Paul Melchers — Wikipédia

Paul Melchers
Image illustrative de l’article Paul Melchers
Biographie
Naissance
Münster Drapeau de l'Empire français Empire français
Ordre religieux Compagnie de Jésus
Ordination sacerdotale
Décès (à 82 ans)
Rome
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de S. Stefano al Monte Celio
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Fonctions épiscopales Évêque d'Osnabrück
Archevêque de Cologne
Camerlingue
Archevêque de Cologne
Évêque d'Osnabrück

Signature de Paul Melchers

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Paul Melchers, né le à Münster (département de la Lippe) et mort le à Rome, est un prêtre allemand, évêque d'Osnabrück en 1857, puis archevêque de Cologne. Longtemps en exil, il est fait cardinal en 1885, et entre dans la Compagnie de Jésus en 1892.

Né à Münster (département de la Lippe) Paul Melchers y reçoit sa première éducation. Après avoir fait des études de droit il travaille quelque temps comme avocat. Il étudie ensuite la théologie sous Ignaz von Döllinger et est ordonné prêtre, à 28 ans en 1841. Comme jeune prêtre il songe plusieurs fois à entrer dans la vie religieuse.

Encore jeune (en 1851) il est nommé recteur du séminaire diocésain de Münster, et bientôt chanoine de la cathédrale et vicaire général. En 1848 il est membre du parlement de Francfort.

Évêque d'Osnabrück

[modifier | modifier le code]

En 1857 Melchers est nommé évêque d'Osnabrück, en Basse-Saxe. Il est également pro-vicaire apostolique pour le Danemark ; en 1859, il rend visite à la minuscule communauté de catholiques danois (900 fidèles).

Archevêque de Cologne

[modifier | modifier le code]

En 1866 Melchers est élevé au siège métropolitain de Cologne, où il fait preuve d'un grand dynamisme. Il lance, entre autres, les réunions annuelles de la hiérarchie allemande à l'abbaye de Fulda : une grande nouveauté dans la vie de l'Église.

Au concile Vatican I

[modifier | modifier le code]

Comme archevêque de Cologne il est appelé à participer au concile Vatican I (1869-1870). Sans être formellement opposé à l'infaillibilité pontificale il appartenait au groupe qui estimait "inopportun" de la définir en un concile universel. Il ne signe pas la lettre adressée au pape Pie IX par 55 évêques qui quittent Rome pour éviter de devoir voter sur la définition finale. Cependant il ne participe pas au vote du , ayant dû rentrer précipitamment à Cologne lorsqu'éclate la guerre entre la France et l'Allemagne.

Infaillibilité pontificale

[modifier | modifier le code]

Au contraire de son maître en théologie, Ignaz von Döllinger, il accepte la décision du concile et proclame à Cologne, le , le dogme de l'infaillibilité pontificale.

Pour encourager l'obéissance au concile il obtient des évêques rassemblés à Fulda () qu'ils écrivent une lettre pastorale dans ce sens. Pie IX lui exprime sa gratitude. Allant plus loin il demande à plusieurs professeurs de théologie de signer une déclaration acceptant les décrets du concile. La plupart obtempèrent. Certains refusent. Deux sont finalement excommuniés. Ils rejoindront l'Église vieille-catholique.

Les droits de l'Église

[modifier | modifier le code]

Dans l'empire allemand, le Kulturkampf est de plus en plus envahissant et les droits de l'Église ne sont pas respectés. Melchers devient un champion de l'opposition religieuse à Bismarck. Il fait de la prison durant six mois (mars-). Par après, apprenant que des ordres avaient été donnés pour qu'il soit déporté, il part de lui-même en exil.

Il s'installe à Maastricht, aux Pays-Bas, d'où il continue à gouverner le diocèse de Cologne. Cela dure dix ans. Cependant craignant qu'une absence aussi prolongée ne fasse du tort à ses fidèles il offre sa démission au pape Léon XIII qui l'accepte à contrecœur, tout en l'appelant à Rome et le créant cardinal ().

En semi exil à Rome, Melchers réside au Collège germanique. Libre de responsabilités importantes il revient à son souhait de jeune prêtre et demande à être reçu dans la Compagnie de Jésus. Le supérieur général, Anton Anderledy y consent, mais Léon XIII ne donne pas son accord. Il le fait camerlingue du Sacré Collège en 1889.

