dans de longues périodes d'inactivité, méditait sur son rôle de commentateur érudit influent, fournissant des conseils en retrait de la vie politique[212], cependant qu'un nombre croissant de ses partisans faisaient défection et rejoignaient d’autres formations de droite[213]. Lorsqu'une grande assemblée melliste se rassembla en octobre 1922 à Saragosse, ce furent les partisans de Víctor Pradera qui, plutôt qu'une coalition maximaliste d'extrême-droite, préconisaient une large alliance conservatrice avec des prétensions réduites, en prirent le contrôle[214]. Anticipant sa défaite, Mella n'y assista pas et se contenta d'y envoyer une lettre. Réaffirmant une fois de plus sa position radicalement opposée au système libéral, il confirma que l'instauration de la monarchie traditionnelle (en) constituait un objectif ultime, se déclara engagé à y œuvrer en tant que théoricien et idéologue, mais plus en tant que politicien[215],[216].

Mella au milieu des années 1920.

Vázquez de Mella ne prit pas part aux travaux du Parti catholique traditionaliste nouvellement créé, d'autant qu'en 1923, le coup d'État de Primo de Rivera paralysa la vie politique nationale en interdisant tous les partis politiques. Au début, il aurait pu être enclin à soutenir la dictature, car la presse faisait état de son travail pour servir à la mise en place d'une nouvelle formation politique[217] et en 1924, il fut reçu par le général Primo de Rivera lui-même[218],[219]. Quoi qu'il en soit, au début de 1925, il avait déjà peu de doutes sur la dictature et la considérait comme une version très modeste du grand remaniement politique dont le pays avait besoin ; en janvier 1925, il la railla en la qualifiant de « coup de balai »[220], bien qu'admettant également que le directoire mettait en œuvre certaines idées traditionalistes[221],[222]. Sa dernière apparition publique eut lieu au début de 1924 ; diabétique, il souffrit d'autres problèmes de santé et, à l'été 1924, fut amputé d'une jambe[223],[224]. Demeurant une personnalité publique, jusqu'au début de 1925, la presse rendit systématiquement compte de son état de santé. Il mourut peu de temps après avoir terminé une étude philosophique sur l'Eucharistie.

Juan Donoso Cortés.

Pour l'intellectuel traditionaliste Miguel Ayuso, « Mella constitue un point lumineux entre le carlisme de la première heure, qui percevait de manière directe et vécue le milieu traditionnel, et le traditionalisme excessivement théorique et déraciné des faits qui est le seul qui nous ait été donné à connaître depuis lors »[225]

Les écrits de Mella sont généralement classés dans la théorie politique, mais ils combinent des éléments issus de la théologie et de la philosophie, ainsi que des références historiques[226],[32]. On considère que sa pensée est principalement redevable envers Balmes et Donoso Cortés[227],[228], mais aussi à Aparisi Guijarro et d'autres néo-catholiques[42], Francisco Suárez[229] et Léon XIII[230],[231]. Pedro Carlos González Cuevas affirme que Mella fut grandement influencé par Enrique Gil Robles[232]. Il n'était pas familier des œuvres des grands penseurs traditionalistes étrangers[233]. En termes de profil doctrinal, Mella est presque unanimement[234] considéré comme un traditionaliste et sa conception souvent présentée comme l’une des incarnations les plus classiques[235] – voire la plus classique – de sa doctrine[236].

Il prône un État peu organisé et plutôt replié sur lui-même, envisagé comme une superstructure légère chapeautant différents types de communautés fonctionnelles, géographiques ou professionnelles largement autonomes et se chevauchant partiellement. La souveraineté politique appartient à un monarque doté de pouvoirs forts mais très limités ; cette entité est unie par une orthodoxie commune, définie par la foi catholique et la tradition espagnole. La nature exacte de ces composants a été élaborée jusque dans les moindres détails.

Caricature de Mella préparant l’Acte de Loredan.

Les éléments clés de la théorie politique de Mella sont la société, la religion, la famille, le régionalisme, la tradition et la monarchie(Llergo Bay 2016),[237],[238],[239],[240]. Le cœur même du concept de Mella, considéré comme sa contribution la plus originale à la pensée traditionaliste[241], était son idée de société[242]. Bien que de nombreux penseurs traditionalistes avant lui aient consacré une attention considérable à cette question et souligné qu’il ne s’agissait pas d’un corps contractuel mais du résultat d’un développement naturel[243],[244], la plupart des chercheurs s’accordent à dire que c’est Mella qui a introduit la théorie de la souveraineté sociale. Différente de la souveraineté politique exercée exclusivement par le monarque[245], elle attribue aux communautés le droit de se gouverner elles-mêmes[246] sans interférence d'agents extérieurs, qu'il s'agisse du roi ou d'autres communautés ; la souveraineté sociale est incarnée dans les Cortes[247],[248],[249]. D'autres commentateurs soutiennent que le concept a été inventé par d'autres, mais que Mella l'a élevé à la forme qu'il a appelée sociedalismo[250], qui représente la supériorité d'une telle société sur l'État[232],[251]. Les travaux théoriques de Mella et de Gil Robles conduisirent à une transformation majeure de la doctrine traditionaliste ; auparavant centrée sur la monarchie[252], elle se centra dès lors et jusqu'à la fin du XXe siècle sur la société[253].

Certains chercheurs mettent l'accent sur le régionalisme de Mella[254],[255],[256], l'État devant être organisé sur une base fédérative[257],[258],[259],[260] et les régions étant des organismes intermédiaires, émanations locales d'une nation[261]. D’autres, en revanche se focalisent sur l'importance de la nation[262],[263].

Pour Mella la nation trouve sa source dans la tradition[264] ; ni la nation ni l'État ne possédent leur propre souveraineté[265],[266]. D'autres concepts fondamentaux mis en avant sont la famille — l'élément clé du tissu social —[267],[268], l'unité catholique — la pierre angulaire de la nation espagnole —[269] la tradition — un concept général —[270], le travail[271] et la monarchie, définie comme traditionnelle, héréditaire, fédérative et représentative[272],[273],[274],[275]. Bien que carliste pendant la majeure partie de sa vie, Mella n'a jamais mis l'accent sur l'aspect légitimiste du carlisme ; il épousa la doctrine de la double légitimité[276], mais en tant qu'individu ayant embrassé le carlisme par spéculation intellectuelle et non par héritage, il n'était pas soumis au zèle dynastique et de la glorification du violent passé passé du mouvement et n'eut aucun problème à abandonner totalement la revendication légitimiste par la suite[48],[277],[278].

Orateur et écrivain

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Mella pendant un discours en 1912

Ses contemporains furent impressionnés par les talents oratoires de Mella plutôt que par ses écrits, sa pensée ou son style de leadership[279],[280]. On rapporte souvent qu'en écoutant Mella, alors qu'il était encore inconnu aux Cortes, Antonio Cánovas del Castillo avait marmonné avec étonnement : « Qui est ce monstre ? »[281]. Mella exerçait un effet hypnotique sur d'immenses rassemblements publics[282] comme sur des publics plus limités ; il n'est pas rare de trouver des témoignages d'auditeurs amenés par ses discours aux confins de la frénésie et de l'hystérie[90]. Mella n'avait pourtant pas une posture impressionnante : de taille moyenne, ayant tendance à l'embonpoint et manquant d'une voix envoûtante, il semblait se métamorphoser lorsqu'il prenait la parole. On rapporte que chacun de ses discours était un grand spectacle : le langage corporel des mouvements et des yeux, des mouvements de la tête, des gestes et des pas combinés avec une grande maîtrise de la communication verbale— il était surnommé le « Verbe de la Tradition »[2] ; la presse de l'époque le qualifie aussi de « magicien de la parole »[283] — lui conférait « une majesté de lion »[284]. Il fut considéré comme l'un des plus grands orateurs du parlementarisme espagnol[285]. De nombreuses harangues de Mella furent imprimées sous forme de livrets. On ignore s'il improvisait en général ou s'il venait plutôt avec au moins une esquisse du texte préparé à l'avance ; comme un grand nombre de ses discours ont été reconstituées sur la base de ses papiers privés[286], il semble que ce soit le cas. La plupart des discours publiés comptent entre 500 et 800 mots, ce qui correspondrait à un discours de moins de 10 minutes. Certains comptent jusqu'à 1 600 mots et requièrent l'attention de l'auditeur pendant un peu moins d'une demi-heure.[réf. nécessaire] Jordi Canal le rapproche d'Hitler et de Mussolini, et affirme que Mella représentait un nouveau type d'orateur public charismatique par rapport aux dirigeants de l'ancien style du XIXe siècle[287].

Filosofóa de la Eucaristía.

