Reza Pahlavi (1960) — Wikipédia

Reza Pahlavi
رضا پهلوی
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Reza Pahlavi en 2023.

Titres

Prétendant au trône d'Iran

Depuis le
(44 ans, 4 mois et 22 jours)

Nom revendiqué « Reza II »

Prince héritier d'Iran
(de jure)


(1 an, 5 mois et 16 jours)

Prédécesseur Reza Shah
Successeur Ali Reza (1980-2011)
Ali Patrick Pahlavi (depuis 2011, controversé)

Prince héritier d'Iran


(18 ans, 3 mois et 11 jours)

Prédécesseur Mohammad Reza Pahlavi
(shah d'Iran)
Successeur Princesse Farah Pahlavi
Biographie
Titulature Prince héritier d'Iran
Dynastie Pahlavi
Nom de naissance Reza Cyrus Pahlavi
Naissance (64 ans)
Téhéran (Iran)
Père Mohammad Reza Shah
Mère Farah Diba
Conjoint Yasmine Etemad Amini
Enfants Princesse Nour Pahlavi
Princesse Iman Pahlavi
Princesse Farah Pahlavi
Religion Islam chiite duodécimain[1]

Signature

Signature de Reza Pahlavi رضا پهلوی

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Étendard personnel du prince impérial.

Le prince Reza Pahlavi (en persan : رضا پهلوی) est né le à Téhéran. Petit-fils du fondateur de la dynastie Pahlavi, Reza Chah[2], le chah d'Iran (1925-1941)[3] et fils aîné de Mohammad Reza Pahlavi, le dernier chah de la dynastie Pahlavi, et de chahbanou Farah Diba.

Il est, selon la Constitution iranienne de 1906, qui n'est plus en vigueur depuis 1979, l'héritier du trône d'Iran, et pour ses partisans, le roi de jure « Reza II ». Il est partisan d'un retour de la monarchie en Iran[4] et prône un régime démocratique et laïque qui respecte l'intégrité territoriale d'Iran[5]. Pour ce projet de restauration, la dynastie Pahlavi bénéficie du soutien de médias persanophones basés à l'étranger.

Le prince Reza Pahlavi naît à Téhéran en tant que fils aîné de Mohammad Reza Chah Pahlavi, et de la chahbanou Farah Diba. Il est le demi-frère de la princesse Shahnaz Pahlavi (née le ) et le frère de la princesse Farahnaz Pahlavi (née le ), du prince Ali-Reza Pahlavi ( - ) et de la princesse Leila Pahlavi ( - ).

Le prince Reza étudie à l'école Reza Pahlavi, un établissement privé situé dans le palais royal et réservé à la famille royale et aux enfants des membres de la cour[6].

Il reçoit une formation de pilote, effectue son premier vol en solo à l'âge de 11 ans et obtient sa licence un an plus tard. En tant que cadet de l'Armée de l'air iranienne impériale, il est envoyé aux États-Unis en pour poursuivre sa formation de pilote et obtenir un diplôme à l'Air Force Academy. Il est l'un des 43 pilotes cadets dans le programme d'un an de formation à l'ancienne base de la Reese Air Force, ce qui exige la capacité de pilotage d'un Cessna T-37 Tweet et d'un Northrop T-38 Talon. À la suite de la révolution iranienne, il quitte la base en , environ quatre mois plus tôt que prévu.

La même année, il rejoint ses parents en exil au Maroc avant de partir avec eux pour les Bahamas et le Mexique.

Reza Pahlavi commence ses études au Williams College en [7], mais abandonne en 1980[8]. Il s'inscrit ensuite à l'université américaine du Caire en tant qu'étudiant en sciences politiques, mais sa présence est irrégulière[9]. Il obtient finalement un BSc par correspondance de l'université de Californie du Sud en 1985, dans la même matière[7].

