Tensions de 2022 entre la république démocratique du Congo et le Rwanda — Wikipédia

Tensions de 2022 entre la république démocratique du Congo et le Rwanda
Description de l'image M23_Offensive_Map.svg.
Informations générales
Date depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu République démocratique du Congo, Rwanda
Issue En cours
Belligérants
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
FDLR (selon le Rwanda, démenti par la RDC)
Drapeau du Rwanda Rwanda
Mouvement du 23 Mars (selon la RDC et l’ONU, démenti par le Rwanda)
Soutenu par :
Drapeau de l'Ouganda Ouganda (selon des sources de sécurité de haut niveau de la RDC et l’ONU,démenti par l'Ouganda[1])
Commandants
Drapeau de la république démocratique du Congo Félix Tshisekedi
Drapeau de la république démocratique du Congo Peter Cirimwami
Drapeau du Rwanda Paul Kagame
Drapeau du Rwanda François Habitegeko (en)
Forces en présence
500 forces spéciales à Tshanzu (selon la RDC)
Pertes
1 officier tué
2 civils tués (selon la RDC)
plusieurs civils blessés
2 officiers blessés (selon le Rwanda)
plusieurs civils blessés

Les tensions entre la république démocratique du Congo et le Rwanda sont des événements qui surviennent à partir de , lorsque les forces rwandaises entrent en république démocratique du Congo (RDC), pour apporter un soutien militaire au groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23), notamment en combattant à leurs côtés contre les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) et les milices pro-gouvernementales, entrainant de fortes tensions entre la RDC et le Rwanda.

La crise est liée à une nouvelle offensive dans le Nord-Kivu, initiée en par les membres du M23, une rébellion que la RDC accuse d'être soutenu par le Rwanda[2]. Alors que Kigali accuse pour sa part Kinshasa de soutenir le groupe paramilitaire Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[3]. La RDC et le Rwanda nient soutenir respectivement les FDLR et le M23[4].

Le soutien du Rwanda au M23 est confirmé par plusieurs rapports de l'ONU[5],[6].

Chronologie

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Les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) capturent deux soldats rwandais[7], qui seront libérés le [8].

Le , les FARDC auraient bombardé le district de Musanze, dans la province du Nord du Rwanda, blessant plusieurs personnes[9], et le Rwanda déclare avoir demandé à un organisme régional d'enquêter sur le bombardement de son territoire par les forces congolaises[9].

Le , les autorités congolaises annoncent la suspension des vols de la compagnie Rwand'Air sur son territoire pour protester contre le soutien présumé rwandais au M23[10].

Début juin, l'Angola tente de de négocier une résolution entre les deux pays, tandis que le premier ministre belge, Alexander De Croo, compare la situation dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC) à celle de l'Ukraine, faisant en outre des commentaires laissant entendre qu'il soutient le Congo dans sa crise frontalière avec le Rwanda[11].

Le , La RDC affirme avoir découvert 500 soldats des forces spéciales rwandaises opérant dans la région de Chanzu au Nord-Kivu[12],[13], et accuse le Rwanda de tirer des roquettes sur une école, tuant deux enfants. En réponse, le Rwanda accuse Kinshasa de bombarder l'ouest de son territoire depuis la direction de Bunagana[14],[15].

L'ONU appel à un cessez-le-feu entre les deux pays[16], mais le , la RDC allègue que le Rwanda a l'intention d'occuper la ville de Bunagana[17]. Le , la ville est capturé par le Mouvement du 23 mars (M23), forçant 30 000 civils à fuir vers l'Ouganda, les combats poussent aussi 137 soldats congolais et 37 policiers à fuir en Ouganda, où ils se rendent aux forces ougandaises[18],[19].

Après l'appel de cessez-le-feu de l'ONU entre les deux pays, Kigali critique l'ONU pour sa partialité présumée en faveur de Kinshasa[20].

Le , une manifestation contre les actions rwandaises est organisé à Goma, elle se transforme rapidement en émeutes anti-rwandaises, alors qu'une foule en colère a pillé et attaqué des magasins appartenant à des rwandais, saisissant des véhicules pour vérifier si des rwandais étaient à l'intérieur. La police anti-émeute congolaise tire des gaz lacrymogènes sur les manifestants après que certains aient tenté d'entrer dans un poste de contrôle frontalier à la frontière rwandaise. Plusieurs rwandais de Goma répondent en fuyant le pays, alors que des congolais qui se trouvent du côté rwandais font le mouvement contraire[10].

