Mustang (film) — Wikipédia

Mustang

Réalisation Deniz Gamze Ergüven
Scénario Deniz Gamze Ergüven
Alice Winocour
Acteurs principaux
Sociétés de production CG Cinéma
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau de la Turquie Turquie
Drapeau du Qatar Qatar
Genre Drame
Durée 97 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Mustang est un film dramatique germano-franco-turco-qatarien[1],[2] réalisé par Deniz Gamze Ergüven, sorti en 2015. Il montre cinq jeunes sœurs turques défendant avec fougue leur joie de vivre et leur liberté contre l'emprise d'un patriarcat étouffant.

Le film se déroule dans un village turc, où cinq très jeunes filles élevées dans un climat de relative liberté se trouvent soudainement confrontées au puritanisme et à l'esprit patriarcal qui domine la société rurale. Barrières de toute natures et mariages forcés sont conjugués pour endiguer leur esprit frondeur. Chacune va réagir selon son tempérament avec plus ou moins de bonheur.=

Il est présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2015. Il est choisi pour représenter la France dans la course à l'Oscar 2016 du meilleur film en langue étrangère. Il fait partie des cinq nommés dans cette catégorie.

Cinq sœurs orphelines sont élevées par leur grand-mère dans un village du nord de la Turquie, à 1 000 km d'Istanbul. C'est l'été et le dernier jour de l'année scolaire. On dit adieu aux professeurs. Lale, la benjamine, est désespérée de quitter sa professeur préférée, qui part à Istanbul.

Les soeurs rentrent chez elles par le bord de mer, en compagnie de camarades de classe et, dans la joyeuse inconscience de la fin des cours, se livrent avec eux, dans l'eau, tout habillées, à une chicken fight : juchées sur les épaules des garçons, les filles s'affrontent pour se faire tomber. Mais les ragots du village les précèdent chez elles. Leur jeu innocent a été jugé obscène. Cédant à la pression sociale, la grand mère les corrige une à une, à leur grande stupeur. Son fils, l'oncle Erol — très à cheval sur un patriarcat qui se drape de tradition, de morale et de religion — reproche violemment à la grand-mère une éducation trop laxiste. Les aînées se voient imposer de subir à l'hôpital un examen d'intégrité hyménéale. Et la maison se transforme rapidement en prison : robes austères, informes et « couleur de merde[3] », plus d'ordinateur ni de téléphone, plus de sorties, mais des cours de cuisine et de ménage. A la rentrée, plus d'école. Chaque tentative de libération des jeunes filles entraîne une surenchère des parents : les portes sont fermées à clef, les murs d'enceinte sont rehaussés, bientôt viennent les grilles et les barreaux aux fenêtres.

La benjamine, Lale, passionnée de football, sollicite de l'oncle Erol l'autorisation de venir avec lui à un match. Erol refuse : c'est dangereux, ce n'est pas la place d'une femme. Effectivement, des violences meurtrières entre supporters interrompent le match. En réaction, la Fédération de Turquie de football décide que le prochain match sera joué non pas à huis clos, mais devant un public exclusivement féminin. Cette fois, toutes les filles du village y vont, la municipalité ayant affrété un car. Les cinq soeurs font le mur et réussissent à rattraper l'autocar, qu'elles avaient manqué, avec l'aide de Yasin, un jeune camionneur-livreur que l'audacieuse Lale a pris d'assaut. Cependant, à la maison, les hommes se disposent, au salon, à regarder le match entre eux, à la télévision. Dans la cuisine, les vieilles femmes ont la terrifiante surprise de voir apparaître à l'écran les cinq jeunes filles en train de célébrer le match. Une tante a le réflexe de faire sauter les plombs de la maison. Une autre sort et, à coups de pierre, fait disjoncter le transformateur local, privant tout le village d'électricité.

Si le pire a été évité, puisque les hommes et le voisinage n'ont rien su, les conséquences vont quand même être lourdes pour les cinq sœurs. Le mariage de chacune va être arrangé dans l'urgence à tour de rôle.

L'aînée, Sonay, impose sa volonté. Elle menace de faire un scandale si on ne la laisse pas épouser Ekin, son petit ami. La grand-mère cède à la condition que celui-ci fasse sa demande selon la coutume, par l'intermédiaire de son père, ce qu'il fait. On espère que ce mariage précoce sera heureux.