Activité professionnelle

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En 1989, le Washington Post indique que Reza Pahlavi est sans emploi. Interrogé au sujet de ses revenus, il avait répondu qu'il était depuis sept ans aidé financièrement par des amis et sa famille[7]. En 2017, il explique à Associated Press que depuis 1979, il n'a pas d'autre occupation que ses activités politiques, ajoutant que son argent vient de sa famille et de « nombreux Iraniens qui soutiennent sa cause »[10].

Revendication du trône

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Après trois mois de silence, à la suite de la mort de son père, Mohammad Reza en 1980, il se proclame officiellement roi « par la volonté de Dieu »[11]. Au palais de Koubbeh, au Caire, le jeune prince prête serment le au jour de son 20e anniversaire conformément à la Constitution de 1906 qui n'est plus en vigueur depuis 1979[12]. Seuls une équipe de télévision et un photographe sont autorisés à couvrir l'événement[7]. Devant une caméra de TF1, il enregistre sa déclaration mais celle-ci est peu diffusée, le satellite de transmission étant tombé en panne[13]. Aussi, l'événement est-il peu relayé dans le monde. Avec sa mère et son équipe, ils doivent envoyer des télex en Iran et en divers pays pour faire connaître la cérémonie[14].

Il reste cependant prince héritier selon l'ancienne Constitution, car, pour devenir chah, il devrait d'abord prêter serment devant le Parlement iranien[15]. Dans le livre d'entretien avec Christian Malar et Alain Rodier, publié en 1986, il renouvelle son souhait d'instaurer à nouveau une monarchie en Iran[16]. Il défend alors le projet de monarchie parlementaire, au sein de laquelle un Premier ministre serait détenteur du pouvoir exécutif, tandis que « cinq oulémas statuent sur la conformité des lois par rapport à l'Islam »[17].

En 2009, il déclare à Michel Taubmann : « je suis le fils du shah, l'héritier de la couronne. C'est un capital politique dont je dispose. Mais je ne l'utilise pas seulement en faveur de l'institution monarchique. Mon objectif, c'est la démocratie »[18].

Les 27 et , il participe, en tant que membre fondateur, au Conseil national iranien. À cette occasion, il donne un entretien au journal Le Monde où il analyse la situation politique et sociale du pays en déclarant « ce n'est pas dans la rue ou par les armes que nous gagnerons ». Il appelle à un soutien économique des pays étrangers pour appuyer des mouvements de grèves en Iran[19].

Si à plusieurs occasions[14],[18], citant comme modèle le roi Juan Carlos Ier d'Espagne[18], Reza Pahlavi a exprimé son souhait d'un retour de la monarchie en Iran et de la dynastie Pahlavi[20],[21], la plupart du temps, il entretient une ambiguïté sur ses desseins, indiquant se tenir prêt à servir son pays[22], sans expliquer ce qu'il entend par là.

La dynastie Pahlavi bénéficie du soutien de chaînes persanophones, comme Manoto et Iran International[23], financée par un homme d’affaires saoudien proche de la famille royale à Riyad. Concernant les financements de Monoto, « la chaîne maintient le secret […]. Les Iraniens soupçonnent les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël, rivaux de Téhéran ». Le journal Le Monde qui avait contacté la chaîne en 2019 indiquait que celle-ci avait refusé de répondre à ses questions : « Nombre d’analystes estiment que Manoto est à l’origine des slogans prodynastie prononcés lors de la dernière vague de manifestations, début 2018 »[23].

Dans le cadre du mouvement de protestation ayant pour slogan « Zan, Zendegi, Azadi » (Femmes, vie, liberté), engagé à la suite de la mort de Mahsa Jina Amini, les étudiants, les travailleurs et les habitants des provinces périphériques (kurdes, baloutches) qui constituent l'essentiel des manifestants, scandent parmi les slogans « À bas le dictateur, ni chah, ni mollahs »[24],[25],[26].