Le , quelques heures seulement après que les responsables congolais de la sécurité ont appelé la RDC à couper tous les liens avec le Rwanda, un soldat congolais est entré dans le district de Rubavu portant un AK-47[21] et a été abattu par un officier de la police nationale du Rwanda (en). Les forces rwandaises de défense ont déclaré que le soldat avait été tué après avoir commencé à tirer sur des civils et des forces de sécurité, et qu'il avait blessé deux officiers. Le Congo a fermé la frontière des deux pays en réponse à la mort de l'officier, ajoutant qu'il ouvrirait une enquête sur les événements[22]. Alors qu'un véhicule ramène le corps de l'officier à Goma, une foule composée de centaines de personnes suit le véhicule en criant « héros, héros » et en qualifiant le président du Rwanda, Paul Kagame d'assassin[23],[24]. Certains membres de la foule ont été filmés en train de crier des slogans haineux à l'encontre des Tutsis[24].

Juillet 2022

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Le , un sommet tripartite est organisé par l'Angola entre Paul Kagame, le président du Rwanda, et son homologue congolais Félix Tshisekedi. A son issue un accord de cessez-le-feu est trouvé, et une feuille de route pour mettre fin aux hostilités est établie[25].

Au début du mois d'août, un rapport rédigé par des experts indépendants mandatés par les Nations unies est divulgué à la presse. Ce rapport apporte la preuve que des troupes rwandaises ont pénétré sur le territoire congolais pour soutenir le M23, en combattant aux côtés des insurgés lors d'opérations spécifiques[26]. Ces conclusions amène des journalistes et des responsables de la RDC à demander aux Nations unies de sanctionner le Rwanda[27]. Le Rwanda rejette les allégations de l'ONU et affirme son droit à défendre son territoire. Il critique la collaboration entre les FARDC et les FDLR, ainsi que l'inefficacité de la MONUSCO à résoudre ce problème[26].

Octobre 2022

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Le , un soldat du 401e bataillon rwandais, participant à l'avancée des rebelles dans l'est de la RDC se livre à la base de la MONUSCO à Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru. Il déclare ne pas vouloir se battre, ni vouloir rentrer au Rwanda. Le soldat est remis à l'armée congolaise le [28].

Le , en réponse à l'offensive du M23 qui leur permet de prendre le contrôle des localités de Rutshuru et de Kiwanja, le gouvernement congolais ordonne à l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega, de quitter le pays sous 48 heures[29].

Le , vingt combattants présumés des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[note 1] vêtus d'uniformes portant le drapeau de la RDC, sont remis par le Mouvement du 23 mars (M23) aux autorités rwandaises. La remise s'effectue au poste-frontière entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda). Parmi les prisonniers figurent le général Ezéchiel Gakwerere, accusé d'avoir participé au génocide des Tusti de 1994 au Rwanda, et le commandant Gilbert Ndayambaje, condamné en 2018 à la perpétuité pour crimes contre l'humanité en RDC. Le M23 déclare poursuivre la traque d'autres membres des FDLR à Goma. Le colonel Joseph Mweisire des Forces rwandaises de défense (FRD) affirme que cette arrestation contribuera à la pacification de la région et que les rebelles seront poursuivis en justice[30]. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, affirme sur le réseau social X, que le M23, en remettant le groupe arrêté sur le champ de bataille, accomplit une tâche que la communauté internationale aurait dû réaliser au cours des 30 dernières années. De son côté l'armée congolaise dénonce dans un communiqué la remise des combattants FDLR au Rwanda par le M23, la qualifiant de « montage grossier » visant à discréditer les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC), indiquant que cette action rentre dans la stratégie rwandaise destinée à justifier l'invasion d'une partie du territoire congolais. Les FARDC accusent également le Rwanda d'exécutions sommaires de militaires malades et blessés dans l'hôpital du camp Katindo à Goma, des actes qu’ils qualifient de crimes de guerre et contre l'humanité[31].