Au cours de sa vie, Mella publia principalement de courts articles dans divers périodiques ; outre les contributions signées par des noms de plume, surtout dans les années 1880, il s'agissait principalement d'éditoriaux et d'essais pour El Correo Español et El Pensamiento Español. Une autre catégorie sont les livrets contenant ses discours[288]. À la toute fin de sa vie, les harangues prononcées au Parlement furent publiées en 2 volumes, intitulés Discursos Parlamentarios. Enfin, peu de temps avant sa mort, Mella réussit à achever et publier Filosofía de la Eucaristía (« Philosophie de l'Eucharistie »), le seul livre important publié de son vivant et également en partie une compilation d'écrits antérieurs[289],[290]. Un très grand nombre de textes — contributions à la presse, brochures, discours et textes privés — furent publiés à titre posthume dans la série intitulée Obras Completas (« Œuvres complètes ») en 31 volumes dans les années 1930. Ils rassemblent essentiellement des textes de petite taille, dont beaucoup sont circonstanciels. En l'absence d'un traité approfondi, étendu et systématique, un certain nombre d'éditeurs ont tenté une sorte de synthèse en sélectionnant les articles qu'ils jugeaient les plus représentatifs et en les combinant dans des sections thématiques[291].

Réception et héritage

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Hommage carliste devant la tombe de Juan Vázquez de Mella en 2019.

Vázquez de Mella acquit une notoriété nationale vers le milieu des années 1890[80],[292]. À partir du début de la décennie suivante, Mella fut populaire dans les rangs des conservateurs dans tout le pays[293] ; il devint une figure emblématique des traditionalistes espagnols[294]. Parmi les républicains et les libéraux, il était tourné en ridicule, présenté comme un apôtre d'idées médiévales et dépassées[295]. Plusieurs revues publièrent des photos en pleine page à la suite de l'annonce de son décès[296]. Les anciens mellistes firent en sorte qu'une plaque commémorative soit installée peu après à Madrid[297]. Au début des années 1930, ses disciples les plus fidèles[298] éditèrent une série thématique monumentale d'œuvres de Mella. Pour les progressistes, il était déjà une voix ridiculement préhistorique d'« outretombe »[299].

En 1944, une place de Madrid[300] fut rebaptisée « Plaza Vázquez de Mella », abritant également son modeste monument[301]. Une Académie carliste informelle Vázquez de Mella exista dans les années 1940[302], mais l'image de Mella connut surtout un renouveau au milieu des années 1950 sous l'impulsion d'une nouvelle génération de penseurs traditionalistes, principalement Francisco Elías de Tejada et Rafael Gambra, qui firent de sa pensée le point de départ de leurs propres œuvres[303] et l'élevèrent au rang de l'un des plus grands traditionalistes de tout temps[304]. Dans les années 1960, la mémoire de Mella devint un objet de compétition entre deux groupes de plus en plus hostiles au sein du carlisme, les traditionalistes et les progressistes. Ces derniers, se présentant comme des rénovateurs du carlisme[305], tentèrent d’en faire un parti de gauche et redéfinirent de Mella comme un écrivain présocialiste[306]. Des travaux universitaires importants, non partisans, sur Mella commencèrent à paraître dans les années 1980[307]. Depuis la fin du franquisme, une réédition des œuvres de Vázquez de Mella a été faite sous le titre d’El verbo de la tradición[308].[réf. nécessaire]

Plusieurs commentateurs considèrent Vázquez de Mella comme l'un des théoriciens du traditionalisme les plus éminents de tous les temps[236],[309],[310] ; certains tendent à le considérer comme le plus important de tout le carlisme[311],[312] d'autres comme un suiveur[232],[313]. D'autres ne l'admettent comme une référence du carlisme qu'avec hésitation[48],[277],[314],[315].

Une question controversée dans l'historiographie est celle de l’impact de Mella sur le franquisme[316]. En outre, certains auteurs relèvent que de Mella a alimenté l'antisémitisme[317] et le comptent parmi les « théoriciens de l'extermination[318] ».

Ancienne Plaza Vázquez de Mella (es) à Madrid ; son monument est visible en haut à droite.

Certaines mentions dans la presse plus récente le dénoncent comme co-responsable d'un passé honteux, réactionnaire et anti-démocratique[319]. En 1994 furent émises des demandes pour restaurer la plaque en son honneur, montée en 1928 et depuis détruite avec la maison située au 14 du Paseo del Prado où il vécut[283],[320]. En 2016 la place Vázquez de Mella fut renommée en l'honneur du militant pour les droits des homosexuels et homme politique du PSOE Pedro Zerolo[321],[322], donnant lieu à des protestations et des controverses[323],[324],[325]. Ceux à l'origine de la motion ont affirmé avoir collecté 84 000 signatures électroniques de soutien[326]. Plusieurs villes d'Espagne ont des rues nommées en l'honneur de Vázquez de Mella.[réf. nécessaire]

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Juan Vázquez de Mella » (voir la liste des auteurs).

