La Cuisine au beurre — Wikipédia

La Cuisine au beurre
Description de cette image, également commentée ci-après
Façade du restaurant « La Sole Normande »
Maison du XVIIIe siècle au chapeau de gendarme (quartier de L'Île à Martigues)[Note 1]
Réalisation Gilles Grangier
Scénario Jean Manse
Pierre Lévy-Corti
Jean Levitte
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films Corona
Films Agnès Delahaie
Dear Film Produzione
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Comédie
Durée 82 minutes
Sortie 1963

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Cuisine au beurre est un film franco-italien réalisé par Gilles Grangier et sorti en 1963.

Après quelques années passées en captivité durant la Seconde Guerre mondiale, puis en liberté auprès de Gerda en Autriche jusqu'au retour du mari de celle-ci, Fernand Jouvin, restaurateur marseillais rigolard et menteur, revient à Martigues pour retrouver son épouse Christiane. Mais il découvre que cette dernière, le croyant mort, s'est remariée avec André, un cuisinier normand, qui a transformé son petit restaurant en une table réputée. Fernand s'incruste dans son ancienne maison, et la rivalité s'installe entre le Normand travailleur et rigide et le Marseillais paresseux et bon vivant.

Fiche technique

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Distribution

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Musique du film

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Musique de Jean Marion et orchestre sous la direction du compositeur, super 45 tours mono, disque Bel Air 211132M, 1963[4].

Liste des titres :

  1. Générique (min 32 s)
  2. Martigues (min 52 s)
  3. Sentiment (min 28 s)
  4. Les Filets de pêche (min 25 s)
  5. Valse de la cuisine au beurre (min 27 s)
  6. Petit Bal (min 52 s)

Duo Fernandel / Bourvil

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La Cuisine au beurre est non seulement la rencontre de deux des plus grandes vedettes de l'époque, mais également celle d'un admirateur avec son idole : Bourvil avait en effet, depuis son enfance, une énorme admiration pour Fernandel. Il a d'ailleurs commencé sa carrière comme chanteur en interprétant des chansons de celui-ci dans des radio-crochets. Par la suite, Fernandel a suivi la carrière de Bourvil et assistait à ses spectacles.

Néanmoins, sur le tournage de La Cuisine au beurre, Bourvil est déçu sur le plan humain par Fernandel : ce dernier a en effet pour habitude de tout faire pour tirer la vedette à lui, en ne laissant guère d'espace à ses partenaires. Bourvil n'a ensuite jamais plus voulu retravailler avec Fernandel[5].

Quelques mois plus tard, à la suite de la mort de Bourvil, Fernandel lui rendra hommage. Il dira de Bourvil que lors du tournage de La Cuisine au beurre, il était « la bonté même, la gentillesse personnifiée, c'était le type qui aimait tout le monde, était bien avec tout le monde ». Fernandel déplorera également la perte pour le cinéma d'« un acteur irremplaçable », et pour lui-même d'« un acteur qui l'a fait rire [...] d'un grand ami et d'un être cher »[6].

Le projet du film est lancé très rapidement, sur la seule idée de réunir Fernandel et Bourvil, au point que le tournage commence avec un scénario inachevé. Les deux acteurs ayant constaté l'incohérence de ce qu'on leur faisait jouer, les prises de vue finissent par être arrêtées pendant quatre semaines à la suite d'une colère de Fernandel. Une fois le scénario réécrit comme le réclamait l'acteur, le tournage peut reprendre, avec par ailleurs une nouvelle actrice principale[5].

Pour la promotion du film, la production dévoilait sa « recette »[Note 4] : « Avec La Cuisine au beurre, nous assistons au mariage de la roublardise normande et de la galéjade marseillaise. Comme pourrait l'expliquer Raymond Oliver, voici la recette pour faire un film capable de satisfaire les spectateurs qui veulent rire au cinéma. Vous graissez la poêle avec une noix d’accent normand. Vous jetez une pincée d’herbes provençales. Lorsque ça rissole, vous prenez un Fernandel et un Bourvil de la bonne année que vous placez côte à côte et vous laissez mijoter avec un grand verre de Soleil, beaucoup d’ail, vous ajoutez quelques jolies femmes, une poignée de bonne humeur et après avoir incorporé une pincée de musique toute pleine de couleur qui est celle signée par Jean Marion, vous servez chaud ce plat que vous baptiserez La Cuisine au beurre. »

Autour du film

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Ambiance de tournage

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À la grande surprise de Bourvil, Fernandel (qui était célèbre depuis plus longtemps) le traita comme un débutant et non pas comme une vedette aussi importante que lui. Cette ambiance de tournage tendue transparaît dans les interviews de l'époque, où Fernandel coupe systématiquement la parole à Bourvil et se place devant lui à l’image.

Une sculpture à Martigues

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La ville de Martigues a commandé au sculpteur Sébastien Langloÿs[Note 5] de reconstituer, en bronze, la première rencontre des deux maris du film, celle où Fernand (Fernandel) s'assoit à une table du restaurant La Sole Normande et commande un pastis à André (Bourvil). Six mois ont été nécessaires au sculpteur pour exécuter cette œuvre, intitulée Reflets[10], comprenant Fernandel assis à une table entourée de 3 chaises vides (destinées aux visiteurs qui pourront prendre la pose dans cette scène de cinéma recréée) tandis que Bourvil, en tenue de cuisinier portant la toque, est debout face à Fernandel. Cette œuvre a été inaugurée le face à la maison au chapeau de gendarme (site du restaurant du film), sur le quai Aristide Briand, de l'autre côté du canal Saint-Sébastien[11].

Notes et références

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  1. Données du Service de l'Urbanisme de la Ville de Martigues.
  2. Le film a fait l'objet d'une colorisation.
  3. Henri Bon (parfois orthographié Henry Bon) fut le facteur Émile Campagne, un protagoniste avec Casimir de l'émission enfantine télévisée L'Île aux enfants.
  4. Présentation du film au verso de la pochette de la BO.
  5. Déjà auteur dans cette ville de l'ensemble statuaire en bronze Le Pêcheur et la Ramendeuse (2010) situé sur un quai du quartier de Ferrières (voir la photo sur l'article consacré à Sébastien Langloÿs).

Références

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  1. a b et c Unifrance.
  2. CNC.
  3. a et b Ciné-Ressources (Cinémathèque française).
  4. Le 45 tours sur Encyclopédisque.fr.
  5. a et b Documentaire télévisé : André Bourvil, la rage de vaincre (durée 52 min 30 s), diffusé le sur France 2 dans l'émission Un jour, un destin de Laurent Delahousse.
  6. https://www.youtube.com/watch?v=bVWM1e5TJGs (interview de Fernandel du 15 octobre 1970)
  7. a et b Tournage sur Ciné-Ressources (Cinémathèque française).
  8. IMDb Filming & Production.
  9. Un siècle d'images martégales – Chapitre : Le Cinéma à Martigues – Directeur de rédaction : Maurice Pascal – Édition : Office municipal socio-culturel de Martigues (1977).
  10. « Le magazine de la Ville de Martigues » : d'après l'article de Soazic André paru dans le no 48 de décembre 2019.
  11. Article La Provence

Liens externes

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