Notes et références

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  1. (en) « Congo rebels seize eastern border town, army blames Rwanda », sur Reuters, .
  2. (en) « Congo says Rwandan forces supported latest rebel attacks as thousands flee », sur Reuters,
  3. (en) « Congo accuses Rwanda of sending disguised troops across border », sur Reuters,
  4. (en) « DR Congo President Felix Tshisekedi accuses Rwanda of backing rebels », sur France 24,
  5. « L’ONU confirme le lien entre le Rwanda et le M23, une victoire pour la RDC », sur afriquinfos.com (consulté le )
  6. « Rapport de l'ONU sur le M23: Kigali et Kinshasa réagissent aux révélations sur le Rwanda et l'Ouganda » Accès libre, sur Radio France Internationale, (consulté le )
  7. « RDC: l'armée congolaise affirme avoir capturé deux soldats rwandais » Accès libre, sur Radio France Internationale, (consulté le )
  8. (en) « Rwanda says two soldiers detained in Congo have been released », sur Reuters, .
  9. a et b (en) « Rwanda says its territory shelled by Congo, requests probe », sur Reuters, .
  10. a et b « RD Congo : une manifestation anti-Rwanda très tendue à Goma » Accès libre, sur France 24, (consulté le )
  11. (en-US) Emilio Casalicchio et Barbara Moens, « The next hole in UK's Rwanda asylum plan: Conflict in Congo » [archive du ], sur Politico, (consulté le )
  12. (en) « DRC accuses Rwanda of sending disguised soldiers across border », sur Al Jazeera, .
  13. « 500 soldats rwandais en RDC selon l'armée congolaise, Kigali nie » Accès libre, sur Voice of America, (consulté le )
  14. (en) « Congo, Rwanda accuse each other of fresh cross-border rocket strikes », sur Reuters, .
  15. (en) « Rwanda says DRC launched two rockets into its soil », sur AfricaNews, .
  16. (en) « UN urges 'immediate' halt to cross-border clashes in eastern DRC » [archive du ], sur Al Jazeera (consulté le )
  17. (en) « Congo says Rwandan forces supported latest rebel attacks as thousands flee », Reuters,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  18. (en) « DR Congo accuses Rwanda of 'invasion' as rebels attack town », sur Deutsche Welle, .
  19. (en) « DR Congo accuses Rwanda of 'invasion' as rebels seize town », sur news.yahoo.com, .
  20. « Le Rwanda accuse l'ONU de "prendre parti" pour la RDC » Accès libre, sur Voice of America (consulté le ).
  21. (en) Djaffar Sabiti, « Congo soldier shot dead in Rwanda, rebels make gains in east », National Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « DRC closes Rwanda border after soldier is shot dead during attack » [archive du ], sur www.aljazeera.com (consulté le )
  23. (en) Jean-Yves Kamale et Ignatius Ssuuna, « Congo's president says Rwandans waging 'economic war' » [archive du ], sur AP News, (consulté le )
  24. a et b (en) Djaffar Sabiti et Stanis Bujakera, « Congolese soldier killed in Rwanda, fighting with rebels picks up », Reuters,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  25. « Le Potentiel : « Conflit RDC-Rwanda : désescalade, oui, mais… » » Accès libre, sur Radio Okapi (consulté le )
  26. a et b « RDC : l'ONU confirme le soutien de Kigali à la rébellion du M23 » Accès libre, sur France Info, (consulté le )
  27. « RDC : l'ONU confirme le soutien de Kigali à la rébellion du M23 » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  28. (en) « Rwandan Soldier Surrenders To UN In DR Congo » Accès libre, sur humanglemedia.com, (consulté le )
  29. « La RDC décide d’expulser l’ambassadeur du Rwanda en raison de l’«appui» au M23 » Accès libre, sur Radio France Internationale, (consulté le )
  30. « Guerre dans l’est de la RDC : 20 rebelles hutu des FDLR livrés au Rwanda par le M23 » Accès libre, sur Jeune Afrique, (consulté le )
  31. « Remise de combattants du FDLR au Rwanda: l'armée de RDC dénonce un » Accès libre, sur Courrier international, (consulté le )


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