  1. González Cuevas 2001, p. 119.
  2. a et b (es) José Joaquín Ugarte Godoy, Curso de Filosofía del Derecho, vol. 2, t. II, Ediciones UC, , 224 p. (ISBN 9789561425255, lire en ligne).
  3. Rivera Blanco 2022, p. 289.
  4. Peñaflor 1931, p. XXI.
  5. dans la presse de l'époque il peut être nommé Juan Mella, Juan V. de Mella, Juan Vázquez, Juan Vázquez Fanjul, Juan Vázquez y Fanjul, Juan Vázquez Mella, Juan Vázquez de Mella, Juan Vázquez de Mella y Fanjul
  6. Peñaflor 1931, p. XXXI ; pour des détails voir (es) Vicente Beltrán de Heredia, « El cardenal Juan Alfonso de Mella. Notas biograficas acerca de el y de sus nepotes », dans Cartulario de la universidad de Salamanca (1218-1600), vol. 1, Salamanque, (ISBN 9788478009541), p. 500–528
  7. selon un article paru dans le journal El Imparcial à l'occasion de sa mort, l'un de ses ancêtres aurait combattu Francis Drake au XVIe siècle siècle et trois autres auraient combattu à Trafalgar (l'article contient également des informations fausses sur son père), voir (es) « Otra figura que desaparece. Muerte de D. Juan Vázquez de Mella », El Imparcial,‎ (lire en ligne)
  8. (es) José Raimundo Núñez-Varela y Lendoiro, « El gallego don Antonio Varela Bermúdez de Castro, decimocuarto regente de las Real Audiencia de Canarias », XXXVI Congreso Nacional de Cronistas Oficiales, Las Palmas,‎ , p. 294–295
  9. (es) Boletín Oficial de la Provincia de Oviedo, (lire en ligne) ; selon Llergo Bay 2016, p. 101, il serait mort lorsque Mella était âgé de 10 ans, ce qui situerait sa mort en 1871
  10. a et b (es) Miguel Ayuso Torres, « Juan Vázquez de Mella y Fanjul », sur Diccionario biográfico español, Real Academia de la Historia (consulté le ).
  11. Peñaflor 1931, p. XXXII-XXXIII.
  12. voir l'article « Liste de coups militaires en Espagne »
  13. (es) « Correspondencia de provincias », El Correo Nacional,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  14. (es) « CORREO DE MADRID DEL 16 DE JUNIO DE 1846 », Diario Constitucional de Palma,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Guia de Forasteros en Madrid, (lire en ligne), p. 270
  16. (es) « Eco del comercio », Noticias de España. Oviedo 29 de enero, Madrid,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  17. El Imparcial (es) du 28 février 1928
  18. en 1864 la presse de l'époque rapporte qu'il prit part à un « banquet progressiste » à Cangas (La Iberia du p. 3, lire en ligne) et qu'il devint dirigeant local du parti l'année suivante (La Iberia du p. 1, lire en ligne)
  19. Llergo Bay 2016, p. 100.
  20. voir l'article « Révolution cantonale »
  21. a et b Peñaflor 1931, p. XXXII–XXXIII.
  22. (es) Miguel Ayuso Torres, « Juan Vázquez de Mella y Fanjul » Accès libre, sur Diccionario biográfico español, Real Academia de la Historia
  23. (es) « Provincia », La Unión Católica,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Antonio Fanjul originaire de la paroisse de Tiñana (es) (Siero, Asturies), marié à Teresa Blanco de Cangas
  25. Peñaflor 1931, p. XXXII.
  26. Peñaflor 1931, p. XXXIV.
  27. Llergo Bay 2016, p. 128.
  28. (es) Teófilo Rodríguez Neira, Fernando Vela y Asturias : evocación de situaciones y perspectivas, Oviedo, (ISBN 9788450509939), p. 58.
  29. (es) Manuel Martínez López, Alicante, la historia a través de sus calles, Alicante, (ISBN 9788484547297), p. 97.
  30. (es) José Andrés-Gallego, Historia General de España y América : Revolución y Restauración (1868-1931), vol. XVI-2, Madrid, (ISBN 9788432121142), p. 471.
  31. ou encore astur-galaico dans (es) Pío Luis Moa Rodríguez, El derrumbe de la segunda república y la guerra civil, Madrid, (ISBN 9788499206738), p. 204 ; pour des détails concernant les liens de Mella avec les Asturies, voir (es) Martín Andreu Valdés-Solís, « Don Juan Vázquez de Mella y Fanjul, recuerdo en el centenario de su nacimiento », Boletín del Instituto de Estudios Asturianos, nos 15/42,‎ , p. 172–178 ; pour ses liens avec la Galice, voir (es) Antonio Taboada Roca, « D. Juan Vázquez de Mella y Galicia », Cuadernos de estudios gallegos, nos 18/55,‎ , p. 235–243.
  32. a et b Acedo Castilla 1998, p. 161.
  33. (es) « Muertos ilustres. Vázquez de Mella », Unión Patriótica,‎ , p. 31 (lire en ligne) ; « Don Juan Vázquez de Mella, el mago de la palatra, vive austeramente, consagrado al trabajo y firme en sus inquebrantables convicciones cristianas, persuadido de que la felicidad no puede en encontrarse en la tierra », La Nación,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ) ; selon Acedo Castilla 1998, p. 176, il passa les dernières années de sa vie « dans une pauvreté franciscaine, reclu dans son foyer à cause de son infirmité physique » (« en pobreza franciscana, recluido en su hogar a causa de su desgracia física »
  34. Llergo Bay 2016, p. 100 ; le même auteur indique qu'il vivait dans une « extrême pauvreté personnelle » (Llergo Bay 2016, p. 128) ; le mode de vie spartiate de Mella lui valut des mots d'admiration et de respect d'Antonio Maura : « vous, qui pouviez vivre comme le meilleur, dans l'aisance, avez préféré être cohérent avec vos idées » (usted, que podía vivir como el mejor, regaladamente, ha preferido ser consecuente con sus ideas), cité dans Llergo Bay 2016, p. 129
  35. Peñaflor 1931, p. XXXIV-XXXV.
  36. a et b Peñaflor 1931, p. XXXV.
  37. a et b Llergo Bay 2016, p. 102.
  38. des sources contemporaines de Mella mentionne qu'il aurait aussi fréquenté le lycée d'Oviedo, voir (es) El año político, (lire en ligne), p. 72, (es) « Ha muerto Vázquez de Mella », El Siglo Futuro,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  39. a et b Llergo Bay 2016, p. 102–103.
  40. Peñaflor 1931, p. XXXVIII.
  41. Juan Ramón de Andrés Martín, El cisma mellista: historia de una ambición política, Madrid 2000, (ISBN 9788487863820), p. 27
  42. a b et c Llergo Bay 2016, p. 130.
  43. Peñaflor 1931, p. XXXVI.
  44. (es) Javier Balezterna Abarrategui, « El Jaimismo de los Baleztena », Premín de Iruña,‎ (lire en ligne) ; l'auteur est directeur des Archives générales de Navarre (es), voir (es) « BALEZTENA ABARRATEGUI, Javier », sur Auñamendi Eusko Entziklopedia (consulté le ).
  45. 10 ans ou 13 ans selon les sources
  46. son oncle paternel Ramón fut commandant adjoint (comandante segundo) dans la milice des Volontaires royalistes d'Arzúa (La Corogne) ; un autre frère de son père combattit dans le camp légitimiste dans la Première guerre carliste (Llergo Bay 2016, p. 100, Andrés Martín 2000, p. 27)
  47. Llergo Bay 2016, p. 101.
  48. a b c d et e Andrés Martín 2000, p. 27.
  49. Gumersindo Laverde (es) est également parfois mentionné comme ayant pu influencer le jeune Vázquez de Mella
  50. Peñaflor 1931, p. XXXIX.
  51. Llergo Bay 2016, p. 103.
  52. aucun exemplaire ne semble en avoir été préservé (Llergo Bay 2016, p. 104)
  53. Llergo Bay 2016, p. 101 ; Xosé Ramón Barreiro indique que Mella assuma la direction de ce journal quelques jours après la démission de Mariano Jamardo (es) en janvier 1887, (es) José Ramón Barreiro Fernández, El carlismo gallego, Saint-Jacques-de-Compostelle, (ISBN 9788485170104), p. 287
  54. Bartyzel 2002, p. 276 mentionne également (sans donner de référence précise) sa participation au Diario de Galicia
  55. a et b Fernández Escudero 2012, p. 129–130.
  56. Peñaflor 1931, p. XXXIX–XL.
  57. Fernández Escudero 2012, p. 123.
  58. Canal i Morell 2006, p. 166–167.
  59. Fernández Escudero 2012, p. 108.
  60. Canal 1998, p. 134–135.
  61. Peñaflor 1931, p. XXXIX-XK.
  62. Fernández Escudero 2012, p. 129.
  63. Fernández Escudero 2012, p. 130.
  64. a et b Llergo Bay 2016, p. 104.
  65. « M », « Eneas » et « Tulio » sont donnés par Peñaflor 1931, p. XL ; selon des travaux universitaires plus récents, « Tulio » était le pseudonyme de Leandro Herrero (Fernández Escudero 2012, p. 132) et « Eneas » celui de Benigno Bolaños (es) (Andrés Martín 2000, p. 28)
  66. Peñaflor 1931, p. XLI.
  67. dès 1887 selon Barreiro Fernández 1976, p. 287 ; les études plus récentes indiquent plutôt 1889, 1890 ou 1891
  68. El Correo Español comptait 1 900 souscripteurs (Fernández Escudero 2012, p. 134) ; à titre de comparaison, le journal le plus vendu de l'époque, El Imparcial (es), s'écoulit à environ 130 000 exemplaires, (es) Baldemar Hernández Márquez, Prensa y transición democrática, Villahermosa, (ISBN 9789709516203), p. 66.
  69. Andrés Martín 2000, p. 28.
  70. Fernández Escudero 2012, p. 130-131.
  71. Andrés Martín 2000, p. 28–29.
  72. Andrés Martín 2000, p. 28–30.
  73. Andrés Martín 2000, p. 29.
  74. en 1894 encore, Mella accompagnait habituellement Cerralbo dans ses voyage (Fernández Escudero 2012, p. 223)
  75. Fernández Escudero 2012, p. 203.
  76. Fernández Escudero 2012, p. 206.
