Sescosem — Wikipédia

La Sescosem (Société européenne de semi-conducteurs), créée en 1969 par fusion de SESCO (filiale de CSF) et COSEM (filiale de Thomson), après la fusion des sociétés mères Thomson-Brandt et CSF, produisait des composants électroniques (transistors, diodes, circuits intégrés), à Saint-Égrève, près de Grenoble (site COSEM) et Aix-en-Provence (site SESCO). Ancêtre de SGS-Thomson en 1987, devenue STMicroelectronics en 2001, elle avait 20 % du marché français en 1968 et 16 % en 1978[1], après avoir été utilisée comme une « seconde source » par Texas Instruments et a IBM. C'était en 1972 la seule entreprise française des vingt premières mondiales des semi-conducteurs[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]- Au milieu des années 1950, Cosem (CSF) créé l'usine de semi-conducteurs de Saint-Egrève, près de Grenoble[3].
- Au début 1962, Sesco (Thomson) s'installe près de la gare de marchandises d'Aix-en-Provence[4]) pour fabriquer des transistors, avec 400 employés.
- En 1963, Texas Instruments ouvre un site à Villeneuve-Loubet[5].
- En 1964, Cosem emploie environ 1500 personnes à Saint-Egrève, produisant 50 millions de diodes et 15 millions de transistors par an[3].
- En 1965, la loi de Moore veut que le nombre de transistors dans les circuits intégrés en silicium double tous les 18 mois[6].
- En 1966 chez l'industriel Mors, conçoit le mini-ordinateur Mat 01 via des études sur un site chimique[7] avec l'aide de la DGSRT. Mais dès 1967, il cède son site à Télémécanique qui ouvre sa propre usine à Crolles, près de Grenoble, pour la future gamme T1600, avec 170 personnes en 1967[7].
- En , premier plan Composants, face à de nouvelles générations de puces américaines, est annoncé, car CSF vient publier un gros déficit de pour 1966 et doit fusionner avec Thomson en . Les crédits de ce plan sont vite divisés par trois[8], remontant un peu ensuite puis restant stables et très modestes[8].
- Début 1968, General Electric propose de racheter les parts de Thomson dans SESCO[5]. Le gouvernement trouve un moyen de décourager Thomson de dire oui[5] en proposant une fusion avec COSEM.
- En 1968 démarre la croissance de l'électronique à Toulouse, avec un effectif passant de 168 à 4255 personnes entre 1968 et 1973, essentiellement des femmes de la région, dans deux usines, Motorola et CII[9].
- En 1969, Sesco et Cosem sont regroupés dans la Sescosem, qui reçoit 20 millions de francs de subventions entre 1969 et 1973. L'émergence du mini-ordinateur entraîne celle des projets d'informatique distribuée, au sein de la CII et chez DEC, suivis ensuite par IBM.
- En 1978, un nouveau Plan Composants alloue 120 millions de francs aux producteurs français, deux fois plus jusque-là perçu par Sescosem.
- En 1987 est fondée SGS-Thomson, avec en apport les activités civiles de la branche microélectronique de Thomson-CSF et, d'autre part, celles de l'italien SGS Microelettronica SpA, détenue par STET-Societa Finanziaria Telefonica[10]. Toutes des deux étaient à la vingtième place mondiale par le chiffre d'affaires. Elles absorbent aussi les activités semi-conducteurs du Laboratoire d'électronique et de technologie de l'information (LETI) de Grenoble[11], fondé en 1967 par le Commissariat à l'énergie atomique et entré peu à peu dans l'orbite de Thomson depuis 1972.
- En 1988, les deux sites Sescosem sont fermés. Le personnel d'Aix-en-Provence est transféré vers Rousset-Peynier (Bouches-du-Rhône).
- Dans les années 1990, SGS Thomson une très forte croissance boursière, dans le sillage de la généralisation du téléphone mobile.
- En 2001, SGS Thomson est rebaptisé STMicroelectronics après une très forte croissance boursière. Son périmètre inclut les douze sociétés historiques (CSF, Eurotechnique, SGS, ATES, Mostek, Inmos…)[12] dont est issu SGS-Thomson.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ J. Nicholas Ziegler, Governing Ideas: Strategies for Innovation in France and Germany, p. 171 [1].
- ↑ Mark Burgess, A History of French Transistor, 2010.
- Histoire du site de l'usine de Saint-Egrève, dans "Témoignage des tubes électroniques et dispositifs à image fabriqués en Isère" [2]
- ↑ L'ancienne gare d'Aix, située dans les Allées Provençales actuelles
- "À l'époque où les puces font leurs lois. Histoire des semiconducteurs vécue de chez Texas Instruments" par François Francis Bus ingénieur de Texas Instruments, en 2020 [3]. Erreur de référence : Balise
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, Les Échos, (consulté le ).
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- ↑ "Deux greffons fragiles sur l'industrie de Toulouse : Motorola et la Compagnie internationale pour l'Informatique", article de Pierre Mazataud, dans la Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen en 1975 [4]
- ↑ Chronologie de STMicro depuis 1987 sur le site de la Documentation française [5].
- ↑ Arbre généalogique de STMicro
- ↑ Interview du PDG Pasquale Pistorio dans L'Usine nouvelle du 3 octobre 1996 [6]
Liens externes
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