Régis Marcon — Wikipédia

Régis Marcon
Régis Marcon lors du Trophée Paul Haeberlin
à Strasbourg, en mars 2014
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Régis Joannès MarconVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Fratrie
Enfant
Paul Marcon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Régis Marcon, né le à Saint-Bonnet-le-Froid, en Haute-Loire, est un chef cuisinier français, lauréat du Bocuse d'or en 1995 au Concours mondial de la cuisine. Il est propriétaire dans son village natal du Restaurant Marcon, récompensé de trois étoiles au Guide Michelin depuis 2005.

Il est le frère de l'homme politique Jean-Pierre Marcon et le père des chefs cuisiniers Jacques et Paul Marcon, ce dernier ayant remporté le Bocuse d'or 2025.

Régis Marcon naît le dans une famille de sept enfants[1], à Saint-Bonnet-le-Froid[2], un village d'altitude (1 117 mètres) du département de la Haute-Loire[3], aux confins du Velay et du Vivarais[4]. Ses parents s'y sont établis en 1948. Son père, Joannès, est marchand de vin. Sa mère, Marie-Louise, est cuisinière[5]. Elle tient un café qu'elle a converti en un restaurant traditionnel, doté de quelques chambres, L'Auberge des Cimes[1],[5].

Joannès meurt en 1968, à 52 ans. Les enfants arrêtent leurs études pour aider leur mère à tenir l'affaire familiale[6].

Lorsque Régis a 15 ans, il est attiré par les métiers du sport et les arts plastiques[3]. Mais sa mère l'inscrit au lycée hôtelier de Grenoble[6]. Là, il prend goût à la cuisine, grâce notamment à son formateur en pâtisserie[3]. En 1973, il est sacré meilleur apprenti au championnat de France du Dessert[7],[2]. En 1974, il obtient un CAP et un BEP de cuisine[8],[3].

En 1975, son frère André ouvre l'hôtel La Découverte dans le village natal[9]. En 1977, détenteur du brevet national de pisteur secouriste[2], Régis dirige une école de ski à La Bourboule[1]. En 1978, à 22 ans, il se marie avec Michèle, et revient à Saint-Bonnet-le-Froid pour aider sa mère à l'Auberge des Cimes[6].

Statuette dorée représentant Bocuse les bras croisés.
En 1995, l'obtention du Bocuse d'or accroît la renommée de Régis Marcon.

Le , il reprend l'affaire[10],[6]. En 1983, il obtient le brevet de maîtrise cuisine[8],[3]. En 1981 et en 1986, il aménage et rénove son établissement[2]. En 1987, le restaurant apparaît pour la première fois dans le guide Gault et Millau, avec la note de 15 sur 20[11]. En 1989, Régis Marcon est lauréat du prix culinaire international Pierre-Taittinger[10],[11] et, en 1990, il est récompensé d'une première étoile dans le Guide Michelin[10]. En 1992, il est lauréat du prix Brillat-Savarin[8],[10].

En 1995, au Concours mondial de la cuisine, il représente la France lors de la finale et remporte le Bocuse d'or, qui lui vaut une renommée internationale[12]. En 1997, il décroche sa deuxième étoile Michelin[8],[3]. Le guide Gault et Millau 2001 lui décerne trois toques et le titre de Cuisinier de l’année[2],[8],[11]. La même année, ses pairs l'élisent également Cuisinier de l'année dans le magazine professionnel Le Chef[8]. En 2004, il ouvre une boulangerie, La Chanterelle, au centre de son village[13]. En 2005, l'Auberge des Cimes obtient sa troisième étoile Michelin[14].

Régis et Michèle Marcon ont quatre enfants : Jacques, Marie, Thomas et Paul[10]. En août 2005, l'aîné, Jacques[15], revient à Saint-Bonnet-le-Froid, après avoir fait ses classes au Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier, à l’école des arts culinaires Lenôtre et à l'Hôtel Élysée Palace de Paris[5].

Le , le restaurant est transféré au sommet d'une colline, au lieu-dit Larsiallias, dans une nouvelle construction qui offre également dix chambres d'hôtel. Le restaurant est doté d'une cuisine de 200 m2 et d'une salle de 60 places. Il prend le nom de Régis et Jacques Marcon[16],[2]. Le , l'ancienne Auberge des Cimes devient le Bistrot La Coulemelle.