  77. Fernández Escudero 2012, p. 216.
  78. Fernández Escudero 2012, p. 236–237.
  79. Peñaflor 1931, p. XLII.
  80. a b c d et e Andrés Martín 2000, p. 31.
  81. certains auteurs indiquent par erreur Aoiz (Llergo Bay 2016, p. 116)
  82. (es) María del Mar Larraza Micheltorena, « Las elecciones legislatives de 1893 : el comienzo del fin del control de los comicios por los gobiernos liberales », Principe de Viana, no 49,‎ , p. 218
  83. sept députés furent élus aux Cortes en 1893
  84. Fernández Escudero 2012, p. 250–251.
  85. Ferrer 1959, p. 171-172.
  86. (es) « Muerto ilustre. Ha fallecido el Sr. Vázquez de Mella », La Época,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  87. a et b Remírez de Ganuza López 1988, p. 359–99.
  88. Fernández Escudero 2012, p. 260.
  89. en 1897 12 motions étaient en cours contre lui aux Cortes — en comparaison avec d'autres députés carlistes, seulement deux contre Joaquín Llorens et Polo, et une seule contre Cerralbo — (Fernández Escudero 2012, p. 329)
  90. a et b Fernández Escudero 2012, p. 293.
  91. Fernández Escudero 2012, p. 271.
  92. Fernández Escudero 2012, p. 325-327.
  93. Après avoir passé deux semaines à Venise, il partit en voyage à Florence et à Rome (Fernández Escudero 2012, p. 326)
  94. Fernández Escudero 2012, p. 350.
  95. sans être des appels ouverts à l'insurrection, ils rendaient hommage au général Weyler et semblaient teintés de prétorianisme (Fernández Escudero 2012, p. 337–338) ; on rapporte qu'il imaginait plaisamment l'entrée de troupes militaires dans Madrid[pas clair] (Andrés Martín 2000, p. 33)
  96. in November (Fernández Escudero 2012, p. 369) ; some say the nomination occurred in 1900 (Andrés Martín 2000, p. 35)
  97. Fernández Escudero 2012, p. 346–347.
  98. Andrés Martín 2000, p. 35.
  99. Ferrer 1959, p. 261.
  100. Fernández Escudero 2012, p. 364.
  101. Fernández Escudero 2012, p. 389.
  102. Andrés Martín 2000, p. 36.
  103. Ferrer 1959, p. 265–266.
  104. a et b Andrés Martín 2000, p. 37.
  105. Fernández Escudero 2012, p. 398-399.
  106. selon les spéculations de certains chercheurs, Mella aurait pu adhérer en 1896 à un plan du cardinal Cascajares visant à une réunion des lignées alphonsine et carliste et mettant en vedette le fils de Charles VII, don Jaime ; la réaction apparemment excessive de « Charles VII » en novembre 1900 pourrait s'expliquer du fait qu'il en aurait été informé (Andrés Martín 2000, p. 31–32, 36, Fernández Escudero 2012, p. 313)
  107. Fernández Escudero 2012, p. 395.
  108. Fernández Escudero 2012, p. 399.
  109. les dates exactes de ses séjours sont mal établies, voir Aguirre Prado, Peñaflor 1931, p. XLIV
  110. at that time he also suffered from apendicitis (Peñaflor 1931, p. LII)
  111. Ferrer 1959, p. 266–267.
  112. Fernández Escudero 2012, p. 400.
  113. Fernández Escudero 2012, p. 416-417.
  114. pour des études détaillées sur les campagnes électorales en Navarre, voir (es) Sebastián Cerro Guerrero, « Los resultados de las elecciones de diputados a Cortes de 1910 en Navarra », Principe de Viana, no 49,‎ , p. 93–106, (es) María Cruz Mina Apat, « Elecciones y partidos en Navarra (1891-1923) », dans José Luis Garcia Delgado (ed.), La España de la Restauración, Madrid, (ISBN 8432305111), (es) Jesús María Fuente Langas, « Elecciones de 1916 en Navarra », Príncipe de Viana, vol. 51,‎ , p. 947–957
  115. en 1916, en parallèle avec sa campagne navarraise, voir (es) José Girón, « Notas sobre la prensa política en Asturias durante la restauración: de carlistas a reformistas », dans J. L. Pérez de Castro, Homenaje a Juan Uría Ríu, Oviedo, (ISBN 9788474689969), p. 554
  116. en dépit d'une invitation reçue en 1906, il n'aurait pas achevé son discours d'entrée dans la Real Academia de Ciencias Morales y Políticas et n'en fut jamais membre (Peñaflor 1931, p. LII)
  117. Mella le traita de camello (littéralement « chameau ») (Fernández Escudero 2012, p. 373)
  118. en particulier avec les secteurs autoritaires de la droite alphonsine (Andrés Martín 2000, p. 40) ; il voyait également favorablement des projets comme l'union catholique défendue par l'Église et la coalition Solidaritat Catalana en Catalogne, qui devint rapidement hégémonique en parvenant à marginaliser les partis du système (Andrés Martín 2000, p. 38–40)
  119. Fernández Escudero 2012, p. 421.
  120. avec Tirso de Olazábal ou Cerralbo (Fernández Escudero 2012, p. 421–422)
  121. Mella ne s'était jamais pleinement réconcilié avec celui-ci, bien que Charles l'ait réadmis avec prudence (Fernández Escudero 2012, p. 418–419)
  122. don Jaime avait déjà été soupçonné de penchants libéraux et d'un manque d'assiduité dans sa pratique religieuse ; Mella le décrivait comme ayant été éduqué dans « une académie d'athées, de sceptiques et de corrompus » (en allusion à l'Académie militaire thérésienne en Autriche) (Andrés Martín 2000, p. 48)
  123. a b et c Fernández Escudero 2012, p. 425.
  124. Canal 2000, p. 264.
  125. don Jaime soupçonnait Mella d'être pro-mauriste et Mella soupçonnait don Jaime d'être libéral (Andrés Martín 2000, p. 48) ; malgré cela, don Jaime suivait les conseils prodigués par Mella dans El Correo Español concernant les nominations personnelles (Andrés Martín 2000, p. 47)
  126. selon Mella, « tant que Feliú, Olazábal, Forner et Polo ne disparaîtront pas de la scène politique, rien de profitable ne pouvait être fait » (Andrés Martín 2000, p. 50–52, Fernández Escudero 2012, p. 42)
  127. a et b Fernández Escudero 2012, p. 439.
  128. il le traita d'« imbécile » (imbécil) (Andrés Martín 2005, p. 121) ; tous deux s'affrontèrent continuellement pour prendre le contrôle d’El Correo Español ; Mella et Sánchez Márquez — agissant au nom de Feliú —, revendiquaient sa propriété et le différend remonta jusqu'à l'administration officielle (Andrés Martín 2000, p. 62–66, Fernández Escudero 2012, p. 441–443) ; pour une étude détaillée des conflits entre Mella et Feliú autour du journal, voir Andrés Martín 1997, p. 99–116
  129. essentiellement avec Maura et la faction mauriste du Parti conservateur qu'il dirigeait (Andrés Martín 2000, p. 58–59) ; en 1910 cette stratégie sur les premières expulsions : le chef régional du carlisme aux Pays basque, Tirso de Olazábal — 9 ans plus tard il abandonnerait lui-même son roi pour rejoindre Vázquez de Mella —, expulsa un suiveur de Mella, Víctor Pradera, pour avoir monté une alliance électorale avec un candidat mauriste de son propre chef ; don Jaime approuva la decision, partisantde « maintenir énergiquement la discipline » (Andrés Martín 2005, p. 124–125) ; Pradera fut réadmis trois ans plus tard (Andrés Martín 2000, p. 56)
  130. detailed discussion in Andrés Martín 1997
  131. Andrés Martín 2000, p. 67.
  132. Andrés Martín 1997, p. 104.
  133. Andrés Martín 2000, p. 68.
  134. selon la théorie carliste, le roi doit être légitime en termes d'origine — il doit être l'héritier légitime du trône — mais il doit aussi avoir une « légitimité d'exercice », c'est-à-dire qu'il doit gouverner en accod avec les principes de la « tradition » (Fernández Escudero 2012, p. 440–42) ; en ignorant l'avis des corps traditionnels du carlisme — en l'occurence le Comité supérieur, dominé par les partisans de Cerralbo et de Mella — il aurait fait preuve de césarisme, ce qui est incompatible avec la légitimité d'exercice (Andrés Martín 1997, p. 104–05) ; initialement Mella n'avait pas envisagé une telle escalade, mais il fut provoqué par son ennemi le comte de Melgar, qui espérait — à tort — qu'en exposant Mella comme un rebelle, don Jaime n'hésiterait pas à l'expulser (Andrés Martín 1997, p. 108–109) ; un autre point de dissension important était les soupçons quant à l'orthodoxie catholique de don Jaime et ses penchants libéraux, combiné à de nouvelles rumeurs concernant un procès devant un tribunal de Paris intenté par une femme affirmant avoir donné naissance à un fils de Don Jaime (Andrés Martín 1997, p. 110–113)
  135. Andrés Martín 2000, p. 72.
  136. il renvoya Feliú peu de temps après (Andrés Martín 1997, p. 114)
  137. Fernández Escudero 2012, p. 443.
  138. dans les années 1910 quasiment la moitié étaient mellistes : Iglesias García, Mazarrasa Quintanilla (en) et Mella (sur 9 sièges) entre 1910 et 1914 ; Simó Marín (es) et Mella (sur 6) entre 1914 et 1916 ; García Guijarro (es), Ampuero del Rio et Mella (sur 9) en 1916-1918 ; García Guijarro (es), González Careaga (es), Pradera et Batlle y Baró (ca) (sur 9) en 1918–1919 ; la plupart des autres étaient hésitants ; seuls Feliú et Llorens (es) semblaient décidés à camper sur leur position contraire à Mella
  139. Cerralbo, Mella, Manzarassa, Olazábal, Solferino (es), Ampuero, Comín (es) et Iglesias García, ainsi que les chefs des provinces basques, de la Catalogne et du Pays valencien — respectivement Olazábal, Solferino et Simó —
