Weibo — Wikipédia
Weibo chinois : 新浪微博 | |
Logo de Sina Weibo. | |
Adresse | www.weibo.com |
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Slogan | 随时随地分享身边的新鲜事儿 À tout moment, n'importe où, partager les affaires nouvelles de proximité |
Type de site | microblogage |
Langue | chinois anglais |
Propriétaire | Sina Corporation (新浪公司) |
Lancement | 14 août 2009 |
État actuel | En activité |
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Sina Weibo (chinois simplifié : 新浪微博 ; pinyin : , littéralement « microblogage nouvelle vague »), est un site chinois de microblogage.
Histoire
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]En 1994, la république populaire de Chine est officiellement entrée dans l’Internet mondial. Fin 1996, les usagers d'Internet y étaient 200 000[1].
L’année 2003 marque pour la Chine l’essor du mouvement de défense des droits et des conditions sociales mais cette année marque aussi « l’année de l’opinion internaute »[2]. Les utilisateurs de la toile ont pris conscience qu’ils pouvaient influer sur l’issue des événements, c’est un nouveau changement. Ensuite en 2004 apparaît le concept du Web 2.0, grâce auquel les internautes ne se contentent plus de parcourir les contenus, ils sont aussi créateurs[1].
marque cette fois-ci l’entrée du pays dans un autre monde : celui des microblogs (ou « weibo » en chinois) avec l’apparition de Twitter. Les sociétés chinoises ont copié ce modèle, et c’est le site Fanpiwang qui ouvre la marche dès . Peu après cette apparition, un nombre important de microblogs apparaît : Jinai, Zuosha, Tencent weibo en 2008 puis en 2009 Digu (zh), Jishike, Fexion.
Sina Weibo
[modifier | modifier le code]En , Sina Corporation (新浪公司) crée ce qui deviendra rapidement le weibo le plus célèbre et le plus influent, Sina Weibo[3]. La croissance de sa notoriété est rapide. En , après quatorze mois d’existence, Sina Weibo compte plus de 50 millions d’utilisateurs et deux milliards de gazouillis publiés[4]. Durant quelques années, Weibo devient un espace d'expression avec une liberté de parole sans précédent principalement pour la jeunesse urbaine[5].
Reprise du contrôle et censure
[modifier | modifier le code]En 2013, l'État chinois entreprend de maîtriser la parole sur ce nouveau canal de communication. En août 2013, le Président Xi Jinping demande à l'administration de « reprendre le contrôle sur Internet »[5]. Le parti supprime les comptes des blogueurs critiques comme celui de Murong Xuecun, qui comptait plusieurs millions d'abonnés. En septembre 2013, la Cour suprême établit de nouvelles règles interdisant la diffusion de « rumeurs » transmises plus de 500 fois ou sur laquelle on aurait cliqué plus de 5000 fois, au risque d'une peine pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison[5].
Néanmoins, le , Sina Weibo fait son entrée en bourse à New York au Nasdaq[6].
Fonctionnalités
[modifier | modifier le code]Il s'agit d'un système hybride entre Twitter et Facebook ; on se réfère d'ailleurs parfois à Sina Weibo comme au « Twitter chinois[7]. » Le site est disponible en chinois simplifié, en chinois traditionnel et en anglais.
Comme tout site de microblogage, les weibos sont à l'origine de la création de nouvelles communautés[4] ; les internautes utilisent Sina Weibo pour obtenir des informations sur l’actualité récentes, suivre des sujets et des débats en cours. Weibo est aussi utilisé pour publier et diffuser des choses personnelles. Les utilisateurs peuvent constituer leurs propres pages web, WAP, etc.
Popularité
[modifier | modifier le code]Évolution du nombre d'inscrits
[modifier | modifier le code]La croissance de la popularité de Sina Weibo a été très rapide. De 5 millions d'inscrits à fin 2009[8], il dépasse les 200 millions d'inscrits à mi-2011[7], en compte 309 millions à fin 2012[9] puis 500 millions en 2013[10],[11].
Sina Weibo est le weibo (en) qui jouit de la plus grande notoriété parmi les sites chinois de microblogage. D'après le Centre Chinois d'Information sur le Réseau Internet (China Internet Network Information Center - CNNIC) (en), sur les 420 millions d'utilisateurs d'Internet sur téléphone mobile en Chine fin 2012, 309 millions le sont sur Sina Weibo[9]. Sina Weibo représentait déjà 47,5 % de part de marché du microblogage par téléphonie mobile en 2009[12].
En 2019, avec 460 millions d'utilisateurs actifs par mois Weibo dépasse Twitter, qui compte en comparaison « seulement » 350 millions de membres[13].
Origines du succès
[modifier | modifier le code]Le succès des weibos en général et de Sina Weibo en particulier peut s'exprimer par la défiance des Chinois envers les médias traditionnels et la censure, mais aussi par l'augmentation du niveau d'équipement des ménages[8]. C'est en 2011, lors d'un grave accident ferroviaire, que l'influence de Sina Weibo se manifeste comme celle d'un nouveau media. « Depuis, on nous défend ou on nous craint », déclare Mao Tao Tao, porte-parole de Sina Weibo au journaliste Frédéric Martel[14]. En , 42,1 % des ménages chinois ont accès à Internet[15], ce qui place la Chine au-dessus de la moyenne mondiale (37 %[16]). L’État chinois a fortement investi pour que l'ensemble du territoire puisse être doté du haut débit.