Régis Marcon en mars 2012.

Cinq toques sont attribuées au restaurant Régis et Jacques Marcon dans le guide Gault et Millau 2010[17]. En juin 2013, Régis Marcon succède à Jacky Fréon en tant que président des Bocuse d'or France[18]. En 2013, il devient président du comité d’organisation stratégique de la Cité internationale de la gastronomie de Lyon[19]. Il voit sa note portée à 19 sur 20 dans le guide Gault et Millau 2018, et à 19,5 dans le guide 2019[20].

Paul, le plus jeune de ses enfants, est également cuisinier. Il se forme à Lyon chez Jérémy Galvan et au Prairial, puis à Stockholm, à l'Aira[21],[22]. En juillet 2023, il intègre la cuisine du Restaurant Marcon[23]. Le , trente ans après son père, il remporte le Bocuse d'or[24]. Il annonce qu'il va reprendre sa place dans l'équipe, à Saint-Bonnet-le-Froid[25].

Le Restaurant Marcon a son propre potager biologique, qui lui fournit une bonne partie de ses légumes[26]. Pour le reste, le menu est dicté par la cueillette et le marché[27]. « Entre Haute-Loire et Ardèche, dit Régis Marcon, notre cuisine reflète les liens forts que nous avons noués avec cette terre et cette culture[27]. » Il tient à s'inscrire dans une tradition régionale en faisant découvrir, au gré des saisons, les richesses du terroir : fleurs et plantes sauvages (cistre, verveine, ache des montagnes, fleurs de sureau…), herbes (plantain, achillée), champignons des sous-bois d'alentour, châtaignes, lentilles vertes du Puy, bœuf fin gras du Mézenc, agneau noir du Velay, fromages d'Auvergne (salers, fourme fermière de Valcivières, saint-nectaire…), myrtilles, vins de la vallée du Rhône[28],[29]

Marcon sait mettre en valeur l'authenticité de la cuisine paysanne locale[28], tout en s'autorisant une grande créativité, avec des alliances surprenantes[30]. La carte change toutes les semaines[27],[31].

Établissements

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Contrairement à d'autres grands chefs français, Régis Marcon n'ouvre pas de nouveaux établissements à l'étranger[32]. Les « Maisons Marcon », où s'impliquent plusieurs membres de sa famille, sont toutes à Saint-Bonnet-le-Froid[3] :

  • Restaurant Marcon, 3 étoiles Michelin
  • Bistrot La Coulemelle
  • Bar de Païs
  • école de cuisine pour amateurs de tous niveaux[10]
  • La Chanterelle, boulangerie, pâtisserie, salon de thé
  • Hôtel Marcon, 4 étoiles, Relais & Châteaux
  • hôtel Le Clos des Cimes, 3 étoiles
  • hôtel La Découverte, 3 étoiles
  • spa Nature et Santé, dirigé par Thomas, le deuxième fils de Régis Marcon[33]

Récompenses et distinctions

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  • 1973. Meilleur apprenti au Championnat de France du dessert[7],[2]
  • 1989. Prix Taittinger[10],[11]
  • 1992. Prix Brillat-Savarin[8],[10]
  • 1995. Bocuse d'or[12]
  • 1997. Entrée dans la chaîne Relais et Châteaux[8]
  • 2001. Chef de l'année dans le guide Gault et Millau[11],[2],[8]
  • 2001. Élu cuisinier de l'année par ses pairs dans le magazine Le Chef[34],[2]
  • 2005. Troisième étoile dans le Guide Michelin[14]
  • 2008. Président des quatrièmes Rencontres François Rabelais[35]
  • 2010. Cinq toques dans le guide Gault et Millau[17]
  • 2018. Meilleur restaurant gastronomique européen dans le classement Opiniated About Dining[36],[37]
  • 2019. 19,5 sur 20 dans le guide Gault et Millau[20]
  • 2019. Officier de la Légion d'honneur[38]
  • 2019. Entrée dans l’académie des « Toques d'or », créée cette année-là par le guide Gault et Millau. Distinguant dix grands chefs de la gastronomie française, elle est décernée à vie, et hors d'atteinte pour ce qui concerne la notation. « Les impétrants, précise la direction de Gault et Millau, doivent avoir obtenu, durant au moins trente ans, un minimum de 17 sur 20 et quatre toques, et prendre encore aujourd'hui une part active dans leurs(s) restaurant(s)[39]. »

