Radisson — Wikipédia

Radisson
Radisson
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Eeyou Istchee Baie-James
Statut Localité
Fondateur Hydro-Québec
Date de fondation 1974
Démographie
Population 203 hab. (2021[1])
Densité 42 hab./km2
Géographie
Coordonnées 53° 47′ 37″ nord, 77° 36′ 44″ ouest
Superficie 481 ha = 4,81 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Québec
Voir sur la carte administrative du Québec
Radisson

Radisson est un village de la municipalité québécoise d'Eeyou Istchee Baie-James en Jamésie, dans la région administrative du Nord-du-Québec.

Construite dans le cadre des travaux de la première phase du projet de la Baie James pour héberger les cadres de la Société d'énergie de la Baie James et des entrepreneurs chargés des travaux, elle est distante de cinq kilomètres de la centrale hydroélectrique Robert-Bourassa. Le propriétaire des installations, la société d'État Hydro-Québec, est d'ailleurs le principal employeur de la localité, qui compte par ailleurs quelques commerces, des bureaux gouvernementaux et un secteur touristique qui se développe depuis les années 1990.

Radisson est nommé en l'honneur de Pierre-Esprit Radisson, un explorateur français qui établit le commerce des fourrures entre l'Europe et la région de la baie James en fondant la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1670[2],[3].

Géographie

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Radisson est située approximativement à mi-chemin entre Montréal (au sud du Québec) et le village inuit de Salluit dans l'Arctique (à l'extrême-nord du Québec).

Le village est bâti sur la rive sud de la Grande Rivière et se trouve à quelques kilomètres seulement de la limite sud du district arctique québécois du Nunavik.

Panneau d'indication montrant les distances séparant Radisson d'autres villes du monde

La localité de Radisson est la communauté francophone la plus nordique du Québec, de toute l'Amérique et du monde ; elle est également, au Québec, la seule communauté non autochtone au nord du 53e parallèle[4].

La communauté la plus proche de Radisson se trouve à une centaine de kilomètres : il s'agit du village autochtone cri de Chisasibi, à 100 km à l’ouest de Radisson[5] et à 10 km de la baie James tout près de l’embouchure de la Grande Rivière. Ainsi, un Radissonien qui souhaiterait utiliser en été la voie fluviale pour rejoindre Chisasibi pourrait théoriquement utiliser une barque et atteindre l'autre ville en quelques heures via la Grande Rivière, mais ce serait sans compter les barrages hydro-électriques de cet immense fleuve ainsi que les très forts courants qui le parcourent et rendent ce voyage très difficile.

Topographie

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Hydrographie

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La Grande Rivière à proximité de Radisson

Le climat à Radisson est de type subarctique. Selon la classification Köppen-Geiger, le village est situé dans une zone climatique continentale froide sans saison sèche avec des étés courts et frais (Dfc)[6].

Aéroport de La Grande Rivière
Normales climatiques 1981 - 2010
(53° 38′ N, 77° 42′ O, altitude 195,1 m ; 18,4 km au sud)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −28 −27,3 −20,7 −10,6 −1,6 4,2 8 7,6 3,8 −1,5 −9,1 −19,9 −7,9
Température moyenne (°C) −23,2 −21,6 −14,5 −5 4,3 10,8 14,2 13,1 8,1 1,7 −6,1 −16 −2,9
Température maximale moyenne (°C) −18,5 −15,9 −8,2 0,6 10,3 17,3 20,4 18,6 12,3 4,8 −3,1 −12 2,2
Précipitations (mm) 30,9 21,9 29,4 32,7 39 65,3 78,5 91,1 110,6 87,3 67,7 42,6 697,2
dont pluie (mm) 0,1 1,2 3,4 12,7 27,9 62,6 48,5 91 106,9 56,2 11,6 1,7 453,8
dont neige (cm) 33,1 23 28,6 21 11,9 2,6 0 0,1 4 32,4 60,3 44,4 261,3
Source : Environnement et Changement climatique Canada[7]


Démographie

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En 2021, la population de Radisson est de 203 habitants[8], chiffre en baisse de 20 % par rapport aux années 1990. En plus des habitants permanents, une centaine de travailleurs d’Hydro-Québec y résident sur une base temporaire. Au plus fort de la période de construction, en 1977, la localité comptait près de 2 000 habitants[9].

