Zopiclone — Wikipédia

Zopiclone
Image illustrative de l’article Zopiclone
Énantiomère R de la zopiclone (en haut) et S-zopiclone (en bas)
Identification
Nom UICPA 4-méthylpipérazine-1-carboxylate de (RS)-6-(5-chloropyridin-2-yl)-7-oxo-6,7-dihydro-5H-pyrrolo[3,4-b]pyrazin-5-yle
No CAS 43200-80-2
138729-47-2 (+)
No ECHA 100.051.018
No CE 256-138-9
Code ATC N05CF01
PubChem 5735
Propriétés chimiques
Formule C17H17ClN6O3  [Isomères]
Masse molaire[1] 388,808 ± 0,019 g/mol
C 52,51 %, H 4,41 %, Cl 9,12 %, N 21,61 %, O 12,34 %,
pKa 6,7
Écotoxicologie
DL50 dose toxique (100 mg)
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 80 %
Liaison protéique ~ 45 %
Métabolisme hépatique
Demi-vie d’élim. ~ 5 heures
Excrétion

Urinaire et fécale

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Hypnotiques et sédatifs apparentés aux benzodiazépines
Voie d’administration Orale
Conduite automobile Dangereuse
Antidote flumazénil
Caractère psychotrope
Catégorie hypno-sédatif
Mode de consommation

orale

Risque de dépendance Élevé

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La zopiclone est un hypnotique de la famille chimique des cyclopyrrolones, apparenté aux benzodiazépines[2]. Elle est commercialisée notamment sous le nom d'Imovane. La zopiclone possède des propriétés hypnotiques, sédatives, anxiolytiques, myorelaxantes et amnésiantes.

Elle fait partie des hypnotiques les plus couramment utilisés, avec le zolpidem et le zaleplon, tous les trois souvent qualifiés de Z-Drugs. Leur usage a supplanté celui des benzodiazépines grâce à leur élimination plus rapide, ce qui évite les effets résiduels le lendemain matin. Il n'est donc pas nécessairement efficace pour éviter les réveils nocturnes le temps d'une nuit entière.

Le traitement avec la zopiclone était originellement recommandé pour une utilisation à court terme, c’est-à-dire pour deux semaines[3],[4]. En France, sa durée de prescription est officiellement limitée à quatre semaines, de manière à limiter les risques de dépendance. Cependant, son utilisation à long terme présente un profil d'effets secondaires limité[5] comparé aux hypnotiques à durée d'élimination plus longue (cf. estazolam ou nitrazepam).

Il est fabriqué par le laboratoire Sanofi depuis 1984[6].

Pharmacologie

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Une boîte de zopiclone arrow lab 3,75 mg sous forme de comprimés pelliculés
Une boîte de zopiclone Mylan 7,5 mg sous forme de comprimés pelliculés sécables

La zopiclone est un hypnotique-sédatif, et se comporte de la même manière que les benzodiazépines (BZD), en tant que modulateur positif non sélectif des récepteurs GABA, et donc comme inhibiteur du système nerveux central[7].

Plus précisément, le composé augmente l'activité du système GABA-ergique naturel, en multipliant le nombre d'ouvertures du canal ionique Cl- quand le GABA naturellement produit (ou un autre agoniste tel que l'alcool) se fixe à ses récepteurs. Ainsi le neurone cible sera hyperpolarisé ; il sera moins facile à stimuler par courant électrique lorsque des ions positifs tenteront de le charger positivement. Le zopiclone et les BZD sont seulement des modulateurs positifs et non des agonistes, contrairement au barbital. Ils présentent donc un potentiel de surdosage moindre[8].

À la différence des benzodiazépines, le zopiclone augmente la durée totale du sommeil sans réduire la durée du stade NREM-3[9], ce qui a pour conséquence de ne pas déranger les phases du cycle naturel, mais aussi d'augmenter chez certaines personnes les risques de parasomnies tel le somnambulisme, qui ont lieu durant le sommeil de stade 3[10],[11].

Indications

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Le traitement est indiqué pour le traitement des insomnies aiguës ou chroniques, pour un temps limité.

Elle peut entraîner une sensation d'amertume buccale ou de goût métallique au réveil. Elle est en général bien supportée, à condition d'être absorbée précisément au coucher, sans quoi elle pourrait entraîner une confusion transitoire. Elle est parfois responsable de cauchemars. Elle peut être prise de façon intermittente.