Publications

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  • Ma cuisine des champignons, Paris, Calmann-Lévy, 2001. Rééd. Paris, Marabout, 2003
  • La Cuisine de Régis Marcon, Le Miroir, 2003
  • Champignons, Paris, La Martinière, 2013
  • Avec Jacques Marcon, Recettes d'automne, Sayat, Borée, 2013
  • Avec Jacques Marcon, Recettes de printemps, Borée, 2014
  • Avec Jacques Marcon, Recettes d'hiver, Borée, 2014
  • Avec Jacques Marcon, Recettes d'été, Borée, 2014
  • Régis Marcon, un chef 3 étoiles, Le Chêne, 2015
  • Avec Jacques Marcon, Best of Régis et Jacques Marcon, Issy-les-Moulineaux, Ducasse, 2015
  • Herbes : 70 herbes potagères et sauvages, La Martinière, 2016
  • Céréales et légumineuses, La Martinière, 2018
  • Légumes, La Martinière, 2020
  • « Ça ira mieux demain ? », dans La Cuisine de demain vue par 50 étoiles d’aujourd’hui (dirigé par Kilien Stengel, Paris, L'Harmattan, 2021

Notes et références

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  1. a b et c Denis Meynard, « Régis Marcon, enraciné dans le Vivarais », sur lesechos.fr, 25 août 2011 (consulté le 26 janvier 2025).
  2. a b c d e f g h et i « Régie Marcon raconte », sur lesmaisonsmarcon.fr (consulté le 26 janvier 2025).
  3. a b c d e f et g « Régis Marcon : « Ma cuisine reflète mon parcours d'autodidacte et mon approche de la nature », sur lhotellerie-restauration.fr, 9 novembre 2020 (consulté le 26 janvier 2025).
  4. Anaïs Digonnet, « Saint-Bonnet-le-Froid, ce village gourmand entre Velay et Vivarais », sur leprogres.fr, 21 mai 2023 (consulté le 26 janvier 2025).
  5. a b et c « La famille Marcon, bonne étoile de Saint-Bonnet-le-Froid », sur myhauteloire.fr, 8 avril 2024 (consulté le 26 janvier 2025).
  6. a b c et d « Les sept enfants de Johannès et Marie-Louise restent très attachés à leur village », surlamontagne.fr, 2 août 2014 (consulté le 26 janvier 2025).
  7. a et b Corinne Pradier, « Régis et Jacques Marcon. Transmission durable », sur sujetlibre.com (consulté le 29 janvier 2025).
  8. a b c d e f g h et i Joséphine de Caumont, « Régis et Jacques Marcon. Les champions du champignon », sur terroirsdechefs.com, 2011 (consulté le 26 janvier 2025).
  9. Sandrine Kauffer, « Régis Marcon. De l’Auberge des Cimes à La Coulemelle », sur nouvellesgastronomiques.com, 11 octobre 2015 (consulté le 26 janvier 2025).
  10. a b c d e f g et h Elena Bizzotto, « Régis Marcon : engagé pour la transmission », sur journaldesfemmes.fr, 7 avril 2023 (consulté le 28 janvier 2025).
  11. a b c d et e « Régis Marcon », sur gaultmillau.com, 2025 (consulté le 26 janvier 2025).
  12. a et b Julie Garnier, « Régis Marcon : « Avec le Bocuse d’Or, je suis passé du chef d’un petit village à une dimension internationale », sur leprogres.fr, 25 janvier 2025 (consulté le 27 janvier 2027).
  13. Vincent Marcilhac, « Revitalisation d’une économie locale et stratégie familiale : le cas Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid », sur openedition.org, Norois, no 219, 2011, p. 41-56, § 14.
  14. a et b « Le Guide Michelin a décerné ses étoiles pour 2005 », sur lemonde.fr, 23 février 2005 (consulté le 27 janvier 2025).
  15. Mickaël Rolland, « Jacques Marcon, l’héritier de l’excellence », sur aucoeurduchr.fr, 21 mars 2024 (consulté le 28 janvier 2025).
  16. Vincent Marcilhac, op. cit., § 21.
  17. a et b « Les Marcon de nouveau distingués », sur ledauphine.com, 27 octobre 2009 (consulté le 29 janvier 2025).
  18. « Régis Marcon, nouveau président du Bocuse d’or France », sur laradiodugout.fr, 12 juin 2013 (consulté le 29 janvier 2025).
