The Beatles' First ! — Wikipédia

The Beatles' First !
Description de cette image, également commentée ci-après
Fac-similé de la pochette allemande de 1964.
Album de The Beatles with Tony Sheridan
Sortie


Very Together
In the Beginning (Circa 1960)
Enregistré 1961 à 1963
Hambourg
Genre Beat, rock britannique
Format 33 tours
Producteur Bert Kaempfert
Label Polydor (LPHM 46 432)

Albums des Beatles

Albums britanniques

Albums français

Albums canadiens

Albums américains

The Beatles' First ! (sous-titré Recorded in Hamburg 1961 - Featuring Tony Sheridan & Guests) est un album qui regroupe, entre autres, les huit titres produits par Bert Kaempfert à Hambourg en et du groupe rock britannique The Beatles. Ce groupe est alors inconnu et utilisé comme orchestre accompagnateur pour leur compatriote, le chanteur et guitariste Tony Sheridan, bien que deux chansons soient enregistrées par le groupe seul. En 1964, en pleine Beatlemania, ce 33 tours est publié en Allemagne par Polydor et subséquemment réédité dans plusieurs pays. En 1984, cette compilation est commercialisée en CD sous le nom The Early Tapes of the Beatles.

L'édifice qui abritait le Top Ten Club au Reeperbahn 136 à Hambourg.

Les Beatles ont fait leurs dents pendant leurs séjours dans la ville portuaire hanséatique. Une des figures marquante de cette étape de leur carrière est le guitariste et chanteur Tony Sheridan qui est déjà, à leurs yeux, une vedette du rock 'n roll. Ils l'ont vu jouer à l'émission musicale britannique Oh Boy! ou lorsqu'il a partagé la scène avec Eddie Cochran et Gene Vincent au Liverpool Empire Theatre en . Depuis l'arrivée de Sheridan au Keiserkeller, ce bar du quartier Sankt Pauli de Hambourg a vu le nombre de ses clients exploser[1]. Lors de leurs séjours en Allemagne, les Beatles le côtoient et jouent plusieurs fois avec lui. Un soir, un collègue du chef d'orchestre et producteur allemand Bert Kaempfert les voit ensemble sur scène au Top Ten Club (en) et recommande à celui-ci de les enregistrer[2]. Déjà à cette époque, Hambourg était le centre névralgique de l'industrie du disque en Allemagne[3] (certains affirment qu'elle en est, au début de ce XXIe siècle, la capitale européenne[4]). Le , le producteur fait signer un contrat aux Beatles avec sa compagnie, Bert Kaempfert Produktions[5], rédigé en allemand. Bien que Kaempfert se donne tous les droits habituels dans ce genre d'arrangement, il prend soin de ne pas arnaquer le groupe de jeunes musiciens. Le groupe pourra tirer 5% du prix de gros sur 90% des ventes de leurs disques. Cette entente prendrait fin le [6].

Enregistrement

[modifier | modifier le code]
Le lycée Friedrich-Ebert-Halle à Hambourg-Harbourg

Le , après avoir quitté la scène du Top Ten à deux heures du matin, le groupe passe une nuit blanche, aidé par les comprimés de Preludin, en attendant qu'une voiture passe les prendre à 8 heures pour les amener à leur première séance d'enregistrement professionnelle[7], seul Pete Best a dormi quelques heures[5]. Celle-ci est produite par Kaempfert[7] pour le label allemand Polydor, une division de la Deutsche Grammophon[3]. Effectuée dans un auditorium municipal situé dans la Friedrich-Ebert-Hall, un lycée dans l'arrondissement de Hambourg-Harbourg souvent utilisé comme studio, Paul McCartney est à la basse[n 1], John Lennon à la guitare rythmique, Pete Best à la batterie (qui ne comprend que la caisse claire, le charleston et une cymbale[n 2]) et George Harrison et Sheridan se partagent la guitare solo. McCartney, Lennon et Harrison accompagnent Sheridan comme choristes. La séance, qui s'est possiblement achevée le lendemain[n 3], a vu l’enregistrement des chansons traditionnelles My Bonnie et The Saints (publiées en single la même année et sur l'album de Sheridan l'année suivante), Why, une chanson originale du chanteur, et les reprises Nobody's Child de Hank Snow et If You Love Me, Baby (Take Out Some Insurance on Me, Baby)[n 4] de Jimmy Reed mais cette dernière avec des paroles différentes. Deux autres titres où Sheridan n’apparaît pas, l'instrumental Beatle Bop (renommé plus tard Cry for a Shadow), crédité Harrison - Lennon, et le standard Ain't She Sweet, chanté par Lennon, sont aussi mis en boîte[8]. Les Beatles se partagent un cachet de 300 marks (environ £26 équivalent à 783 € en 2024[9])[5].

