Stépanos Orbélian — Wikipédia

Stépanos Orbélian
Fonction
Métropolite
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Ստեփանոս ՕրբելյանVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Famille
Orbélian (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Tarsayciyan Orbelyan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Джалал Орбелян (d)
Аспа (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Stépanos (ou Étienne) Orbélian (en arménien Ստեպանոս Օրբելյան ; ca. 1250/60 - 1303) est un historien arménien du XIIIe siècle ainsi qu'un métropolite de Siounie. Il est principalement connu pour son Histoire de Siounie, qui prolonge l'Histoire de l'Arménie de Moïse de Khorène[1].

Le complexe monastique de Tatev.

Stépanos Orbélian est un membre de la famille des Orbélian, princes de Siounie. Né dans la seconde moitié du XIIIe siècle, il reçoit son éducation dans un séminaire et manifeste une propension certaine pour les lettres et la musique[2] ; en 1285, son père, Tarsayich Orbélian, l'envoie en Petite-Arménie se faire ordonner métropolite[1]. Pendant trois mois, il y est l'invité du roi Léon III, avant de refuser d'être candidat au catholicossat et de rentrer en Siounie en 1287 ; il s'y établit au monastère de Tatev, où il rédige ses œuvres principales[2].

Stépanos meurt en 1303[3] ou 1305[2] et est enterré dans le mausolée familial du monastère de Noravank. Le khatchkar de sa tombe est réalisé par le sculpteur Momik en 1304[4] ou 1306[5]. Le même Momik a auparavant enluminé un manuscrit pour Stépanos[4].

La plus connue des œuvres de Stépanos Orbélian, l'Histoire de Siounie (1297), couvre l'histoire de la Siounie et des Orbélian[1]. Avant d'en commencer la rédaction, il a mené un important travail de recherche, recourant à des sources variées telles que discours, lettres, colophons, chroniques arméniennes antérieures et ouvrages géorgiens[6]. À l'instar de ses prédécesseurs, Stépanos débute brièvement avec la création du monde et Adam et Ève (qu'il relie aux princes siounides), avant d'en arriver rapidement à l'histoire de la Siounie, du roi Tiridate Ier au XIIIe siècle ; il y décrit notamment les rivalités entre Orbélian et Zakarian[6]. Ce livre est une source majeure pour l'histoire régionale[1], unique en son genre[7].

Stépanos est également l'auteur de Lamentation pour la cathédrale (1300), un poème allégorique, prenant pour modèle la Lamentation sur la ville d'Édesse de Nersès IV Chnorhali[6], qui s'apitoie notamment sur les invasions mongoles en Arménie zakaride et mameloukes en Cilicie (la cathédrale en question est Etchmiadzin)[8]. Il a en outre rédigé un Argument contre le dyophysisme (1302) ; cette œuvre dogmatique est une défense de la foi et des croyances arméniennes[8] contre la rumeur d'une union de l'Église apostolique arménienne avec l'Église catholique romaine[9].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d (hy) K. Torosyan, « Ստեպանոս Օրբելյան » (« Stépanos Orbélian »), dans Encyclopédie soviétique arménienne, vol. XI, Académie arménienne des sciences, Erevan, 1985, p. 139-140.
  2. a b et c (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), The Heritage of Armenian Literature, vol. II : From the Sixth to the Eighteenth Century, Wayne State University, Détroit, 2002 (ISBN 0-8143-3023-1), p. 534.
  3. Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 320.
  4. a et b (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, The Armenian Gospels of Gladzor, the life of Christ illuminated, Getty Publications, Los Angeles, 2001 (ISBN 978-0-89236-626-2), p. 27.
  5. (hy) Stepan Mnatsakanyan et E. Zakaryan, « Մոմիկ » (« Momik »), dans Encyclopédie soviétique arménienne, op. cit., p. 698-699.
  6. a b et c (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 535.
  7. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 359.
  8. a et b (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 536.
  9. (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, op. cit., p. 29.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]