Sami Nouri — Wikipédia
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Sami Nouri, né le à Mazâr-e Charîf en Afghanistan, est un couturier et styliste français installé à Paris. Son parcours de vie atypique et, ses formations chez John Galliano et Jean Paul Gaultier, marquent ses créations : Paris Match le définit comme « le petit prince de la couture[1] ».
Biographie
[modifier | modifier le code]Fuite d'Afghanistan
[modifier | modifier le code]Sami Nouri est né à Mazâr-e Charîf en Afghanistan, ville contrôlée par les talibans, d'un père tailleur[2],[3]. Son grand frère est battu à mort[4]. Lorsqu'il a cinq ans, sa famille décide de fuir l'oppression des talibans, et quitte Mazar-e-Sharif pour l'Iran. Une fois dans ce pays, Abbas Nouri, le père de Sami Nouri n'arrive pas à obtenir de titre de séjour, et crée un atelier de couture pour subvenir aux besoins de sa famille. Sami Nouri travaille comme souffleur de verre[4]. Lui et sa jeune sœur n'ayant pas accès à l'école ou à une vie sociale, c'est à l'âge de neuf ans, dans l'atelier de son père, qu'il apprend la couture : « chaque jour qui passait, je voulais faire un truc pour ma mère; créer quelque chose de nouveau[4]. ».
Exil en Turquie
[modifier | modifier le code]Mais l'Iran reste hostile aux afghans[4]. En 2010, la famille décide de reprendre son exode, cette fois-ci pour l'Europe en passant par la Turquie. Leur passage de l'Iran à la Turquie, en passant par les montagnes éprouvera beaucoup Sami Nouri, qui en dira : « tu marches sans savoir si tu vas arriver vivant, c'était cauchemardesque ! C'était si difficile, si épuisant, je ne sentais plus mes jambes. Je n'avais plus de forces. J'ai vu des gens tomber sous mes yeux dans des ravins, personne ne s'arrêtait pour les aider ou voir comment ils allaient[5]. » Arrivés en Turquie, Abbas Nouri, prend la décision de séparer la famille afin de multiplier leurs chances de réussir à passer la frontière. Sami Nouri part seul avec un passeur, dans un avion à destination d'un pays européen, sans savoir lequel. Ce même passeur l'emmène en train jusqu'à la gare de Tours, et l'y abandonne[6],[4].
Vie en France
[modifier | modifier le code]Recueilli par la police puis pris en charge par des agents municipaux, les forces de l'ordre le confient à un foyer pour mineurs[4], avant que les services sociaux ne lui trouvent une famille d'accueil. Il n'abandonne pas la machine à coudre[4]. Après le collège Jules-Ferry, où il apprend le français, il entre au lycée professionnel François Clouet en 2012 pour un bac pro métiers de la mode ; en même temps qu'il retrouve sa sœur Zara et sa mère Maryam, son père ayant été fusillé lors de son exode[4]. Il effectue en 2013 un stage de trois semaines chez John Galliano, où il révèle son habileté à la machine à coudre, tant et si bien qu'il enchaîne avec un autre stage chez Jean Paul Gaultier[7]. En 2014 il entre à l'école de la chambre syndicale de la couture parisienne et signe un contrat pro d'apprentissage de deux ans avec Jean Paul Gaultier[8].
En 2017, Sami Nouri obtient la nationalité française et crée son atelier à Paris[9].
Formation
[modifier | modifier le code]- Lycée François Clouet, Tours.
Collaborations
[modifier | modifier le code]Sami Nouri collabore depuis 2017 avec la marque de prêt-à-porter Saint-James, pour la réalisation d'une gamme portant sa griffe[10].
Défilés
[modifier | modifier le code]Prêt-à-porter
[modifier | modifier le code]Sur mesure
[modifier | modifier le code]- Premier défilé sur mesure Exode, château du Bois-Guy, Parigné[12],[13].
- Défilé printemps-été 2018, Trianon Palace, Versailles.
Publication
[modifier | modifier le code]- Sami Nouri, La machine à coudre, Robert Laffont, 2022, 324p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Sophie Vollaire, « Sami Nouri, le petit prince de la couture », Paris-Match, (ISSN 0397-1635, lire en ligne).
- « Sami Nouri, de la route de l'exil aux podiums », Le Parisien, (ISSN 0767-3558, lire en ligne).
- Pauline Bezzina, « Sami Nouri, voyage d'un prodige de l'exil aux podiums », Forbes, (ISSN 0015-6914, lire en ligne).
- Élise Lépine, « L'homme qui cousait sa vie », Le Point, nos 2628-2629, 15 et 22 décembre 2022, p. 88-89 (ISSN 0242-6005).
- Sophie de Villenoisy, « Samir Nouri, de l'Afghanistan à Paris, la couture l'a sauvé », Paris-Match, (ISSN 0397-1635, lire en ligne).
- « Sami Nouri, le passeur m'a abandonné à la gare », sur rtl.fr, .
- Sophie Vollaire, « Sami Nouri, après l'exode les podiums », Paris-Match, (ISSN 0397-1635, lire en ligne).
- « M6 Info : Sami Nouri, de l'Afghanistan à la haute-couture », sur youtube.com, .
- « Le créateur Afghan Sami Nouri », sur francetvinfo.fr, .
- « Sami Nouri organise un défilé sur mesure », Ouest France, (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
- « De la clandestinité aux podiums de la haute-couture », sur Tours Madame (consulté le ).
- Karine Porret, « Sami Nouri, un destin cousu main », l'express, (ISSN 0014-5270, lire en ligne).
- « TF1 Quotidien : Sami Nouri, d'enfant de la rue à star de la haute couture », sur tf1.fr, .
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Sami Nouri » (présentation), sur l'Internet Movie Database