Tour de France Femmes — Wikipédia

Tour de France Femmes
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Logo du Tour de France Femmes.
Généralités
Sport cyclisme sur route
Création 2022
Organisateur(s) ASO
Éditions 3
Catégorie UCI World Tour féminin
Type / Format grand tour
Périodicité annuelle (juillet)
Lieu(x) Drapeau de la France France
Statut des participants Professionnelles
Directeur Marion Rousse
Site web officiel www.letourfemmes.fr

Palmarès
Tenant du titre Katarzyna Niewiadoma
Pour la compétition à venir voir :
Tour de France Femmes 2025

Le Tour de France Femmes (également appelé Tour de France Femmes avec Zwift pour des raisons de parrainage) est une course cycliste sur route par étapes, disputée chaque année en France par des femmes à partir de 2022[1].

Elle fait suite au Tour de France féminin disputé entre 1984 et 1989 et également à deux autres épreuves indépendantes : la Grande Boucle féminine internationale, disputée entre 1992 et 2009, et la Route de France féminine, disputée entre 2006 et 2016.

Le Tour de France Femmes est l'un des trois grands tours féminins avec le Tour d'Italie féminin et le Tour d'Espagne féminin.

Pendant longtemps, la pratique du cyclisme de compétition a été une affaire d'hommes. À défaut d'épreuves féminines, les rares femmes motivées par la compétition sportive pouvaient tenter de s'inscrire aux épreuves existantes, mais au risque d'essuyer un refus en raison de leur genre. C'est ce qui est notamment arrivé à Marie Marvingt, pionnière dans plusieurs disciplines sportives et alors âgée de 33 ans, qui vit son inscription au Tour de France 1908 refusée. Elle effectua cependant par elle-même les 14 étapes, en prenant le départ quelques minutes après les concurrents masculins, parvenant à boucler officieusement l'ensemble du parcours[2]. La pratique cycliste sportive féminine avec des courses réservées aux femmes se développera lentement au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

Le Tour de France féminin

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Une première édition du Tour de France féminin est organisée en 1955 par Jean Leulliot. L'épreuve est composée de cinq étapes et 41 femmes sont au départ[3],[4]. Remportée par la britannique Millie Robinson, l'initiative reste sans suite[2].

À la faveur de l'introduction des premières épreuves cyclistes féminines aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles[2], la Société du Tour de France, organisatrice du Tour de France masculin, décide d'instaurer la version féminine du Tour de France, la même année. De 1984 à 1989, le Tour de France féminin est ainsi couru en lever de rideau de l'épreuve masculine, mais sur un linéaire largement réduit par rapport aux hommes[2] La participation à partir de 1985 de Jeannie Longo et sa rivalité avec Maria Canins sur un itinéraire progressivement rallongé suscite un certain intérêt médiatique, mais aussi des remarques dévalorisantes de certains spectateurs et de certaines coureurs comme Marc Madiot et Laurent Fignon[2]. En 1989, Jean-Marie Leblanc, le directeur du Tour de France, décide d’arrêter la course des femmes dans sa formule de l'époque (disputée les mêmes jours que l'épreuve masculine et sur un parcours commun), indiquant qu'elle est trop « contraignante sur le plan économique »[5]. En 1990, cette épreuve change alors de date, de nom et de format : elle devient le Tour de la CEE féminin mais, désormais trop éloignée du feu des projecteurs du Tour de France, s'arrête en 1993[3],[4].

