Qara Qoyunlu — Wikipédia

Qara Qoyunlu (Moutons noirs)
Qaraqoyunlular
(tk) Garagoýunly
(tr) Karakoyunlu
(fa) قراقویونلی

13751469

Drapeau
Emblème des Qara Qoyunlu
Description de cette image, également commentée ci-après
Domaine des Moutons Noirs
Informations générales
Statut Fédération tribale
Capitale Tabriz
Langue(s) Persan et azéri
Religion Islam
Monnaie Təngə (d)
Histoire et événements
1375 Établissement à l'Est de la Perse, vassal des Djalayirides
1400 Défaite contre Tamerlan
1410 Prise de Bagdad
1466 Défaite contre les Aq Qoyunlu
1469 Mort du dernier souverain
langues officielles:Oghuz et Persan
Souverains Qara Qoyunlu
(1er) v. 1351-1380 Bayram Khodja
(Der) 1467-1469 Hasan Ali
Princes de Bagdad
(1er) v. 1410-1434 Shah Mehmed
(Der) 1469 Shah Mansur

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Les Qara Qoyunlu ou Kara Koyunlu (en turkmène : Garagoýunly ; en turc : Karakoyunlu ; en persan : قراقویونلو), appelés aussi les Moutons noirs turcomans, forment un empire d'origine Turque fondé par les Oghouze qui a régné sur ce qui est aujourd'hui l'Anatolie orientale, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Azerbaïdjan iranien, l'Irak, l'Ilam, le Khouzistan et le nord du Koweït de 1375 à 1469.

Certains chercheurs associent le dialecte Oghuz de Qara-Qoyunlu à la langue azerbaïdjanaise. Par exemple, Faruk Shumer a enregistré que le dialecte Oghuz oriental de Qara-Qoyunlu est appelé aujourd'hui la langue azerbaïdjanaise[1], et Muhsin Behramnejad a nommé la langue azerbaïdjanaise héritée de l maisons princière turkmène des Qara Qoyunlu[2]. Le sultan Qara Qoyunlu 1435-1467 Jihan Shah est le représentant généralement reconnu de la poésie azerbaïdjanaise[3].

Les Turcomans Moutons noirs établissent dans un premier temps leur capitale à Hérat à l'est de la Perse[4] et sont les vassaux de la dynastie des Djalayirides à Bagdad et Tabriz vers environ 1375, quand le prince de leur maison princière dominante règne sur Mossoul. Cependant, les Turcomans se rebellent contre les Djalayirides et protègent leur indépendance vis-à-vis de la dynastie avec la conquête de Tabriz par Qara Youssouf.

En 1400, les armées de Tamerlan infligent toutefois une défaite aux Moutons noirs Turcomans, et Qara Youssouf fuit en Égypte où il trouve refuge auprès des Mamelouks. Il réunit une armée et reprend Tabriz en 1406.

En 1410, les Moutons noirs turcomans prennent Bagdad. L'installation d'une nouvelle lignée des Moutons noirs turcomans accélère la chute des Djalayirides qu'ils ont autrefois servis. Malgré des luttes internes parmi les descendants de Qara Youssouf après sa mort en 1420 et la menace montante des Timourides, les Moutons noirs turcomans maintiennent une forte prise sur les lieux qu'ils contrôlent.

Jihan Shah fait la paix avec le Timouride Shah Rukh, mais bientôt la paix se désagrège. Quand Shah Rukh meurt en 1447, les Moutons noirs turcomans annexent des portions de l'Irak et la côte est de l'Arabie, tandis que les Timourides contrôlent l'ouest de l'Iran.

Le XVe siècle a marqué le début d'une période plus importante dans l'histoire de la littérature turque azerbaïdjanaise. Pendant le Qara Qoyunlular (1400-68), dont la capitale était Tabriz, la position de la langue littéraire s'est renforcée. Jihan shah (1438-1468) a lui-même écrit des poèmes lyriques en turc sous le pseudonyme "vrai"[5].

Bien que plusieurs territoires soient gagnés durant le règne de Jihan Shah, celui-ci est troublé par la rébellion de ses propres fils et des dirigeants autonomes de Bagdad, qu'il expulse en 1464. En 1466, Jihan Shah essaye de prendre Diyarbakır aux Moutons blancs, mais l'opération se solde par une défaite catastrophique, la mort de Jihan Shah et l'effondrement du contrôle des Moutons noirs turcomans sur le Moyen-Orient.

Vers 1469, les Moutons blancs turcomans (Aq Qoyunlu), sous le règne d'Ouzoun Hassan (Hassan le Long), ont éliminé les derniers vestiges des Moutons noirs turcomans.