  19. Caroline Girardon, « Lyon : entre musée et lieu d'expériences gustatives, la Cité de la gastronomie ouvrira à l'automne », 20 minutes,‎ (lire en ligne)
  20. a et b Marie Rouarch, « Gastronomie : un 19,5 sur 20 au Gault et Millau 2019 pour Régis et Jacques Marcon », sur francebleu.fr, 31 octobre 2018 (consulté le 28 janvier 2025).
  21. Hugo de Saint Phalle, « Qui est Paul Marcon, candidat français au Bocuse d’or 2025 ? » sur lepoint.fr, 26 janvier 2025 (consulté le 29 janvier 2025).
  22. Thaïs Leroy, « Qui sont les 24 candidats du Bocuse d'or ? » sur lyoncapitale.fr, 27 janvier 2025 (consulté le 28 janvier 2025).
  23. « Après Jacques son premier fils, le chef Régis Marcon intègre Paul le plus jeune à la direction des cuisines », sur foodandsens.com, 26 juillet 2023 (consulté le 28 janvier 2025).
  24. Alice Bosio, « Trente ans après son père, Paul Marcon remporte le Bocuse d’or pour la France », sur lefigaro.fr, 27 janvier 2027 (consulté le 28 janvier 2027).
  25. « Paul Marcon : « Je vais reprendre ma place dans l’équipe à Saint-Bonnet-le-Froid », sur lacommere43.fr, 31 janvier 2025 (consulté le 31 janvier 2025).
  26. « Pour une gastronomie durable : Jacques et Régis Marcon », sur guide.michelin.com, 2025 (consulté le 29 janvier 2025).
  27. a b et c « Restaurant Marcon », sur guide.michelin.com, 2025 (consulté le 29 janvier 2025).
  28. a et b Vincent Marcilhac, op. cit., § 22.
  29. « Régis Marcon », sur gourmets.fr (consulté le 30 janvier 2025).
  30. Jean-Claude Ribot, « Régis Marcon, trois étoiles terroir », sur lemonde.fr, 21 avril 2005 (consulté le 30 janvier 2025).
  31. « Jacques et Régis Marcon », sur bottingourmand.com, 2019 (consulté le 29 janvier 2025).
  32. Vincent Marcilhac, op. cit., § 15.
  33. Fred Sauron, « Saint-Bonnet-le-Froid : la famille Marcon au cœur d’un documentaire sur France 2 dimanche », sur leprogres.fr, 13 janvier 2023 (consulté le 28 janvier 2025).
  34. « Le Bocuse d'or et conférencier en transmission, motivation, excellence Régis Marcon », sur conferenciers.info (consulté le 29 janvier 2025).
  35. « 4es Rencontres François Rabelais », sur villa-rabelais.fr (consulté le 29 janvier 2025).
  36. Mathilde Bourge, « Régis et Jacques Marcon : meilleur restaurant gastronomique européen selon OAD », sur finedininglovers.fr, 20 mars 2018 (consulté le 29 janvier 2025).
  37. Chantal Descazeaux, « Régis et Jacques Marcon – Dîner au Clos des Cimes », sur assiettesgourmandes.fr, 23 mai 2019 (consulté le 28 janvier 2025).
  38. « Légion d’honneur : Régis Marcon et Odile Saugues figurent dans la promotion du  », sur francetvinfo.fr, 11 juin 2020 (consulté le 28 janvier 2025).
  39. Pierre Carrey, « Gastronomie. Le Gault et Millau lance la catégorie des intouchables », sur liberation.fr, .

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Bibliographie

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  • Suzanne Robaglia, Margaridou, Aurillac, Usha, 1935. Rééd. Nonette, Centre de réalisations d'études et de d'éditions régionales, 1977. Journal et recettes retrouvés de Margaridou, une cuisinière ayant exercé chez un médecin, à Saint-Flour, au XIXe siècle. Livre dont Régis Marcon apprécie beaucoup l'esprit : « La cuisine, disait Margaridou, ne peut être belle que quand elle vous ramène aux choses premières. »
  • Véronique André, Petits Secrets de grands chefs, Vanves, Hachette cuisine, 2021.

Articles connexes

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Liens externes

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