Langues au Mali — Wikipédia

Langues au Mali
Langues officielles Bambara, bomu, bozo, dogon (dogo-so,dogo-kan), peul (fulfulde), soninké (sarakolé), songhaï, sénoufo-mamara (minianka), syenara (sénoufo), touareg (tamalayt), hassanya (dialecte arabe malien), khassonké et malinké (maninkakan)
Langues semi-officielles Français (langue de travail)
Langues principales Langue maternelle (%, 2009)[1] :
  46
  9

Langue la plus utilisée dans la vie courante (%, 2009)[1] :

  52
  8

Langue d'alphabétisation (%, 2009)[2] :

  25,7
Langues nationales
  4
Langues nationales Bambara, bomu, bozo, dogon (dogo-so,dogo-kan), peul (fulfulde), soninké (sarakolé), songhaï, sénoufo-mamara (minianka), syenara (sénoufo), touareg (tamalayt), hassanya (dialecte arabe malien), khassonké et malinké (maninkakan)
Principales langues étrangères Arabe, anglais
Langues des signes Langue des signes malienne, Langue des signes de Tebul (Uluban)
Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh.
Panneaux en français à côté d'une statue de Patrice Émery Lumumba à Bamako.

Le Mali répertorie entre 58[3] et 78 langues[4] africaines. Le Bambara, langue de la capitale Bamako, est parlé par la moitié de la population et le français par 17 % de la population[5],[6].

Le français est la langue de travail, de l'administration et de l'enseignement et les treize langues nationales sont les langues officielles du pays, utilisées par l'État, avec le français dans l'administration et l'enseignement. En 2022, sur 21 473 000 Maliens, 3 702 000[6] sont francophones[5],[7], ce qui fait du français la 2e langue la plus connue après le bambara. Le bambara, une langue mandé et l'une des treize langues nationales et officielles du Mali, est cependant la langue véhiculaire du pays[8] et est largement utilisé dans les activités quotidiennes[9] ; elle est la principale langue maternelle au Mali (46 %) et également la plus parlée (52 %)[10], bien que pas uniformément répartie sur le territoire national. « Ce cas de diglossie du Mali est d'ailleurs très spécifique avec une langue nationale fortement présente dans la capitale mais pas sur tout le territoire national. Ce contexte de diglossie est également spécifique à certains pays d’Afrique et produit des environnements linguistiques qui offrent une place différente à la langue française que ce que nous observons par exemple à Yaoundé au Cameroun ou à Abidjan en Côte d'Ivoire[11]. »

Liste des langues présentes au Mali classées par familles linguistiques

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  • Français
  • Anglais : langue parlée surtout dans le secteur du tourisme, et du commerce, par quelques milliers de Maliens. L'anglais est une langue enseignée dans un cadre universitaire, surtout à Bamako, pour communiquer avec des pays de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) anglophones, comme par exemple, le Nigeria, ou le Ghana, et dont l'objectif, aussi, était d'avoir des échanges économiques plus étendus avec les pays africains anglophones.
  • Depuis l'instauration d'un régime militaire pro-russe en 2021, il y a une demande pour apprendre la langue russe au Mali, mais cette langue n'est pas parlée au Mali, et n'est pas encore enseignée actuellement. Les contacts avec les Russes présents au Mali, dont les troupes de mercenaires Wagner, se font en français et en anglais.

Répartition géographique

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La répartition des locuteurs de chacune des langues varie selon les régions : le bambara est parlé essentiellement dans les régions de Ségou et Koulikoro, le peul dans la région de Mopti, le songhaï dans la région de Tombouctou et le soninké dans la région de Kayes[12].

« Les recensements du pays montrent une prédominance de plus en plus prononcée des langues régionales autochtones sur le bambara au fur et à mesure que l’on passe des régions de l’ouest du pays à celles de l’est. Bien qu’[il] soit la langue véhiculaire par excellence au Mali, le rang qu[e le bambara] occupe va ainsi décroissant spatialement, illustrant la grande stabilité des aires linguistiques au Mali entre 1987 et 1998[13]. »

Statistiques

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Recensement de 2009

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Langues maternelles et parlées