La parenthèse alternative de La Grande Boucle internationale féminine et de la Route de France féminine

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Dans le même temps, en 1992, une nouvelle épreuve, courue au mois d'août, est mise sur pied par un concurrent, l'organisateur indépendant Pierre Boué[2]. Elle est initialement appelée Tour cycliste féminin, l'utilisation de la marque « Tour de France » étant impossible car légalement détenue par la Société du Tour de France (ASO). Finalement ASO fait valoir ses droits également sur le terme simple « tour », ce qui contraint Pierre Boué de changer le nom de son épreuve en 1998 : ce dernier décide alors de l'intituler Grande Boucle féminine internationale[5],[6],[4]. C'est pour les mêmes raisons que la cycliste en tête du classement général porte le maillot or et non pas le maillot jaune, qui reste lui associé au Tour de France[5]. Malgré la présence de coureuses confirmées comme Jeannie Longo, Leontien van Moorsel ou Fabiana Luperini, les médias ne montrent pas de réel intérêt pour la Grande Boucle féminine[2].

En 1998, l'affaire Festina liée au dopage rend la recherche de partenaires plus difficile. Faute de moyens financiers, la Grande Boucle féminine internationale est alors l'objet de critiques de la part d'une partie du peloton féminin : on lui reproche le choix d'hôtels de moindre qualité avec absence d'air conditionné, les longs transferts entre étapes, de longs départs neutralisés et le non-paiement des primes de course[7]. L'édition 2003 a ainsi été notamment marquée par une forte canicule. La deuxième étape a été suivie d'un transfert de Corse vers le continent particulièrement tardif, les équipes ne parvenant à leurs hôtels que tard dans la nuit. L'étape est donc écourtée de trente kilomètres par le jury. L'étape suivante, initialement présentée comme l'étape reine, est réduite à seulement trente-cinq kilomètres. Les parcours auraient également présenté des dénivelés sous-estimés[7]. Par ailleurs, ASO continue d'entraver l'organisateur concurrent qui ne parvient plus à surmonter les difficultés financières. En 2004, la course n'est pas disputée[2].

La Grande Boucle féminine internationale est cependant de retour en 2005, mais avec une version raccourcie et un statut plus modeste, à l'échelon national. La compétition n'est alors plus classée par l'Union cycliste internationale (UCI)[2] et cette dernière lui cherche même un « remplaçant » : l'UCI lance en effet un appel d'offres pour l'organisation d'une grande course par étapes en France[8]. L'année suivante, le départ du Tour d'Italie féminin, une course concurrente de poids, est donné pendant la Grande Boucle, empêchant ainsi les coureuses de participer aux deux épreuves[4]. La Grande Boucle féminine est remportée de 2005 à 2009 par une membre de l'équipe Univega qui change de noms plusieurs fois. Bien que planifiée par l'organisateur Pierre Boué, l'édition 2010 de la Grande Boucle n'est pas inscrite par l'UCI au calendrier officiel, conduisant à son annulation. Une des causes de cette non-inscription est un rapport d'un des membres du jury de l'UCI sur l'édition 2009[9]. Cette annulation entraine la disparition de la Grande Boucle féminine.

L'UCI valide entre-temps le projet d'Hervé Gérardin, un ancien d'Amaury Sport Organisation parti fonder sa propre structure Organisation Routes et Cycles : la course est nommée Route de France féminine et est classée en haut de la hiérarchie par l'UCI[8]. Disputée dès 2006, elle peine pourtant à se développer et ne parvient pas à profiter de l'arrêt de la Grande Boucle féminine internationale. En effet, la course est sous médiatisée et rencontre à son tour des difficultés d'organisation. Non disputée en 2011, elle est annulée en 2017 et à nouveau en 2018. Ces deux annulations successives sont fatales, l'organisateur renonce à poursuivre l'aventure et la Route de France féminine est abandonnée après dix éditions[5].

Départ de la dernière étape, le 31 juillet 2022
Départ de la dernière étape, le 31 juillet 2022 : Leader du classement du meilleur grimpeur Demi Vollering, Leader du classement général Annemiek van Vleuten, Leader du classement par pointsLeader du classement de la combativité Marianne Vos, Leader du classement du meilleur jeune Shirin van Anrooij.

Le retour du Tour de France

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La course by Le Tour de France, épreuve féminine d'un jour organisée entre 2014 et 2021 en lever de rideau d'une étape du Tour de France, le plus souvent celle des Champs-Élysées, rencontre un certain succès. Parallèlement l'association Donnons des elles au vélo[10],[11] et des cyclistes comme Marianne Vos plaident pour une course en étapes, plus ambitieuse[12]. Une pétition lancée en 2013 par la coureuse Kathryn Bertine réclamant le retour d'une édition féminine du Tour de France rassemble 96 000 signatures[2].

Amaury Sport Organisation décide en 2021 de relancer le Tour de France féminin et choisit de le nommer « Tour de France Femmes »[13]. La première édition a lieu en 2022, démarre de Paris sur les Champs-Élysées, le jour de l'arrivée du Tour de France masculin[1], le 24 juillet 2022. Le montant total des prix s'élève à « 250 000  »[14]. La directrice du Tour Femmes est l'ancienne coureuse cycliste Marion Rousse[15],[16].

Après une édition 2023 entre Clermont-Ferrand et Pau, l'édition 2024 est marquée par un premier grand départ de l'étranger, à Rotterdam aux Pays-Bas[2]. En raison de la tenue des Jeux olympiques d'été à Paris, l'épreuve est décalée et ne s'élance donc pas dans la foulée du Tour masculin[2]. La course débute ainsi le lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux, les concurrentes disputant huit étapes en sept jours, du 12 au , avec une arrivée finale au sommet à L'Alpe-d'Huez, haut lieu du Tour de France[17].

Tour de France féminin

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Tour de France féminin
Généralités
Sport cyclisme sur route
Création 1984
Disparition 1989
Éditions 6
Type / Format course à étapes
Lieu(x) Drapeau de la France France

Palmarès
Plus titré(s) Drapeau de la France Jeannie Longo (3)
Année Vainqueur Deuxième Troisième
1955 Millie Robinson June Thackerey Marie-Jeanne Donabedian
-
1984 Marianne Martin Heleen Hage Deborah Schumway
1985 Maria Canins Jeannie Longo Cécile Odin
1986 Maria Canins Jeannie Longo Inga Thompson
1987 Jeannie Longo Maria Canins Ute Enzenauer
1988 Jeannie Longo Maria Canins Elizabeth Hepple
1989 Jeannie Longo Maria Canins Inga Thompson

Tour de la CEE féminin

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Tour de la CEE féminin
Généralités
Sport cyclisme sur route
Création 1990
Disparition 1993
Éditions 4
Type / Format course à étapes
Lieu(x) Drapeau de la France France
Année Vainqueur Deuxième Troisième
1990 Catherine Marsal Leontien van Moorsel Astrid Schop
1991 Astrid Schop Leontien van Moorsel Roberta Bonanomi
1992 Leontien van Moorsel Heidi Van de Vijver Roberta Bonanomi
1993 Heidi Van de Vijver Leontien van Moorsel Aleksandra Koliaseva

Tour de France Femmes

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Année Vainqueur Deuxième Troisième
Tour de France Femmes
2022 Annemiek van Vleuten Demi Vollering Katarzyna Niewiadoma
2023 Demi Vollering Lotte Kopecky Katarzyna Niewiadoma
2024 Katarzyna Niewiadoma Demi Vollering Pauliena Rooijakkers

Autres épreuves assimilées

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Tour cycliste féminin ou Grande Boucle féminine internationale

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Tour cycliste féminin ou
Grande Boucle féminine internationale
Généralités
Sport Cyclisme sur route
Création 1992
Disparition 2009
Éditions 17
Type / Format course à étapes
Lieu(x) Drapeau de la France France

