Jupiter-A — Wikipédia

Jupiter-A
Fusée de recherche et développement
Décollage du Jupiter-A no. CC-39.
Décollage du Jupiter-A no. CC-39.
Données générales
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Constructeur Arsenal de Redstone, Chrysler
Premier vol 22 septembre 1956 à 5h51 UTC
Dernier vol 12 juin 1959 à 0h59 UTC
Statut Hors service
Lancements (échecs) 23 (13)
Hauteur 21,2 mètres
Diamètre 1,73 mètre
Masse au décollage 29 060 kilogrammes
Étage(s) 1
Moteur(s) 1
Base(s) de lancement Base de lancement de Cap Canaveral :
Autres versions Jupiter-C
Famille de lanceurs Redstone
Motorisation
Ergols Carburant : 75 % Alcool éthylique 25 % Eau (Hydyne sur la mission RS-22)
Comburant : Oxygène liquide (LOx)
1er étage NAA Rocketdyne 75-110 A :
  • NAA 75-110 A-3 : de RS-11 (22 septembre 1956) à RS-12 (6 décembre 1956)
  • NAA 75-110 A-4: de RS-18 (15 mars 1956) à CC-38 (11 septembre 1957)
  • NAA 75-110 A-6: à partir de CC-39 (2 octobre 1957)
Missions
Recherche et développement

Jupiter-A[notes 1] est une fusée de recherche et de développement américaine dérivée du missile PGM-11 Redstone destinée à tester des composants qui seront intégrés au missile PGM-19 Jupiter. Une variante en est évoluée, le Jupiter-C, devenant plus tard le premier lanceur spatial américain opérationnel baptisé Juno I. 20 lancements au total ont eu lieu, depuis la base de cape Canaveral, en Floride, sur les complexes de lancement 5 et 6 (en), entre 1956 et 1958.

À partir de 1951, le missile PGM-11 Redstone est en phase de développement, avant d'être mis en service. Un programme de recherche et développement (R&D) est mis en place, consistant en l'envoi de 37 missiles Redstone. Parallèlement, le développement du missile PGM-19 Jupiter, dérivé du Redstone, a débuté. Pour tester le Jupiter, seuls 12 de ces 37 Redstone ont été réellement impliqués dans le programme de recherche et développement Redstone. Ces autres missiles Redstone comportaient des composants du missile Jupiter[1]. Ces Redstones reçoivent le nom de "Jupiter-A". La fusée reçoit ce nom pour deux raisons : même s'il s'agit d'une fusée Redstone, l’Army Ballistic Missile Agency (ABMA) décide en septembre 1955 de le renommer ainsi car il fait partie du programme Jupiter et permet aussi d’avoir la priorité de lancement sur Cape Canaveral, car beaucoup de lancements ont lieu et les fusées Jupiter sont prioritaires sur le site. Les premiers Jupiter-A comportaient le design dit "préliminaire" (voir la section sur le fuselage du PGM-11 Redstone). En effet, les Redstone avaient au commencement un design différent, avant qu'une refonte du fuselage soit refaite sur les Redstone. Parmi les composants incorporés dans le Jupiter A, figuraient la plate-forme de guidage à inertie Redstone ST-80, les capteurs d'angle d'attaque Jupiter, les systèmes de fusion des ogives et les boulons explosifs. Même s'il fait partie du programme, le Jupiter-A permet également de tester le missile qui en est dérivé, il a permis de tester les capacités du PGM-11 Redstone, qui, lors du premier vol de Jupiter-A, le missile Redstone n’était pas encore opérationnel, ce qui lui a permis d'être évalué. 20 lancements ont eu lieu depuis Cape Canaveral[2],[3]. Aidé par sa compagnie de l'ordonnance, le bataillon 217e bataillon s'entraîna avec les Jupiter-A no. CC-17 et Jupiter-A CC-33[4].

Caractéristiques techniques

[modifier | modifier le code]

Jupiter-A est haute de 21,20 mètres, et un diamètre de 1,78 mètre[5], et une hauteur de 4 mètres pour les ailerons[2].

Moteurs-fusées

[modifier | modifier le code]

Au cours de ses lancements, Les Jupiter-A ont eu plusieurs moteurs-fusées différents de la gamme Rocketdyne NAA 75-110. Lors de ses deux premières Jupiter-As (RS-11 et RS-12) lancées respectivement le 22 septembre 1956 et le 6 décembre 1956, ils disposaient du modèle A-3. À partir de la Jupiter-A RS-18, lancée le 15 mars 1956, ils avaient un moteur de fusée A-4. À partir du 2 octobre 1957, ils volent avec l'A-6 (l'A-5 n'a jamais été en service). Le dernier modèle, l'A-7, ne volera pas avec le Jupiter-A, car son arrivée en service est survenue quelques mois après l’arrêt des Jupiter-A[6]. Tous les Jupiter-A ont volés avec 75% d'alcool éthylique coupé à 25% d'eau, comme carburant, et de l'oxygène liquide comme oxydant. Une exception est le 19 septembre 1956 (ou le 18 septembre ?) sur la Jupiter-A RS-22, où le moteur-fusée A-4 consommait comme carburant de l’Hydyne, un mélange à 60% d’UDMH et 40% de DETA[5],[7].

