Métro d'Abidjan — Wikipédia
Métro d'Abidjan | ||
Situation | Abidjan, Côte d'Ivoire | |
---|---|---|
Type | Métro aérien | |
Entrée en service | 2028[1] | |
Longueur du réseau | 37 km pour la ligne 1 | |
Lignes | Ligne 1, Ligne 2 | |
Stations | 18 | |
Rames | 26 (Alstom Métropolis) | |
Fréquentation | 540 000 à 1 million de passagers/jour | |
Écartement des rails | 1 435 mm | |
Propriétaire | STAR (Société de Transport Abidjanais sur Rail), consortium réunissant Bouygues Travaux Publics, Alstom, Colas Rail et Keolis | |
Exploitant | Keolis | |
Site Internet | http://www.lemetrodabidjan.ci/ | |
Vitesse moyenne | 80 km/h | |
Vitesse maximale | 90 km/h | |
Lignes du réseau | 2 (Ligne 1 en construction et Ligne 2 projetée) | |
Réseaux connexes | Sotra (BRT + BATEAUX-BUS), STL, Citrans Aqualines | |
Carte du réseau | ||
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Le métro d'Abidjan est un projet de réseau ferroviaire de transport urbain dont les travaux préparatoires ont débuté en 2018 et les travaux principaux en 2022, qui desservira l'agglomération d'Abidjan.
Il est constitué par une ligne nord/sud, de la commune d'Anyama jusqu'à celle de Port-Bouët, en passant par le quartier central d'affaires du Plateau[2].
Une deuxième ligne est/ouest, entre Yopougon et Bingerville a également été envisagée, mais un bus en site propre sera réalisé dans un premier temps[3].
Avec 37 kilomètres de voies, la première ligne représente un projet de grande ampleur, comparable aux lignes de métros de grandes villes.
La mise en service de la ligne 1 est prévue fin 2028.
Le métro d’Abidjan sera le quatrième métro à voir le jour en Afrique[4] et le deuxième système de métro automatisé d’Afrique. Il constitue le plus grand projet d’infrastructure du pays de ces cinquante dernières années[5].
Historique du projet
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Le projet de construire un métro à Abidjan naît dans les années 2010 compte tenu de l'insuffisance de l’offre de transports en commun et la congestion de l’agglomération[2],[6].
Abidjan, qui compte presque 6 millions d’habitants (soit plus de 20 % de la population ivoirienne), est effet en pleine expansion.
Les services de transport disponibles (autobus de la SOTRA, taxis compteurs et communaux, les wôrô-wôrô, gbakas, pinasses et bateaux-bus qui parcourent la lagune Ébrié[7]) ne parviennent pas à répondre à l’ensemble de la demande de mobilité[8].
Le métro a donc pour objectif de décongestionner l’agglomération et de fluidifier les déplacements de ses habitants, permettant notamment de réduire les émissions carbone de la ville[9].
2013-2014 : appel d'offres initial
[modifier | modifier le code]Un appel d’offres international est lancé par le ministère des transports ivoirien en 2013.
Initialement, deux équipes se constituent pour y répondre : l’une associe Dongsang Engineering (bureau d’études coréen spécialisé dans l’électricité) et Hyundai Rotem (fabricant coréen de matériel roulant), l’autre Bouygues Travaux Publics (filiale du groupe Bouygues spécialisée en travaux publics) et Alstom (fabricant français de matériel roulant). Mais Alstom se désiste et les trois entreprises restantes se regroupent. Elles remettent une offre le .
Le projet prévoyait alors dans un premier temps d'utiliser les 37 km de voies ferrées existantes de la Sitarail, appartenant à l'État Ivoirien. Larges d'un mètre (voie métrique), elles nécessitaient cependant être réhabilitées.
L’État de la Côte d’Ivoire déclare l’appel d’offres infructueux mais, conformément au code des marchés publics, entre en négociations exclusives avec le consortium constitué de Bouygues Travaux Publics, Dongsang Engineering et Hyundai Rotem[10].
2015-2016 : signature du contrat de concession et exclusion des entreprises coréennes
[modifier | modifier le code]L’État ivoirien demande qu’un exploitant se joigne au consortium. Il s’agit du groupe Keolis[11].
Les négociations aboutissent à la signature, en , d’un contrat de concession entre l’État ivoirien et la STAR, société constituée par les membres du consortium.
La première étape de l’exécution du contrat est la réalisation d’un avant-projet et d’une offre financière, qui sont remis le . Cependant, l’État ivoirien rejette l’offre technique de Hyundai Rotem, qui ne dispose pas d’un système de signalisation de type CBTC.
