Société de développement de la Baie-James — Wikipédia
Société de développement de la Baie-James | |
Logo de la SDBJ. | |
Création | |
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Dates clés | 1975 : Signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois 2002 : Conclusion de la Paix des Braves 2012 : Conclusion de l'Entente sur la gouvernance dans le territoire d'Eeyou Istchee Baie-James entre les Cris d'Eeyou Istchee et le Gouvernement du Québec |
Fondateurs | Robert Bourassa |
Forme juridique | Société d'État |
Slogan | Unir nos forces, saisir les occasions |
Siège social | Chibougamau, Québec |
Direction | Alain Coulombe (président-directeur général et administrateur) |
Actionnaires | Gouvernement du Québec |
Activité | Développement économique régional Gestion d'infrastructures de transport |
Site web | sdbj.gouv.qc.ca |
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La Société de développement de la Baie-James (SDBJ) est une société d’État fondée en 1971 par le gouvernement de Robert Bourassa. Son siège social est à Chibougamau, dans le Nord-du-Québec.
Elle a pour mission « de favoriser, dans une perspective de développement durable, le développement économique, la mise en valeur et l’exploitation des ressources naturelles du territoire de la Baie-James, autres que les ressources hydroélectriques relevant du mandat d’Hydro-Québec. Elle peut notamment susciter, soutenir et participer à la réalisation de projets visant ces fins[1],[2] ».
Historique
[modifier | modifier le code]La Société de développement de la Baie-James est officiellement créée en juillet 1971 par le biais de la Loi sur le développement de la région de la Baie James[2],[3]. Lors de sa fondation, le gouvernement lui accorde un capital autorisé de cent millions de dollars, alloué à raison de dix millions par an[4]. La SDBJ est également constituée comme actionnaire à 40 % de la Société d’énergie de la Baie-James, aux côtés d’Hydro-Québec, qui détient 60 % du capital et contrôle ainsi cette entité[4]. Sa fondation s’inscrit dans « le projet du siècle[5],[6]» de Robert Bourassa, qui vise le développement hydroélectrique du Nord québécois[7].
À sa création, son mandat est « de réaliser le développement intégré du territoire de la Baie-James »[8]. Il varie au fil des orientations gouvernementales[9] et la SDBJ traverse une période de rationalisation et de démobilisation entre 1977 et 1987[9],[10]. En novembre 1981, la SDBJ soumet son plan de développement 1981-1985 au ministère de l’Énergie et des Ressources, qui refuse de l’approuver, estimant que, les grandes infrastructures étant achevées, les organismes sectoriels comme les ministères ou d'autres sociétés d'État seraient mieux placés pour assumer les responsabilités de développement[11]. Le gouvernement décide alors de démanteler la SDBJ en transférant ses actifs, notamment miniers, à la SOQUEM, bien que le territoire ne contienne pas de gisements significatifs, après des investissements d’environ trente millions de dollars de la SDBJ qui avaient généré le double en investissements privés[11].
À la suite de cette réorganisation, l’organisation est presque entièrement démantelée en 1984, et ses biens et archives sont redistribués[10].
La Société de développement de la Baie-James connaît un nouveau souffle en 1987[10] et sa vocation de « structure de services et organisme de développement économique régional pour le territoire décrit dans sa loi constitutive» est approuvée par le Conseil des ministres en 1989[9],[11],[12].
Son rôle en tant que partenaire économique dans la région est renforcé en 1998, alors que le ministre des Finances, Bernard Landry, annonce que la Société de développement de la Baie-James recevra « les fonds requis pour qu’elle participe au capital-actions d’entreprises qui pourraient réaliser 40 millions de dollars d’investissements privés[13] ». En 2000, elle est officiellement autorisée[14] « à consentir des prêts ou tout autre engagement financier, de même qu’à acquérir des actions ou des parts de personnes morales sous certaines conditions[9] ». À partir de cette année-là, elle bénéficie d’un fonds de capital-risque lui permettant de soutenir des projets avec des partenaires privés ou publics, notamment pour relancer les activités minières dans les régions de Chibougamau-Chapais et pour le projet Persévérance de Falconbridge[15] (aussi connu sous le nom de Noranda Inc., avant la fusion des deux entreprises en 2006)[16], près de Matagami[11].
Cependant, la survie de la SDBJ est remise en question par le gouvernement libéral en 2005-2006, ce qui entraîne la liquidation de sa participation dans le projet Persévérance. Néanmoins, la SDBJ continue ses activités en diversifiant ses investissements dans de petites compagnies d’exploration minière, profitant d’une période de forte croissance de l’industrie. Devant la fermeture de la dernière mine de Chibougamau en 2009, la SDBJ réoriente ses investissements en partenariat avec d’autres acteurs dans les régions de Bachelor, Matagami et les monts Otish, investissant environ trois millions de dollars par an dans ces projets[11].
