Abbaye Notre-Dame de Soissons — Wikipédia
Destination initiale | Prière conventuelle |
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Destination actuelle | Ruines Église saint-Pierre au parvis |
Construction | |
Propriétaire | Commune de Soissons |
Patrimonialité | |
État de conservation |
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Coordonnées |
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L'abbaye Notre-Dame est une abbaye de moniales bénédictines. Cet édifice catholique du VIIe siècle se situe à Soissons dans le département de l'Aisne. L'église est classée Monument historique (France) en 1913[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Cette abbaye fut fondée entre 658 et 666 par Ébroïn, maire du palais des rois mérovingiens. Il y plaça Ætheria, une religieuse venue de l'abbaye de Jouarre, abbaye fondée par Colomban de Luxeuil. Cette abbaye féminine reçoit sa règle de Draussin, évêque de Soissons vers 660. Les Carolingiens en firent une abbaye royale, Rotrude s'y serait retirée. Les biens de l'abbaye furent amputés par les comtes de Vermandois au milieu du Xe siècle et l'abbaye ne retrouve ses biens qu'en 993 par une charte d'Hugues Capet. Thomas de Canterbury y séjourna plusieurs nuits en 1165. En 1184, l'abbaye fit venir l'eau courante par des canaux couverts qui traversaient Soissons par un accord de Raoul le Pieux, comte de Soissons. L'abbesse Catherine de Bourbon fit édifier le réfectoire, une infirmerie avec une salle voûtée en dessous et une grande partie des cloîtres. Sous l'abbesse Henriette d'Elbeuf, l'emprise de l'abbaye sur la ville était de quatre arpents.
Hôpital
[modifier | modifier le code]Le premier hôpital qui soit mentionné date de Charles II, dit le Chauve et jouxte la porte du monastère. Un second est mentionné à côté de l'église Saint-Pierre.
Le dernier et le plus important a été commencé en 1230, proche de la rivière. Il est desservi par des sœurs et frères convers sous la tutelle de l'abbesse. En 1224, l'évêque Jacques de Bazoches règle le nombre des servants à vingt personnes. Le pape Sixte V ordonne que les messes y soient dites par un prêtre pour éviter la sortie des moniales de la closture.
Églises
[modifier | modifier le code]L'abbaye a connu jusqu'à quatre églises : celle de Notre-Dame pour les religieuses, celle de Pierre pour les moines et celle de sainte Geneviève pour les malades et pèlerins et enfin la Sainte Croix pour les offices funèbres[2]. Elle est rénovée entre le XIIe et le XIVe siècle, puis entre le XVIe siècle et la Révolution.
Tombeaux
[modifier | modifier le code]Il y avait de nombreux tombeaux qui disparurent, pour partie lors du remaniement du monastère en 1151, les gisants d'abbesses se retrouvant dans les murs de l'église ou d'autre bâtiments comme pierre de réemplois.
Le tombeau de Drausin, enterré dans la première église, puis transféré dans l'abside de la nouvelle avant d'être transféré dans une chapelle de l'église qui lui fut consacrée ; il était soutenu par deux piliers de marbre noir. Il y avait celui de saint Voüé ou Voalde, sarcophage très proche de celui de Drausin, ainsi que saint Leudard, tous trois dans cette chapelle.
Sous l'aigle du chœur, celui de Beatrix de Martinmont, Marguerite de Cambronne dans le chœur.
Élisabeth de Chastillon dans le latéral droit proche de la chapelle Saint-Georges.
Marguerite de Coucy dans la nef avec Élisabeth de Chastillon.
Dans une niche à l'extérieur du chœur se trouve celui de Catherine de Bourbon et de sa sœur Marie, de marbre blanc et noir avec leur figures au naturel[Note 1]. De même facture et à côté le mausolée de Louis de Lorraine-Aumale « A l'honneur de Dieu, & la memoire de tres-haute & tres-illustre Princesse Madame Louyse de Lorraine Abbesse de cette Abbaye. »
Les chœurs de feu du comte et de la comtesse d'Harcourt sont dans une petite arcade[Note 2].
Du côté gauche de la nef, fille de Jacques, bâtard de Bourbon, sur sa tombe l'écusson de son père et celui de Jumelles[Note 3].
Le cœur de madame Marguerite-Philippe du Cambout[Note 4].
Le seigneur Renald de Barbançon dont la sœur était entrée au couvent[Note 5].
Dissoute par la Révolution française, l'abbaye tombe progressivement en ruine.
Liste d'abbesses
[modifier | modifier le code]D'après dom Michel Germain.
- Eterie
- ? - : Hildegarde.
- morte le : Eremburge.
- morte en 760 : Ermentrude.
- morte en 780 : Asceline ou Helceline.
- morte en 810 : Gisèle[Note 6].
- Theodrade[Note 7].
- 846-vers 860 : Imma[Note 8].
- morte le : Rotrude.