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Langues maternelles[14] et parlées[15] au Mali selon le recensement de 2009
(population résidente de 6 ans et plus)[10]
46,50 % 51,82 % 5 165 830 5 756 951
Langue % maternelle % parlée # maternelle # parlée
peul / foulfouldé 9,39 % 8,29 % 1 042 987 921 377
dogon 7,12 % 6,48 % 791 435 719 967
maraka / soninké 6,33 % 5,69 % 702 926 631 685
malinké 5,60 % 5,12 % 622 108 569 131
sonraï / djerma 5,58 % 5,27 % 619 598 585 544
minianka 4,29 % 3,77 % 476 200 418 322
tamacheq 3,40 % 3,18 % 377 797 352 737
sénoufo 2,56 % 2,03 % 284 162 225 511
bobo 2,15 % 1,89 % 238 497 210 065
bozo 1,85 % 1,58 % 205 225 176 039
kassonké 1,17 % 1,07 % 129 438 118 400
maure 1,10 % 1,00 % 122 713 111 546
samogo 0,50 % 0,43 % 55 603 47 386
dafing 0,46 % 0,41 % 50 786 45 825
arabe 0,34 % 0,33 % 38 218 36 931
haoussa 0,04 % 0,03 % 4 453 3 562
Non déclarées 0,69 % 0,75 % 76 778 83 663
Autres langues du Mali 0,55 % 0,49 % 61 014 54 010
Autres langues africaines 0,31 % 0,18 % 34 679 20 532
Autres langues étrangères 0,08 % 0,18 % 8 865 20 128
Total
100,00 % 100,00 % 11 109 312 11 109 312

Aptitude à lire et écrire

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Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 29,81 % de la population résidente de 12 ans et plus sait lire et écrire, soit 2 533 500 habitants sur les 8 499 010 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses « non déterminé », ils sont 33,47 %, parmi les 7 569 002 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabétisme déterminé.

Pour ce qui est du français, 24,88 % de la population résidente de 12 ans et plus sait le lire et l'écrire, représentant 2 114 642 habitants sur les 8 499 010 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé" ils sont 27,94 % ; et si l'on exclut également les analphabètes, ils sont 83,47 %, les 16,53 % restants sachant lire et écrire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[16].

Aptitude à lire et écrire au Mali selon le recensement de 2009
(population résidente de 12 ans et plus)[16]
Aptitude à lire et écrire Pourcentage Nombre
Sait lire et écrire le français seul 22,56 % 1 917 501
Sait lire et écrire uniquement une langue nationale 1,66 % 141 325
Sait lire et écrire uniquement une autre langue 3,27 % 277 533
Sait lire et écrire le français et une langue nationale 2,32 % 197 141
Ne sait ni lire, ni écrire 59,25 % 5 035 502
Non déterminé 10,94 % 930 008
Total 100,00 % 8 499 010

Recensement de 1998

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Recensement de 1987

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Le recensement de 1987 a enregistré la langue parlée par les personnes de plus de 6 ans. Le bambara arrive largement en tête (50,3 %), suivi du peul (10,7 %), du dogon (6,9 %), du songhay (6,3 %) et du soninké (6,3 %)[12].

Recensement de 1976

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Selon Ethnologue

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Selon la 17e édition de l'ouvrage Ethnologue, Languages of the World publiée en 2013, il y a 66 langues individuelles au Mali, toutes encore vivantes, dont 8 sont institutionnelles, 21 sont en développement, 33 sont vigoureuses et 4 sont en danger[17],[18].

Le tableau suivant donne un sommaire des 66 langues parlées rapportées dans la version en ligne de l'ouvrage sur le site web Ethnologue.com[19] (Noter que la répartition par nombre de locuteurs ne fonctionne pas parfaitement) :