Selma, la deuxième, se laisse marier à Osman, un garçon qu'elle ne connaît que de vue. Vient la nuit de noces : la famille d'Osman tambourine nerveusement à la porte de la chambre, exigeant de contrôler le drap nuptial. Terrible embarras du jeune couple, car elle n'a pas saigné lors de son premier rapport. Scandale. Le père du marié entraîne immédiatement sa bru à l'hôpital pour un nouvel examen. Il s'avère heureusement que l'hymen est toujours intact. La jeune épouse a la vie sauve mais au prix d'une humiliation mortifiante et probablement dévastatrice pour l'harmonie du couple.

Ece, la troisième, confrontée à un fiancé totalement inconnu, adopte un comportement de plus en plus provocateur et dangereux et finit par se suicider avec le pistolet de leur oncle. En fait celui-ci la violait dans sa chambre chaque nuit depuis un certain moment, d'où la hâte de la grand mère à la marier sans délai.

Lale est déterminée à s'enfuir vers Istanbul; elle apprend à conduire en cachette avec l'aide de Yasin, qu'elle a recroisé sur la route. Alors qu'elle rentre chez elle, une voisine la surprend. Des barreaux aux fenêtres sont ajoutés, sortir de la maison est devenu impossible.

Après le suicide d'Ece, Erol a reporté ses appétits sur Nur. Le soir du mariage de celle-ci, Lale l'encourage à se révolter et les deux sœurs se barricadent dans la maison, Lale ayant réussi à mettre la main sur les clés de la voiture d'Erol puis sur les économies de la grand-mère. Fou d'humiliation devant la famille du mari qui rompt les fiançailles, l'oncle devient très agressif et tente par tous les moyens de s'introduire dans la maison-forteresse dont les barrières se sont retournées contre lui. Lale, débrouillarde, réussit à atteindre Yasin au téléphone et à l'appeler au secours mais la ligne est coupée. Les filles parviennent à fuir dans la voiture d'Erol mais au premier virage, finissent contre un talus. Après un moment d'angoisse, où, dans le bosquet avoisinant, elles jouent au chat et à la souris avec la meute des hommes, elles voient arriver le fidèle Yasin qui les prend dans son camion et les conduit à la gare routière. Elles réussissent à gagner Istanbul, et parviennent à se rendre chez Dilek, la professeure bien-aimée de Lale.

Fiche technique

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Distribution

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Portrait de face, cheveux longs, moustache, souriant.
Burak Yiğit interprète Yasin, le chauffeur-livreur.

 Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[8] et Symphonia Films[9]

Warren Ellis en concert en 2012.

Le tournage débute en à İnebolu, port de la mer Noire, à 600 km à l'est d'Istanbul[10]. Aucun film n'a été tourné là-bas avant Mustang[11]. Le village de la fiction se situe à 1 000 km d'Istanbul (dixit Yasin). On peut donc l'imaginer encore plus à l'est, dans la province de Trabzon, elle aussi au bord de la mer Noire[12]. La région est « connue comme un berceau d’idées ultra-nationalistes, charriant aussi dans les médias leurs corollaires de crimes retentissants[12]. » On peut de même imaginer que le match auquel les filles se rendent en car a lieu dans la préfecture de la province, Trabzon[12] (l'ancienne Trébizonde), où le football est particulièrement populaire. Le film relate les faits du club Trabzonspor.

Pour composer la musique originale, Deniz Gamze Ergüven fait appel à l'Australien Warren Ellis (le violoniste de Dirty Three, de Nick Cave and the Bad Seeds et de Grinderman) dont elle apprécie la puissance narrative : « Quand Warren joue du violon, on a le sentiment d’entendre une voix qui raconte une histoire. Et ses orchestrations sont bouleversantes. Il y avait une évidence esthétique dans cette rencontre, une cohérence entre les décors du film — la grande maison en bois, les paysages de la mer Noire — et le choix de ses instruments[11]. »

Liste des musiques additionnelles

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  1. Nick Cave et Warren Ellis - Home
  2. Nick Cave et Warren Ellis - Moving On
  3. Baba Zula - Hopce
  4. Selim Sesler - Yüksek Yüksek Tepeler
  5. Ahmet Yurt - Eşrefoğlu Al Haberi
  6. Nick Cave et Warren Ellis - The Mother

Retour progressif du patriarcat en Turquie

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Sous le régime kémaliste, la Turquie accorde le droit de vote aux femmes bien avant la France[13]. De 1982 à 2002, le mouvement des femmes devient une force en Turquie[14]. En 1983, une loi autorise l'IVG jusqu'à la dixième semaine de grossesse[15].

Mais, après la seconde guerre mondiale, un lent abandon des principes de Mustapha Kemal accompagne le retour graduel et de manière légale des forces religieuses qui peu à peu réinvestissent l’espace public, ce mouvement général n'étant freiné que par les coups d'État successifs de l’armée (1960, 1971, 1980 et 1997) qui se pose comme la gardienne des valeurs kémalistes et la garante des principes fondateurs de la république[16].

