Mouflon corse — Wikipédia

Ovis aries musimon

Ovis aries musimon
Description de cette image, également commentée ci-après
Ovis aries musimon.
Classification GBIF
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Artiodactyla
Famille Bovidae
Genre Ovis
Espèce Ovis aries

Sous-espèce

Ovis aries musimon
(Pallas, 1811)

Synonymes

  • Aegoceros ammon Pallas, 1811
  • Aegoceros musimon Pallas, 1811
  • Ovis ammon musimon (Pallas, 1811)
  • Ovis aries musimon von Schreber, 1782
  • Ovis gmelinii musimon (Pallas, 1811)
  • Ovis musimon (Pallas, 1811)
  • Ovis musimon musimon (Pallas, 1811)
  • Ovis orientalis musimon (Pallas, 1811)

Le Mouflon corse (Ovis aries musimon) est une sous-espèce sauvage du Mouton domestique (Ovis aries). Il est endémique de la Corse et de la Sardaigne. Il vit dans les montagnes, notamment dans les réserves du Cinto et de Bavella.

Dénominations

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L'animal est appelé muvra (fém.) ou muvrone (masc.) en corse. Le corse muvra et muvrone proviennent, tout comme l'italien régional muffione, muflone (d’où le français mouflon), du latin tardif mufrō, qui est d'origine prélatine comme le classique musimo « mouton sauvage »[réf. nécessaire].

Le nom binomial est Ovis aries, puisqu'il s'agit de la même espèce que le mouton domestique. Le mouflon corse est par ailleurs proche d'autres espèces et sous-espèces portant le nom vernaculaire ambigu de mouflon.

Il est aussi considéré comme une sous-espèce du Mouflon d'Arménie (Ovis gmelinii[1] ou Ovis orientalis[2]).

Habitat et répartition

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Aire de répartition naturelle (Corse et Sardaigne) et introduite (reste de l'Europe) du Mouflon corse en Europe.

Cette sous-espèce est endémique de la Corse et de la Sardaigne. Ces mouflons vivent dans les montagnes, notamment dans les massifs du Cinto et de Bavella. Elle a été introduite par l'Homme dans les massifs d'Europe et ailleurs dans le monde (voir la section Introductions).

Classification

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Selon François Poplin, en 1979[3], repris par Vigne en 1992[4], l'espèce n'était pas présente en Corse avant le Néolithique et le Mouflon corse devrait donc être considéré comme un mouton (domestiqué à partir de deux sous-espèces de mouflon occidental) apporté par des éleveurs en Corse et en Sardaigne puis retourné à l'état sauvage[5] (processus de marronnage). Il aurait ainsi réacquis un phénotype plus proche de ses lointains cousins sauvages.

Relations avec l'espèce humaine

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Femelles lors de l'alimentation matinale (Bocca Innominata, en haut du refuge Carrozzu, Haute Corse, 1860 m).

Introductions

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L'animal a été introduit dans les Pyrénées-Orientales et le Massif central du XIXe siècle aux années 1970. Il s'est très bien acclimaté en particulier dans le massif du Carlit et alentours (partie orientale de la chaîne) ainsi que sur le mont Caroux, où la chasse est autorisée.

Les mouflons ont été introduits dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle puis en 1949, avec succès puisqu'ils y sont aujourd'hui beaucoup plus nombreux (une dizaine de milliers) qu'en Corse.

Ils ont également été introduits depuis les années 1980 avec succès dans le Marquenterre à proximité de la baie de Somme. Il a également été introduit en Belgique, dans les forêts de la moyenne Semois, où l'on compte plusieurs groupes aux environs de Herbeumont et Sainte-Cécile notamment[6].

L'animal a été introduit dans les années 1960 à Hawaï, où il a proliféré, causant des dégâts environnementaux non négligeables, et s'hybridant parfois avec des moutons domestiques[7].

Il a enfin été introduit avec succès à Tenerife (îles Canaries).

En 1957, un couple a été introduit sur l'île Haute, une petite île de l'archipel des îles Kerguelen. L'objectif était de fournir aux scientifiques vivant sur l'archipel des animaux pour la chasse. Malgré la petite taille de l'île Haute (6,5 km2) et l'extrême consanguinité originelle (deux reproducteurs), la harde a connu une forte expansion, et vu sa population osciller selon les années entre 250 et 700 animaux. En 2012, la population de mouflons a été éradiquée afin de protéger la flore indigène rare.

Finalement, le mouflon corse apparaît comme un animal extrêmement adaptable et prolifique, pouvant vivre autant dans des climats chauds, subtropicaux (Hawaï) ou méditerranéens (Corse) que dans des climats relativement froids (îles Kerguelen où la température descend cependant rarement en dessous de °C).

Le mouflon de Corse est classé comme espèce protégée nationale par l'arrêté du du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 16 juillet 2023
  2. BioLib, consulté le 16 juillet 2023
  3. François Poplin, « Origine du Mouflon de Corse dans une nouvelle perspective paléontologique : par marronnage », Annales de génétique et de sélection animale, BioMed Central, vol. 11, no 2,‎ , p. 133-143 (lire en ligne)
  4. (en) Jean-Denis Vigne, « Zooarchaeology and the biogeographical history of the mammals of Corsica and Sardinia since the last ice age », Mammal Review, vol. 22, no 2,‎ , p. 87–96 (ISSN 0305-1838 et 1365-2907, DOI 10.1111/j.1365-2907.1992.tb00124.x, lire en ligne, consulté le )
  5. Jean Guilaine, Caïn, Abel, Ötzi : L'héritage néolithique, Paris, Gallimard, , 284 p. (ISBN 978-2-07-013238-6), chap. 7 (« Alimentation et autres usages »), p. 173.
  6. entre ferme & forêt - Le plan du Parc animalier
  7. Controlling Wild Sheep and Deer on Conservation Lands in Hawai‘i - Position Paper 2007-01 - rapport établis par la Hawai‘i Conservation Alliance.