En , une pétition en ligne est lancée pour faire de Reza Pahlavi le représentant du mouvement de protestation auprès d'instances internationales. Ses soutiens ne sont pas nécessairement des partisans de la monarchie, mais en faveur d'une vision pragmatique qui considèrent que le mouvement a besoin d'un leader pour s'organiser. En Iran, les médias de la République islamique raillent cette campagne de soutien numérique tandis que des opposants au régime considèrent que la démarche de Reza Pahlavi fragilise la révolution contre la théocratie. En effet, ils contestent la légitimité de celui qui revendique l'héritage d'une dynastie ayant un lourd bilan concernant le non-respect des droits humains[27].

Prises de position

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En 1986, il défend le tournant autoritaire du règne de son père en déclarant : « Il y a vingt ans, il était difficile pour mon père, en dépit de sa volonté d'être un monarque constitutionnel, de ne pas faire d'autoritarisme » et ajoute « il aurait fallu que cette société iranienne, dans sa masse illettrée et peu évoluée, eût compris les principes de la démocratie pour les utiliser »[28].

La même année, Reza Pahlavi déclare au sujet de la presse occidentale : « Celle-ci, dit-il, s’attendrissaient sur les innocents torturés par la Savak, ainsi que sur les pauvres prisonniers politiques ! Ce sont les mêmes qui sont devenus les chefs sanguinaires de ces comités constitués par d’anciens criminels, des terroristes et beaucoup de ceux qui ont participé à la prise d’otages de l’ambassade américaine de Téhéran ! »[29]. Il niait ainsi, dans cet amalgame, l’existence de différents groupes politiques qui ont été à la fois opposés au Chah d’Iran mais aussi à la République Islamique. Reza Pahlavi s’inscrivait, sept ans après la Révolution et la mort du dernier Chah, dans l’héritage de son père qui considérait une grande part de ses opposants politiques comme de potentiels terroristes.

Lors de l'élection présidentielle iranienne de 2009, il prend publiquement position pour condamner la répression.

En , il lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu'il défère Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique, devant la justice internationale, afin d'être jugé pour crimes contre l'humanité[30],[31].

Mariage et descendance

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Le prince Reza est marié depuis 1986 à Yasmine Etemad Amini (en) (née en 1968), une ancienne avocate iranienne exilée en Californie avec sa famille pendant la révolution. De leur union sont nées trois filles (altesses impériales) :

  1. la princesse Noor Pahlavi ()
  2. la princesse Iman Pahlavi ()
  3. la princesse Farah Pahlavi ().

Les femmes n'étant pas successibles au trône d'Iran, le frère de Reza Pahlavi, Ali-Reza, était l'héritier présomptif jusqu'à son décès, le aux États-Unis. Le nouvel héritier présomptif pourrait être le cousin de Reza, Ali Patrick Pahlavi (né en 1947), fils d'Ali-Reza (1922-1954) et neveu du dernier chah, mais il existe une controverse au sujet de ses droits de succession.

La famille Pahlavi vit aujourd'hui en exil, et elle est actuellement installée dans le Maryland aux États-Unis. Proche des milieux néoconservateurs américains, Reza Pahlavi propose l'alternative d'une monarchie constitutionnelle au gouvernement de la république islamique d'Iran et tente régulièrement de rassembler les Iraniens en exil autour d'un projet de séparation de la religion et de l'État et de tenue d'élections libres. Il appelle régulièrement, par l'intermédiaire des médias et des réseaux sociaux, à des actes non violents de désobéissance civile, notamment au lendemain de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République le .

Distinctions et décorations

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Décorations iraniennes

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  • Grand collier de l'ordre des Pahlavi ().
  • Médaille du Couronnement de Mohammad Reza Shah Pahlavi ().
  • Médaille du 2500e anniversaire de la fondation de l'Empire perse ().
  • Médaille commémorative des fêtes de Persépolis ().

Décorations étrangères

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  • -  : Son Altesse Impériale le prince héritier (naissance) ;
  • depuis le  : Sa Majesté l'empereur / le roi (de jure).