Langue (Ethnologue) Branche Famille Statut légal Locuteurs
L1 au Mali[20]
Locuteurs
L2 au Mali[21]
Principale région
français oïl indo-européenne / romane / gallo-romane langue de travail 9 000 1 500 000 ? partout (partic. urbain)
hassaniyya (ou hassanya) arabe afro-asiatique / sémitique nationale et officielle 106 100 ? Nord-Ouest
bambara mandingue nigéro-congolaise / mandé nationale et officielle 2 700 000 8 000 000 ? Sud
bomu gour (du Nord) nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour nationale et officielle 102 000 ? Sud-Est
bozo, tiéyaxo (ou tigémaxo) bozo nigéro-congolaise / mandé nationale et officielle 117 696 ? Centrale
dogon, tòro sò dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise nationale et officielle 50 000 ? Centrale-orientale
fulfuldé, maasina fula (ou peul) nigéro-congolaise / atlantique nationale et officielle 911 200 ? (quelques locuteurs L2) Centrale
maninkakan de Kita (malinke) mandingue nigéro-congolaise / mandé nationale et officielle 600 000 ? Ouest
sénoufo, mamara (miniyanka) sénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaises nationale et officielle 737 802 ? Sud
sénoufo, syénara sénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise nationale et officielle 136 500 ? Sud
songhaï, koyraboro senni songhaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï nationale et officielle 400 000 ? (langue de commerce) Nord
soninké (ou maraka) Langues mandées nigéro-congolaise / mandé nationale et officielle 700 000 ? Nord-Ouest
tamasheq tamashek (ou touareg) afro-asiatique / berbère nationale et officielle 250 000 ? Nord
xaasongaxango, khassonké mandingue nigéro-congolaise / mandé nationale et officielle 120 000 ? Nord-Ouest
bankagooma nigéro-congolaise / mandé aucun ? 5 085 ? Sud
bobo madaré, septentrional nigéro-congolaise / mandé aucun ? 18 400 ? Sud-Est
bozo, hainyaxo bozo nigéro-congolaise / mandé aucun ? 117 696 ? Centrale
bozo, jenaama bozo nigéro-congolaise / mandé aucun ? 100 000 ? Centrale
bozo, tièma cièwè bozo nigéro-congolaise / mandé aucun ? 2 500 ? Centrale
dogon, banguéri mé dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 1 200 ? Centrale-orientale
dogon, bondoum dom dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 24 700 ? Centrale-orientale
dogon, dogoul dom dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 15 700 ? Centrale-orientale
dogon, donno sò dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 45 300 ? Centrale-orientale
dogon, jamsay dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 130 000 ? Centrale-orientale
dogon, koloum sò dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 24 000 ? Centrale-orientale
dogon, téné kan dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 127 000 ? Centrale-orientale
dogon, tomo kan dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 132 800 ? Centrale-orientale
dogon, toro tégou dogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 2 900 ? Centrale-orientale
duungooma nigéro-congolaise / mandé aucun ? 70 000 ? Sud
jahanka nigéro-congolaise / mandé aucun ? 500 ? Sud-Ouest
jalunga, dyalonké nigéro-congolaise / mandé aucun ? 9 000 ? Sud-Ouest
jowulu nigéro-congolaise / mandé aucun ? 10 000 ? Sud-Est
dioula (ou jula) mandingue nigéro-congolaise / mandé aucun ? 50 000 ? (très proche du bambara) Sud-Est, toutes ?
kagoro mandingue nigéro-congolaise / mandé aucun ? 15 000 ? Ouest
koromfé gour (du Nord) nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour aucun ? 100 ? Sud-Est
maninkakan de l’Ouest (malinke) mandingue nigéro-congolaise / mandé aucun ? 100 000 ? Sud-Ouest
marka marka nigéro-congolaise / mandé aucun ? 25 000 ? (très proche du soninké) Sud-Est
mòoré (ou moré) oti-volta nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour aucun ? 17 000 ? Sud-Est
pana nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 2 800 ? Centrale-orientale
pulaar fula (ou peul) nigéro-congolaise / atlantique aucun ? 175 000 ? Ouest
pular fula (ou peul) nigéro-congolaise / atlantique aucun ? 50 000 ? Sud-Ouest
sàmòmá nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? ? (6 villages) ? Sud-Est
sénoufo, sìcìté sénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? ? (4 villages) ? Sud-Est
sénoufo, supyiré sénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ? 364 000 ? Sud
songhaï, humburi senni songhaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ? 15 000 ? Nord
songhaï, koyra chiini songhaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ? 200 000 ? Nord
tadaksahak songhaï (septentrional) nilo-saharienne / songhaï aucun ? 30 000 ? Nord
tamajaq tamashek (ou touareg) afro-asiatique / berbère aucun ? 190 000 ? Nord
zarmaci songhaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ? ? (2 villages) ? Nord-Est

Langues maternelles et parlées

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En 2014, 44,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent parler et comprendre le français[22], ce qui en fait la 2e langue la plus connue à Bamako après le bambara. Sa faible présence dans le tableau ci-dessous (Autres langues étrangères) est due au fait qu'elle n'est la langue maternelle que de moins de 1 % des Maliens et n'est parlée au quotidien que par peu de gens en dehors du système scolaire et des médias.