Le guitariste et chanteur anglais Tony Sheridan en 2011

Le 45 tours My Bonnie / The Saints est publié en Allemagne le et crédité à Tony Sheridan and « The Beat Brothers »[10]. On préfère ce pseudonyme car, en allemand, le nom Beatles a une connotation sexuelle[11],[12]. Pendant quelques années, Sheridan réutilisera ce nom pour tous les groupes qui l'accompagneront sur disque[13]. Il sortira son premier album en intitulé justement My Bonnie[14], mais seules les deux chansons de ce single, enregistrées avec les Beatles, seront incluses dans celui-ci et identifiées à leurs nom en petites lettres sur la pochette d'origine[15],[16]. Les enregistrements de toutes les autres pistes, y compris Swanee River et Sweet Georgia Brown, sont effectués le avec d'autres musiciens[17] britanniques, les anciens membres du groupe The Jets dont Sheridan faisait partie[18].

En avril 1962, Brian Epstein, le nouveau manager des Beatles, est à Hambourg et y rencontre Kaempfert afin de libérer son groupe du contrat qui les lient. Le producteur allemand avance l'idée de leur faire enregistrer un album complet lors d'une séance les 28 et 29 mars mais ce projet n'aboutit pas[19]. À la place, le , quelques semaines avant la parution de l'album de Sheridan, une dernière séance d'enregistrement à Hambourg par les Beatles a eu lieu pour lui, cette fois au studio Rahlstedt, pour réenregistrer Swanee River et Sweet Georgia Brown (cette dernière avec un arrangement de McCartney) possiblement pour en faire un 45 tours[15]. Cette séance met alors un terme au contrat liant Kaempfert et les Beatles, laissant le champ libre à Epstein[20]. Le claviériste Roy Young a été invité à y participer. Tony Sheridan, n'étant pas présent ce jour-là, a enregistré le chant principal de cette autre version de Sweet Georgia Brown[15],[n 5] le suivant sans la présence du groupe, et celle-ci ne sera publiée plus tard dans l'année que sur un E.P. allemand intitulé Ya Ya[20]. Dix-huit mois plus tard, le , Sheridan réenregistre sa prestation en changeant les paroles d'un couplet pour y faire référence à la Beatlemania et cette nouvelle version est publiée en Allemagne en avril[21], réédité en janvier 1965[22], et aux États-Unis[20] le [23], cette dernière avec des ajouts de batterie et de guitare. C'est l'édition allemande avec les nouvelles paroles que l'on retrouve sur The Beatles' First !. L'enregistrement de Swanee River par les Beatles a été perdu[20].

Le single My Bonnie / The Saints est publié en Allemagne par Polydor en (24 673) et ailleurs dans le monde l'année suivante[24] mais en France, où les 45 tours à deux chansons ne sont pas monnaie courante, il est publié en février sous forme d'un super 45 tours intitulé Mister Twist (21 914), sur lequel on rajoute Why et Cry for a Shadow. Cette dernière est donc la première chanson écrite et enregistrée par les Beatles à être publiée, bien que ce disque ne soit crédité qu'au nom de Tony Sheridan[25]. Ces quatre mêmes chansons seront rééditées, dans un ordre différent, sur un E.P. allemand sans titre le , crédité cette fois à « Tony Sheridan with The Beatles »[26].

Pochette du 45 tours de My Bonnie publié aux États-Unis en 1964.

Les huit enregistrements hambourgeois avec les Beatles sont exhumés des archives durant la crête de la Beatlemania en , publiés en 45 tours en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. De plus, ils sont compilés en Allemagne par Polydor en avril, possiblement le [27],[n 6], dans l'album The Beatles' First !, sans majuscules, en versions mono (LPHM 46 432) et stéréo (SLPHM 237 632)[28],[n 7]. Vu leur nombre insuffisant, on y rajoute quatre autres chansons créditées à Tony Sheridan and The Beat Brothers et enregistrées avec d'autres musiciens[13]; Ruby Baby et What'd I Say (les deux faces d'un single de 1963), Ya Ya (la première partie de l'enregistrement live de 1961 publié sur le E.P. homonyme de 1962[n 8]) et Let's Dance (face B d'un 45 tours sorti en 1962). Le chanteur est aussi l'auteur du texte qui est imprimé au verso de la pochette et qui sera de la plupart des éditions subséquentes[28].

Cet album a aussi été publié la même année dans plusieurs pays (dont l'Espagne[29], l'Argentine[30] et même le Japon[31]), mais il ne sera réédité en Angleterre, en stéréo seulement (236 201)[28], que le [32], illustré d'une nouvelle pochette avec un design du graphiste canadien Barry Zaid (en)[33], qui omet le point d'exclamation dans le titre. Dans les années subséquentes, plusieurs autres pays ont publié cette collection avec ce même titre, comme en France le (Polydor/Triumph 240011) affichant un drapeau du Royaume-Uni mais sans y inclure le texte[34]. Le Canada la publie, le [35], avec le titre Very Together (242.008) avec, comme photo de couverture, prise par le photographe montréalais Jean-Patrick Amish[36], un candélabre à quatre branches avec la seconde bougie de gauche éteinte, faisant référence à la légende sur la mort de Paul McCartney[37]. Le texte de Sheridan est aussi omis[38] mais un extrait d'entrevue de George Harrison par Ritchie Yorke (en) de la publication canadienne Globe Magazine parue en septembre 1969 y est imprimé à l'endos. L'année suivante, [39], quelques jours avant la sortie de l'album Let It Be, ce 33 tours est édité aux États-Unis sous le nom The Beatles Featuring Tony Sheridan – In the Beginning (Circa 1960) (24-4504), illustrée d'une pile ficelée du journal Mersey Beat (en) sur une rue pavée en pierre avec, à la une, une photo du groupe avec le batteur Pete Best[40],[n 9],[41]. La pochette ouvrante contient des photos et le texte de Sheridan et, à l'endos, l'extrait d'entrevue de George Harrison au Globe en gros caractères[42]. Toutes les sorties des versions ultérieures des enregistrements des Beatles avec Tony Sheridan sont des reconditionnements des mêmes huit chansons.

Autres publications

[modifier | modifier le code]

Une édition insolite et aujourd'hui rarissime contenant uniquement les huit chansons enregistrées par les Beatles est publiée le [43] en France dans un 33 tours mono, format 25 cm, simplement intitulé Les Beatles (Polydor – 45 900). Chaque face reprend les mêmes titres que les deux E.P. publiés dans l'Hexagone (la face 1 avec Ain't She Sweet et la face 2, Mister Twist). Polydor n'ayant pas les droits d'utiliser l'image du groupe, la pochette montre des perruques et des vestons accrochés à un portemanteau[44].

Aux États-Unis, toujours en 1964, les huit chansons sont placées sur deux albums se partageant quatre titres chacun; The Beatles with Tony Sheridan and Their Guests (en) (MGM Records - E4215), comprenant les chansons du EP Mister Twist, et Ain't She Sweet (en) (Atco Records - 33-169) avec les quatre autres, ces dernières modifiées. Ces deux albums sont complétés de chansons d'autres artistes. Une édition non officielle y a aussi été publiée l'année suivante intitulée This is the [sic]…The Savage Young Beatles (Savage - BM 69), ne comprenant que huit titres : Cry for a Shadow, If You Love Me, Baby, Sweet Georgia Brown et Why complété des quatre titres de Tony Sheridan entendus dans The Beatles First !. Ce 33 tours est publié par le label Savage, le même qui sortira en 1966 le disque au titre mensonger Best of the Beatles (BM 71) du Pete Best Combo[45]. Ce label du marché gris disparaitra après la sortie de ces deux albums[46].

The Early Tapes of the Beatles

Compilation de The Beatles
Sortie
Enregistré 1961–1962 The Beatles with Tony Sheridan
1961–1964 Tony Sheridan & The Beat Brothers
Hambourg
Durée 40:17
Genre Beat, rock britannique
Format CD
Producteur Bert Kaempfert
Label Polydor (823 701-2)

Albums de The Beatles

Plaque des Dissenters du pub Ye Cracke (en) à Liverpool.

Le , Polydor réédite l'album sur CD sous le titre The Early Tapes of the Beatles[47] illustré d'une photo prise par Astrid Kirchherr au Hugo Haase Fun Fair à Hambourg en [48]. L'ordre des pistes y est modifié, on y rajoute deux chansons de Sheridan, Ready Teddy et Kansas City, respectivement tirées des albums My Bonnie (1962) et Just a Little Bit of Tony Sheridan (1964), en plus d'y entendre la version complète de Ya Ya[49]. De plus, la chanson My Bonnie est entendue avec son introduction chantée en anglais. L'auteur des nouvelles notes du livret est l'écrivain Bill Harry, vieil ami des Beatles, fondateur et éditeur du magazine musical Mersey Beat et membre du groupe éphémère The Dissenters, regroupant aussi le musicien John Lennon et les artistes Stuart Sutcliffe et Rod Murray, tous étudiants à l'époque[50],[n 10].

Les chansons My Bonnie (avec l'intro en anglais), Ain't She Sweet et Cry for a Shadow seront incluses dans l'album compilation Anthology 1 paru le [51] tandis que les cinq autres n'ont jamais été officiellement publiées par les Beatles.

Le , Universal Music réédite ces enregistrements dans une collection élargie sur deux CD, le premier en stéréo et le second en mono, ce dernier avec deux nouveaux titres de Sheridan tirés de son album My Bonnie[réf. nécessaire]. Cette nouvelle édition (06024 982132-3) utilise le titre originel et la même pochette, sous-titré Deluxe Edition sur l'étui amovible, et inclus un livret accompagnateur rédigé en allemand par Joachim Hentschel avec sa traduction en anglais, le tout recouvert de la jaquette en plastique[52]. Les deux titres rajoutés sur l'édition CD de 1984 sont omis mais la version complète de Ya Ya est conservée. Trois versions de My Bonnie sont entendues; avec les introductions allemande et anglaise et sans celles-ci.

Une autre édition intitulée Beatles Bop – Hamburg Days[n 11],(BCD 16583 BH) est une compilation sur deux CD des huit enregistrements tels qu'ils ont été publiés au fil du temps, autant en mono qu'en stéréo[n 12]. Publiée en 2001 par Bear Family Records, elle comprend aussi la version de Swanee River par Sheridan et d'autres musiciens en guise de comparatif à la version disparue des Beatles[53],[54]. Quatre chansons en versions dites « medley », incluses ici, ont été créées en 1968, éditées afin de donner une saveur dance à ces enregistrements. Seules les versions stéréo ont été publiées dans des albums compilation la même année et en 1970[55]. Cette collection est disponible avec un beau-livre de 120 pages écrit par Hans Olof Gottfridsson (sv), un universitaire suédois spécialiste de cette époque des Beatles[56]. Une version similaire, mais qui omet Swanee River, avec un livret de 32 pages du même auteur, a été publiée le 8 novembre 2011 par Time Life (en) intitulée The Beatles with Tony Sheridan – F1rst Recordings: 50th Anniversary Edition (26674-D)[57].

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Liste des chansons

[modifier | modifier le code]

Sauf indications contraires, le chanteur principal est Tony Sheridan. L'astérisque dénote un titre qui n'est pas enregistré par les Beatles.

The Beatles' First !

[modifier | modifier le code]

Aussi publié sous le titre The Beatles' First[f 1], Very Together et In The Beginning (Circa 1960).

Face 1
  1. Ain't She Sweet (Milton Ager/Jack Yellen (en)) - Chant: John Lennon – 2:10
  2. Cry for a Shadow (George Harrison/John Lennon) - Instrumental – 2:22
  3. * Let's Dance (Jim Lee) – 2:32
  4. My Bonnie (traditionnelle) (sans l'intro) – 2:06
  5. If You Love Me, Baby (Take Out Some Insurance on Me, Baby)[f 2] (Waldense Hall/Charles Singleton)[f 3] – 2:56
  6. * What'd I Say (Ray Charles) – 2:37
Face 2
  1. Sweet Georgia Brown (Ben Bernie, Kenneth Casey, Maceo Pinkard (en))[f 4] – 2:03
  2. The Saints (When the Saints Go Marching In)[f 5] (traditionnelle. Arr. Sheridan)[f 6] – 3:19[f 7]
  3. * Ruby Baby (Jerry Leiber and Mike Stoller) – 2:48
  4. Why (Bill Compton/TonySheridan) – 2:55
  5. Nobody's Child (Cy Coben, Mel Foree) – 3:52
  6. * Ya Ya (Lee Dorsey/Bobby Robinson/Clarence Lewis) (version éditée) – 2:48
  1. Sans le point d'exclamation.
  2. La seconde édition allemande et les versions britannique et américaine utilisent le titre Take Out Some Insurance on Me, Baby, la version canadienne utilise If You Love Me, Baby tandis que l'édition française, If You Love Me, Baby sur la pochette et Insurance (If You Love Me, Baby) sur l'étiquette du disque.
  3. Sur l'édition d'origine de Jimmy Reed, elle est créditée à Jesse Stone mais sur la première édition allemande de cet album, elle est créditée comme étant une chanson traditionnelle avec les arrangements de Sheridan. Toutes les éditions subséquentes identifient les bons auteurs.
  4. Avec les paroles modifiées en 1964.
  5. La plupart des éditions 33 tours notent ce titre comme ici avec le titre abrégé et le titre complet entre parenthèses mais l'édition britannique n'utilise que le titre abrégé The Saints. Source : Discogs.
  6. Bien que notée comme étant une chanson traditionnelle, elle est composée par James Milton Black (en) sur des paroles de Katharine Purvis (en).
  7. Les arrangements sont de Iain Hines et Del Ward, membres du groupe The Jets. Source : Livret de l'édition CD The Early Tapes of the Beatles.

Autres éditions

[modifier | modifier le code]

Tels qu'inscrit dans l'édition CD de 1984 sauf indications contraires :

  • Piste 1.1 : John Lennon (guitare et chant), Paul McCartney (basse), George Harrison (guitare solo) et Pete Best (batterie)
  • Piste 1.2 : John Lennon (guitare), Paul McCartney (basse et cris), George Harrison (guitare solo) et Pete Best (batterie)
  • Piste 1.4, 1.5[t 1], 2.2 et 2.4: Tony Sheridan (guitare et chant), John Lennon (guitare et chœurs), Paul McCartney (basse et chœurs), George Harrison (guitare solo et chœurs) et Pete Best (batterie)[13]
  • Piste 2.1 : Tony Sheridan (chant), John Lennon (guitare), Paul McCartney (basse et chœurs), George Harrison (chœurs), Pete Best (batterie) et Roy Young (piano)[15]
  • Piste 2.5 : Tony Sheridan (guitare et chant), Paul McCartney (basse) et Pete Best (batterie)[47]
  • Piste 1.3, 2.3[t 2] et 2.6 : Tony Sheridan (guitare et chant), Rikki Barnes (saxophone tenor), Roy Young (piano), Colin Melander (basse) et Jimmy Doyle (batterie)
  • Piste 1.6 : Tony Sheridan (guitare et chant), Rikki Barnes (saxophone), Roy Young (piano), Peter Wharton (basse) et Johnny Watson (batterie)[13]

Équipe technique

[modifier | modifier le code]
  • Producteur : Bert Kaempfert (Paul Murphy piste 2.1 : réenregistrement des paroles en 1964[59])
  • Ingénieurs du son : Karl Hinze (pistes 1.1, 1.2, 1.4, 1.5, 2.2, 2.4 et 2.5)[49], Hans Falkenburg (piste 2.1)[60], Peter Klemt (pistes 1.3, 1.6, 2.3 et 2.6)[49]
  1. D'après Hans Olof Gottfridsson (sv), Lennon n'est pas présent sur cet enregistrement. Source : Tommy Max.
  2. D'après le tableau de la version CD. Le texte de Bill Harry affirme par contre que Tony Sheridan (guitare et chant) avec Joey Dee and the Starliters sont entendus.

Le « mystère » Bernard Purdie

[modifier | modifier le code]

Afin de profiter, un tant soit peu, de la Beatlemania déferlante, Atco Records réussit à se prévaloir de quatre des enregistrements de Hambourg pour une publication en Amérique du Nord. Contrairement à MGM, qui a les droits sur les quatre autres, cette filiale d'Atlantic Records décide de modifier ces enregistrements. Ain't She Sweet, Take Out Some Insurance On Me, Baby et Sweet Georgia Brown sont rehaussés de nouvelles parties de batterie (ou, avec parcimonie, de guitare et d'harmonica). Nobody's Child sera coupée de près d'une minute mais aucune modification à l'instrumentation en trio ne sera effectuée[61]. Publiées en 1964 en 45 tours[n 13] et sur l'album Ain't She Sweet (en), on peut aujourd'hui entendre ces versions dans les compilations Beatles Bop – Hamburg Days et F1rst Recordings.

Bien qu'Atco n'ait jamais identifié qui étaient les musiciens, on avance que les quelques accents de guitare pourraient être l'œuvre de Cornell Dupree[62] et que ce serait possiblement Bernard Purdie qui aurait effectué les overdubs de batterie. Ce batteur studio de grande renommée, qui a déjà fait des enregistrements pour ce label, a affirmé à maintes reprises, la première fois en 1967 dans le magazine The New Yorker, avoir joué sur certains enregistrements des Beatles. Purdie en rajoute lorsque, dans le magazine Gig en 1978, il affirme, qu'à l'été 1963, il a été payé « dans les cinq chiffres » (plus de 10 000 $) par nul autre que Brian Epstein pour refaire la piste rythmique de vingt-et-une chansons du groupe, dont She Loves You, et surtout pour acheter son silence. Dans une entrevue pour le magazine Drum! (en), datant de 1984, il réaffirme avoir bel et bien été le batteur sur 21 titres ce qu'il maintient dans les décennies subséquentes et aussi récemment qu'en 2008 où il dit qu'il en présentera les détails dans son autobiographie qui sortirait bientôt[63]. Lorsque, finalement, sa biographie sort en 2014, Let the Drums Speak!, il y écrit qu'il ne se souvient pas des titres des chansons et sous-entend qu'il n'a peut-être remplacé que le travail de Pete Best[64].

Les affirmations de Purdie n'ont jamais été confirmées par quiconque et ont plutôt été réfutées. Primo, les dates possibles de ces enregistrements ne peuvent pas concorder avec la ligne de temps bien connue d'Epstein et du groupe. Secundo, on a la possibilité d'entendre les enregistrements sur lequel on peut apprécier l'évolution du travail en studio de Ringo Starr. Bien qu'il y ait encore plusieurs autres indices pour douter des affirmations de Purdie, il y a au moins trois raisons probables pourquoi il aurait prétendu avoir joué sur les chansons des Beatles. Soit le batteur a exagéré sa contribution afin de pouvoir profiter de cette notoriété ou il a tout simplement oublié et, inconsciemment ou non, embelli les détails de sa séance avec Atco où il n'aurait joué que sur les trois pistes hambougeoises[63],[64]. Une troisième possibilité évoquée serait que Purdie aurait plutôt joué sur des reprises des chansons des Fab Four effectuées par des groupes d'imitateurs. En effet, plusieurs maisons de disques sans scrupules ont produit des albums crédités à des groupes aux noms tels the Buggs (en), The American Beetles (en) ou the Liverpools afin de prendre une part du gâteau. Avec le temps, le batteur aurait peut-être confondu ses séances avec un de ces groupes se rappelant erronément qu'il embellissait les enregistrements originaux[réf. souhaitée] . La vérité ne sera peut-être jamais connue.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Bien que présent lors de la séance d'enregistrement, Stuart Sutcliffe, le bassiste habituel du groupe à cette époque, a cédé sa place et n'y participe pas. Il quittera le groupe à la fin de ce mois. Source : Mark Lewisohn, p. 446 et 451.
  2. La grosse caisse lui a été enlevée par le producteur car le batteur avait tendance à accélérer la cadence. Les toms lui ont aussi été retirés. Source : Mark Lewisohn, p. 447.
  3. Dans le livret de l'édition CD The Early Tapes of the Beatles, Bill Harry affirme erronément que la séance s'est poursuivie la semaine suivante.
  4. Il y a confusion quant au titre de cette chanson; on l'identifie avec les noms Take Out Some Insurance (le titre usuel sur les disques de Jimmy Reed), Take Out Some Insurance on Me, Baby et même tout simplement Insurance ou avec le titre erroné If You Love Me, Baby.
  5. Sweet Georgia Brown a été enregistrée pour Tony Sheridan à trois reprises. La première pour son album My Bonnie en 1962, la seconde, cette version des Beatles, avec les paroles d'origine et avec les paroles modifiées en 1964 et la troisième pour son album Just a Little Bit of Tony Sheridan, enregistrée aussi en 1964 cette fois avec le Bobby Patrick Big Six encore crédités aux Beat Brothers.
  6. Certaines sources affirment que l'album est plutôt sorti en juin. Source : https://www.friktech.com/btls/variants/BrennanVariationsGuide.pdf p. 32.
  7. La graphie du titre n'utilise aucune majuscule ni de lettre capitale.
  8. L'enregistrement complet de la chanson entendue sur le E.P. est placé sur la version CD de cet album en 1984.
  9. Photo prise à Wallasey près de Liverpool en par Albert Marrion lors de leur première séance photo professionnelle.
  10. Ces trois derniers ont, pour quelque temps, été colocataires. Source : Mark Lewisohn, p. 190.
  11. Sans majuscules.
  12. Les chansons tirées des singles américains n'ont été publiées qu'en mono.
  13. Ain't She Sweet/Nobody's Child et Sweet Georgia Brown/Take Out Some Insurance on Me, Baby.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Mark Lewisohn, p. 360.
  2. (en) Joe Goodden, « Tony Sheridan », sur The Beatles Bible (consulté le )
  3. a et b Mark Lewisohn, p. 437.
  4. (en) Lucy Donovan, « Why Hamburg Is The European Capital for Music Business », sur BIMM Institute (en), (consulté le ).
  5. a b et c (en) Douglas Milne, « The Hamburg Tapes », sur beatleshock (consulté le )
  6. Mark Lewisohn, p. 450.
  7. a et b Mark Lewisohn, p. 446.
  8. Mark Lewisohn, p. 448-9.
  9. https://inflationhistory.com/en-US/?currency=DEM&amount=300&year=1961
  10. (en) Joe Goodden, « Beatles discography: Germany », sur The Beatles Bible (consulté le )
  11. (en) 100 Things Beatles Fans Should Know and Do Before They Die, Gillian G. Gaar, Triumph Books, 2013
  12. (en) Jiri Wagner, « The Beatles backing Mr. Twist, Tony Sheridan », Neviditelny pes,‎ 1999 - 2013 (lire en ligne, consulté le )
  13. a b c d et e Texte de Bill Harry tiré du livret de l'édition CD The Early Tapes of the Beatles, Polydor Records
  14. (en) « Tony Sheridan And The Beat Brothers / Tony Sheridan and The Beat Brothers (2) – My Bonnie », sur Discogs (consulté le )
  15. a b c et d Mark Lewisohn, p. 629-30.
  16. (en) Mitch McGeary, « The FIRST commercial record to feature The Beatles' name: My Bonnie, released January 1962 in Great Britain », sur Rare Beatles (consulté le )
  17. (en) Eric Krasker, « The Bear Family Polydor Box Set:Is It Really the Final Word? », sur Ottawa Beatles Site (consulté le )
  18. https://rateyourmusic.com/release/album/tony-sheridan-and-the-beat-brothers/my-bonnie/
  19. Mark Lewisohn, p. 612.
  20. a b c et d (en) Joe Goodden, « Recording: Sweet Georgia Brown, Swanee River », sur The Beatles Bible (consulté le )
  21. Masanori Yokono, « 06. Skinny Minny / Sweet Georgia Brown (NH 52 234) », sur The Beatles Records Collection (consulté le )
  22. (en) « Tony Sheridan – Sweet Georgia Brown / Nobody's Child », sur Discogs (consulté le )
  23. (en) « The Beatles With Tony Sheridan – Sweet Georgia Brown », sur Discogs (consulté le )
  24. (en) « Tony Sheridan & The Beat Brothers (2) – My Bonnie », sur Discogs (consulté le )
  25. (en) Roger Stormo, « Lennon's first published song », sur The Daily Beatle (consulté le )
  26. (en) « Tony Sheridan With The Beatles – My Bonnie », sur Discogs (consulté le )
  27. (en) Tommy Max, « 1962, May 24 », sur Comprehensive Beatles (consulté le )
  28. a b et c (en) « The Beatles’ First, Polydor Special MCPS 236201. », sur The Beatles Collection (consulté le )
  29. (en) « The Beatles – Lo Primero De The Beatles », sur Discogs (consulté le )
  30. (en) « The Beatles Featuring Tony Sheridan – The Beatles' First », sur Discogs (consulté le )
  31. (en) « The Beatles Featuring Tony Sheridan – The Beatles' First! », sur Discogs (consulté le )
  32. Axel Korinth, http://www.apcor.net/wp-content/uploads/2019/02/20180610-Beatles-First-Barry-Zaid.pdf
  33. Furore Magazine #24: Beatles Issue, Piet Schreuders Editeur, Stichting Furore. Pays-Bas, janvier 2019, p. 2
  34. « The Beatles First - The Beatles : les secrets de l'album (paroles, tablature) », sur Yellow-Sub : Toute la vie et l’œuvre des Beatles, (consulté le ).
  35. (en) « The Beatles – Very Together », sur Discogs (consulté le )
  36. (en) « Jean-Patrick Amish », sur Discogs (consulté le )
  37. (en) « The Beatles forever - Schaffner, Nicholas, 1953- », sur Internet Archive (consulté le ).
  38. « The Beatles Very Together », sur rarebeatles.com (consulté le ).
  39. (en) « The Beatles Featuring Tony Sheridan – In The Beginning (Circa 1960) », sur Discogs (consulté le )
  40. (en) « The Beatles Featuring Tony Sheridan – In The Beginning (Circa 1960) », sur Discogs (consulté le )
  41. (en) Joe Goodden, « The Beatles’ first photo session », sur The Beatles Bible (consulté le )
  42. (en) « The Beatles Featuring Tony Sheridan – In The Beginning (Circa 1960) », sur Discogs (consulté le )
  43. « Pochette « perruques » – The Beatles : les secrets de l’album », sur Yellow-Sub : Toute la vie et l’œuvre des Beatles (consulté le )
  44. Site collaboratif, « POLYDOR 45900 "LES BEATLES" », sur Lucy in the Web (consulté le )
  45. « Best of the Beatles ? Not quite the album you think on first glance » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  46. (en) « Savage », sur Discogs (consulté le )
  47. a et b Jeff P. Russell, The Beatles Album File and Complete Discography, Blandford Press, (1re éd. 1982), 4–10 (ISBN 0-7137-2065-4, lire en ligne)
  48. http://www.guernseys.com/beatles%20website/Extra/
  49. a b c et d (en) « The Beatles / The Beatles With Tony Sheridan / Tony Sheridan And The Beat Brothers – The Early Tapes Of », sur Discogs (consulté le )
  50. « John Lennon, Stuart Sutcliffe, Bill Harry, Rod Murray, and 1 other », sur Openplaques.org (consulté le ).
  51. (en) Joe Goodden, « Anthology 1 », sur The Beatles Bible (consulté le )
  52. (en) « The Beatles Featuring Tony Sheridan – The Beatles' First! », sur Discogs (consulté le )
  53. (en) « The Beatles With Tony Sheridan – Beatles Bop - Hamburg Days », sur Discogs (consulté le )
  54. a b et c (en) « Beatles Bop - Hamburg Days », sur Rate Your Music (consulté le ).
  55. a b c et d (en) Tommy Max, « 1961, June 22-23 », sur Comprehensive Beatles (consulté le )
  56. Mark Lewisohn, p. 860.
  57. (en) « The Beatles With Tony Sheridan – First Recordings: 50th Anniversary Edition », sur Discogs (consulté le )
  58. (en) « Various – Wir Tanzen Eine Ganze Nacht », sur Discogs (consulté le )
  59. (en) « Sweet Georgia Brown / Nobody’s Child, Polydor NH 52906. », sur The Beatles Collection (consulté le )
  60. Hans Olof Gottfridsson. Livret de The Beatles with Tony Sheridan F1RST RECORDINGS, Time-Life, 2011
  61. (en) Tommy Max, « 1961, June 24 (disputed) », sur Comprehensive Beatles (consulté le )
  62. John C. Winn, Way Beyond Compare: The Beatles' Recorded Legacy, Volume One, 1957-1965, 2017, Three Rivers Press. Page 110 (ISBN 978-0307452382)
  63. a et b (en) Jim Vallance, « Bernard Purdie... did he really record with The Beatles? », JimVallance.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  64. a et b (en) David Bedford, « Replacing Ringo? The Story Behind Bernard Purdie and The Beatles », sur FabFourArchivist YouTube (consulté le )