Cependant, ayant accordé à son frère le cardinal Pecci la permission d'entrer (ou plutôt de "rentrer") dans la Compagnie, Léon XIII ne peut guère s'opposer plus longtemps au semblable désir de Melchers : il lui donne son accord en .

Melchers démissionne de son poste de camerlingue et entre dans la Compagnie de Jésus le . Il fait sa profession religieuse In articulo mortis peu après, mais il se rétablit et vit encore trois ans au 'Collegio Germanico' de Rome où il meurt le .

À la demande des fidèles catholiques de son diocèse son corps est rapatrié et inhumé dans la cathédrale de Cologne.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • H.M. Ludwigs: Kardinal Erzbishof Dr. Paulus Melchers und die St. Pauluskirche in Köln, Cologne, 1909.
  • Jerome Aixala: Black and Red S.J., Bombay, 1968.
  • Georg Behnes: Paulus Melchers, Erzbischof von Köln. In: Deutschlands Episcopat in Lebensbildern, Bd. 2, Teilband 5. Woerl, Würzburg 1874, S. 176–224.
  • Ernst Raßmann: Nachrichten von dem Leben und den Schriften Münsterländischer Schriftsteller des achtzehnten und neunzehnten Jahrhunderts. Neue Folge. Coppenrath, Münster 1881.
  • Theodor Granderath (de): Geschichte des Vatikanischen Konzils, Bd. 1: Vorgeschichte. Herder, Freiburg 1903, S. 229–231.
  • Hermann Wilhelm Kirsch: Paulus Melchers der Bekennerbischof. Ein Lebensbild aus dem Kulturkampf im Deutschland. A. Opitz, Warnsdorf 1904.
  • Wilhelm Kosch: Das katholische Deutschland. Biographisch-bibliographisches Lexikon, Bd. 2: John – Rehbach. Haas & Grabherr, Augsburg 1937, mit Bild.
  • Erwin Gatz: Paul Melchers als Seelsorger. In: Annalen des Historischen Vereins für den Niederrhein (de), Bd. 177 (1975), S. 144–163.
  • Klaus Schatz (de): Kirchenbild und päpstliche Unfehlbarkeit bei den deutschsprachigen Minoritätsbischöfen auf dem Ersten Vaticanum (= Miscellanea Historiae Pontificiae, Band 40). Gregoriana, Rom 1975.
  • Hans-Georg Aschoff: Das Verhältnis von Staat und katholischer Kirche im Königreich Hannover (1813–1866). Lax, Hildesheim 1976.
  • Thomas Parent (de): Paulus Melchers. In: Peter Berghaus (de), Siegfried Kessemeier (de) (Hrsg.): Köln – Westfalen 1180–1980. Landesgeschichte zwischen Rhein und Weser. Landschaftsverband Westfalen-Lippe, Münster 1980, Bd. 1, S. 466.
  • Anselm Verbeek: Die Kölner Bischofsfrage und die Beilegung des preußischen Kulturkampfs. Lang, Frankfurt am Main 1989, (ISBN 3-631-42074-9).
  • Klaus Schatz: Vaticanum I. 1869–1870, Bd. 1: Vor der Eröffnung. Schöningh, Paderborn 1992, (ISBN 3-506-74693-6).
  • (de) Erwin Gatz, « Melchers, Paul », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 17, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 4–5 (original numérisé).
  • Joachim Oepen (de): Paulus Kardinal Melchers. In: ders., Josef van Elten: Kölner Erzbischöfe im Konflikt mit dem preußischen Staat. Clemens August Freiherr Droste zu Vischering († 1845), Paulus Kardinal Melchers († 1895). Historisches Archiv des Erzbistums Köln, Köln 1995, S. 19–40.
  • Heinrich Best, Wilhelm Weege: Biographisches Handbuch der Abgeordneten der Frankfurter Nationalversammlung 1848/49 (= Handbücher zur Geschichte des Parlamentarismus und der politischen Parteien, Bd. 8). Droste, Düsseldorf 1996, (ISBN 3-7700-5193-9).

Liens externes

[modifier | modifier le code]