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Langues maternelles[14] et parlées[15] dans le district de Bamako selon le recensement de 2009
(population résidente de 6 ans et plus)[10]
Langue % maternelle % parlée # maternelle # parlée
bambara 73,06 % 86,39 % 1 076 284 1 272 669
maraka / soninké 5,48 % 2,91 % 80 739 42 808
peul / foulfouldé 4,24 % 1,72 % 62 500 25 392
malinké 3,98 % 2,16 % 58 585 31 847
sonraï / djerma 3,33 % 1,73 % 49 050 25 431
dogon 3,24 % 1,40 % 47 667 20 555
bobo 1,45 % 0,68 % 21 335 10 064
sénoufo 0,70 % 0,16 % 10 337 2 322
minianka 0,66 % 0,17 % 9 782 2 523
kassonké 0,65 % 0,27 % 9 568 4 001
bozo 0,45 % 0,16 % 6 644 2 342
tamacheq 0,31 % 0,22 % 4 544 3 207
dafing 0,25 % 0,07 % 3 651 1 093
maure 0,18 % 0,05 % 2 679 697
samogo 0,12 % 0,04 % 1 830 607
arabe 0,06 % 0,03 % 833 447
haoussa 0,03 % 0,02 % 468 234
Non déclarées 0,54 % 0,70 % 7 910 10 380
Autres langues du Mali 0,21 % 0,06 % 3 034 929
Autres langues africaines 0,79 % 0,30 % 11 609 4 475
Autres langues étrangères 0,28 % 0,76 % 4 164 11 190
Total
100,00 % 100,00 % 1 473 213 1 473 213

Aptitude à lire et écrire

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En 2009, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 70 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire[23].

En 2003, 56 % des habitants savaient lire et écrire[24].

Le français étant la langue d'instruction :

  • En 2014, 47,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent lire et écrire le français[22].
  • En 2009, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 53,76 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire le français, soit 653 029 habitants sur les 1 214 667 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé" ils sont 61,63 % parmi les 1 059 643 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabétisme déterminé ; et si l'on exclut également les analphabètes, ils sont 94,38 %, soit sur 691 904 habitants, les 5,62 % restants sachant lire et écrire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[23].
Aptitude à lire et écrire dans le district de Bamako
selon le recensement de 2009
(population résidente de 12 ans et plus)[23]
Aptitude à lire et écrire Pourcentage Nombre
Sait lire et écrire le français seul 50,34 % 611 485
Sait lire et écrire uniquement une langue nationale 0,57 % 6 891
Sait lire et écrire uniquement une autre langue 2,63 % 31 984
Sait lire et écrire le français et une langue nationale 3,42 % 41 544
Ne sait ni lire, ni écrire 30,27 % 367 739
Non déterminé 12,76 % 155 024
Total 100,00 % 1 214 667

En 2014, 47,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 44,7 % savent le parler et le comprendre[22].

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 53,76 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire le français, soit 653 029 habitants sur les 1 214 667 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé" ils sont 61,63 % parmi les 1 059 643 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabétisme déterminé ; et si l'on exclut également les analphabètes, ils sont 94,38 %, soit sur 691 904 habitants, les 5,62 % restants sachant lire et écrire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[23].

Le bambara, l'une des 13 langues nationales du Mali, est la langue véhiculaire à Bamako[8] et est largement utilisé dans les activités quotidiennes[9].

Politique linguistique du Mali

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La nouvelle constitution de la république du Mali adoptée par référendum le par 97 % des votants - référendum boycotté par des partis d'opposition et des associations représentant la société civile, qui accusent le scrutin d'être entaché par des «irrégularités» et des «fraudes»[25] - stipule désormais que « les langues nationales sont les langues officielles du Mali » et « le français est la langue de travail ». Le français n'est donc plus la langue officielle du Mali.