Bibliographie

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Notes et références

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  1. (en) Deborah Solomon, « The Exile », sur NYTimes.com, (consulté le ).
  2. (fa) « عکس/ چه کسی لقب «کبیر» را برای رضاخان پیشنهاد داد », sur مشرق نیوز,‎ (consulté le ).
  3. Jean-Pierre Digard, Bernard Hourcade et Yann Richard, L'Iran au XXe siècle, Fayard, , 461 p., p. 64.
  4. Reza Pahlavi, Iran, l'heure du choix, Paris, Denoêl, .
  5. (en) « The son of Iran’s last shah says the Islamist regime is splintering », sur Politico, (consulté le ).
  6. (en) Pete Axthelm et Victoria Brynner, « The Man Who Would Be Shah », sur PEOPLE.com, People, (consulté le ).
  7. a b c et d (en) Carla Hall, « The shah without a country », sur washingtonpost.com, The Washington Post, (consulté le ).
  8. (en) « Empress Farah Dibah Pahlavi, widow of the deposed shah… », sur upi.com, United Press International, (consulté le ).
  9. (en) Maurice Guindi, « Fulfilling his father's deathbed wish, Crown Prince Reza will… », sur upi.com, United Press International, (consulté le ).
  10. (en) Associated Press, « Iran's Long-exiled Prince Wants a Revolution in Age of Trump », sur Voice of America, (consulté le ).
  11. Malar et Rodier 1986, p. 112.
  12. (en) « Reza Pahlavi - 'It is my duty' », sur Rezapahlavi.org, (consulté le ).
  13. Malar et Rodier 1986, p. 110.
  14. a et b Christian Malar et Alain Rodier, Reza Pahlavi. Le fils du Shah, de l'exil à la reconquête, Paris, Plon, .
  15. (fa) « قانون اساسی ایران ۱۳۲۴ », sur fis-iran.org (en),‎ (consulté le ).
  16. Malar et Rodier 1986, p. 16.
  17. Malar et Rodier 1986, p. 21-22.
  18. a b et c Rezā Pahlavi et Michel Taubmann, Iran, l'heure du choix: entretiens avec Michel Taubmann, Denoël, (ISBN 978-2-207-26103-3), p. 51.
  19. « Nous préconisons la désobéissance civile déclare Reza Pahlavi », sur Le Monde, (consulté le ).
  20. « Vingt-cinq ans après la révolution, le fils de l'ancien chah rêve d'un retour triomphal », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  21. Frederic de Natal, « Exclusif : Reza Shah Pahlavi en faveur d’une monarchie élective », sur monarchiesetdynastiesdumonde.com, (consulté le ).
  22. Emmanuel Razavi, « En Iran, qui pour remplacer les mollahs ? », sur Valeurs actuelles, (consulté le ).
  23. a et b « Manoto TV, au service des nostalgiques de la monarchie iranienne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Kaf1, « EUROPE. Les royalistes iraniens s'en prennent aux drapeaux kurdes et baloutches », sur Kurdistan au féminin, (consulté le ).
  25. Sophie Binet, « Soutien à la révolution iranienne ! », L'Humanité,‎ (lire en ligne Accès libre).
  26. (fa) « اعتراض‌ها به سرنگونی هواپیمای مسافربری توسط سپاه، به شهرهای مختلف کشیده شد », sur رادیو فردا (consulté le ).
  27. Marc Daou, « Reza Pahlavi, fils du Shah, porte-voix légitime du mouvement de protestation en Iran ? », sur France 24, (consulté le ).
  28. Malar et Rodier 1986, p. 126.
  29. Malar et Rodier 1986, p. 68.
  30. « Reza Pahlavi : « Il faut juger les crimes du régime iranien » », sur Le Figaro, .
  31. « Interview de Reza Pahlavi », sur BFM TV, .
  32. Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 473.
  33. (en) « Guidance for Honours in the De Jure Kingdom of Rwanda » [PDF].

Articles connexes

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Liens externes

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