Pandore (Cortot) — Wikipédia

Pandore
Artiste
Date
Type
marbre bronze plâtre
Technique
Dimensions (H × L × l)
159 × 48 × 35 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Pandore est une sculpture de Jean-Pierre Cortot réalisée en 1819, lors d'un séjour à Rome. De style néo-classique, elle représente le moment où Pandore vient de recevoir la boîte des mains de Jupiter. Elle est conservée depuis 1820 au musée des Beaux-Arts de Lyon[1].

Jean-Pierre Cortot part pour la Villa Médicis en 1810 après avoir obtenu le prix de Rome. Il réalise en 1813 une Pandore nue exposée en 1814. Il la retravaille et change en particulier sa tête pour une nouvelle exposition en 1815. Cette première version a disparu[2].

Narcisse, réalisé en 1818 et acheté en même temps que la Pandore musée des beaux-arts d'Angers.

Dans une lettre du , il déclare reprendre son travail sur ce thème, avec une version « d’une nature plus jeune et moitié drapée »[3]. Il la travaille durant les années 1818-1819, l'œuvre étant datée de 1819. Il l'expose au Salon de 1819 où il reçoit une médaille d'or. Elle est aussitôt achetée par la ville de Lyon en même temps que son Narcisse pour 15 000 francs. La Pandore est envoyée à Lyon le [2].

Pour le musée des beaux-arts de Lyon, il s'agit de la seconde sculpture de l'artiste à intégrer les collections après l’Euridipe, statue actuellement disparue[4].

Un dessin de François-Louis Dejuinne, conservé au musée des beaux-arts d'Angers, sur lequel il est noté « Composé et exécuté en marbre par Cortot » serait le modèle de la statue, selon Panofsky[5]. Les deux hommes se connaissent, Dejuinne ayant été à la Villa Médicis en 1813[4].

Description

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Pandore est une jeune femme créée par Vulcain sur ordre de Jupiter. Ce dernier se sert d'elle pour se venger de Prométhée qui lui a volé le feu sacré pour le donner aux hommes. Jupiter donne à Pandore une boite, renfermant tous les maux et crimes de l'humanité, qu'elle doit donner à Epiméthée qu'elle est censée épouser. mais sa curiosité l'emporte et elle ouvre la boîte. Elle libère donc tout ce qu'elle renferme[6].

Cortot reprend pour sa composition les tendances de l'époque sur ce sujet classique, où, notamment, le coffre devient une sorte de boite à bijou[2].

« Fine, droite, pensive, Pandore prend, chez Cortot, avec ses formes impeccables et sa tunique aux plis cannelés et rectilignes, des allures de colonne antique »[4].

Dans les années 1960, la forme néo-classique n'étant pas reconnue, Panofsky juge que la Pandore, « inaugure une série d’œuvres du XIXe siècle dans lesquelles les noms et les attributs de Pandore ne sont guère qu’un prétexte à montrer une charmante nudité ou semi-nudité féminine »[7].

Henri-Joseph Rutxhiel arrive à la Villa Médicis en 1809 et crée un marbre de Pandore exposé en 1822 au Salon de peinture et de sculpture : proche des nus de Jean-Auguste-Dominique Ingres, elle présente quelques similitudes avec celle de Cortot. En 1856, John Gibson rend hommage à Cortot en suivant le même thème, toujours dans le style néo-classique[4].

Notes et références

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  1. Notice no 000SC025233, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  2. a b et c Barbillon et Dufieux 2017, p. 160.
  3. Lettre à Michel Martin Drölling, 17 avril 1817,Paris, INHA, Mf. XXII.
  4. a b c et d Barbillon et Dufieux 2017, p. 161.
  5. Panofsky et Panofsky 1990, p. 147.
  6. Hésiode, CdP, 1999, (ISBN 978-2-253-16041-0), trad. Ph. Brunet, v 82, "adorable malheur"
  7. Panofsky et Panofsky 1990, p. 90.

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Bibliographie

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  • Claire Barbillon (dir.), Catherine Chevillot (dir.), Stéphane Paccoud (dir.), Ludmila Virassamynaïken (dir.) et Philippe Dufieux (préf. Sylvie Ramond), Catalogue raisonné des sculptures : du XVIIe au XXe siècle, Paris, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Somogy, , 592 p. (ISBN 978-2-7572-1269-1, OCLC 1013587541, BNF 45388270), p. 160-161. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Dora Panofsky et Erwin Panofsky (trad. de l'anglais par Centre National des Lettres), La Boîte de Pandore [« Pandora's Box »], Paris, Hazan, coll. « Collection 35/37 », (1re éd. 1962), 156 p. (ISBN 2-85025-211-5), p. 89-90, 147. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jean-Loup Champion, Mille sculptures des Musées de France, Gallimard, Paris, 1998, 472p.

Articles connexes

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