Puits de Sangatte — Wikipédia

Carte
Localisation des trois derniers puits de Sangatte :
  • A. 1878
  • B. 1973
  • C. 1987

Celle du premier puits de 1876 n'est pas connue avec précision.

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Les coordonnées de cet article :

Les puits de Sangatte sont quatre ouvrages d'art réalisés pour les projets successifs de tunnel sous la Manche. Il s'agit de puits forés côté français à Sangatte, à la pointe du pas de Calais.

Projet des années 1870-1880

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Le premier projet dans la chronologie du tunnel sous la Manche a été initié entre 1875 et 1883.

Puits de 1876

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Le [1], un premier puits de 129 mètres de profondeur[2] est creusé à Sangatte pour reconnaître la nature du sous-sol[3]. Il s'inscrit dans la continuité d'une campagne de sondages menés en 1875 et 1876 dans le détroit du pas de Calais par un ingénieur hydrographe, Eugène Larousse, et deux géologues, ingénieurs des mines, Alfred Potier et Albert de Lapparent[2],[4]. Le puits est établi à 450 mètres de la côte[5], et à 680 mètres à l'Est du clocher de l'église Saint-Martin (nl)[6].

Puits de 1878

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50° 56′ 15″ N, 1° 43′ 46″ E

À partir de 1878, un deuxième puits est foré sous la direction de l'ingénieur Ludovic Breton à 88,7 mètres de profondeur et 2,7 mètres de diamètre au nord du cap Blanc-Nez, sur le territoire de Sangatte, et 1 839 mètres de galerie horizontale sont percés sous la mer (la descenderie)[3],[7],[8]. Les travaux sont arrêtés en 1883[9]. Les installations sont démolies au XXe siècle et le puits est laissé ouvert mais entouré d'un mur. Il est finalement comblé et obturé d'une dalle en béton vers le début du XXIe siècle ; cette dalle est toujours visible ainsi que des restes de murs des anciens bâtiments[10].

Puits de 1973

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50° 56′ 33″ N, 1° 44′ 44″ E

Le Groupement d'études pour le Tunnel sous la Manche (GETM) est créé le . Un appel d'offres est lancé en 1967 et le le Groupe du Tunnel sous la Manche, composé de la Société française du Tunnel sous la Manche et de The British Channel Tunnel Company, est désigné maître d'œuvre. Le projet retenu est celui de deux tunnels ferroviaires entourant une galerie de service.

Les travaux débutent en 1973 et sont prévus pour durer 10 ans. Une rampe d'environ 150 mètres de long est créée, la descenderie, et 400 mètres de galerie sont creusés à 37 mètres sous terre. Mais le Royaume-Uni traverse une grave crise économique et le gouvernement britannique abandonne le projet le .

En , le chantier est ouvert au public pour une dernière visite. 4 000 personnes le visitent le samedi et 10 000 le dimanche. La galerie est ensuite noyée à titre de conservation, et l'accès interdit. Le tunnelier acheté aux États-Unis pour 2 milliards de francs (environ 305 millions d'euros), arrivé en pièces détachées et monté à Sangatte, n'aura jamais servi[11].

Lors de l'étude du projet Eurotunnel, il sera envisagé de redémarrer le tunnel à partir de cet endroit, mais l'idée sera abandonnée rapidement[12].

La descenderie est toujours visible (mais non accessible), à quelques dizaines de mètres du puits de Sangatte construit en 1987.

Puits de 1987

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50° 56′ 24″ N, 1° 44′ 36″ E

Le projet Eurotunnel, le troisième projet de tunnel sous la Manche, démarre ses travaux en 1986. À cette occasion, un nouveau puits de Sangatte est réalisé en 1987.

Il s'agit de l'un des deux puits d'accès creusés de chaque côté du tunnel (son équivalent côté anglais étant à Shakespeare Cliff), à la jonction entre les parties souterraine et sous-marine. C'est à partir de ces puits qu'a commencé la construction du tunnel, servant de points d'entrée pour le matériel (tunneliers et voussoirs) et les hommes, et d'évacuation pour les déblais.

Le puits de Sangatte est profond de 65 mètres et a un diamètre intérieur de 57 mètres[13]. Un moyen courant de donner un ordre de grandeur de ses dimensions est de le présenter comme suffisamment grand pour accueillir l'Arc de Triomphe de Paris[14],[15],[16],[17],[18] (h 55 × 45 × 22 mètres).

Le puits est essentiellement creusé dans une couche de craie grise et bleue du Cénomanien, surmontée de formations sablo-limoneuses du Quaternaire[19].