Numéro de série chiffré

[modifier | modifier le code]

Le Jupiter-A et C, faisait partie du projet Jupiter, la séquence de fabrication des fusées (qui ne sont pas nécessairement lancées dans l'ordre, et peuvent être améliorées au fur et à mesure que des solutions aux problèmes techniques sont élaborées lors de tests) a été considérée comme un secret militaire. Ainsi, la désignation peinte sur la façade des fusées n'était pas un numéro de série, mais employait un simple chiffrement de transformation que le personnel serait sûr de ne pas oublier. La clé a été tirée du nom de la base de conception et de test: Huntsville, Alabama, donnant HUNTSVILE, avec la lettre double L supprimée[8],[9] :

H → 1 / U → 2 / N → 3 / T → 4 / S → 5 / V → 6 / I → 7 / L → 8 / E → 9 / X → O 

La lettre X est rajoutée au codage, représentant le 0.

RS et CC peut être aussi figuré sur le nom de la fusée : RS signifie que la fusée est de construction de l’Arsenal De Redstone, CC signifie de construction de Chrysler Corporation[10].

CC-NE : N → 3 + E → 9 → 18 : CC-39[notes 2].

Chronologie des lancements

[modifier | modifier le code]
Historique des vols
Vol n° Numéro de série Date de lancement Site de lancement Pad de tir Charge utile particulier Notes Résultat Image
1 RS-11 /
RS-HH
Cape Canaveral LC-6 Note : Premier vol avec système de guidage complet Échec
2 RS-12 /
RS-HU
Cape Canaveral LC-6 Note : Premier vol réussi avec guidage inertiel Succès
3 RS-18 /
RS-HL
Cape Canaveral LC-6 Note : Le premier lancement de Jupiter A par l'ABMA, un missile Redstone modifié équipé d'éléments du système de navigation et de contrôle inertiel du Jupiter IRBM. Échec
4 RS-19 /
RS-HE
Cape Canaveral LC-6 Échec
5 CC-13 /
CC-HN
Cape Canaveral LC-5 Note : Premier missile construit par la Chrysler Corporation Échec
6 RS-20 /
RS-UX
Cape Canaveral LC-6 Succès
7 CC-14 /
CC-HT
Cape Canaveral LC-6 Succès
8 RS-25 /
RS-US
Cape Canaveral LC-6 Échec : Commande de coupure au sol donnée après 10 secondes de vol en raison d'un dysfonctionnement du gyroscope de lacet. Échec
9 RS-28 /
RS-UL
Cape Canaveral LC-6 Note : Guidage LEV-3 utilisé plutôt que ST-80 Échec
10 CC-15 /
CC-HS
Cape Canaveral LC-6 Succès
11 RS-22 /
RS-UU
Cape Canaveral LC-6 Note : Carburant Hydyne utilisé Échec
12 CC-16 /
CC-HV
Cape Canaveral LC-6 Échec
13 CC-32 /
CC-NU
Cape Canaveral LC-6 Note : Premier missile expédié directement de Chrysler au site de test Échec
14 CC-30 /
CC-NX
Cape Canaveral LC-6 Succès
15 CC-31 /
CC-NH
Cape Canaveral LC-6 Échec
16 CC-35 /
CC-NS
Cape Canaveral LC-6 Succès
17 CC-37 /
CC-NI
Cape Canaveral LC-6 Succès
18 CC-38 /
CC-NL
Cape Canaveral LC-6 Échec
19 CC-39 /
CC-NE
Cape Canaveral LC-6 Note : Premier essai en vol du moteur North American Aviation Rocketdyne A-6 avec une poussée au niveau de la mer de 78 000 lbs. Succès
20 CC-41 /
CC-TH
Cape Canaveral LC-6 Échec
21 CC-42 /
CC-TU
Cape Canaveral LC-6 Note : Test du kit d'adaptation Hardtack Succès
22 CC-45 /
CC-TS
Cape Canaveral LC-6 Note : Test de la nacelle Hardtack Succès
23 CC-46 /
CC-TV
Cape Canaveral LC-6 Note : Test du kit d'adaptation Hardtack Succès
24 CC-43 /
CC-TN
Cape Canaveral LC-6 Succès
25 CC-48 /
CC-TL
Cape Canaveral LC-6 Échec

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Peut aussi s'écrire sans tiret
  2. Le numéro de série chiffré mentionné ici est visible sur la photographie au début de l’article.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) John W. Bullard, History of the Redstone Missile System, , 199 p. (lire en ligne), p. 97 - 98
  2. a et b (en) Cliff Lethbridge, « Jupiter A fact Sheet », sur spaceline.org (consulté le )
  3. (en) Ed Kyle, « KING OF GODS: The Jupiter Missile Story », sur spacelaunchreport.com, (consulté le )
  4. (en) John W. Bullard, History of the Redstone Missile System, , 199 p. (lire en ligne), p. 124
  5. a et b (en) Mark Wade, « Jupiter-A », sur astronautix.com (consulté le )
  6. (en) Kimble D. McCutcheon, « Part 4.2: The Redstone Engine », sur enginehistory.org, (consulté le )
  7. (en) « Cape Canaveral Launch Complexe 5/6/26A/26B Launch Log », sur spacelaunchreport.com (consulté le )
  8. (en) Cliff Lethbridge, « Jupiter-C fact sheet » (consulté le )
  9. (en) NASA, « SP-4402 Origins of NASA Names », sur history.nasa.gov (consulté le )
  10. (en) John W. Bullard, History of the Redstone missile system, , 198 p. (lire en ligne), p. 168

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]