Entrée de la route Billy-Diamond, Matagami, 2022.

Radisson se situe à 620 kilomètres au nord de Matagami. Il est accessible par divers moyens de transports :

  • par la route en empruntant la longue Route Billy-Diamond, qui a été construite afin de permettre la construction de la première phase du projet de la Baie James au milieu des années 1970, et qui traverse 600 km de territoires nordiques avant d'atteindre cette localité. Radisson est le « terminus » nordique (côté nord-ouest) des routes québécoises dans le Grand-Nord ;
  • par avion, via l’aéroport de Radisson - Grande-Rivière, qui se trouve à 30 km de la ville.

À l’est de Radisson, la route Transtaïga permet de se rendre au réservoir de Caniapiscau.

Évacuateur de crues du barrage LG-2, 2002.

Radisson, fondée en 1974, est au départ d'un camp destiné à accueillir les cadres mariés et administrateurs de la Société d'énergie de la Baie-James (SEBJ), œuvrant à la phase 1 des chantiers hydro-électriques de la Baie-James[10]. Contrairement aux camps Sakami (La Grande-3), Keyano (La Grande-4), Les Mélèzes (détournement EOL) et Duplanter (réservoir de Caniapiscau), le village de Radisson «a été considéré, dès le départ, comme le chef-lieu du territoire de la Baie James en vue de toute forme de développement de la région»[11]. Contrairement à ceux-ci aussi, le village à sa fondation n'est pas sous la responsabilité d'Hydro-Québec, mais relève plutôt de la Société de développement de la Baie-James (SDBJ), qui est aussi à l'époque chargé de l'administration de la Municipalité de la Baie-James et du développement du territoire[10].

Lors de la phase 1 du projet de la Baie-James, la création de villages familiaux avait un objectif clair de recruter du personnel cadre expérimenté et compétent pour construire les installations du complexe hydro-électrique. Consciente de l'impopularité d'une telle mesure auprès du reste du personnel, vivant dans des campements et loin de leurs familles, le maître d'œuvre explique que les emplois occupés par les cadres présentent un caractère de continuité et de permanence et que ce personnel peut être en poste pour plusieurs années, ce qui n'est pas le cas avec les autres travailleurs, dont le statut est saisonnier ou cyclique[12].

Les premières familles arrivent au campement Radisson à l'automne 1974, où 130 unités d'habitation sont mis à leur disposition. Ce premier noyau forme le quartier Jolliet, et inclut une école et un magasin général. L'année suivante, le quartier Des Groseillers est fondé.125 maisons sont construites, de même qu'un cinéma, un centre récréatif et des commerces[10]. En 1978, au plus fort de la construction de l'aménagement Robert-Bourrassa, la communauté compte 3000 habitants. La fin de la phase 1 du projet de la Baie-James mène toutefois à une diminution importante de la population, qui en compte moins de 1000 en 1987[13].

Obtention du statut de localité

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En 1994, le campement privé administré par la Société de développement de la Baie-James devient une localité incluse au sein de la Municipalité de la Baie-James. Deux ans plus tard, les résidents de Radisson obtiennent le droit d'acquérir leurs terrains et résidences[10].

Administration

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Radisson forme une localité, au sens de la Loi instituant le Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James, c'est-à-dire une entité responsable de l'administration territoriale locale. La localité est administrée par un conseil et dirigée par un président. Le président du conseil siège également au gouvernement régional d'Eeyou Istchee Baie-James[14], et sur le conseil d'administration de l'Administration régionale Baie-James[15].

Hydro-Québec et sa filiale, la Société d'énergie de la Baie-James, constituent les principaux employeurs de la localité de Radisson. Une partie non négligeable de la population travaille dans l’industrie touristique, qui se développe de plus en plus et qui représente, pour beaucoup d'habitants, une voie d'avenir pour la diversification de l'économie locale et pour le développement de la localité. Un poste d'accueil du Centre d'études nordiques de l'Université Laval a été établi dans la localité. Il sert de base pour mener des travaux de terrain dans cette région du Nord québécois[16].