  140. la commission de propagande étaient composé de Mella, Iglesias García et Simó, tous clairement mellistes ; la commission de presse comisión était aussi formée de trois membres : Mella lui-même, son opposent Joaquín Llorens (es) et le marquis de Torres Cabrera qui était dans une posture intermédiaire (Fernández Escudero 2012, p. 458)
  141. Fernández Escudero 2012, p. 467–471.
  142. spécialement Peñaflor ; il refusa un rameau d'olivier offert par l'un de ses opposants au Correo et s'opposa à l'idée d'un comité de rédaction équilibré entre les deux tendances (Andrés Martín 2000, p. 74–76)
  143. mentionnant spéficiquement Olazábal (qui le suivrait en 1919), Feliú et Polo (Andrés Martín 2000, p. 50)
  144. Andrés Martín 2000, p. 52.
  145. Blinkhorn 1977, p. 77.
  146. en 1914 on laissa aux chefs provinciaux une grande liberté pour conclure des alliances électorales susceptibles de produire les meilleurs résultats (Andrés Martín 2000, p. 73)
  147. durant la campagne de 1916, Mella fit pour la première fois une référence explicite à une future union de l'extrême-droite, bien qu'il appliquât le terme aux champs religieux et social et non au politique (Andrés Martín 2000, p. 117) ; la même année il co-organisa une grande assemblée à Covadonga, conçue dans l'idée de servir de tremplin à une alliance du maurisme et du jaïmisme asturiens, voir (es) Carolyn P. Boyd, « Covadonga y el regionalismo asturiano », Ayer, no 64,‎ , p. 166. La presse de l'époque parla de mauro-mellistas, voir (es) R. Mayol, « El programa de Covadonga. Mella y Maura », El Motín (es),‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le )
  148. l'étude détaillée Andrés Martín 2000 décrit la stratégie de Mella comme « minimaliste » mais avec des visées « maximalistes » ; (Canal 2000, p. 267) (ouvrage synthétique sur le carlisme) réserve le terme de « minimalisme » au pôle socio-catholiques développé par Salvador Minguijón (es), clairement opposé à la vision de Mella
  149. incluant jaïmistes, intégristes, nationalistes — c'est-à-dire des représentants de l'aile droit des nationalismes périphériques — et les conservateurs radicaux (Bartyzel 2002, p. 285) ; d'autres auteurs affirment qu'il favorisa l'union de groupes dont le programme coïncidait suffisamment avec celui du traditionalisme (Orella Martínez 2012, p. 227)
  150. une stratégie qualifiée de catastrofismo par Canal 2000, p. 267
  151. dans lequel la question dynastique était laissée dans l'obscurité ; en 1914, Mella publia son programme pour une droite unie, avec pour objectifs déclarés la transition de la démocratie libérale à une monarchie corporatiste et régionaliste, voir (es) Pedro Carlos González Cuevas, « El pensamiento socio-político de la derecha maurista », Boletín de la Real Academia de la Historia, nos 190/3,‎ , p. 410
  152. Andrés Martín 2000, p. 87-91.
  153. (es) Jesús Millán, « Popular y de orden: la pervivencia de la contrarrevolución carlista », Ayer, no 38,‎ , p. 33, (es) Ignacio Olábarri Gortázar, « Notas sobre la implantación, la estructura organizativa y el ideario de los partidos de turno en Navarra, 1901-1923 », Príncipe de Viana, no 5,‎ , p. 323 ; Maura commença à faire des références autoritaires, mais il est peu probable qu'à aucun moment il ait partagé la vision de Mella de fusion au sein d'un nouveau parti traditionaliste et d'introduction d'un système corporatif « traditionnel » (Andrés Martín 2000, p. 118)
  154. une fois élus sur des listes communes, jaïmistes et mauiristes formèrent des minorités séparées aux Cortes
  155. les candidats jaïmistes continuèrent de récolter une dizaine de siège, soit un progrès modeste comparé avec les années 1890 ou 1900
  156. Andrés Martín 2000, p. 119, 141-2.
  157. pour une étude détaillée sur l'impact de celle-ci sur la politique espagnole, voir Orella Martínez 2014, p. 105–134
  158. dès 1902, Mella avait fait campagne en faveur de la cause allemande, avec de multiples arguments : il désignit le Kaiser comme protecteur de la religion catholique, louait le système politique allemand de gouvernements forts responsables devant l'empereur plutôt que devant le Parlement (comparé au système britannique né du libéralisme et de la franc-maçonnerie), d'un point de vue géopolitique il mentionnait les intérêts complémentaires espagnols et allemands à Tanger (soulignant le conflit anglo-espagnol à Gibraltar et franco-espagnol au Maroc), soulignait le glorieux passé espagnol sous les Habsbourg et un passé misérable sous les Bourbons ; certaines activités de Mella prirent une tournure provocatrice, comme lors d'une conférence donnée à Madrid pendant la visite du président français Poincaré, voir Andrés Martín 2000, p. 41, 60, Andrés Martín 1997, p. 3–16 ; le prétendant carliste resta dans une posture ambiguë ; bien qu'il ne cachât pas sa préférence pour la neutralité de l'Espagne dans un conflit européen, il ne repoussa pas non plus Mella et lui faisait parvenir en privé des lettres de félicitations, déclarant que ses théories comme une « interprétation fidèle de ma pensée » (Andrés Martín 2000, p. 58–62, Fernández Escudero 2012, p. 429–438)
  159. les livrets publiés, conférences publiques et El Correo devenaient une tribune pro-allemande ; la plupart de ces activités étaient supportées par l'ambassadeur allemand à Madrid Max von Ratibor (de) (Andrés Martín 2000, p. 95–101) ; pour une vision plus générale, voir (de) Jens Albes, Worte wie Waffen. Die deutsche Propaganda in Spanien während des Ersten Weltkriegs, Essen, (ISBN 9783884744949). Vázquez de Mella, Pío Baroja et Jacinto Benavente furent les trois avocats les plus notoire de la cause allemande en Espagne, voir (es) Jesús de la Hera Martínez, La política cultural de Alemania en España en el período de entreguerras, Madrid, (ISBN 9788400080228), p. 16
  160. en 1915 de Mella, Claro Abánades (es) et Manuel Abelló[Qui ?] publièrent El año germanófilo (« L'Année germanophile »), qui fut qualifié de « parfait manuel du germanophile »
  161. en 1891 déjà Cerralbo désapprouvait sa « haine de la France » (Fernández Escudero 2012, p. 131)
  162. le Royaume-Uni était considéré comme fondamentalement hostile à trois éléments clés de la politique étrangère espagnole dans la conception de Mella : le contrôle des détroits, la fédération avec le Portugal et le lien avec les pays issus de l'Empire espagnol d'Amérique (Andrés Martín 2000, p. 111, Acedo Castilla 1998, p. 174-175)
  163. la campagne culmina avec le discours de Mella au Théâtre de la Zarzuela en mai 1915, où il se démarqua par sa maîtrise de l'art oratoire ; Andrés Martín 2000, p. 109–112 affirme que c'était le plaidoyer le plus évident jamais réalisé des revendications pro-allemandes des mellistes ; au contraire Fernández Escudero 2012, p. 487 note qu'il fut assez neutre en termes d'alliances pendant la Première Guerre mondiale, bien qu'il adoptât un cours résolument anti-britannique et affichât presque ouvertement des prétensions sur Tanger et Gibraltar
  164. Andrés Martín 2000, p. 96.
  165. Orella Martínez 2014, p. 129.
  166. particulièrement après 1916, lorsque les sentiments favorables à l'Entente connaissaient un regain, l'attention des mellistes se tourna vers la prévention d'une éventuelle adhésion espagnole aux Alliés (Andrés Martín 2000, p. 127)
  167. officiellement, il défendait la neutralité, mais en privé, il penchait plutôt vers l'Entente. Son père n'affichait pas de penchant pro-allemand et était impliqué personnellement par l'antipathie mutuelle liée aux revendications dynastiques avec l'empereur allemand François-Joseph, mais il avait tendance à partager les opinions de Mella sur les Britanniques ; il affirma publiquement qu'une interview de presse de 1905 de son fils don Jaime, alors colonel de cavalerie russe, qui affirmait que son idéal de Monarchie était celui de l'Angleterre, avait été fabriquée de toutes pièces (Andrés Martín 2000, p. 42). Pendant la Grande Guerre, don Jaime envoya des notes désavouant les tons pro-allemands des mellistes. Bien qu'apparemment conscient de la prise de contrôle du parti par les mellistes, il s'abstint de toute déclarations prenant parti et confirma Cerralbo avec les pleins pouvoirs en tant que chef du parti carliste en Espagne (Andrés Martín 2000, p. 101–05, 115–17, 131, Fernández Escudero 2012, p. 485). Mella ne répondit pas aux invitations du prétendant à lui rendre visite à Frohsdorf (Fernández Escudero 2012, p. 486)
  168. (es) Manuel Ferrer Muñoz, « Los frustrados intentos de colaborar entre el Partido Nacionalista Vasco y la derecha navarra durante la II Republica », Principe de Viana, no 5,‎ , p. 131 :

