Pagomari — Wikipédia
Pagomari est le mot basque désignant la « dame hêtre », le « Mari du hêtre ». C'était un grand hêtre occupant un replat d'Aralar qui a pour nom Intzezelai ou intzazelai[1], à l'Ouest du mont Eurlatz (1283m.). Il a dépéri et il ne subsiste guère que la base de son tronc avec ses racines.
Contexte historique
[modifier | modifier le code]La forêt est considérée bien avant l'époque romain comme un saltus, une zone sauvage, en opposition avec l'ager, le domaine cultivé[2]. Elle est aussi considérée comme un lieu de culte des arbres dans les Pyrénées. Nombre de petits monuments (autels votifs) portent des inscriptions qui laissent penser que les l'Aquitains ou Proto-Basques vénéraient le dieu chêne (Arixo deo) et le dieu hêtre (Fago deo). Ces culte perdurent sous de multiples formes comme on le voit à Arantzazu avec la Vierge de l'Aubépine[2].
Légende
[modifier | modifier le code]Il y eut une époque où l'on ne pouvait pas laisser seules les brebis dans la montagne à cause des loups. Aussi lorsque les hommes se virent obligés de travailler au village, ce furent les femmes qui, dans les maisons, prirent soin des troupeaux. Un jour une jeune fille, Mari, était bergère à Intzezelai. De jeunes séminaristes la virent alors qu'ils venaient du Guipuscoa et se dirigeaient vers le sanctuaire de San Migel d'Aralar. Au moment de s'en retourner chez eux, l'un d'entre eux dit qu'il ne voulait pas se faire prêtre et il monta à Intzezelai pour tenir compagnie à Mari. Alors qu'ils gardaient tous les deux les brebis, il se mit à tonner. Ils allèrent se réfugier sous un hêtre bien feuillu d'Intzezelai. C'est alors que la foudre tomba sur eux et ils moururent. Depuis cette époque ce hêtre est appelé Pagomari[3].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Pago, fago signifie « hêtre » en basque. Le suffixe a désigne l'article : pagoa se traduit donc par « le hêtre ».
Références
[modifier | modifier le code]- Carte du massif d'Aralar au Guipuscoa, euskadi.eus
- Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010), p. 96
- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)