Laurent Bayle — Wikipédia

Laurent Bayle, né le à Lyon, en France, est un responsable culturel français, ancien directeur général de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris.

Débuts professionnels

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Diplômé de l’Institut d’études politiques de Lyon en 1974, Laurent Bayle enseigne tout d’abord les lettres modernes, avant de s’impliquer dans la vie théâtrale lyonnaise et de rejoindre le Théâtre de l’Est lyonnais en qualité de directeur adjoint (1976-1977).

En 1978, il devient l’administrateur général de l’Atelier lyrique du Rhin à Colmar et assure en parallèle la production déléguée (éditions de 1980 et 1982) de la Biennale Voix, Théâtre et Musiques d’Aujourd’hui organisée au Théâtre des Amandiers de Nanterre.

Festival Musica

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En 1982, Laurent Bayle crée à Strasbourg le Festival Musica qui devient immédiatement l’un des festivals de musique contemporaine les plus importants internationalement[1]. Il en assure la direction pendant quatre ans, étant nommé en 1984 Révélation musicale de l’année par le Syndicat professionnel de la critique dramatique et musicale[2].

Sa ligne d'action, est très précisément définie dans le quotidien Le Monde par le journaliste Antoine Wicker : « privilégier la notion de répertoire contemporain sans rien négliger de la création musicale des années 80, en servant une actualité musicale faite de coups de sonde vers l'avenir et de réévaluations du passé »[3].

Le 7 avril 2017, il est nommé président du festival[4].

Le succès du Festival Musica le conduit à la direction artistique de l’IRCAM en 1986, puis à la direction de l’institut après le départ de Pierre Boulez en 1992.

Il renforce la venue à l’IRCAM de nouvelles générations de compositeurs (création d’un Cursus d’informatique musicale à partir de 1993) et met en place une plateforme favorisant l’utilisation des logiciels musicaux par une large communauté (création du Forum IRCAM en 1993)[5]. Il contribue également à l’agrandissement physique de l’IRCAM jusqu’alors installé en sous-sol à travers l’édification et la rénovation de trois bâtiments : la « Tour » conçue par Renzo Piano d’une part ; les bâtiments « Jules Ferry » et « Bains Douches » réhabilités en 1995 par Daniel et Patrick Rubin[6]. Il y installe dès 1996 une médiathèque proposant aux mélomanes des usages informatisés très performants.

Il favorise par ailleurs la diffusion des créations musicales auprès de publics diversifiés (lancement du festival Agora dès 1997[7]) et ouvre en 1998 deux département : l’un de design sonore dirigé par Louis Dandrel et un autre associant la démarche des chorégraphes et des compositeurs, confié à François Raffinot[8].

Cité de la musique et Philharmonie de Paris

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En 2001, Laurent Bayle prend la tête de la Cité de la musique, dont il développe le projet culturel selon divers angles d’approche (création musicale, dialogue entre les cultures, expositions, pédagogie, médiation des savoirs, etc.)[9]. En 2006, le ministère de la Culture et de la Communication lui confie la réouverture de la Salle Pleyel qui devient une filiale de la Cité de la musique.

En 2006, l’État et la ville de Paris annoncent le projet de construction d’un grand auditorium symphonique localisé dans le prolongement de la Cité de la musique dont la conception est confiée à l’architecte Jean Nouvel[10],[11]. Laurent Bayle est alors nommé président de l’association de préfiguration de la Philharmonie de Paris[12].

Après son inauguration le et sa fusion avec la Cité de la musique, cet établissement, désormais dénommé Cité de la musique - Philharmonie de Paris, se positionne parmi les plus importantes structures culturelles internationales dévolues à la musique[13],[14].

En 2010, Laurent Bayle lance, sous l’égide de la Philharmonie de Paris, les premiers orchestres d’enfants dénommés Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale) qui s’implantent dans des territoires en difficulté[15]. Aujourd’hui, une cinquantaine d’orchestres Démos sont installés dans toute la France métropolitaine et en outre-mer[16].

En 2019, à la demande de l’État et de la ville de Paris, Laurent Bayle intègre statutairement l’Orchestre de Paris au sein de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris afin d’accroître son rayonnement international[17].

En 2020, il lance avec la musicienne Claire Gibault, la première édition du concours international de cheffes d’orchestre, La Maestra, qui vise à combattre les discriminations pesant sur les femmes dans le milieu musical[18].