    « « la escisión mellista, que dio origen al partido tradicionalista, se había producido a consecuencia de la condena por don Jaime de la germanofilia de los líderes carlistas durante la Gran Guerra. No fueron cuestiones ideológicas las causantes de la ruptura » »

  169. Andrés Martín 2000, p. 41.
  170. l'alliance de longue date avec la France réduisait par défaut l'Espagne à un rôle secondaire ; au lieu de cela, l'Espagne devrait être plus active et s'allier avec la nouvelle puissance européenne émergente, l'Allemagne, par exemple en promouvant les intérêts espagnols au Maroc Andrés Martín 2000, p. 58-62
  171. Andrés Martín 2000, p. 132.
  172. une attitude qui n'avait rien d'inhabituel ; les politiciens espagnols de gauche soutenaient l'Entente dans l'espoir que la victoire anglo-française faciliterait leur domination de la scène politique en Espagne, voir (es) Manuel Suárez Cortina, La España Liberal (1868-1917) : Política y sociedad, Madrid, (ISBN 8497564154), p. 187 :

    « « los partidarios de los aliados eran los regionalistas, los republicanos, los socialistas, los profesionales de clase media y los intelectuales, que vieron en la guerra un instrumento para forzar en España una transición hacia una verdadera democracia » »

  173. Blinkhorn 1977, p. 77. « las diferencias entre tradicionalistas [comprendre les mellistes] y carlistas se reducian a cuestiones personales y no ideológicas »
  174. Orella Martínez 2012, p. 184. « la escisión mellista tiene más de problemas personales que diferencias doctrinales »
  175. Andrés Martín 2000, p. 136–144.
  176. (es) « Preparativos electorales », El Día,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  177. (es) « En vísperas de lucha electoral », El Sol,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  178. la presse de l'époque fit également état d'une rumeur au sujet d'une possible candidature de Mella à Oviedo (es) « Preparativos electorales », La Época,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  179. pour des raisons personnelles selon (es) « Comentario », El Siglo Futuro,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  180. dont un au moins écrit par Melgar
  181. (es) Melchor Ferrer, Historia del tradicionalismo español, vol. 29, Séville, , p. 102–105
  182. Fernández Escudero 2012, p. 504.
  183. Andrés Martín 2000, p. 9. « no fui obedecido [...] una parte de nuestra Prensa, equivocadamente y contra mi voluntad, emprendió una desdichada campaña en favor de uno de los bandos belligerantes. Para arrastrar en este sentir a nuestras nobles y honradas masas [...] se les ha pintado con colores embusteros mis sentimientos, haciéndoles creer, contra toda verdad, mis simpatías prusianas; fingiendo intimidades con el Káiser, a quien jamás he visto y de quien sólo he recibido desatenciones y agravios, falsificando noticias y hasta documentos tan odiosos como ridículos. Contra esta campaña de mentiras y falsedades, de la que ahora me estoy enterando, protesto con todas mis fuerzas. Espero que me rindan cuentas los que tienen el deber de hacerlo, para depurar responsabilidades »
  184. Andrés Martín 2000, p. 146–147.
  185. Fernández Escudero 2012, p. 501–502.
  186. initialement, de Mella et ses partisans avaient l'intention de se rendre à Paris et de plaider leur cause devant le prétendant ; cependant, ils se sont vus refuser les visas français, une mesure attribuée aux manœuvres du chef francophile et anti-melliste, Francisco Melgar
  187. (es) Melchor Ferrer, Breve historia del legitimismo español, Madrid, , p. 102.
  188. Orella Martínez 2012, p. 181.
  189. (es) Román Oyarzun, Historia del carlismo, Madrid, , p. 494.
  190. Andrés Martín 2000, p. 149.
  191. Fernández Escudero 2012, p. 505.
  192. Andrés Martín présente les différences de stratégie comme un motif fondamental et récurrent de la dissension croissante entre mellistes et jaïmistes. Jordi Canal énumère plusieurs raisons : le conflit wéberien entre différents styles de leadership — l'autorité traditionnelle opposée au leadership charismatique de style nouveau —, la question autonomiste, le problème de l'alliance des droites et la question dynastique ; la désintégration du Carlisme et la disparition générale du système de la Restauration sont présentées comme des conséquences du même changement de fond, correspondant au passage d'un modèle du XIXe siècle à celui du XXe siècle le modèle du 19e siècle par de nouveaux modèles du 20e siècle (Canal 2000, p. 271–272)
  193. a et b Andrés Martín 2000, p. 146.
  194. Canal 2000, p. 274–275.
  195. Andrés Martín 2000, p. 158–159.
  196. Andrés Martín 2000, p. 156.
  197. Andrés Martín 2000, p. 163.
  198. parmi ceux-ci les plus importants étaient Tirso de Olazábal, José María Juaristi (es), le marquis de Valde-Espina José María de Orbe y Gaytán de Ayala (es), Luis Lezama Leguizamón (en), Antonio Mazarrasa (en), le comte de Doña Marina José de Liñán, Teodoro de Mas, Miguel Salellas Ferrer, Mariano Fortuny Portell (es), Tomás Boada Borrell, le duc de Solferino Manuel de Llanza y de Pignatelli de Aragón (es), Manuel Simó Marín (es), Jaime Chicharro (es) ; la plupart étaient issus du Pays basque (particulièrement de Biscaye) ou de Catalogne
  199. outre Vázquez de Mella, Luis García Guijarro, Dalmacio Iglesias García, José Ampuero y del Rio, Cesáreo Sanz Escartín, Ignacio Gonzales de Careaga et Víctor Pradera
  200. notamment deux journalistes prolifiques : Miguel Fernández (Peñaflor) (es) et Claro Abánades López (es)
  201. dans les régions où le Carlisme était peu implanté, comme la Vieille-Castille ou Valence, la désintégration ajouta à la confusion et à la marginalisation du mouvement, mais dans les provinces basques, en Navarre et en Catalogne, la base sociale rurale du Carlisme resta principalement intacte (Andrés Martín 2000, p. 160–161)
  202. le Parti conservateur et ses dérivés, principalement les mauristes et les ciervistes ; d'autres alliances possibles mentionnées avec les intégristes et l'Unión Monárquica Nacional (Andrés Martín 2000, p. 168, 171–173)
  203. Juaristi (Vergara), González Careaga (Tolosa), García Guijarro (Valence) et Chicharro (Nulles) (finalement ce dernier rejoignit la minorité cierviste aux Cortes) ; les sénateurs mellistes élus furent Ampuero (Guipuscoa) et Mazarrasa (en) (Alava) (Andrés Martín 2000, p. 175)
  204. la presse le rapporte qu'il concourrait à Santander, après avoir cédé sa place à Saint-Jacques-de-Compostelle
  205. (es) « En provincias. El distrito de Santiago », La Época,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  206. (es) « Preparativos en provincias. En Santander », La Acción,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  207. Andrés Martín 2000, p. 164.
  208. Extrait d'un article publié dans El Pensamiento Español du  : « yo trabajaré noblemente, con todo el ardimiento de mi alma, por la concentración de las extremas derechas, y cuánto más extremas, mejor. » Article complet figurant dans (es) Obras completas del Excmo. Señor Don Juan Vázquez de Mella y Fanjul : Política tradicionalista, vol. 16, Junta del Homenaje a Mella, , p. 232
  209. García Guijarro renouvela son mandat à Valence et Ricardo Oreja Elósegui (es) fut élu à Tolosa ; les sénateurs élus furent Ampuero (Guipuscoa) et Lezama Leguizamón (en) (Biscaye) (Andrés Martín 2000, p. 211, 214)
  210. Andrés Martín 2000, p. 212-213.
  211. à l'occasion de sa mort un journal publia qu'« il avait vécu comme poète » (Llergo Bay 2016, p. 103), ce qui ne peut être interprété comme une affirmation qu'il aurait mené un vie de bohème ; il est réputé pour avoir vécu de façon austère ; on ne le vit jamais ivre (Llergo Bay 2016, p. 140)
  212. en réponse à une question de Maura qui lui demandait s'il s'opposerait à ce que ses partisans assument des rôles gouvernementaux, Mella répondit qu'il n'était « pas un chef politique » qu'il donnait plutôt « une certaine direction spirituelle » (Andrés Martín 2000, p. 216)
  213. plusieurs personnalités mellistes étaient de plus en plus enclines à conclure des alliances de leur côté, habituellement pour des raisons purement pragmatiques ; certains comme Pradera négocièrent avec les mauristes (Andrés Martín 2000, p. 199–200) ; d'autres comme Chicharro échangèrents avec les ciervistes (Andrés Martín 2000, p. 200–201) ; d'autres se rapprochèrent de l'initiative social-catholique des anciens suiveurs de Mella Aznar (es) et Minguijón (es) (Andrés Martín 2000, p. 202–204) ; d'autres encore se rapprochèrent des idées catholiques prônées par l'influent périodique El Debate (Andrés Martín 2000, p. 205–206)
  214. la présidence fut assurée par Víctor Pradera (Navarre), Teodoro de Mas (Catalogne) et Pascual Santapan (Aragon) (Orella Martínez 2012, p. 268)
  215. Andrés Martín 2000, p. 237-239.
  216. les membres de la présidence accusèrent réception de la lettre et se déclarèrent poliment impatients de voir Mella changer d'avis ; l'assemblée se conclut en faveur de la création d'un nouveau parti catholique.
  217. probablement la Union patriotique, le parti unique de la dictature, voir (es) « Nueva agrupación política », El Imparcial,‎ (lire en ligne)
  218. (es) « El próximo mes de julio irá a Marruecos el presidente del Directorio », Heraldo de Madrid,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  219. certains auteurs suggèrent que la conception de Mella du corporatisme a pu influencer Primo de Rivera dans la mise en place de son régime dictatorial, (pl) Krisztián Szigetvári, Primo de Rivera diktatúrájának oktatáspolitikája és a rendszer ideológiájának türköződése a tankönyvekben (thèse de doctorat), Pécs, Université de Pécs, , p. 175
  220. (es) « la situación política y social. Declaraciones del sr. Vázquez de Mella », ABC, Madrid,‎ , p. 15 (lire en ligne, consulté le ).
  221. Luis López Ballesteros, « Difícil, muy difícil », El Imparcial,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  222. certains auteurs soutiennent que les idées de Mella, de Menéndez Pelayo et de Donoso Cortés imprègnent totalement le discours théorique de l'Union patriotique, (es) Alejandro Quiroga, Making Spaniards : National Catholicism and the nationalisation of the masses during the dictatorship of Primo de Rivera (thèse de doctorat), Londres, London School of Economics and Political Science, , p. 96
  223. (es) « Se le ha amputado una pierna al sr. Vázquez de Mella », La Voz,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  224. Peñaflor 1931, p. LIV.
  225. Ayuso 1988, p. 363-364. « Mella constituye un punto luminoso entre el carlismo de la primera hora, que percibía de modo directo y vivido el medio tradicional, y el tradicionalismo excesivamente teórico y desarraigado de los hechos que es el único que nos ha sido dado conocer después »
  226. Llergo Bay 2016, p. 135–137.
  227. Llergo Bay 2016, p. 86-90, 130.
  228. Gambra 1953, p. 6.
  229. Llergo Bay 2016, p. 120.
  230. Llergo Bay 2016, p. 152.
  231. Acedo Castilla 1998, p. 163 mentionne aussi Fox Morcillo, Melchor Cano, Domingo de Soto et Alfonso de Castro
  232. a b et c González Cuevas 2008, p. 1165.
  233. Mella n'avait pas lu Burke, Chateaubriand, Bonald ou Joseph de Maistre (Llergo Bay 2016, p. 125)
  234. (es) Miguel Martorell Linares, José Sánchez Guerra : un hombre de honor (1859-1935), Madrid, (ISBN 9788492820429), p. 245
  235. Bartyzel 2015, p. 189.
  236. a et b Llergo Bay 2016, p. 9. « uno de los principales representantes del tradicionalismo español »
  237. Gambra 1953.
  238. l'importance accordée à chaque élément est variable selon les commentateurs ; certains ont également souligné la place centrale de l'homme dans la pensée de Mella ; par exemple Rafael Gambra note que pour Mella l'homme est au commencement de tout, non en tant qu'abstraction théorique mais comme un être toujours concret, inséré dans un agencement social concret
  239. Lira 2007, p. 19–26.
  240. Gambra 1953, p. 10.
  241. González Cuevas 2008, p. 1165 ne partage pas cette vision
  242. la société repose sur trois piliers : 1) légal — des actes légaux formalisés —, 2) spirituel — la « tradition » —, 3) pratique — la praxis sociale du traditionalisme — (Llergo Bay 2016, p. 153) ; il s'opposait à l'individualisme et au libéralisme comme menant inévitablement à l'exploitation (Llergo Bay 2016, p. 160–163) ; la société est en premier lieu composée de classes comprises comme des entités fonctionnelles (Llergo Bay 2016, p. 163-165), et non d'individus (Llergo Bay 2016, p. 165-167, Bartyzel 2006, p. 281
  243. Gambra 1953, p. 11.
  244. Mella refusait d'abord la question sociale principalement en termes de conditions économiques (Llergo Bay 2016, p. 151) ; il rejetait également le contractualisme (Gambra 1953, p. 11)
  245. la souveraineté repose sur la légitimité et non sur l'État (Llergo Bay 2016, p. 143, Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 251)
  246. by means the so-called intermediary bodies (Llergo Bay 2016, p. 158, 250–252)
  247. le monarque incarne la souveraineté politique, les Cortes incarnant la souveraineté sociale (Llergo Bay 2016, p. 229) ; ces dernières sont composés de représentants de différents secteurs, professionnels (commerce, agriculture), intellectuels (scientifiques, académiques, artistiques) ou moraux (religieux)
  248. Bartyzel 2006, p. 283.
  249. Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 25.0.
  250. (es) Sergio Fernández Riquelme, « Del Antíguo Régimen a la Monarquía tradicional. El legado corporativo de Juan Vázquez de Mella », Arbil, no 117,‎ , p. 57
  251. une conception dominante chez d'autres auteurs considère que les souverainetés politique et sociale sont parallèle, ou considère la première comme supérieure, voir Llergo Bay 2016, p. 230, Bartyzel 2006, p. 283–284, Gambra 1953, p. 12–13
  252. le carlisme y ajoutant la revendication dynastique
  253. à partir des années 1960-1980s la théorie traditionaliste a suivi une autre approche dominée par l'angle culturel
  254. Acedo Castilla 1998.
  255. incompatible avec toute velléité séparatiste ; Mella se montra toujours opposé aux ambitions autonomistes de la Catalogne (Llergo Bay 2016, p. 192, Bartyzel 2015, p. 197–98)
  256. Extrait d'un discours prononcé par Mella aux Cortès le 30 juin 1916 :