Depuis l'arrivée au pouvoir en 2003 de l'AKP, le parti de Recep Tayyip Erdoğan, le patriarcat s'impose rapidement, sous couvert de tradition, de morale ou de religion. En 2012, Erdoğan assimile l'IVG à un « meurtre », et affiche sa volonté de la rendre illégale au-delà de quatre semaines de grossesse[17]. Ses exhortations à faire trois enfants se multiplient, l'accroissement de population devant permettre à la Turquie de se placer parmi les dix économies les plus puissantes du monde[17].

« Une des choses que fait le gouvernement actuel, dit Deniz Gamze Ergüven, c’est de transformer les écoles laïques en écoles religieuses […] IIs sont en train de torpiller la laïcité à sa source. Ce qui veut aussi dire qu’ils sont en train de modeler une société très religieuse qui peut être dirigée un peu comme des moutons dans une direction ou une autre. Ce n’est pas dans un but spirituel, mais dans le but de générer de la cohésion sociale identitaire. »

Traits de la condition féminine évoqués dans le film

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Pour la réalisatrice, le pays est « paradoxal » vis-à-vis des femmes : « Depuis les années 1930, nous avons le droit de vote, mais la société est au fond profondément patriarcale, le code de l’honneur a beaucoup d’importance[22]… » En Turquie, 53 % des femmes assassinées le sont par leur mari, et 17 % par un autre membre de la famille[17]. De 2002 à 2009, 4 063 femmes sont assassinées pour « cause d'honneur »[17]. Durant la même période, si 15 564 personnes se voient inculpées pour assassinat ou violences faites aux femmes, elles ne sont que 5 700 à être condamnées[17].

Le , Bülent Arınç, vice-Premier ministre, déclare : « Une femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire fort en public[23]. » Et, le , Erdoğan, devenu président de la République, assure, Coran à l'appui, que la femme ne peut être considérée comme l'égale de l'homme. « Notre religion, dit-il, a défini une place pour les femmes dans la société : la maternité[24]. » Les deux sexes ne peuvent être traités de la même façon, « parce que c'est contre la nature humaine[24] ». Il ajoute : « Vous ne pouvez pas mettre sur un même pied une femme qui allaite son enfant et un homme[24]. »

« Je voulais raconter ce que cela représente d’être une femme aujourd’hui en Turquie, dit la réalisatrice. Le pays a toujours été partagé entre deux courants, l’un progressiste, l’autre rétrograde, mais depuis quelques années le second s’impose. Chaque semaine, des types de l’AKP font des déclarations odieuses sur les femmes, qui contribuent à polluer les esprits. Ils nous obligent à nous cacher, à nous taire, à avoir honte[10]. » Mustang est donc un film cherchant à raconter ce qu'est une femme dans la société turque d'aujourd'hui, où sa place fait débat[11]… Quel est le rapport de la femme turque à la sexualité ? Que penser d'un conservatisme absurde qui voit de la sexualité partout ? Pourquoi un pays qui fut l'un des premiers à accorder le droit de vote aux femmes sombre-t-il dans l'obscurantisme au point de leur refuser le droit de disposer de leur propre corps[11] ?

Match de football à public féminin

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Un stade, en nocturne, présentation des équipes, alignées. Des papiers jaunes volent de partout. Dans le public, le jaune est majoritaire.
Un match du Fenerbahçe, au stade Şükrü Saracoğlu.

En juillet 2011, lors d'un match amical, les supporters de l'équipe de football de Fenerbahçe envahissent le terrain. Plutôt que d'infliger au club une amende ou une rencontre à huis clos, la Fédération de Turquie de football décide d'interdire les spectateurs masculins de plus de 12 ans au match de troisième journée de Championnat Fenerbahçe-Manisaspor. Le 20 septembre, au stade Şükrü Saracoğlu d'Istanbul, c'est une première mondiale : le public est composé de 41 000 femmes et enfants[25].

Accueil critique

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  • Sur le site Allociné, Mustang obtient une note moyenne de 4,3 sur 5 (spectateurs), et 4 sur 5 (presse).
  • Sur le site IMDb, Mustang obtient une note moyenne de 7,6 sur 10.

Distinctions

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Récompenses

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Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour lors de la cérémonie des César 2016.

Nominations

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Le , la Turquie choisit le film Sivas pour représenter dans la course à l'Oscar 2016 du meilleur film en langue étrangère[30]. Le , la France choisit Mustang[31]. Le , il fait partie des cinq films nommés dans sa catégorie[32].