Références

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  1. Gautier Demouveaux, « Tunnel sous la Manche : les premiers travaux ont commencé en… 1876 », Ouest-France.
  2. a et b T. Pépin, « Bulletin scientifique — Revue des grands travaux publics : IV. Le chemin de fer sous-marin », Études religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, 23e année, VIe série, t. IV,‎ , p. 458–467 (lire en ligne).
  3. a et b Isabelle Hodey, « Le premier puits de Sangatte, vestige d'une tentative avortée de tunnel sous la Manche », La Voix du Nord, (version du sur Internet Archive).
  4. Alexandre Lavalley, Eugène Larousse, Alfred Potier, Albert de Lapparent et Achille Delesse, Association française du chemin de fer sous-marin entre la France et l'Angleterre, Rapports sur les sondages exécutés dans le pas de Calais en 1875, Paris, Impr. centrale des chemins de fer A. Chaix et Cie, (lire en ligne) et Alexandre Lavalley, Eugène Larousse, Albert de Lapparent et Alfred Potier, Association française du chemin de fer sous-marin entre la France et l'Angleterre, Rapports présentés aux membres de l'association sur les explorations géologiques faites en 1875 et 1876, Paris, Impr. administrative de Paul Dupont, , 55 p. (lire en ligne).
  5. Pépin 1879, p. 463.
  6. De Lapparent et Potier, « Rapport sur le sondage de Sangatte », Lavalley et al. 1877, p. 51–55.
  7. Nicolas Bour, « Optimisation du tracé du tunnel et des ouvrages spéciaux », dans Duffaut et Margron 1990, p. 187.
  8. Bertrand Lemoine, Le tunnel sous la Manche, Paris, Le Moniteur, , 199 p. (ISBN 2-281-19080-3), p. 70.
  9. Lyne Cohen-Solal et Bernard Sasso (préf. Margaret Thatcher et François Mitterrand, introd. Theodore Zeldin), Histoire du tunnel sous la Manche : Chronique d'une passion franco-anglaise, Paris, Lieu commun, coll. « Histoire », , 231 p. (ISBN 2-86705-188-6), p. 194.
  10. « SANGATTE :mon village », photos de la dalle obturant le puits de 1878, sur jepi-dunkerque.fr, (version du sur Internet Archive).
  11. Jean-Noël Marquet, « Une visite dans les archives de la télé du Nord Pas de Calais : le voyage (1954-1979) », Les vingt quatre heures de la télé, Institut national de l'audiovisuel, , archive de  : à partir de 18 min 1 s.
  12. Mairie de Coquelles, « Descenderie », sur Flickr, , photo provenant de la galerie de la mairie de Coquelles : « Descenderie construite à Sangatte, dernier vestige du projet de 1973. Les constructeurs actuels avaient prévu de redémarrer le tunnel à partir de cet endroit. L'idée a été rapidement abandonnée. »
  13. « Tunnel sous la Manche : Puis d'accès de Sangatte », Soletanche Bachy, (version du sur Internet Archive).
  14. Francis Amédro, « Le tunnel sous la Manche et son contexte géologique », Bulletin de la classe des sciences, Académie royale de Belgique, t. 14, nos 1-6,‎ , p. 117–128 (123) (DOI 10.3406/barb.2003.28350, lire en ligne).
  15. Cohen-Solal et Sasso 1994, p. 194.
  16. « Les installations de Sangatte », La Mémoire de Transmanche, sur batisseurs-tunnel.com, Amicale des bâtisseurs du tunnel sous la Manche, chap. 1.2.1.
  17. « Les puits d'accès », Le tunnel sous la Manche, sur planete-TP, (version du sur Internet Archive).
  18. Philippe Boulet-Gercourt, « Eurotunnel : Le bout du chantier », Le Nouvel Observateur, no 1277,‎ 27 avril au 3 mai 1989, p. 75–77 (76) (lire en ligne).
  19. Jean Audé et Michel Londez, « Puits de Sangatte : Conception et calcul », dans Duffaut et Margron 1990, p. 207–230.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Pierre Duffaut (dir.) et Patrick Margron (dir.), Le Tunnel sous la Manche : Géologie et géotechnique (actes des journées d'études organisées par l'École nationale des ponts et chaussées, Paris, -), Paris, Presses de l'École nationale des ponts et chaussées, , 326 p. (ISBN 2-85978-137-4).

Articles connexes

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Liens externes

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  • Mairie de Coquelles, « Le puits », galerie de photos, sur Flickr, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article