Redoutable (1749) — Wikipédia
Redoutable | |
Le Redoutable à la bataille de Minorque en 1756 | |
Type | Navire |
---|---|
Histoire | |
A servi dans | Marine royale française |
Chantier naval | Toulon |
Quille posée | |
Lancement | |
Statut | coulé le à Lagos |
Équipage | |
Équipage | 740 hommes[1] |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 50,4 mètres |
Maître-bau | 12,02 mètres |
Tirant d'eau | 6,7 mètres |
Déplacement | 1 500 tonnes |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 74 pièces d'artillerie : 26 canons de 36 livres 28 canons de 18 livres 16 canons de 8 livres 4 caronades de 36 livres |
Pavillon | France |
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Le Redoutable était un navire de guerre français de 74 canons en service de 1749 à 1759. Sa carrière se limita aux quatre premières années de la guerre de Sept Ans. Il fut perdu au combat à la bataille de Lagos.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le Redoutable était un vaisseau de force de 74 canons lancé selon les normes définies dans les années 1740 par les constructeurs français pour obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la marine anglaise qui disposait de beaucoup plus de vaisseaux depuis la fin des guerres de Louis XIV[2]. Il fut mis en chantier pendant la vague de construction qui sépare la fin de guerre de Succession d'Autriche (1748) du début de la guerre de Sept Ans (1755)[3].
Comme pour tous les vaisseaux de l’époque, sa coque était en chêne. Son gréement, (mâts et vergues) était en pin[4]. Il y avait aussi de l’orme, du tilleul, du peuplier et du noyer pour les affûts des canons, les sculptures des gaillards et les menuiseries intérieures[4]. Les cordages (80 tonnes) et les voiles (à peu près 2 500 m2) sont en chanvre[4]. Un deuxième jeu de voiles de secours était prévu en soute.
Il disposait sur son pont inférieur de 28 canons de 36 livres (les plus gros calibres en service dans la flotte à cette époque) et de 30 canons de 18 livres sur son pont supérieur. En outre, 16 canons de 8 livres étaient répartis sur les gaillards. Cette artillerie en fer pesait 215 tonnes[4]. Pour l’approvisionner au combat, le vaisseau embarquait près de 6 000 boulets pesant au total 67 tonnes[5]. S’y ajoutaient des boulets ramés, chaînés et beaucoup de mitraille (8 tonnes)[4]. Il y avait pour finir 20 tonnes de poudre noire, stockée sous forme de gargousses ou en vrac dans les profondeurs du navire[6].
Ses engagements pendant la guerre de Sept Ans
[modifier | modifier le code]En 1756, sous les ordres du commandeur de Glandevès, il faisait partie de l'escadre de douze vaisseaux de La Galissonière partie de Toulon et chargée de protéger le débarquement sur Minorque. Le , il participa à la bataille de Minorque qui vit la victoire de l'escadre française.
En 1759, il intégra l'escadre de La Clue partie de Toulon et qui devait faire sa jonction avec celle de Brest pour couvrir une tentative de débarquement en Angleterre. Il fut détruit sur les côtes portugaises à l’issue de la bataille de Lagos : son équipage l’incendia sur la plage aux côtés du navire amiral l'Océan plutôt que de le laisser capturer par la Royal Navy[7]. Le Redoutable est l'un des trente-sept vaisseaux de ligne perdus par la France pendant la guerre de Sept Ans[8].
Notes
[modifier | modifier le code]- Le ratio habituel, sur tous les types de vaisseau de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. C'est ainsi qu'un 100 canons emporte 1 000 hommes d'équipage, un 80 canons 800 hommes, un 74 canons 740, un 64 canons 640, etc. L'état-major est en sus. Cet effectif réglementaire peut cependant varier considérablement en cas d'épidémie, de perte au combat ou de manque de matelots à l'embarquement. Acerra et Zysberg 1997, p. 220.
- Meyer et Acerra 1994, p. 90-91.
- Villiers 2015, p. 126.
- Acerra et Zysberg 1997, p. 107 à 119.
- Dans le détail : 2 240 projectiles de 36 livres-poids, 2 400 de 18 livres et 1 280 de 8 livres. Acerra et Zysberg 1997, p. 216.
- En moyenne : un quart de la poudre était mise en gargousse à l’avance pour les besoins de la batterie basse, celle des plus gros canons au calibre de 36 livres, et un tiers pour les pièces du second pont et des gaillards. Acerra et Zysberg 1997, p. 216.
- Dans Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780, « 3. du troisième rang », Ronald Deschênes donne 1755 comme année de construction.
- Dix-huit vaisseaux pris par l'ennemi ; dix-neuf vaisseaux brûlés ou perdus par naufrage. Vergé-Franceschi 2002, p. 1327.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins »,
- Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
- Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII à Napoléon Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6).
- Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Honoré Champion éditeur, 1902, édition revue et augmentée en 1910 (lire en ligne)
Articles connexes
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