    « Pocas tienen tanta [personalidad] como Cataluña; pero Cataluña, aunque os asombre y esto contradiga vuestros principios, no es nación. No es nación, porque no tiene todos aquellos caracteres de historia común, general e independiente y externa que se necesitan para serlo. »

    — Juan Vázquez de Mella, El concepto de nación y definición del Estado

    « Peu [de régions] ont autant [de personnalité] que la Catalogne ; mais la Catalogne, même si cela vous étonne et contredit vos principes, n'est pas une nation. Elle n'est pas une nation, parce qu'elle n'a pas tous ces caractères de l'histoire commune, générale et indépendante et externe qui sont requis pour l'être. »

    — Le concept de nation et définition de l'État

  257. Bartyzel 2015, p. 193.
  258. González Cuevas 2008, p. 1166.
  259. Gambra 1953, p. 13–14.
  260. Le rôle de l'État est circonscrit aux points suivants : 1) assurer l'unité de la morale chrétienne ; 2) relations étrangères ; 3) arbitrage des conflits entre les corps intermédiaires ; 4) loi et ordre ; 5) défense ; 6) transport, communication ; 7) monnaie et finances (Bartyzel 2015, p. 200)
  261. les régions sont considérées comme des émanations spécifiques de l'identité nationale, et la nation n'est pas simplemen une synthèse de ses régions (Bartyzel 2015, p. 192–194)
  262. Lira 2007, p. 44–62, 63–87.
  263. Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 253.
  264. selon Bartyzel 2015, p. 279, pour Mella la nation était composée de trois éléments : l'unité catholique, la Monarchie chrétienne et la souveraineté sociale ; selon González Cuevas 2008, p. 1165 : l'unité chrétienne, la monarchie et les fueros
  265. Llergo Bay 2016, p. 193.
  266. pour son antipathie envers l'étatisme, voir Llergo Bay 2016, p. 195, Gambra 1953, p. 12
  267. Llergo Bay 2016, p. 175-176.
  268. family is hierarchical based not on equality but on respect and love (Llergo Bay 2016, p. 177-180) ; il n'y a de famille que celle fondée sur le mariage (Llergo Bay 2016, p. 180–181)
  269. la religion est considérée non seulement comme un pilier de la tradition et de l'identité espagnoles mais aussi comme un « constructeur » de la nation espagnole (Llergo Bay 2016, p. 201, 209) ; l'autorité civile devrait être subordonnée aux objectifs spirituels de l'Église (Llergo Bay 2016, p. 203, Bartyzel 2006, p. 280–281) ; certains affirment que Mella défendait la liberté religieuse (Llergo Bay 2016, p. 206) ; plus probablement, lorsqu'il le faisait il entendait la liberté de l'Église catholique de faire du prosélytisme sans limitations des autorités séculières, en particulier libérales ; il considérait que la religion devrait être inséparable de l'éducation (Llergo Bay 2016, p. 213–225)
  270. la tradition est tout ce qui contribue à l'héritage et l'enrichit (Bartyzel 2015, p. 278, Gambra 1953, p. 27–30, 56–66; Mella n'opposait pas tradition et progrès (Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 248) ; pour lui, la tradition était un « progrès héréditaire » (Acedo Castilla 1998, p. 162)
  271. idée développé par Santos et Hermosa Gacho 2006
  272. Llergo Bay 2016, p. 239-244.
  273. Bartyzel 2015, p. 281.
  274. Gambra 1953, p. 18.
  275. Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 256.
  276. Llergo Bay 2016, p. 237.
  277. a et b Blinkhorn 2008, p. 44.
  278. selon Unamuno, pour Mella le carlisme était un « sport politique », un moyen et pas un fin, il représentait un « traditionalisme de salon » (par opposition au traditionalisme intuitif des masses rurales), peut-être un moyen de réaliser son propre succès (Andrés Martín 2000, p. 30) ; dans les années 1890, Melgar soupçonnait déjà Mella d'être disposé à abandonner le roi prétendant (Andrés Martín 2000, p. 29–30) ; à ce sujet voir aussi la section Vázquez de Mella: tradicionalista o carlista? dans Llergo Bay 2016, p. 95–96
  279. Gambra 1953, p. 5–6.
  280. le jeune Claro Abánades López (es), après avoir assisté à un discours de Mella aux jeunesse jaïmistes, resta toute sa vie un suiveur de Mella, (es) Manuel Martorell Pérez, La continuidad ideológica del carlismo tras la Guerra Civil (thèse de doctorat en histoire contemporaine), Valence, UNED, (lire en ligne), p. 454
  281. ¿Quién es ese monstruo?, cité dans Andrés Martín 2000, p. 31, Ferrer 1959. Selon une autre anecdote concernant, lorsque Canóvas revit Vázquez de Mella dans les couloirs du Parlement, il lui cria : « Je sais, je sais, don Juan, que les lions ne peuvent pas être chassés avec une fronde » (Santos et Hermosa Gacho 2006)
  282. notamment un devant une foule de 40 000 personnes (Cathey 2003, p. 29–30)
  283. a et b « Don Juan Vázquez de Mella, el mago de la palatra, vive austeramente, consagrado al trabajo y firme en sus inquebrantables convicciones cristianas, persuadido de que la felicidad no puede en encontrarse en la tierra », La Nación,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
  284. Peñaflor 1931, p. XLVII.
  285. Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 247.
  286. les archives privées de Mella, qui servirent de base à la publication posthume de ses Obras Completas dans les années 1930 ont été en grande partie détruites durant la guerre civile, les documents restants, détenus par des membres de sa famille, étant éparpillés (Llergo Bay 2016, p. 25, 106)
  287. Canal 2000, p. 271–272.
  288. La cuestión religiosa. Discursos pronunciados. Congreso de los Diputados, los días 12 y 13 de noviembre de 1906 (1906), Contra el proyecto de asociaciones. Discursos pronunciados por el diputado Carlista D. Juan Vázquez de Mella en el gran mintin Católico celebrado en la plaza de Las Arenas, de Barcelona el 20 de enero de 1907 (1907), El matrimonio de la Princesa de Asturias con Don Jaime de Borbón. Discurso pronunciado en la sesión del Congreso del día 21 de Diciembre de 1910 (1911), Examen del nuevo derecho a la ignorancia religiosa. Conferencia dada el 17 de mayo de 1913 en la Real Academia de Jurisprudencia (1913), El problema hispano-marroquí. Discursos pronunciado por el Diputado Jaimista en las sesiones del Congreso, los días 28 y 29 de Mayo de 1914. Juicios emetidos por la prensa y un artículo resumiendo el debate (1914), El ideal de España. Los tres dogmas nacionales. Discurso pronunciado en el Teatro de la Zarzuela de Madrid el 15 de Mayo de 1915 (1915)
  289. Llergo Bay 2016, p. 108.
  290. il fut publié au début de 1928, quelqes semaines avant sa mort (es) Fabio, « Un libro de Mella. Filosofía de la Eucaristía », El Siglo Futuro,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  291. le plus populaire est (es) Rafael Gambra (ed.), Vázquez de Mella : Textos de doctrina política, Madrid, , plusieurs fois réédité
  292. Ferrer 1959, p. 171–172.
  293. ils lui proposèrent à deux reprises des postes ministériels, au milieu des années 1890 (Andrés Martín 2000, p. 31) et en 1919 (Andrés Martín 2000, p. 164)
  294. Charles Maurras considérait Mella comme « un nationaliste espagnol » — ce qui n'est pas nécessairement une opinion diminutive de sa part — et résuma sa théorie en « un César avec des Fueros », (es) Pedro Carlos González Cuevas, « Charles Maurras et l’Espagne », dans Olivier Dard, Michel Grunewald (eds.), Charles Maurras et l'étranger - L'étranger et Charles Maurras: L'Action française - culture, politique, société, vol. 2, Paris, (ISBN 9783034300391), p. 228, (es) Sergio Fernández Riquelme, Sociología, corporativismo y política social en España (thèse de doctorat), Murcie, Université de Murcie, , p. 198.
  295. (es) « Un disfraz del absolutismo », El País,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  296. Revista Católica de Cuestiones Sociales de mars 1928, available, Mundo Gráfico du 29 février, La Esfera du 3 mars 1928, Ilustración Financiera du 7 mars
  297. à l'initiative de l'ancien melliste Jaime Chicharro, alors membre de l'ayuntamiento de Madrid, voir ABC du 25 mars 1928, p. 27
  298. essentiellement Claro Abánades et Peñaflor
  299. (es) « República y religión », El Liberal,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  300. à l'origine Plaza de Bilbao; en 1931-1939 elle fut nommée Plaza de Ruiz Zorilla, en 1939-1944 de nouveau Plaza de Bilbao ; actuellement Plaza de Pedro Zerolo (es)
  301. Voir ABC du 26 juin 1946, p. 1
  302. (es) Ignacio Hernando de Larramendi, Así se hizo MAPFRE. Mi tiempo, Madrid, (ISBN 9788487863875), p. 59, 89–60, (es) Luis Hernando de Larramendi, « Los Gambra y los Larramendi: una mistad carlista », Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada, no 10,‎ , p. 172
  303. tous deux en 1954 : La monarquía tradicional d'Elías de Tejada et La monarquía social y representativa en el pensamiento tradicional de Gambra ; La filosofia de la Eucaristia fut réimprimé en 1952
  304. Llergo Bay 2016, p. 245–250.
  305. mais évitant la confrontation ouverte (Martorell Pérez 2009, p. 455–462)
  306. à la fin des années 1950, les autorités franquistes autorisèrent la création d'un réseau culturel traditionaliste qui prit la forme de Cercles culturels Vázquez de Mella, qui furent essentiellement contrôlés par de jeunes progressistes
  307. dès le tardofranquisme pour les premiers, par exemple une étude de Manuel Rodríquez Carrajo publiée en 1973-1974
  308. Madrid, 2001, (ISBN 8493109789)
  309. Caamaño Martínez et Krauss 1954, p. 247. « einer der bedeutendsten Vertreter des spanisches Traditionalismus »
  310. Станислав Валерьевич Протасенко, « Идеология и практика испанского карлизма », Вестник Санкт-Петербургского университета, vol. 2,‎ , p. 94 :