Le gouvernement malien, tout comme l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), « appuient les initiatives permettant de maintenir les langues nationales en Afrique et cela passe assurément par l’alphabétisation de ces populations dans leur langue maternelle. Toutefois, dans des pays où une multitude de langues nationales sont parlées, comme au Cameroun, au Bénin, en Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure au Burkina, au Mali et au Sénégal, il est extrêmement difficile de supporter un système d’éducation public qui permettrait d’enseigner chacune de ces langues au primaire, au secondaire et même à l’université (confection du matériel pédagogique, formation des enseignants, etc.). Par ailleurs, certains pays qui comptent une langue nationale parlée par la presque totalité de la population proposent déjà des programmes de formation dans lesquels cette langue occupe une place centrale. C’est le cas du Rwanda, du Burundi et de Madagascar ou encore de la Tanzanie. Qui plus est, la situation linguistique dans ces pays permet que de nombreux médias écrits en langue nationale occupent l’espace public : c’est le cas notamment du kinyarwanda qui est la langue nationale du Rwanda. Bref, les contextes linguistiques de cet espace francophone sont fort variés et c’est assurément ce qui en fait sa richesse. Il demeure toutefois que pour la vaste majorité des pays d’Afrique subsaharienne de la Francophonie, compte tenu des mosaïques linguistiques qui les caractérisent, c’est la langue française qui a été adoptée – ou qui s’est imposée – dans l’enseignement formel et dans une bonne partie de l’espace médiatique, notamment dans les médias écrits. Ceci étant, après 50 ans d’indépendance, les populations de plusieurs pays africains s’approprient cette langue française et on ne peut que s’en réjouir. Si en 1960, moins de 2 % des francophones (défini par la capacité à lire et écrire en français) se trouvaient sur le continent africain, actuellement c’est environ 50 % et en 2050, si la tendance se maintient, ce sera 85 %. » (Richard Marcoux, 2012[11]).

La proportion de personnes capables de lire et écrire dans une langue nationale est en progression constante, passant de 0,7 % en 1987, à 2,6 % en 1998[26] et à 3,98 % en 2009.

Usages des langues

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« Le français est la langue officielle du Mali. La vie publique et politique se fait et se légitime en écrivant et en parlant le français. L’instruction formelle se fait en français pour la transmission et l’acquisition du savoir à l’école. La distanciation sociale dans la communication verbale, voire la marque d’une supériorité de statut, s’expriment en parlant le français. Les exemples qui peuvent décrire les multiples fonctions et usages du français au Mali abondent. Cependant, des facteurs historiques sont à l’origine de la concurrence qui est faite au français, non seulement dans la gestion de la vie publique au quotidien, mais également dans la sphère de l’instruction (l’école). L’option socialiste à l’indépendance et le désir de construction d’une identité propre ont amené les autorités du Mali à envisager l’utilisation des langues nationales comme outils de développement (Diarra, 1997 : 25), et les choix idéologiques et politiques qui ont été opérés ont défini un paysage linguistique qui a évolué au fil des ans. En outre, la vitalité démographique des groupes a aussi participé à cette recomposition à la fois linguistique et populationnelle. » (ODSEF, 2010[27]).

« La langue officielle est une forme « haute » par rapport à la langue nationale qui est elle-même une forme « haute » par rapport aux autres langues. L'accès au pouvoir passe par la maitrise de la langue officielle, mais celle de la langue locale dominante (qu'elle soit la seule langue promue au rang de langue nationale ou non) confère un pouvoir de plus. Cependant, si le bambara par exemple peut être vécu comme une langue de libération face au français, il peut aussi être perçu comme une langue d'oppression par les Songhaï de Tombouctou ou les Tamasheq du nord (Calvet, 2005) » (Fatou Dia, 2011)[28].

« Du fait de la minorité des locuteurs de langue française, les langues maliennes sont davantage utilisées que le français dans la vie de tous les jours notamment en ce qui concerne les soins dans les hôpitaux ou les centres de santé par exemple. Malgré tout, la maitrise du français offre de nombreuses possibilités comme l'accès à certains postes, reconnaissance sociale et prestige. »[29].

Dynamique des langues

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« Bien qu’étant la langue officielle, le français est loin d’être la première langue parlée au sein de la population malienne. En fait, 0,11 % de la population en 1987 et 0,09 % en 1998 avaient le français comme première langue parlée. » (ODSEF, 2010[27]).