En 2021, il donne naissance à une nouvelle filiale, la Philharmonie des enfants, qui développe ses activités dans un espace permanent de 1000 m2 scénographié par Constance Guisset proposant aux enfants de 4 à 10 ans un voyage musical jalonné d’une trentaine d’installations manipulables et d’un studio immersif[19].

Laurent Bayle est reconduit dans ses fonctions de directeur général de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris le 30 mars 2016 pour une durée de 5 ans[20], grâce à deux décrets présidentiels du 25 et 31 mars 2016[21],[22]qui lui permettent de rester à ce poste au-delà de 65 ans[23]. Il a été remplacé le 1er novembre 2021 par Olivier Mantei[24].

Publication

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Le 25 janvier 2022, il publie aux éditions Odile Jacob le livre Une Vie musicale qui retrace les grandes étapes de son parcours professionnel[25].

Décorations

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Autres fonctions

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Laurent Bayle siège dans les conseils d’administration suivants :

Notes et références

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  1. Jacques Lonchampt, « Musica 83 à Strasbourg, Éclairs modernistes, », Le Monde,‎
  2. « La révélation musicale de l’année : Laurent Bayle pour la création et la réalisation du Festival des musiques d’aujourd’hui, Musica 83, à Strasbourg », Le Monde,‎
  3. Jacques Lonchampt, « Le legs de Laurent Bayle », Le Monde,‎
  4. « Laurent Bayle, nouveau président de Musica », sur francetvinfo.fr,
  5. Célestin Deliège, Cinquante ans de modernité musicale : de Darmstadt à l’Ircam, Pierre Mardaga éditeur,
  6. Emmanuel de Roux, « Une architecture monacale », Le Monde,‎
  7. Pierre Gervasoni, « Avec Agora, l’Ircam tente de s’ouvrir au grand public », Le Monde,‎
  8. Peter Szendy, « Danse et design sonore », Résonance n° 15,‎
  9. Robert Martine, « Entretien avec Laurent Bayle « Il faut s’adapter aux usages » », sur lejournaldesarts.fr, (consulté le ).
  10. Renaud Machart, « La Cité de la musique bientôt achevée », Le Monde,‎
  11. Sébastien Ramoux, « Jean Nouvel décroche l’auditorium de la Villette », Le Parisien,‎
  12. Christian Merlin, « Laurent Bayle tout entier à son auditorium », Le Figaro,‎
  13. Thierry Hillériteau, « Philharmonie de Paris: « Un vrai signe de changement » », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Laurent Bayle : faire de la philharmonie de Paris le centre Pompidou de la musique ! », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  15. Elodie Maurot, « Orchestre Démos : l’insertion par la partition », La Croix,‎
  16. Ariane Blanchet, « Musique classique : quand les jeunes de quartiers défavorisés réussissent à se frayer un chemin », Les Echos,‎
  17. Marie-Aude Roux, « L’intégration de l’Orchestre de Paris au sein de la Philharmonie annoncée pour 2019 », Le Monde,‎
  18. Violaine de Montclos, « Musique classique : où sont les femmes ? », Le Point,‎
  19. Benoît Fauchet, « Une Philharmonie pour et par les enfants », Diapason,‎
  20. « Laurent Bayle repart pour 5 ans à la direction de la Philharmonie de Paris », France Musique,‎
  21. « Décret n° 2016-356 du 25 mars 2016 relatif au mandat de directeur général de l'Etablissement public de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris », sur Journal officiel de la République française
  22. « Décret du 31 mars 2016 portant nomination du directeur général de l'Etablissement public de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris - M. BAYLE (Laurent) », sur Journal officiel de la République française,
  23. Laurent Mauduit, « À la Culture, copinage, magouilles et renvois d’ascenseur », Mediapart,‎
  24. « L'équipe | Philharmonie de Paris », sur philharmoniedeparis.fr, (consulté le )
  25. Ariane Bavelier, « Une Vie musicale, de Laurent Bayle : l’art de bien jouer », Le Figaro,‎
  26. Décret du 13 juillet 2006 portant promotion et nomination
  27. Décret du 30 décembre 2017 portant promotion et nomination
  28. Décret du 24 novembre 2021 portant promotion et nomination
  29. Arrêté du 17 janvier 2013 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  30. « Annonce des remises de décoration « Automne 2019 » », sur Ministry of Foreign Affairs of Japan (consulté le ).

Liens externes

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