À ce jour, les activités de la SDBJ sont concentrées au sein de deux secteurs: le développement économique et la gestion d’infrastructures de transports[17],[18].
Développement économique régional
[modifier | modifier le code]La Société de développement de la Baie-James a divers fonds d'investissement pour encourager le développement économique régional[19].
Dès sa création, la SDBJ s'intéresse au potentiel minier de la région[9]. Elle adopte sa propre politique d'investissement pour « soutenir et stimuler l'exploration minière » en 2003[9].
Son portefeuille d'investissements a par ailleurs fait un bond de 77% en 2020, s'établissant à plus de 11 millions de dollars[20]. 3,5 millions de dollars ont été investis dans 20 projets en 2020 [20].
Infrastructures de transport sous la responsabilité de la SDBJ
[modifier | modifier le code]Aujourd’hui, la SDBJ est propriétaire de la route Billy-Diamond, de l’aéroport de Radisson Grande-Rivière ainsi que du chemin menant à Chisasibi. Elle est également propriétaire et gestionnaire du relais routier du kilomètre 381 ainsi que deux aérodromes[10].
50% du réseau routier régional, soit plus de 2000 kilomètres de routes, est également sous sa gestion[10].
- Entrée de la route Billy-Diamond à Matagami, 2022.
- Aéroport de Radisson Grande-Rivière en 2012.
- Relais routier au km 381 de la route de la Baie-James en août 2015.
Projets de la Société de développement de la Baie-James
[modifier | modifier le code]La Société de développement de la Baie-James a eu pour mandat la construction de la route de la Baie-James[10], renommée route Billy-Diamond en 2020[21],[22]. Elle est aussi responsable de la construction, de 1973 à 1974, de l’aéroport La Grande-Rivière[10]. Les infrastructures de la localité de Radisson sont bâties à ce même moment[9].
La SDBJ, par sa filiale Société de tourisme de la Baie-James, a également commandé la construction de l’Auberge Radisson, en 1977, vendue avec le complexe Pierre-Radisson à Hydro-Québec en 2007[9].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Réjean Girard. Histoire du Nord-du-Québec. Les Presses de l'Université Laval, 2012.
- Réjean Girard et Normand Perron. Le Nord-du-Québec. Les Presses de l'Université Laval, coll. « Les régions du Québec, histoire en bref », 2016.
- Marc Vallières, Des mines et des hommes : Histoire de l'industrie minérale québécoise, des origines à aujourd'hui, Gouvernement du Québec, (ISBN 978-2-550-66300-3).
Références
[modifier | modifier le code]- « MERN : Organismes liés au ministre », sur www.quebec.ca (consulté le )
- « RLRQ c D-8.0.1 - Loi sur le développement de la région de la Baie James », sur canlii.org, CanLII (consulté le ).
- « Adoption par l'Assemblée nationale de la Loi sur le développement de la région de la baie James », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
- Vallières 2012, p.204.
- « Annonce des travaux de développement à la baie James », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
- Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « La longue route vers la Convention de la Baie-James et du Nord québécois », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- « Projet de la baie James | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
- Roger Leroux (dir.), Le contrôle des travaux: une bataille de titans entre qu'Hydro a remportée, La Baie James: projet du siècle, Montréal, La Presse, , 101 p., p. 14-17
- « Historique », sur SDBJ (consulté le )
- Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « La Société de développement de la Baie-James célèbre ses 50 ans », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- Vallières 2012, p.205.
- https://www.acces.mce.gouv.qc.ca/documents-publies-ministere/interet-public/memoires/1989-05-10.pdf
- « BAnQ numérique », sur banq.qc.ca (consulté le ).
- http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=1&file=34926.PDF
- « Falconbridge lance le projet Persévérance » , sur Radio-Canada, (consulté le )
- Falconbridge a ensuite été acquis par Xstrata en 2006, qui a elle été acquise par Glencore en 2013.
- « BAnQ numérique », sur banq.qc.ca (consulté le ).
- « Secteurs d'activités », sur SDBJ (consulté le )
- « Fonds d'investissement », sur SDBJ (consulté le )
- Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « Le portefeuille minier de la Société de développement de la Baie-James augmente de 77 % », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- « Commission de toponymie », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
- Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « La route de la Baie-James en voie d’être renommée en l’honneur d’un ancien grand chef », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Hydro-Québec
- Société d'énergie de la Baie-James
- Histoire du projet de la Baie-James
- Projet de la Baie-James
- Route Billy-Diamond
- Matagami
- Radisson
- Chisasibi
- Eeyou Istchee Baie-James (gouvernement régional)