Malgré son éloignement, Radisson offre une vaste gamme de services à ses résidents et aux touristes. Une station-service, un hôtel, un motel, un camping, un magasin général, une école, une église, un centre hospitalier, des restaurants et des bars ont pignon sur rue dans la localité, sans compter la palette d'activités de plein air que permet un pareil environnement. En été, on peut y pratiquer la randonnée pédestre, la pêche sportive, l'observation de la faune et de la flore, etc. En hiver, la localité permet de pratiquer des activités comme le ski de fond, la motoneige, la raquette, etc. Radisson dispose aussi d'un complexe sportif moderne ainsi que d'une piscine de dimension semi-olympique.

Tant de services pourraient sembler un luxe dans n'importe quelle ville de taille similaire située en zone tempérée plus au sud, mais l'isolement géographique de Radisson en plein Grand-Nord québécois, sans aucune autre communauté humaine à 100 km à la ronde, rend utile et presque nécessaire de tels équipements pour la qualité de vie des habitants et des visiteurs.

Une station de radio spécifiquement radissonienne, CIAU-FM 103,1 est diffusée à destination des habitants de la ville. La population a également accès aux principales chaînes de télévision québécoise, dont TVA, Radio-Canada, V et Télé-Québec.

La localité possède une boutique d'art, Art et trésors Inouis[17] regroupant des créations des artistes de la région.

Parc Robert A. Boyd, 2018.

Personalités associées

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Bibliographie

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  • Pierre Turgeon. La Radissonie. Le pays de la Baie-James. Libre-Expression, 1992.
  • Jean Désy, François Huot. La Baie-James des uns et des autres — Eeyou Istchee. Production FH, 2009.
  • Réjean Girard. Histoire de la Jamésie. MJBJ, 2012.
  • Réjean Girard (dir.). Histoire du Nord-du-Québec. INRS, Presses de l'Université Laval, 2012.
  • Réjean Girard. Le Nord du Québec. Collection « Les régions en bref », Presses de l'Université Laval, 2016.

Notes et références

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  1. « Tableau de profil, Profil du recensement, Recensement de la population de 2021 », sur statcan.gc.ca (consulté le ).
  2. « Radisson - Eeyou Istchee Baie-James (Municipalité) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  3. François Huot et Jean Désy, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Québéc, Les Productions FH inc., , 303 p. (ISBN 978-2-9811250-0-2), vi
  4. Réjean Girard, Histoire de la Jamésie, Mouvement Jeunesse Baie-James, (ISBN 978-2-9812944-0-1)
  5. « Radisson - Eeyou Istchee Baie-James (Gouvernement régional) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  6. « Climat du Québec » [PDF], sur environnement.gouv.qc.ca,
  7. Environnement et Changement climatique Canada, « Données des stations pour le calcul des normales climatiques au Canada de 1981 à 2010 : La Grande Rivière A », sur meteo.gc.ca, Gouvernement du Canada (consulté le ).
  8. Statistique Canada Gouvernement du Canada, « Tableau de profil, Profil du recensement, Recensement de la population de 2021 », sur www12.statcan.gc.ca, (consulté le )
  9. Lacasse 1983, p. 392
  10. a b c et d Jean Désy et François Huot, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Productions FH, (ISBN 978-2-9811250-0-2 et 2-9811250-0-1, OCLC 445235139)
  11. Société d'énergie de la Baie James 1987, p. 423
  12. Société d'énergie de la Baie James 1987, p. 419
  13. Réjean Girard, Histoire du Nord-du-Québec, Presses de l'Université Laval, coll. « Collection Les régions du Québec », (ISBN 978-2-7637-9581-2)
  14. « GREIBJ-EIJBRG - Historique », sur greibj-eijbrg.com (consulté le )
  15. « Conseil d'administration de l'ARBJ », sur ARBJ (consulté le )
  16. Université Laval, « CEN - Postes d'accueil dans le nord », sur Centre d'études nordiques (consulté le )
  17. « artinunat.com »

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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