2016-2017 : nouveau groupement d'entreprises françaises
[modifier | modifier le code]L’État ivoirien demande et obtient un financement français[12], ce qui amène le groupement à se recomposer autour d’entreprises éligibles à ces financements[13]. La Société des transports abidjanais sur rail (STAR) regroupe ainsi Bouygues Travaux Publics (mandataire, chargé des infrastructures), Alstom (trains et signalisation), Colas Rail (voies et systèmes) et Keolis (exploitation et maintenance)[6],[14].
Le , Alassane Ouattara et Emmanuel Macron lancent les travaux du chantier à la gare de Treichville[15],[2],[16].
2018-2019 : avant-projet et négociations avec l'État ivoirien
[modifier | modifier le code]Le , l’État ivoirien passe commande à Bouygues Travaux Publics des travaux préparatoires à la réalisation des emprises et des déviations des réseaux la traversant.
La , le groupement français remet un nouvel avant-projet, tenant compte des caractéristiques du matériel proposé par Alstom, ainsi qu’une offre de financement.
Le , un protocole est établi entre l'État et le groupement d'entreprises arrêtant les principales caractéristiques techniques du projet et son prix.
Le , un contrat est signé entre l'État et le groupement en présence des présidents des deux pays[17]. Il aura fallu un an jour pour jour pour le négocier.
2020-2021 : secousses politiques puis relance du projet
[modifier | modifier le code]Les campagnes électorales des présidentielles de 2020, puis des législatives de 2021, la crise sanitaire concomitante, le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020 puis le décès brutal de son successeur Hamed Bakayoko début 2021 affectent la capacité du gouvernement ivoirien à faire avancer significativement le projet.
La nomination d’un nouveau gouvernement en marque la relance du projet.
La libération des terrains nécessaires à la réalisation de cette infrastructure débute en août 2021 après un processus d’indemnisation des populations concernées[18].
2022-2023 : bouclage du financement avec la France et lancement des travaux
[modifier | modifier le code]Selon les autorités ivoiriennes, en octobre 2022, les emprises sont libérées à 95 % sur la partie Nord du métro et à 85 % sur la partie Sud[19]. Au total, 13 448 personnes sont impactées dans le cadre de la mise en œuvre de la ligne 1 du métro et la plupart sont alors déjà indemnisées[20].
Le contrat signé en 2019 ne pouvant débuter qu'après la libération totale de emprises et la mise en place intégrale du financement, un avenant est signé le 21 décembre 2022 afin de permettre la prise de possession d'une partie des terrains, et le démarrage partiel des travaux[5].
Les financements, essentiellement apportés par la France, qui incluent un crédit export a mettre en place par les groupes bancaires Société générale et BNP Paribas[18] ne seront totalement opérationnels qu'après la levée de conditions suspensives espérée fin juin 2023.
La totalité des emprises sera disponible autour de la même date[18], ce qui permettra l'achèvement des travaux préparatoires puis le démarrage des travaux principaux autour de novembre 2023.
Le coût prévisionnel de 1 166,43 milliards de francs CFA, soit 1,77 milliard d’euros[18] n'a pas été renégocié depuis 2019.
Caractéristiques de la ligne 1
[modifier | modifier le code]Construction
[modifier | modifier le code]Bouygues Travaux Publics se charge de la construction des infrastructures, Alstom du développement du matériel roulant (20 trains de 5 voitures), Colas Rail de la construction de la voie ferrée, de l’électrification (caténaire et sous-stations), de la billetterie et d’une partie des courants faibles, Keolis de l’exploitation et la maintenance du réseau[18].
La ligne 1[21] est « en site propre », c'est-à-dire qu'elle emprunte une voie ou un espace qui lui est réservé, avec des ponts ou passerelles construites à chaque intersection. Elle va toutefois partager ses emprises avec la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou sur environ 32,5 km[22] (les réseaux métropolitain et ferroviaire vont circuler sur deux plateformes en parallèle, dans deux espaces séparés et délimités[23]).
La traversée de la lagune Ebrié sera assurée par un nouveau pont ferroviaire en parallèle du pont Félix-Houphouët-Boigny[22].