En 2010, la zopiclone était le troisième médicament psychotrope et le deuxième hypnotique le plus vendu en France, avec 17 millions de boîtes vendues[12].

La prise d'alcool aggrave l'effet du médicament et son risque d'effets indésirables.

La zopiclone est délivrée seulement sur ordonnance et figure sur la liste des médicaments psychotropes. Dans certains pays notamment aux États-Unis l'énantiomère S-zopiclone seul est commercialisé, car il est le seul à être actif. La zopiclone en France est un racémique des deux énantiomères, les doses sont donc doublées par rapport au S-zopiclone.

Personnes âgées

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La prise de zopiclone, comme celle d'autres hypnotiques, peut perturber l'équilibre, la stabilité et la coordination des mouvements, avec un effet plus marqué chez les personnes âgées. Par exemple, même en prenant le médicament le soir, les personnes âgées ont un risque plus élevé de chutes et de fracture de la hanche, au lever du matin ou en se levant au cours de la nuit (hommes âgés atteints de prostatisme et de nycturie).

Modalités de sevrage

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Le sevrage se fera toujours par diminution progressive des doses. Il pourra se révéler difficile si la durée du traitement a dépassé les quatre semaines, même aux doses usuelles (3,75 à 7,5 mg par jour), ou si la zopiclone a été détournée de son but thérapeutique[13].

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Médicaments apparentés aux benzodiazépines sur le site du Centre Belge d'Information Pharmacothérapeutique
  3. (en) « Guidance on the use of zaleplon, zolpidem and zopiclone for the short-term management of insomnia », sur nice.org.uk - National Institute for Health and Care Excellence,
  4. (en) E. van der Kleijn, « Effects of zopiclone and temazepam on sleep, behaviour and mood during the day », European journal of clinical pharmacology, vol. 36, no 3,‎ , p. 247–251 (ISSN 0031-6970, PMID 2744064, DOI 10.1007/BF00558155)
  5. James K. Walsh, Andrew D. Krystal, David A. Amato et Robert Rubens, « Nightly Treatment of Primary Insomnia With Eszopiclone for Six Months: Effect on Sleep, Quality of Life, and Work Limitations », Sleep, vol. 30, no 8,‎ , p. 959–968 (ISSN 0161-8105, PMID 17702264, PMCID 1978384, lire en ligne, consulté le )
  6. ANSM, ÉTAT DES LIEUX DE LA CONSOMMATION DES BENZODIAZÉPINES EN FRANCE (lire en ligne)
  7. Linda S. Mathiasen, Robert John Rodgers et Naheed R. Mirza, « Comparative effects of nonselective and subtype-selective gamma-aminobutyric acidA receptor positive modulators in the rat-conditioned emotional response test », Behavioural Pharmacology, vol. 18, no 3,‎ , p. 191–203 (ISSN 0955-8810, PMID 17426483, DOI 10.1097/FBP.0b013e32814fcdd4, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Wolfgang Löscher et Michael A. Rogawski, « How theories evolved concerning the mechanism of action of barbiturates », Epilepsia, vol. 53, no s8,‎ , p. 12–25 (ISSN 1528-1167, DOI 10.1111/epi.12025, lire en ligne, consulté le )
  9. « Hypnotiques : Benzodiazépines et apparentés », sur pharmacomedicale.org (consulté le )
  10. Li-Fen Chen, Ching-En Lin, Yu-Ching Chou et Wei-Chung Mao, « A comparison of complex sleep behaviors with two short-acting Z-hypnosedative drugs in nonpsychotic patients », Neuropsychiatric Disease and Treatment, vol. 9,‎ , p. 1159–1162 (ISSN 1176-6328, PMID 23976857, PMCID 3747020, DOI 10.2147/NDT.S48152, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Panagiotis Ferentinos et Thomas Paparrigopoulos, « Zopiclone and sleepwalking », International Journal of Neuropsychopharmacology, vol. 12, no 1,‎ , p. 141–142 (ISSN 1461-1457, DOI 10.1017/S1461145708009541, lire en ligne, consulté le )
  12. « État des lieux de la consommation des benzodiazépines en France »
  13. Modalités de sevrage