    « "Среди основных идеологов карлизма" lang = ru »

  311. Bartyzel 2015, p. 189.
  312. Carlos Pulpillo Leiva, Orígenes del franquismo: la construcción de la "Nueva España" (1936-1941) (thèse de doctorat), Madrid, Universidad Rey Juan Carlos, , p. 723 :

    « dentro de la rama carlista del tradicionalismo español el autor más importante fue Juan Vázquez de Mella »

  313. (es) Pedro Carlos González Cuevas, « Tradicionalismo, catolicismo y nacionalismo: la extrema derecha durante el régimen de la Restauración (1898-1930) », Ayer, no 71,‎ , p. 33 :

    « « la figura política por excelencia del tradicionalismo carlista » »

  314. Ayuso 1980.
  315. Llergo Bay 2016, p. 95-96.
  316. Selon Canal 2000, p. 343, le franquisme a absorbé certains concepts de Mella, en particulier ceux liés à la Monarchie et au corporatisme. Blinkhorn 2008, p. 297 soutien catégoriquement que ce n'est pas le cas. D'autres travaux suggèrent que la pensée de Mella a pu infuser dans le franquisme indirectement, principalement à travers son disciple Víctor Pradera : Orella Martínez 2012, (es) José Luis Orella Martínez, « El pensamiento carlista de Víctor Pradera », Aportes, no 31,‎ , p. 80–96, (es) José Luis Orella Martínez, Víctor Pradera: Un católico en la vida pública de principios de siglo, Madrid, (ISBN 8479145579), (es) José Luis Orella Martínez, Víctor Pradera y la derecha católica española (thèse de doctorat), Bilbao, Université de Deusto, , (es) Rafael Gambra, « Víctor Pradera en el pórtico doctrinal del Alzamiento », Revista de Estudios Políticos, no 192,‎ , p. 149–164, (es) Gonzalo Redondo Gálvez (es), La configuración del Estado español, nacional y católico (1939–1947), vol. 1 : Política, cultura y sociedad en la España de Franco, 1939–1975, Pampelune, (ISBN 8431317132), (es) Juan María Sánchez-Prieto, « Lo que fue y lo que no fue Franco », Nueva Revista de Política, Cultura y Arte, no 69,‎ , p. 30–38, (es) Carlos Pulpillo Leiva, Orígenes del Franquismo: la construcción de la "Nueva España" (1936–1941) (thèse de doctorat), Madrid, , p. 717–737
  317. Un auteur lui attribue la phrase « la sangre judaica es hoy rechazada por todas las naciones cristianas como un virus ponzoñoso » (« le sang judaïque est aujourd'hui rejeté par toutes les nations chrétiennes comme un virus venimeux »), selon (es) Gonzalo Álvarez Chillida, El antisemitismo en España: la imagen del judío, 1812-2002, Madrid, (ISBN 9788495379443), p. 207 ; la citation serait tirée d’El Correo Español du 15 septembre 1892, mais n'y figure pas, voir en ligne
  318. (en) Paul Preston, « Theorists of Extermination », dans The Spanish Holocaust. Inquisition and Extermination in Twentieth-Century Spain, Londres, (ISBN 9780007467228) :

    « « The Spanish radical right began to see the working class as imbued with Jewish and Muslim treachery and barbarism. The most extreme proponent of this view was the late nineteenth-century Carlist ideologue Juan Vázquez de Mella. He argued that Jewish capital had financed the liberal revolutions and was now behind the Communist revolution in order, in union with the Muslim hordes, to destroy Christian civilization and impose Jewish tyranny on the world » »

  319. voir La Vanguardia du 4 octobre 1982
  320. voir ABC du p. 56
  321. (es) « Tras las huellas de la dictadura de Franco y la resistencia antifranquista: Rutas y localizaciones históricas por el Madrid de 1939 a 1975 », sur El Madrid de Franco
  322. (es) « Madrid estrena la plaza de Pedro Zerolo en el barrio de Chueca. Carmena y Causapié presiden el cambio de nombre de la plaza de Vázquez de Mella », El País, Madrid,‎ (lire en ligne)
  323. certains parlèrent de « campagne homophobe », (es) Enrique Villalba, « Campaña homófoba para evitar que Vázquez de Mella pierda su plaza », Madridiario (es),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  324. (es) « Madrid dedica el nombre de una plaza a Pedro Zerolo », La Marea (es),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  325. Parmi ceux opposé au renommage de la place, certain ont argumenté en présentant Mella comme un progressiste, l'un des pionniers de la défense du vote féminin (parlant de « mémoire hystérique contre Vázquez de Mella », un jeu de mots avec la loi sur la mémoire historique), voir (es) Joaquím Vandeliós Ripoli, « La memoria histérica contra Vázquez de Mella. El asturiano fue seguramente el primer político español en defender el voto femenino », Periodista Digital,‎ (lire en ligne). Mella s'est effectivement prononcé en faveur de l'accès des femmes à la représentation politique, mais pas en termes de suffrage universel — auquel il était résolument hostile —, mais par le biais des corps intermédiaires auxquelles elles appartiennent, voir (es) « Declaraciones del sr. Mella », El Correo Español,‎ (lire en ligne) ; néanmoins, l'universitaire Teresa María Ortega López (es), spécialiste du droit du travail, affirme qu'« il rejetait le suffrage politique de la femme », voir (es) Teresa María Ortega López (es), « Conservadurismo, catolicismo y antifeminismo: la mujer en los discursos del autoritarismo y el fascismo (1914-1936) », Ayer, no 71,‎ , p. 78
  326. voir El País du 15 mai 2016

Bibliographie

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