Temple — Wikipédia

Temple
Temple - Lieu de culte
(d'après une image de la donation Pearson Scott Foresman).

Un temple est à l'origine un lieu, un espace sacré placé sous la protection d'une ou de plusieurs divinités, et où un rite est pratiqué. Par extension, un temple est un édifice religieux où se célèbre le culte rendu à une divinité[1].

Outre ce sens qu'il conserve actuellement, c'est aussi le terme fréquemment utilisé en français pour désigner les lieux de culte protestants.

Enfin, il peut aussi désigner le lieu de réunion d'une loge maçonnique (temple maçonnique).

Affecté d'une majuscule, le terme « Temple » désigne aussi :

  • le Temple juif de Jérusalem,
  • l'ordre du Temple, les Templiers et les lieux qui leur sont associés : le quartier du Temple à Paris, la tour du Temple, etc.[1].

Lexicographie

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Dans le contexte de l'Antiquité (temple égyptien, temple grec, temple romain, Temple juif de Jérusalem…), le temple désigne un édifice sacré où réside une divinité et où un corps sacerdotal (prêtres, vestales…) exercent un culte envers elle. On y trouve en général une statue de la divinité et parfois un trésor. Ces temples ne sont pas nécessairement des lieux de rassemblement pour les fidèles[1].

Protestantisme

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Au sens le plus courant en francophonie européenne aujourd'hui, un temple est un édifice religieux ou un lieu de culte régulier des protestants des Églises réformées[2],[3].

Cet usage du mot temple est dû au réformateur Jean Calvin qui entendait réserver le mot d'église au sens de l'assemblée des chrétiens, sens biblique du mot grec ἐκκλησία / ekklêsía, couramment traduit par Église, et utiliser un terme spécifique pour l'édifice religieux, pour lequel il n'y avait pas de terme biblique. Ce mot a été une occasion pour des protestants de marquer leur différence par rapport aux catholiques[4].

Le glissement du mot « église », de son sens originel d'assemblée à celui pour désigner le bâtiment est, justement à cause de l'absence de terme biblique, très ancien. Il se trouve déjà dans les écrits de Tertullien, entre les années 193 et 220, et de Cyprien de Carthage, entre 240 et 258)[5]. Ce mot d'église, généralisé en français et dans les langues latines, est resté largement employé en dehors du calvinisme français, notamment chez les luthériens d'Alsace et de Moselle, en Suisse et au Canada.

Autres religions

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Le mot « temple » désigne aussi les sanctuaires dans de nombreuses religions :

Franc-maçonnerie

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Les Francs-maçons ont retenu le terme de temple pour désigner le lieu de leurs réunions[2].

Temples laïcs

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Sous la Révolution française, de nombreuses églises ont été temporairement laïcisées et dédiées à des allégories civiques et laïques auxquelles les autorités entendaient faire rendre un culte afin de combattre l'influence de l’Église catholique : il y eut donc des « temples de la raison », « temples de la Liberté », etc.[1]. La cathédrale de Strasbourg devenue temple de la Raison est par exemple à cette époque coiffée d'un bonnet phrygien en tôle (symbole révolutionnaire qui détourne les plus excités de l'idée d'abattre la flèche de la cathédrale)[6].

Sens figurés

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  • Surtout utilisé dans une langue soutenue, dans des textes littéraires, le terme de temple désigne :
    • soit tout lieu ou édifice dédié à quelque chose de particulier (temple de la débauche, temple de la fortune…)
    • soit un lieu privilégié réservé à une élite initiée telle que des amateurs d'art, des gastronomes ou des sportifs de haut niveau (le temple de la gastronomie, le temple du judo…)[1]
  • En référence aux écrits de l'apôtre Paul (1 Cor. 3 et 2 Cor. 16), le corps humain est parfois appelé le temple de l'Esprit Saint[1].

Terme dérivé

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Un tempietto (« petit temple » en italien[7]) est un petit temple à l'antique de la Renaissance reprenant le principe de la tholos grecque.

Noms propres

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Le Temple, désigne :

On emploie des termes spécifiques pour les lieux de culte d'autres religions : l'église ou la chapelle (catholiques, protestants, et orthodoxes), la mosquée (musulmans), la synagogue (juifs), la pagode (religions d'Extrême-Orient).

Étymologie

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Templum vient de la racine indo-européenne [tm], qui veut dire découper, opérer une césure.

Dans le monde romain, le templum, apport de la culture étrusque, est l'espace séparé du reste du monde. Il s'agit d'un espace découpé dans le ciel à l'aide des auspices, que les prêtres ont retranscrit sur le sol ; il s'agit alors d'un terrain sacré, inviolable, qui englobe également le bâtiment du culte construit dessus.

Différents types de temple

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Temple grec dorique de Ségeste en Sicile.
Représentation du temple de Salomon.

Temples en France

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Temple hindou de la communauté tamoule de Saint-Denis de La Réunion (Sapel Malbar en créole, Kovil en Tamoul).

Au sens premier de l'espace sacré où se déroule un rituel, le site de la « pierre aux neuf gradins » à Soubrebost (Creuse) est intéressant à considérer. Probablement consacré à un culte celte, gaulois, de nature solaire, on ne sait pas si des sacrifices humains y ont été réellement effectués comme certaines analyses le laissent supposer.

Un projet de construction d'un Temple pour la Paix par la congrégation Vajradhara-Ling en Normandie. Ce Temple sera une réplique de celui de Samye, premier temple construit au Tibet, fondé par Padmasambhava au VIIIe siècle.

Il existe de nombreux lieux de méditation liés à un saint hindou et de nombreux temples hindous en France, dans les départements d'outre-mer, à Paris et sa région. Le temple du Seigneur Ganesha à Paris 18e, est bien connu pour sa procession annuelle très colorée.

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h « Temple », sur cnrtl.fr, Centre national de ressources textuelles et lexicales) (consulté le ).
  2. a et b « Temple », sur larousse.fr (consulté le ).
  3. « Visite d'un temple protestant », sur museeprotestant.org (consulté le ).
  4. Caroline Lehmann, « Les protestants ont-ils des églises ou des temples ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur uepal.fr (consulté le ).
  5. Christine Mohrmann, « Les dénominations de l'église en tant qu'édifice en grec et en latin au cours des premiers siècles chrétiens », Revue des Sciences Religieuses, t. 36, nos 3-4,‎ , p. 155-174 (DOI 10.3406/rscir.1962.2331, lire en ligne)
  6. Roland Marx, Georges Livet (dir.) et Francis Rapp (dir.), Histoire de Strasbourg, Privat (ISBN 2708947265), « La Révolution et l'Empire », p. 262
  7. « tempietto », dans Wiktionnaire, le dictionnaire libre, (lire en ligne)

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Bibliographie

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  • René Laurent, Promenade à travers les temples de France, Les Presses du Languedoc, Millau, 1996, 520 p.

Liens externes

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