Palmarès
Plus titré(s) Drapeau de l'Italie Fabiana Luperini (3)
Drapeau de l'Espagne Joane Somarriba (3)
Année Vainqueur Deuxième Troisième
Tour cycliste féminin
1992 Leontien van Moorsel Jeannie Longo Heidi Van de Vijver
1993 Leontien van Moorsel Marion Clignet Heidi Van de Vijver
1994 Valentina Polkhanova Rasa Polikevičiūtė Cécile Odin
1995 Fabiana Luperini Jeannie Longo Luzia Zberg
1996 Fabiana Luperini Rasa Polikevičiūtė Jeannie Longo
1997 Fabiana Luperini Barbara Heeb Linda Jackson
1998 Edita Pučinskaitė Fabiana Luperini Alessandra Cappellotto
Grande Boucle féminine internationale
1999 Diana Žiliūtė Valentina Polkhanova Edita Pučinskaitė
2000 Joane Somarriba Edita Pučinskaitė Géraldine Löewenguth
2001 Joane Somarriba Fabiana Luperini Judith Arndt
2002 Zinaida Stahurskaia Susanne Ljungskog Joane Somarriba
2003 Joane Somarriba Nicole Brändli Judith Arndt
2004 Non disputée
2005 Priska Doppmann Edwige Pitel Christiane Soeder
2006 Nicole Cooke Maryline Salvetat Tatsiana Sharakova
2007 Nicole Cooke Priska Doppmann Emma Pooley
2008 Christiane Soeder Karin Thürig Nicole Cooke
2009 Emma Pooley Christiane Soeder Marianne Vos

Route de France féminine

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Retransmission à la télévision

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En 2022, la première étape est diffusée en direct sur France 2 avant la 21e étape du Tour de France. France 3 diffuse les étapes suivantes. Eurosport 1 diffuse également toutes les étapes en direct.

En 2023, les huit étapes sont diffusées en direct sur France 2. Pour la première fois, deux étapes (1er et 7e) sont proposées en intégralité.

En 2024, les étapes sont à nouveau toutes diffusées en direct sur France 2.

Notes et références

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  1. a et b « Le Tour de France lance Le Tour de France Femmes avec Zwift - Tour Femmes2021 », sur www.letourfemmes.fr (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k et l Julie Gaucher, « 1984, quand les femmes ont obtenu leur Tour de France », sur humanite.fr, (consulté le )
  3. a et b Michel Dalloni, Le Vélo, La Boétie, 256 p. (lire en ligne).
  4. a b c et d (en) « The Breakaway, by Nicole Cooke (Part 1) », sur podium cafe (consulté le ).
  5. a b c et d Adeline Malnis, « Pourquoi n’y a-t-il pas de Tour de France féminin ? », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Page sur la Grande Boucle féminine, sur memoire-du-cyclisme.eu.
  7. a et b (en) Meredith Miller, « La Grande Boucle was a grand disaster », sur cycling tips, (consulté le ).
  8. a et b « Cyclisme/La Route de France féminine : Saint-Quentin va donner le top départ de cette course référence », sur L'Aisne nouvelle, (consulté le ).
  9. Alfred North, Tour le cyclisme féminin performances 2009, , p. 163-164.
  10. « Les femmes en selle », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  11. « Les Elles du vélo : un Tour de France au féminin », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  12. Manon Vautier-Chollet, « Tour de France femmes : 70 ans de lutte pour la féminisation du cyclisme », sur radiofrance.fr, (consulté le ).
  13. Quentin Descamps et Gaëtan Goron, « Tour de France femmes 2022 : le cyclisme féminin, un marché à parts », sur liberation.fr, .
  14. Le Figaro, « Tour de France : 250 000 euros de primes pour l'épreuve féminine », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  15. « Cyclisme : Marion Rousse devient la directrice du Tour de France Femmes », sur Franceinfo, (consulté le ).
  16. E Garnier, « Marion Rousse nommée directrice du Tour de France féminin », sur L'Équipe, (consulté le ).
  17. Vincent Daheron, « Tour de France Femmes : le grand départ de l’édition 2024 sera donné à Rotterdam », sur www.lemonde.fr, (consulté le ).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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