En revanche, bien que n'étant que rarement la première langue parlée, la connaissance du français a beaucoup progressé : En 1960, 66 000 Maliens savaient lire et écrire en français ; en 1987, ils étaient 564 650 ; en 1998, ils étaient 884 355 ; en 2009, ils étaient 2 114 642[30] ; et en 2015 ils sont 2 744 000[7].

En 2024, la population francophone du Mali représente 20 %, soit environ 4 884 000 personnes. Parmi elles, 6,4 % (environ 1 491 000 individus) parlent le français comme langue maternelle[31]. De plus, 3 329 144, soit 13,6 % de la population totale de 24 479 000, utilisent le français comme langue seconde[32].

Évolution de l'aptitude à lire et écrire le français au Mali entre 1960 et 2009
(population résidente de 12 ans et plus)
Année Pourcentage Nombre
1960 66 000
1976
1987 11,9 % 564 650
1998 14,7 % 884 355
2009 24,9 % 2 114 642
2024 20 % 4 884 000

Le français est grandement présent sur les chaînes de télévision et occupe presque totalement l’espace des médias écrits du Mali[11].

Notes et références

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  1. a et b (fr) [PDF] « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) p. 373.
  2. (fr) [PDF] « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) p. 401.
  3. Selon ethnologue.com
  4. (en) « Glottolog 4.4 - Languages », sur glottolog.org (consulté le ).
  5. a et b La langue française dans le monde 2015-2018, Éditions Gallimard, Organisation internationale de la Francophonie
  6. a et b Richard Marcoux, « Estimation des populations francophones dans le monde en 2022 », sur Organisation internationale de la Francophonie (consulté le )
  7. a et b La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 17.
  8. a et b La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 42.
  9. a et b La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 31.
  10. a b et c « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) p. 373.
  11. a b et c Amadou Salifou Guindo, « Multilinguisme et enseignement / apprentissage des langues en Pays dogon (Mali) », Linguistique. Université Paul Valéry - Montpellier III, .
  12. a et b S.M. Traoré, la répartition spatiale de la population, in Philippe Bocquier et Tiéman Diarra, Population et société au Mali, Paris, L'Harmattan, , 204 p. (ISBN 2-7384-8490-5 et 9782738484901), p. 21-29
  13. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf KONATÉ, Mamadou Kani, Idrissa DIABATÉ et Amidou ASSIMA (2010), Dynamique des langues locales et de la langue française au Mali : un éclairage à travers les recensements généraux de la population (1988 et 2002), Québec, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone/Université Laval, Rapport de recherche de l'ODSEF, 46 p., p. 20-21.
  14. a et b La langue maternelle indique la langue parlée par la mère du répondant et par conséquent, celle dans laquelle ce dernier a été socialisé dès l'enfance. C'est la première langue apprise par le répondant durant son enfance.
  15. a et b La langue parlée est la langue la plus utilisée par le répondant dans la vie courante et peut être différente de la langue maternelle.
  16. a et b « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) p. 401.
  17. « Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  18. « Profile of language status for Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  19. « Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  20. Première langue / langue maternelle. Nombres depuis Ethnologue.com.
  21. Deuxième langue. Il est difficile d'obtenir les chiffres précis pour cette catégorie.
  22. a b et c La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 30.
  23. a b c et d « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) p. 410.
  24. « Mali Data Portal », sur Knoema (consulté le ).
  25. Morgane Le Cam, « Référendum constitutionnel au Mali : le oui l’emporte massivement, l’opposition dénonce « le pire scrutin de l’histoire » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf
  27. a et b http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf KONATÉ, Mamadou Kani, Idrissa DIABATÉ et Amidou ASSIMA (2010), Dynamique des langues locales et de la langue française au Mali : un éclairage à travers les recensements généraux de la population (1988 et 2002), Québec, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone/Université Laval, Rapport de recherche de l'ODSEF, 46 p., p. 33.
  28. http://www.theses.ulaval.ca/2011/28523/28523.pdf p. 31.
  29. http://www.theses.ulaval.ca/2011/28523/28523.pdf pp. 36-37.
  30. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf p. 35.
  31. Pays francophones et diffusion de la langue
  32. « Accueil-Francoscope », sur ODSEF (Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone de l'Université Laval) & l'Organisation internationale de la Francophonie, Laval, Québec

Articles connexes

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Liens externes

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