Omar Radi — Wikipédia

Omar Radi
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Prison locale d'Aïn Sebaâ 1 (d) (), prison locale d'Aïn Sebaâ 1 (d) (-), prison locale de Tiflet 2 (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Omar Radi (en arabe : عمر الراضي), né en 1986 à Kénitra, est un journaliste d'investigation marocain[1]. Il travaille en particulier sur les questions de corruption, de mouvements sociaux et de droits humains[2]. Il est également cofondateur du journal en ligne le Desk[3].

Victime de la presse de diffamation, il est condamné le 19 juillet 2021 à six années de prison pour atteinte à la sûreté extérieure de l'État, atteinte à la sûreté intérieure de l’État, viol et attentat à la pudeur, des accusations largement critiquées au Maroc et dans le monde[4]. A l'occasion de la fête du Trône, Il est gracié par le roi Mohammed VI le 29 juillet 2024[5].

Harcèlement et condamnations

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Pour avoir, en , critiqué publiquement une décision de justice relative au Hirak[6], il est incarcéré le à Casablanca à la prison de Aïn Sebaâ. L'indignation causée sur les réseaux sociaux et une manifestation à Rabat[7] forcent le pouvoir à le faire relâcher quelques jours plus tard. Le , il est condamné à quatre mois de prison avec sursis et une amende de 500 dirhams, et précise qu'il fera appel de la décision[8].

Alors qu'une source proche des services de renseignements affirme que le Maroc ne travaille que sur de l'humain[9], Amnesty International et Forbidden Stories révèlent que, dès 2019, le téléphone du journaliste est espionné par un logiciel, Pegasus, de l'entreprise israélienne NSO Group Technologies, celui-là même qui infecte en 2018 le téléphone du journaliste assassiné Jamal Khashoggi[10]. Le , la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) convoque le journaliste pour une supposée affaire d'intelligence avec des agences de renseignement étrangères[11]. À l'issue d'un an de préventive, une cour de Casablanca le condamne le 19 juillet 2021 à six années de prison pour « atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État, viol et attentat à la pudeur »[12].

En août 2020, plusieurs centaines de personnalités marocaines signent un manifeste contre la répression policière et la diffamation des opposants en mentionnant « plusieurs cas d’emprisonnement politique et de harcèlement, parmi lesquels l’arrestation des journalistes Omar Radi et Hajar Raissouni, ainsi que les répressions subies par des mouvements sociaux »[13],[14].

En mars 2022, Omar Radi est condamné en appel à six ans de prison ferme dans une double affaire d’espionnage et de viol. La peine est assortie d’un dédommagement de 200 000 dirhams en faveur de la partie civile[15].

Le 18 juillet 2023, la cour de cassation rejette son pourvoi et Omar Radi est maintenu en prison[16].

Le 29 juillet 2024, tout comme quatre autres journalistes, il bénéficie de la grâce royale et il est libéré de la prison de Tiflet. La grâce concerne 2476 individus dont seize « détenus condamnés dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme » ayant « révisé leurs orientations idéologiques »[17],[18].

En , la rappeuse afghane Sonita Alizadeh, l'activiste hongkongaise Agnes Chow et Omar Radi sont retenus pour être soumis au vote du « Prix Liberté », qui invite les jeunes de 15 à 25 ans à désigner une personne ou une organisation engagée dans un combat en faveur de la liberté[19].

Lors du procès de mars 2022, de nombreuses voix s'insurgent contre la condamnation de l'opposant. Omar Radi est « soutenu par une campagne de solidarité au Maroc et à l’étranger »[20]. De grandes ONG telles que Human Rights Watch remettent en cause ce verdict politique[21].

En janvier 2023, à la suite d'un scandale de corruption marocaine inédit, le Parlement européen adopte une résolution condamnant le Maroc pour sa répression des journalistes et en particulier pour le cas d'Omar Radi[22],[23]. Le cas d'Omar Radi devient « emblématique d’une presse indépendante muselée ces dernières années dans le royaume chérifien »[24].

Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. Dounia Hadni, « Au Maroc, Omar Radi, nouveau journaliste dans le viseur des autorités », sur Libération.fr, (consulté le ).
  2. Benoît Delmas, Maghreb : la liberté d'opinion sous les barreaux, lepoint.fr, 11 août 2020
  3. « Qui sommes nous ? », sur Le Desk (consulté le )
  4. « Affaire Omar Radi : révélations sur les méthodes de la monarchie marocaine pour bâillonner la presse - L'Humanité », sur https://www.humanite.fr, (consulté le )
  5. Ouest-France, « Maroc. Trois journalistes et un intellectuel graciés par le roi Mohammed VI », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  6. (en) « Moroccan YouTuber sentenced to prison, journalist detained », sur www.aljazeera.com, (consulté le ) : « Meanwhile, journalist and activist Omar Radi was detained in Casablanca on Thursday and charged with insulting a judge. ».
  7. « Des centaines de Marocains manifestent contre l'arrestation du journaliste, Omar Radi », sur RTBF Info, (consulté le ).
  8. « Au Maroc, le journaliste Omar Radi condamné à quatre mois de prison avec sursis », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Piratage du portable de Omar Radi: les dessous de l’accusation des autorités marocaines par Amnesty international », sur fr.le360.ma, (consulté le )
  10. « Amnesty dénonce l’espionnage d’un journaliste marocain défenseur des droits de l’homme par une technologie quasi indétectable », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Omar Radi, convoqué pour soupçons d'intelligence avec des agences de renseignement étrangères », sur Le Desk (consulté le ).
  12. « Le journaliste et militant marocain Omar Radi condamné à six ans de prison, sur fond d’affaire « Pegasus » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Aziliz Le Corre, « Pierre Vermeren : « La situation au Maghreb est potentiellement explosive », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  14. Les artistes marocains protestent, lecourrier.ch, 11 août 2020.
  15. Le Monde Afrique, Maroc : le journaliste Omar Radi condamné en appel à six ans de prison, www.lemonde.fr, 4 mars 2022
  16. « Au Maroc, la justice maintient en prison les journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Maroc : des journalistes, dont Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et des militants libérés après une grâce royale », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « بفرح وشارات النصر.. الصحافيون بوعشرين والريسوني والراضي يعانقون الحرية بعفو ملكي », sur al3omk
  19. « Le prix des 15-25 ans pour la Liberté », sur Normandie pour la Paix (consulté le )
  20. « Maroc : le journaliste Omar Radi condamné en appel à six ans de prison », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. « Maroc: Human Rights Watch dénonce les "techniques de répression" du pouvoir envers les opposants politiques », sur TV5MONDE, (consulté le )
  22. « Maroc : le Parlement européen remet en lumière le sort des journalistes », sur Africanews, (consulté le )
  23. « Pourquoi le Parlement européen prend-il une résolution contre le Maroc ? », sur TV5MONDE, (consulté le )
  24. « Au Parlement européen, le retour de bâton du « Marocgate » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )