Pierre de Saintignon — Wikipédia
Pierre de Saintignon | |
Pierre de Saintignon en 2014. | |
Fonctions | |
---|---|
Premier adjoint à la maire de Lille | |
– (17 ans, 11 mois et 12 jours) | |
Maire | Martine Aubry |
Prédécesseur | Martine Aubry |
Successeur | Audrey Linkenheld (indirectement) |
Premier vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais | |
– (5 ans, 9 mois et 9 jours) | |
Président | Daniel Percheron |
Prédécesseur | Bernard Roman |
Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais | |
– (17 ans, 9 mois et 15 jours) | |
Élection | 15 mars 1998 |
Circonscription | Nord |
Président | Michel Delebarre Daniel Percheron |
Groupe politique | Socialiste |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Angers (France) |
Date de décès | (à 70 ans) |
Lieu de décès | Lille (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | PS |
Profession | Chef d'entreprise |
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Pierre de Saintignon, né le à Angers (Maine-et-Loire) et mort le à Lille (Nord), est un homme politique français, membre du Parti socialiste.
Après avoir été successivement dirigeant associatif, chef d'entreprise et haut fonctionnaire, il est de 2001 à sa mort premier adjoint à la maire de Lille, Martine Aubry.
De 2010 à 2015, il est premier vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, chargé du développement économique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Pierre de Saintignon naît le à Angers (Maine-et-Loire)[1] du mariage de François de Saintignon (1912-1972) et de Monique Larmoyer.
Il est issu d'une famille noble lorraine qui avait des intérêts dans la sidérurgie à Longwy[2], elle est membre de l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF) à partir du . Cette famille, originaire de Verdun dont elle occupa la charge de bailli-vicomte héréditaire, faisait partie des Chevaux de Lorraine[3] et fut admise plusieurs fois aux Honneurs de la Cour au cours du XVIIIe siècle.
Son père, avocat, fut prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale[4]. Après la guerre, il devient le directeur de la Population, ancien titre donné à la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales[5],[3]. Sa mère, quant à elle, est orthophoniste[4].
Pierre de Saintignon, troisième d'une fratrie de cinq garçons, affirme avoir « raté toutes ses études primaires et secondaires à cause d'une profonde dyslexie qu'il soigne grâce à l'équithérapie »[6]. À cause de cette dyslexie, Pierre de Saintignon suit sa scolarité par correspondance et ne sait ni lire ni écrire jusqu’à l’âge de 10 ans[4]. Grâce aux relations de sa famille[7], Claude Chassagny, grand nom de l’orthophonie en France, conseille à sa mère de lui faire suivre des cours d’équitation[4]. L’équitation devient alors une véritable passion qui l'aide beaucoup à combattre son trouble[3]. À 16 ans, il reprend une scolarité classique en classe de première. Pierre de Saintignon décroche son baccalauréat au bout de la sixième fois[7], et poursuit son cursus avec des études en économie[4].
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Pierre de Saintignon commence à travailler en 1967 auprès du Centre technique national pour l'enfance et l'adolescence inadaptée (CTNEAI), laboratoire associé à l’Inserm[3],[8]. Il y effectue diverses missions dans les domaines de l'urbanisme (villes nouvelles, renouveau de quartier — concernant Grenoble, en collaboration avec son maire Hubert Dubedout — ou la ville d'Alençon), de l'enfance (maltraitance)[6] — dont des recherches à l'hôpital Necker-Enfants malades sur ce sujet[4] —, et le chômage[4]. Il décide ensuite de quitter l'Inserm[3] pour un autre parcours.
En 1977 il prend la direction administrative de la Sauvegarde du Nord[3], association créée en 1957 pour la protection de l’enfance[9].
En 1978, Pierre de Saintignon crée une première entreprise d'insertion, Réabat Bâtiment. En 1987, la Sauvegarde du Nord établit le regroupement des quatre premières entreprises d’insertion au sein de Vitamine T[6]. À partir de là, le groupe n'a cessé de se développer[10]. En 28 ans, Vitamine T a pu réinsérer 33 000 personnes[6],[11], son effectif est de 2 500 personnes salariées en 2014[12]. Vitamine T et ses filiales représentent cinquante millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014[12].
En 1990, à la suite de sa rencontre avec Philippe Francés, président de Darty, Pierre de Saintignon entre dans cette entreprise, y reste pendant 10 ans[3] et en devient le directeur général[13].
En 1999, il est nommé inspecteur général des affaires sociales[14],[4]. Il est retraité de cette fonction en 2011.
En 2017, il fonde et est président de la Fondation des possibles jusqu'à sa mort.
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Militant au Parti socialiste (PS) à partir de 1967[2], Pierre de Saintignon rejoint le PS et la région lilloise, en 1977, pour un poste à la sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence[6].
En 1988, Pierre de Saintignon est appelé à travailler aux côtés de Michel Delebarre, alors ministre des Affaires sociales, pour participer à la rédaction de la loi portant création du revenu minimum d'insertion (RMI)[4].
De 1989 à 1995, il est conseiller à l’insertion sociale et à l’économie. Parallèlement il est adjoint au maire de Lille à l’emploi, à la lutte contre la précarité, au conseil de quartier de Vauban-Esquermes, à la formation professionnelle et permanente, à l’insertion professionnelle et au R.M.I.
Il rencontre Martine Aubry en 1990. Il lui propose alors de piloter un groupe chefs d'entreprises travaillant sur l’insertion des jeunes des quartiers défavorisés[4]. C’est sur sa suggestion que la future maire de Lille intègre l’équipe de Pierre Mauroy alors maire de Lille[3].
En , il entre au cabinet de Martine Aubry, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle du gouvernement Cresson[2] puis du gouvernement Bérégovoy et est nommé conseiller technique de la ministre en [15],[16] ; l'arrêté de nomination du précise que Pierre de Saintignon est économiste.
Il est à l'origine de lois pour l’emploi des jeunes inspirées par les politiques menées à Lille[17].
En 1998, il est élu vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, puis, en 2010 premier vice-président, mandat qu'il exerce jusqu'à la fin 2015.
Dès 1999[18], sous Pierre Mauroy, il porte le projet Euratechnologies, un pôle d'activité sur les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) basé sur la friche industrielle leblan-Lafont. Celui-ci voit finalement le jour en 2009 et Pierre de Saintignon en devient le président[19].
En 2000 il est chargé de mission au conseil régional sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication. La même année, il participera à l'écriture de Les nouvelles modalités d’accès à l’emploi des jeunes[20].
En 2001, quand Martine Aubry remporte les élections municipales à Lille, elle lui propose de devenir son premier adjoint délégué aux Finances, au Développement économique[17], aux Affaires militaires et à la Gestion du patrimoine privé, poste qu’il occupe encore en 2015[21]. Toujours en 2001, lui est également confiée par Jacques Chirac une mission visant à établir un plan de collaboration économique entre la France et la Palestine[3]. Durant cette mission, il rencontre des représentants de l'OLP et du Hamas, ainsi que des Israéliens[3].
Durant son mandat, Pierre de Saintignon aura de nombreuses délégations en tant que premier adjoint, ainsi il sera adjoint au Développement économique, aux Finances, aux Affaires militaires (et anciens combattants), à la Politique de la Ville, aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), aux réseaux câblés, à l'emploi, la recherche et l'insertion, au casino, à la gestion du patrimoine privé. Il préside également le Conseil Communal de Concertation (CCC). (cependant difficile de trouver les dates exactes d'exercice de ces différentes missions/délégations). Avec son implication en tant que délégué aux Finances, il prépare les budgets annuels de la ville et touche ainsi un peu à tous les domaines (également du fait qu'il est premier adjoint).
À partir de 2001, Pierre de Saintignon est vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais, sous la présidence de Daniel Percheron. En 2013, la mauvaise gestion pratiquée par ce président, les « dépenses pharaoniques » et la politique de recrutement privilégiant les sympathisants socialistes et des proches sont dénoncées par ses adversaires politiques siégeant au conseil régional, dont Marine Le Pen (Front national) et Jean-Pierre Bataille (UMP), ainsi que dans la presse[22]. Daniel Percheron, à cette époque, ne souhaitait pas que Pierre de Saintignon lui succède[22].
En 2005, il écrit Un nouvel art de ville : Le projet urbain de Lille[23].
De 2010 à 2015 (tout début 2016), Pierre de Saintignon est premier vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, il est alors chargé du développement économique.
En 2015, Pierre de Saintignon, numéro deux de la région Nord-Pas-de-Calais[24], est nommé par son parti tête de liste pour les élections régionales de décembre 2015, et donc candidat PS à la présidence de la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie[24] face notamment à Xavier Bertrand (Les Républicains) et Marine Le Pen (Front national). Il pâtit au début de la campagne électorale d'une notoriété relativement faible, ce qu'il reconnait lui-même[25] : il est ainsi qualifié, en , par le quotidien Le Parisien d'« inconnu du Nord »[26]. Au premier tour, il obtient 18,12 % des voix, ce qui le place en troisième position derrière Marine Le Pen, 40,64 % et Xavier Bertrand (liste d'union de la droite et du centre), 24,41 %[27],[28]. Bien qu'en position de se maintenir, avec le soutien des électeurs des listes Front de gauche-Parti communiste et d'Europe Écologie Les Verts[29] (l'ensemble faisant 28,27 %[28]), mais sans pouvoir rivaliser avec la droite[27], il annonce son retrait du second tour, suivant les injonctions de la direction de Parti socialiste, pour empêcher la victoire du Front national[29].
Mort et hommages
[modifier | modifier le code]Atteint d'un cancer, Pierre de Saintignon meurt le à l'âge de 70 ans. De nombreux élus et personnalités politiques lui rendent hommage[11],[30].
La place Pierre-de-Saintignon est inaugurée le mercredi à Lille, devant l'entrée d'EuraTechnologies, en son hommage[31].
Famille
[modifier | modifier le code]Pierre de Saintignon a cinq enfants[6] et neuf petits-enfants[7].
Détail des mandats et fonctions
[modifier | modifier le code]Conseil municipal
[modifier | modifier le code]- 1989-2001 : adjoint au maire de Lille sous Pierre Mauroy : Emploi, Lutte contre la précarité, Formation professionnelle et permanente, Insertion professionnelle et au R.M.I. (développement économique - emploi et à l'insertion) - Conseil de quartier de Vauban-Esquermes
- 2001-2019 : premier adjoint à la maire de Lille sous Martine Aubry, délégué au développement économique, aux affaires militaires, au casino et à la gestion du patrimoine privé[32].
- 2001-2008 : Développement Economique - Emploi - Politique de Ville - Affaires Militaires - Réseau câblé et aux NTIC - Démocratie Participative - Conseil Communal de Concertation - Médiation.
- 2008-2014 : Finances - Développement Economique - Affaires militaires et anciens combattants - Conseil Communal de Concertation. Selon le dossier de préparation des délégations, il pourrait avoir eu comme délégations : Économie - Finances et moyens - Assurances - Vie des assemblées - Affaires militaires - Anciens combattants - présidence du Conseil Communal de Concertation - Casino - Conseil des Résidents Etrangers Lillois - Développement Durable - Agenda 21 - tourisme? - Pôle développement.
- 2014-2019 : Finances - Développement Economique - Affaires Militaires. Puis Casino - Gestion du patrimoine privé, préside aussi la Commission Développement Economique, Emploi, Recherche et Insertion. En ses délégations ont évolué et sont désormais constituées de Économie - Affaires Militaires - Assurances - Casino - Gestion du patrimoine privé - Forain.
Au-delà de ces délégations il est également membre, représentant de la mairie voir président de comités, commission, organismes divers, etc.
Conseil régional
[modifier | modifier le code]- 1998-2015 : conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais et membre de la Commission Permanente.
- 1995-2010 : vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais chargé du développement économique[33].
- 2010-2015 : premier vice-président de la Région Nord Pas-de-Calais chargé du développement économique, de l’emploi et de la formation[33].
Conseil métropolitain
[modifier | modifier le code]- 2015-2019 : conseiller métropolitain à la Métropole européenne de Lille.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Annonce no 1307 du Bodacc B no 20140208 Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, 29 octobre 2014.
- Christine Garin, « Pierre de Saintignon, tête de pont chez les patrons », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- Geoffroy Deffrennes, « Les faces cachées de Pierre de Saintignon », sur le site du magazine Le Point, 16 juin 2015 et 29 septembre 2015 (consulté le ).
- « Pierre de Saintignon : « Je suis fidèle mais libre », sur nordeclair.fr, Nord Éclair, (consulté le ).
- « Pierre de Saintignon : à Lille, le numéro 2 amené à monter en première ligne », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, (consulté le ).
- « Régionales 2015 : Pierre de Saintignon, cheville ouvrière du PS », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ).
- Stéphanie Maurice, « Pierre de Saintignon, sauver l’honneur », sur le site du journal Libération, (consulté le ).
- « Interview Pierre de Saintignon », sur entrepriseetsante.fr (consulté le ).
- « Sauvegarde du Nord - Présentation de l'association », sur La Sauvegarde (consulté le ).
- « Une histoire - Groupe Vitamine T », sur groupevitaminet.com (consulté le ).
- Laurie Moniez, « Mort de Pierre de Saintignon, premier adjoint de Martine Aubry à Lille », sur Le Monde, (consulté le ).
- Geneviève Hermann, « Vitamine T conjugue insertion et croissance verte », sur latribune.fr, La Tribune, (consulté le ).
- Claude Villeneuve, « Dirigeant le jour, militant la nuit », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
- Légifrance - Décret du 28 juillet 1999 portant nomination (inspection générale des affaires sociales).
- « Premier adjoint, dernier fidèle », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
- Légifrance - Arrêté du 22 mai 1992 portant nomination au cabinet du ministre.
- « Pierre de Saintignon », sur lesechos.fr, Les Échos, (consulté le ).
- Autrement dit, (18 septembre 1999, 29 octobre 1999) ; Voix du Nord (26 octobre 1999), Les échos (22 septembre 1999)
- « EuraTechnologies fête ses 10 ans », sur actu.fr, (consulté le )
- [1]
- « Ville de Lille – Adjoints », sur lille.fr (consulté le ).
- Michel Revol, « Les dépenses pharaoniques du Nord-Pas-de-Calais – Dérives. Daniel Percheron, le président socialiste de la région, ne se refuse rien », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ).
- [2]
- Laurie Moniez, « Régionales : Pierre de Saintignon, le pari risqué de Martine Aubry », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- Sébastien Leroy, Laurent Decotte, « Notoriété : un poids capital pour la victoire aux régionales ? », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, (consulté le ).
- Rosalie Lucas, « Saintignon, l'inconnu du Nord », sur le site du quotidien Le Parisien, (consulté le ).
- Elsa Freyssenet, « Régionales : la double douche froide des socialistes du Nord », sur lesechos.fr, Les Échos, (consulté le ).
- « Nord-Pas-de-Calais-Picardie– Résultats des élections régionales 2015 », sur lemonde.fr, Le Monde (consulté le ).
- Olivier Aballain, « Nord : Pierre de Saintignon se retire, la gauche n'aura aucun élu », sur 20minutes.fr, 20 minutes, 6-7 décembre 2015 (consulté le ).
- M. Del., « Lille Pierre de Saintignon, premier adjoint de Martine Aubry et ancien candidat aux élections régionales, est mort », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
- « Place Pierre de Saintignon », sur www.lille.fr (consulté le )
- « Adjoints », sur lille.fr, Ville de Lille (consulté le ). [lien mort, 08/2020]
- « Pierre de Saintignon », sur fr-fr.facebook.com (consulté le )
Liens externes
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