Lampsaque — Wikipédia

Lampsaque
(grc) Λάμψακος
Image illustrative de l’article Lampsaque
Avers d'un statère à l'effigie de Zeus, frappé à Lampsaque, vers 360-340 av. J.-C.
Localisation
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Province Çanakkale
District Lapseki
Région de l'Antiquité Lydie
Coordonnées 40° 20′ 38″ nord, 26° 41′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Lampsaque
Lampsaque

Lampsaque (en grec ancien Λάμψακος / Lámpsakos : « venteuse », aujourd'hui Lapseki), d’abord connue comme Pityussa (Πιτυοῦσσα / Pityoũssa : « la madrague ») est une ancienne cité grecque d’Asie mineure, située sur la rive sud de l’Hellespont, en Troade.

Selon la tradition, c’est une colonie fondée par les Phocéens en 654 avant notre ère. Sa position stratégique de port sur l’Hellespont est le fondement de sa prospérité commerciale. Au VIe siècle av. J.-C., elle est soumise par les Lydiens puis, au début des guerres médiques, par les Perses, menés par Daurisès, gendre de Darius Ier. Artaxerxès Ier confie ensuite Lampsaque à Thémistocle en échange d’un approvisionnement en vin local[1], réputé dans toute la Grèce.

Après la bataille du cap Mycale, elle rejoint la ligue de Délos et paie un tribut de douze talents. En 411 av. J.-C., elle fait défection et s’allie au Spartiate Dercylidas. Elle est reprise par l’Athénien Strombichidès[2] avant d’être regagnée par Lysandre en 405 av. J.-C.[3]

Elle est le lieu de naissance du rhéteur Anaximène, de l’historien Charon et des philosophes Adimante, Métrodore de Lampsaque l’Ancien et Métrodore de Lampsaque le Jeune.

À l’époque hellénistique, Lampsaque se trouve dans la zone d’influence du royaume de Pergame. Lors de la cinquième guerre de Syrie, menée par le Séleucide Antiochos III, Lampsaque est menacée. L’arrivée du général romain P. Cornélius Scipion contraint Antiochos à abandonner la ville ainsi que les autres cités de l’Hellespont[4]. La cité fait ensuite alliance avec Rome. Sous la tutelle romaine, elle connaît la prospérité : Cicéron la décrit ainsi comme « une des plus renommées et des plus célèbres de l’Asie[5] ».

Le christianisme commence à s’y implanter dès le IIe siècle. Au IVe siècle, Parthénios est le premier évêque connu de Lampsaque. Après le « millénaire byzantin », Lampsaque est prise par les ottomans en 1330. En 1847, non loin de la ville, des agriculteurs ont dégagé un ensemble de pièces d’argenterie liturgique, le trésor de Lampsaque comportant des cuillères d’argent, un calice, un siège pliant et des candélabres, poinçonnés sous le règne de Justinien Ier. Sa population grecque est expulsée en 1923 selon les dispositions du traité de Lausanne entre la Grèce et la Turquie, et s’installe en Eubée, près de Chalcis, fondant une localité appelée « la Nouvelle-Lampsaque » (Νέα Λάμψακος).

Lampsaque est à l’origine du culte de Priape :

« Les habitants de Lampsaque, ville située sur les bords de l’Hellespont, s’avisèrent, les premiers, de tirer ce symbole (le phallus) de la dépendance des dieux-soleil, de l’ériger en divinité, et de lui rendre un culte particulier sous le nom antique de Priape. Ce dieu naquit dans cette ville, dit la fable, ce qui, en langage allégorique, signifie que son culte y prit naissance. »

— Jacques-Antoine Dulaure, Des divinités génératrices, ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes ..., Dentu, , 427 p. (lire en ligne), « Origine du Phallus et de son culte ».

Les cités voisines de Parion et de Pège (en grec : Πηγή : « la source »/ Pegæ)[6] vouaient elles aussi un culte au dieu Priape.

Personnages

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Notes et références

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  1. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XIII, 1, 12) et Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 138, 5).
  2. Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne] (VIII, 62, 2-3).
  3. Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Lysandre, IX, 5-6).
  4. Polybe, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (XXI, 3, 12).
  5. Contre Verrès, II, 1, 24.
  6. (tr) « Tarihçe (Histoire) », sur « Site du district de Biga ».
  7. Cité par Pline l'Ancien dans Historia naturalis, VI, 200, et ici [1].
  8. Charles Louis Richard, Jean Joseph Giraud, Bibliothèque sacrée, ou, Dictionnaire universel historique, dogmatique, canonique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques, (présentation en ligne, lire en ligne), « Tryphon, martyr en Bythinie », p. 360

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Liens externes

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