Cette popularité s'explique en Chine et ailleurs par sa diffusion rapide et continue de l'information générale et spécialisée en Chine, qu'elle soit politique, économique ou divertissante, touchant ainsi de près aux limites de l'expression publique en Chine. Responsable pénalement des cent millions de messages postés chaque jour, Sina Weibo demeure contrainte par les règles de la censure en vigueur sur l'Internet chinois[8], à l'exemple de l'affaire Liang Xiangyi[17].
Sociologie et usages de Sina Weibo
[modifier | modifier le code]Les usagers de Weibo, qu'on peut nommer les « weibonautes », sont jeunes, puisque 70 % d'entre eux ont moins de trente ans[10]. Ils sont souvent originaires des grandes villes du pays. En Chine, le taux de pénétration d'Internet est plus élevé dans les grandes villes comme Pékin, Shanghai, ou celles de la province du Guangdong, au contraire les régions les plus en retard sur la pénétration d'Internet sont les provinces de Guizhou, Anhui, Guangxi et du Jiangxi. La région autonome du Tibet, malgré son relief très accidenté rendant la mise en place des points d'accès plus difficile, s'en tire mieux, étant en 2010-2011 à la vingt-troisième position parmi les trente-et-une subdivisions administratives chinoises de niveau provincial prises en compte dans l'étude du CNNIC parue en [18].
D'après une étude quantitative réalisée par la Maison du Peuple de Shangaï, 80 % des usagers restent moins de trente minutes sur le site. Il faut noter que 54,9 % des inscrits passent moins de dix minutes sur le site[8].
Limites
[modifier | modifier le code]Certes les weibos ont été et resteront un vecteur d'expression quasi libre mais deux types de critiques s'élèvent face à ceux-ci, dont Sina Weibo fait figure d'emblème. D'une part, certains critiquent le caractère addictif de l'activité[12]. D'autre part, les internautes risquent des sanctions parfois très lourdes s'ils transgressent les règles très strictes du régime. Par exemple, Reporters sans frontières a rapporté en qu'un internaute chinois avait écopé d'un an de travaux forcés dans un camp de rééducation par le travail pour avoir mis en ligne un tweet satirique contre les manifestations antijaponaises qui se tenaient alors en Chine[4].
Censure
[modifier | modifier le code]En 2020, le nom du professeur de droit Xu Zhangrun, qui avait dans un article[19] critiqué la gestion par le pouvoir chinois de la pandémie de Covid-19, a été effacé du réseau[20], où il est désormais introuvable.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sina Weibo » (voir la liste des auteurs).
- Teng Biao, « Défense des droits (weiquan), microblogs (weibo) et « attroupements » (weiguan) », Perspectives chinoises (en ligne), vol. 2012/3, , p. 31-45 (lire en ligne). Mis en ligne le 5 octobre 2012. Traduit du chinois par Paul Gardères.
- Teng Biao, « Défense des droits (weiquan), microblogs (weibo) et « attroupements » (weiguan) », Perspectives chinoise, no 3, , p. 31-45 (lire en ligne)
- (en) Steven Millward, « Sina's Twitter-esque microblogging site: A closer look », sur asia.cnet.com, CNET Asia Blogs, 18 septembre 2009, 22 h 9 (consulté le )
- Marina Svensson, « Médias et société civile en Chine », Perspectives chinoises (en ligne), vol. 2012/3, , p. 19-30 (lire en ligne). Mis en ligne le 5 octobre 2012. Traduit du suédois par Céline Letemplé.
- Kai Strittmatter, Dictature 2.0: Quand la Chine surveille son peuple (et demain le monde), Tallandier, (ISBN 979-10-210-4319-0, lire en ligne), p. 91 à 95
- Le Monde.fr avec AFP, « Weibo entre au Nasdaq dans un contexte maussade », Le Monde (en ligne), (lire en ligne).
- rédaction, « Le "Twitter" chinois compte plus de 200 millions d'inscrits », sur www.7sur7.be, (consulté le )
- Maxime Rolandez, L’impact de Sina Weibo sur la société et le politique : analyse empirique d’un outil protéiforme, Mémoire non édité, , 167 p. (lire en ligne)
- « La Chine compte 420 millions d'utilisateurs d'internet sur téléphone mobile », Le Quotidien du Peuple (en ligne), (lire en ligne)
- olivierverot, « Les réseaux sociaux à la mode en Chine », sur fr.locita.com, Locita, (consulté le ).
- (en) Willis Wee, « Sina Weibo Passes 500 Million Users, But Needs to Monetize More on Mobile », sur www.techninasia.com, (consulté le )
- (en) Shujuan Lin, « Flutter over new Twitter », China Daily, , p. 18 (lire en ligne).
- Kai Strittmatter, Dictature 2.0: Quand la Chine surveille son peuple (et demain le monde), Tallandier, (ISBN 979-10-210-4319-0, lire en ligne), p. 123
- Frédéric Martel, Smart, enquêtes sur les internets, Flammarion (ISBN 978-2-08-130785-8), p. 68
- (en) « Statistical Report on Internet Development in China » [PDF], (consulté le )
- Voir en:Global Internet usage.
- « Une journaliste chinoise roule des yeux, la censure panique », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
- [PDF] (en) CNNIC, Statistical Report on Internet Development in China, CNNIC, , 89 p. (lire en ligne), p. 20.
- (en) Xu Zhangrun (trad. Geremie Barmé), « Viral Alarm: When Fury Overcomes Fear » [« Alerte au virus : quand la fureur est plus forte que la peur »], sur chinafile.com, (consulté le ).
- (en) Verna Yu, « ‘This may be the last piece I write’: now a Xi critic’s words ring true », sur The Guardian, (consulté le )