Notes et références

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  1. a et b Zaman France, « Le film d'une réalisatrice turque choisi pour représenter la France aux Oscars en 2016 », sur zamanfrance.fr, (consulté le ).
  2. a et b (tr) Yenal Bilgici, « Fransa'nın yeni Türk yıldızı: Deniz Gamze Ergüven », sur radikal.com.tr, (consulté le ).
  3. a et b Isabelle Regnier, « Mustang » : cinq filles au galop », sur lemonde.fr, 22 mai 2015 (consulté le 15 juillet 2015).
  4. « Les filles de Mustang, une belle bande d'insoumises », sur telerama.fr, (consulté le ).
  5. « Mustang », sur unifrance.org, 2015 (consulté le 11 janvier 2016).
  6. (en) Jay Weissberg, « Cannes Film Review: ‘Mustang’ », sur variety.com, 19 mai 2015 (consulté le 15 juillet 2015).
  7. « Acteurs et actrices », sur allocine.fr (consulté le 15 juillet 2015).
  8. « Mustang », sur rsdoublage.com (consulté le ).
  9. « Mustang », sur symphoniafilms.fr (consulté le ).
  10. a et b Romain Blondeau, « Sur le tournage de Mustang », sur lesinrocks.com, 19 mai 2015.
  11. a b c et d « Secrets de tournage », sur allocine.fr (consulté le 17 juillet 2015).
  12. a b et c Pierre Audebert, « Mustang », sur culturopoing.com, 17 juin 2015 (consulté le 15 juillet 2015).
  13. « Les Françaises votaient en 1945... les femmes Turques en 1934 ! », sur zamanfrance.fr, 29 avril 2015 (consulté le 17 juillet 2015).
  14. Sirin Tekeli, « Les femmes républicaines et la place de la femme turque dans la société d'aujourd'hui : statut juridique et politique », sur cemoti.revues.org, Cahiers d'études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien, 4 mai 2006 (consulté le 17 juillet 2015).
  15. Lucie Drechselova, « Le mois de mai, tournant historique pour l’avortement en Turquie ? », sur ovipot.hypotheses.org, 29 avril 2013 (consulté le 17 juillet 2015).
  16. « Tancrède Josseran, la nouvelle puissance turque : l’adieu à Mustapha Kemal », lesclesdumoyenorient.com, 6 septembre 2012.
  17. a b c d et e Marine Messina, « Les droits des femmes turques sont-ils en régression ? » sur lemonde.fr, 27 novembre 2014 (consulté le 16 juillet 2015).
  18. « Data | The World Bank » (consulté le ).
  19. Dorothée Schmid, La Turquie en 100 questions, Texto, .
  20. « Manifestations en Turquie après que le pays s’est retiré de la convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Erdogan provoque la colère en quittant le traité contre les violences faites aux femmes, republicain-lorrain.fr, 20 mars 2021.
  22. Clémentine Goldszal, « Cannes 2015 : portrait de Deniz Gamze Ergüven », sur glamourparis.com, 20 mai 2015 (consulté le 16 juillet 2015).
  23. « Les femmes turques « ne doivent pas rire fort en public », elles s'esclaffent sur Twitter », sur lexpress.fr, 30 juillet 2014 (consulté le 16 juillet 2015).
  24. a b et c AFP, « Pour Erdogan, la femme n'est pas l'égale de l'homme », sur huffingtonpost.fr, 24 novembre 2014 (consulté le 17 juillet 2015).
  25. Fred Hirzel, « Les femmes et les enfants d’abord », sur letemps.ch, 22 septembre 2011 (consulté le 15 juillet 2015).
  26. « Récompenses », sur allocine.fr (consulté le 17 juillet 2015).
  27. Céline Pierre-Magnani, « Retour de la Croisette : Mustang de Deniz Gamze Ergüven », sur majlis-remomm.fr, 2 juin 2015 (consulté le 17 juillet 2015).
  28. (sv) « Stockholm International Film Festival », sur stockholmfilmfestival.se (consulté le ).
  29. « “Mustang”, prix Lux du Parlement européen », sur euronewsfr, (consulté le )
  30. « OSCARS - Et le film choisi pour représenter la Turquie est… », sur lepetitjournal.com, 16 septembre 2015 (consulté le 8 novembre 2015).
  31. Isabelle Regnier, « Mustang représentera la France aux Oscars », sur lemonde.fr, 22 septembre 2015 (consulté le 8 novembre 2015).
  32. « Oscars 2016, toutes les nominations : Leonardo DiCaprio et la France en lice », sur purepeople.com, 14 janvier 2016 (consulté le 14 janvier 2016).

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Articles connexes

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Liens externes

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