Liste des souverains Qara Qoyunlu

[modifier | modifier le code]
Souverains de la confédération Qara Qoyunlu[6]
Dates de règne Nom Remarques
1351-1380 Bayram Khodja (en) Vassal des Djalayirides.
1380-1389 Qara Mehmed Turmush (en) Neveu de Bayram Khodja, il se libère de la tutelle djalayiride en 1382.
1389-1400 Qara Youssouf Fils de Qara Mehmed, il est vaincu et chassé par Tamerlan.
Le domaine des Qara Qoyunlu est rattaché à l'empire timouride.
1406-1420 Qara Youssouf Il reconquiert Tabriz après la mort de Tamerlan.
1411-1418 Pirbudag (en) Fils de Qara Youssouf, son père lui confie le gouvernement de l'Azerbaïdjan de son vivant.
1420-1438 Iskandar Fils de Qara Youssouf.
1429-1431 Abou Saïd (en) Fils de Qara Youssouf, il règne sur l'Azerbaïdjan comme vassal du Timouride Chahrokh.
1433-1445 Ispan (en) Fils de Qara Youssouf, il règne sur l'Irak comme vassal du Timouride Chahrokh.
1434-1467 Jihan Shah Fils de Qara Youssouf, il règne d'abord sur l'Anatolie orientale comme vassal du Timouride Chahrokh, puis sur l'ensemble du domaine des Qara Qoyunlu à la mort de son frère Iskandar. Il rejette la tutelle timouride après la mort de Chahrokh en 1447.
1467-1469 Hassan Ali Fils de Jihan Shah.
1468-1469 Abou Youssouf (en) Fils de Jihan Shah, ne règne que sur le Fars.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. M. Faruk Sümer, «Kara Koyunlular»,(Turco) s. VIII: Les Karakoyunlus ne sont pas seulement responsables de ces mouvements migratoires politiques de l'Anatolie vers l'Iran, mais aussi le premier agent d'un nouveau mouvement de colonisation qui assurera la reprise de la domination turkmène en Iran et, en lien avec celle-ci, la turquification absolue de l'Azerbaïdjan .. ils l'ont été. Comme on peut le comprendre à partir de ces mots, le turc qu'ils parlaient était, bien sûr, le dialecte oriental Oguz ou turkmène, qui s'appelle aujourd'hui le dialecte azéri. Aujourd'hui, il est clairement entendu que Cihan Shah, l'un des dirigeants de Karakoyunlu, était l'un des représentants de la littérature azerbaïdjanaise.
  2. M. Behramnejad, «Karakoyunlular, Akkoyunlular: İran ve Anadoluda Türkmen Hanedanları»,(Turco) s. 14: En raison de la domination des Turkmènes Karakoyunlu et Akkoyunlu dans la région, de nombreuses tribus turkmènes se sont installées dans la région et l'État safavide a été formé en Iran par leurs restes. Aujourd'hui, le dialecte oriental Oghuz ou turkmène appelé azerbaïdjanais, qui est utilisé dans certaines parties de l'Anatolie orientale, en particulier à Iğdır, Kars, en Iran et en Azerbaïdjan, est un héritage important qui nous est légué
  3. V. Minorsky. Jihān-Shāh Qara-Qoyunlu and His Poetry (Turkmenica, 9). Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London. — Published by: Cambridge University Press on behalf of School of Oriental and African Studies, 1954. — V.16, p . 272, 283: «It is somewhat astonishing that a sturdy Turkman like Jihan-shah should have been so restricted in his ways of expression. Altogether the language of the poems belongs to the group of the southern Turkman dialects which go by the name of Azarbayjan Turkish.»; «As yet nothing seems to have been published on the Br. Mus. manuscript Or. 9493, which contains the bilingual collection of poems of Haqiqi, i.e. of the Qara-qoyunlu sultan Jihan-shah (A.D. 1438—1467).»
  4. (en) Patrick Clawson, Eternal Iran, Palgrave Macmillan, 2005 (ISBN 1-4039-6276-6), p. 23.
  5. Sumer, F. (1997). "Kara Koyunlu". In van Donzel, E.; Lewis, B.; Pellat, C.; Bosworth, C.E. (eds.). The Encyclopaedia of Islam. Vol. IV. Brill. pp. 584–588.
  6. Bosworth 2012, no 145.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Clifford Edmund Bosworth, The New Islamic Dynasties : A Chronological and Genealogical Manual, Edinburgh University Press, (1re éd. 1996) (ISBN 9780748696482)
    Traduction française : C. E. Bosworth, Les dynasties musulmanes, trad. Y. Thoraval, Éditions Actes Sud, coll. « Sinbad », 1996 (ISBN 2-7427-0713-1).
  • E. van Donzel, Bernard Lewis, Charles Pellat, Encyclopédie de l'Islam, tome IV, G. P. Maisonneuve & Larose SA, Paris, 1978, p. 607-611.