Tracé
[modifier | modifier le code]Selon le parcours des voies ferrées existantes, le métro d'Abidjan est prévu pour traverser les communes et les quartiers suivants (liste non exhaustive) :
- Anyama ;
- PK 18 Agoueto (Abobo) ;
- Avocatier / Sagbé Nord (Abobo) ;
- Abobo gare (Abobo) ;
- Humici (Adjamé) ;
- Agban village (Attécoubé) ;
- Le Plateau, boulevard de la Paix ;
- Treichville, boulevard de Marseille ;
- Biétry / Zone 4 (Marcory) ;
- Port-Bouët nord ;
Capacités
[modifier | modifier le code]Dans son projet actuel, la ligne 1 du métro d’Abidjan permettra de transporter environ 60 000 passagers par heure, dans des trains à conduite automatique[24] sans conducteur, pouvant rouler jusqu’à 90 km/h[25].
La capacité estimée est de 540 000 passagers par jour[24],[12],[2] et jusqu’à 1 million de voyageurs en 2040.
La technologie de contrôle et de pilotage prévue est la CBTC Urbalis 400[26],qui permet notamment de conserver la distance minimale de sécurité entre deux trains.
Coût
[modifier | modifier le code]L’enveloppe maximale allouée à la construction de la ligne 1 du métro est de 918,34 milliards de francs CFA[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Côte d’Ivoire : lancés par Ouattara et Macron, les travaux du métro d’Abidjan seront achevés en 2022 – Jeune Afrique », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
- Le Point magazine, « Macron pose la première pierre du métro d'Abidjan », sur Le Point, (consulté le ).
- « PROJET de BRT (Bus Rapid Transit) à ABIDJAN - PTUA », sur ptua.ci (consulté le ).
- Assé Alaphé, « Côte d’Ivoire, Métro d’Abidjan : ce qu’il faut savoir sur le coût | L'Intelligent d'Abidjan » (consulté le ).
- Baudelaire Mieu, « La structuration des financements du métro d’Abidjan enfin bouclée », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
- « Lancement des travaux du métro d'Abidjan par Ouattara et Macron », sur VOA (consulté le ).
- Xinhua, « Côte d'Ivoire : un consortium franco-coréen pour réaliser le train urbain d'Abidjan », sur french.peopledaily.com.cn, (consulté le ).
- « Fini le cauchemar des transports : enfin un métro pour Abidjan ! », sur Dixit Productions, (consulté le ).
- « Pourquoi un métro à Abidjan ? », sur News.abidjan.net, (consulté le ).
- « Enquête : pourquoi le métro d’Abidjan n’est toujours pas sur les rails », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
- « Keolis exploitera le futur « train urbain » d'Abidjan », sur Les Echos, (consulté le ).
- « Rencontres acheteurs Transport s urbains et ferroviaires autour du métro d'Abidjan »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur businessfrance.fr (consulté le ).
- « Alstom et Thales raflent le méga-contrat du métro d'Abidjan au détriment des Coréens », sur Challenges (consulté le ).
- « Métro d’Abidjan : les sud-coréens Hyundai et Dongsan écartés, un renvoi d’ascenseur à la France ? », sur La Tribune (consulté le ).
- « Macron pose la première pierre du métro d'Abidjan, financé par Paris », sur FIGARO, (consulté le ).
- « Côte d’Ivoire/ Les travaux du métro d’Abidjan seront lancés jeudi »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur aip.ci (consulté le ).
- « Métro d'Abidjan : la ligne 1 sur de bons rails », Le Moniteur, (lire en ligne, consulté le )
- Kofi Gabriel, « Côte d’Ivoire: le coût du métro d’Abidjan fortement revu à la hausse et le financement bouclé », sur Le 360 Afrique, (consulté le ).
- « Projet Métro d’Abidjan : La France apporte un appui de plus de 163 milliards FCFA à la Côte d’Ivoire », sur finances.gouv.ci (consulté le ).
- « LE METRO D'ABIDJAN », sur lemetrodabidjan.ci (consulté le ).
- « LE METRO D'ABIDJAN », sur lemetrodabidjan.ci (consulté le ).
- « LE METRO D'ABIDJAN », sur lemetrodabidjan.ci (consulté le ).
- Irene Bath, « Infrastructures économiques : Tout savoir sur le métro d'Abidjan », Linfodrome, (lire en ligne, consulté le )
- « LE METRO D'ABIDJAN », sur lemetrodabidjan.ci (consulté le ).
- « Le projet de "Métro" d'Abidjan à découvrir en 10 chiffres », sur rti.ci (consulté le ).
- Jérôme Billion, « Urbalis 400 Signaling System (CBTC Integrated system for urban signaling » [PDF], sur Alstom Transport, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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