- morte le vers 880 : Richilde[Note 9].
- morte le : Rotilde.
- morte le vers 940 : Milesinde.
- morte le vers 950 : Hersende.
- morte le : Cunegonde.
- morte le : Gerberge de Saxe, abbesse en 959[3].
- morte en 1010 : Eremburge II.
- morte en 1060 : Ermengarde.
- morte le : Ogive.
- morte le : Adelhais ou Eleide.
- morte le : Mathilde de la Ferté sous Jouare[Note 10].
- morte le : Mathilde de Toulouze[Note 11].
- morte le : Marsilie.
- morte le : Julienne.
- morte le : Marguerite.
- 1189- : Helvide ou Avoye de Cherisy[Note 12].
- 1216- : Beatrix de Cherisy[Note 13].
- 1236- : Agnès de Cherisy.
- 1257-1273[Note 14] : Odeline de Trachy.
- 1274- : Ade de Bazoches[Note 15].
- 1283 : Cécile de Péronne.
- 1283- : Beatrix de Martinmont.
- 1296- : Marguerite de Canmenchon[4].
- 1309- : Émeline de Conty.
- 1328[Note 16] † : Élisabeth de Châtillon, elle faisait bâtir un collatéral à l'église avec une chapelle à saint Georges, elle eut l'autorisation royale de ceinturer l'abbaye de murs et d'y adjoindre des tours.
- 1366 ?- : Marguerite II de Coucy.
- morte en 1429 : Élisabeth II de Châtillon.
- Élisabeth III Descronnes.
- Marguerite III de Camberonne.
- 1473-1494 : Marguerite IV du Luxembourg[Note 17].
- morte en 1510 : Denise Simon.
- morte vers 1523 : Catherine du Hem , en 1518 elle fit, pour la communauté l'acquisition de la vicomté de BIlly.
- 1523-1553 : Françoise de Manteaux († le ).
- 1539-1595 : Catherine II de Bourbon, de 1539 à 1553 abbesse commendataire, s'opposait aux calvinistes qui avaient envahi Soissons en 1567.
- morte le : Louise de Lorraine-Aumalle[Note 18], elle fit changer l'habit blanc des sœurs en noir.
- 1643- : Henriette de Lorraine-Elbeuf[Note 19], coadjutrice à partir de 1610.
- Armande Henriette de Lorraine-Harcourt.
- Mme de La Rochefoucauld-Bayers.
Galerie
[modifier | modifier le code]- Ruines de l'abbaye Notre-Dame de Soissons.
- Le tombeau de Drausin (Musée de Cluny, Paris).
- Psautier de Montpellier en partie écrit à Notre-Dame de Soissons.
Religieuses et visiteurs célèbres
[modifier | modifier le code]- Blanche d'Harcourt (04/1432 ns), religieuse, deviendra l'abbesse de Fontevrault[Note 20].
Propriétés et revenus
[modifier | modifier le code]La terre de Guny est donnée en 858, à l'abbaye Notre-Dame de Soissons par Charles le Chauve.
En 1368, Enguerrand VII de Coucy accorde la charte collective de franchises à Guny et 22 autres paroisses.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « Cy gisent les corps de tres illustres Princesses Mesdames Marie & Catherine de Bourbon soeurs, & tantes du Roy Henry IV. filles de tres-illustre Prince Charles de Bourbon Duc de Vendosme & de Françoise d'Alençon leur mere. Ladite Dame Marie mourut étant fiancée à Jacques V du nom Roy d'Escosse, & ladite Dame Catherine, après avoir été 51 ans Abbesse de l'Abbaye ceans, passa de ce monde le .
Priez Dieu pour leurs ames ». - « C'Est icy le coeur de tres-haut, tres-puissant & tres-illustre Prince Henry de Lorraine Comte d'Harcourt, d'Armagnac, de Brionne, de Marsan, & de Charny, Seigneur de Conliège, Neublant, &tc. Pair & Grand-Escuyer de france, Chevalier des Irdres du ROy, grand Senechal de Bourgogne, Gouverneur de la haute & basse Alsace, & de la Province d'Anjou, General des Armées de Sa Majesté, & cy-devant Vice-ROy en Catalogne, dont l'Histoire parle amplement à cause de ses actions heroïques & des ses exploits memorables, qui luy ont acquis le nom du Grand Comte d'Harcourt. Il fut né le 20 May 1610 environ midy, & deceda le 25. . en l'Abbaye ROyale de Royaumont (où gist son corps) appartenant à Messire Alphonse-Louys de Lorraine son fils, Chevalier d'Harcourt, Grand Croix de Malte. Il étoit fils de Charles de Lorraine Duc d'Elbeul Gouverneur de Bourgogne, & Grand Veneur de France, & de Marguerite Chabot. Le dit cœur a été transferé de l'Abbaye de Royaumont en celle-cy par les soins de Madame Armande-Henriette de Lorraine sa fille Abbesse de cette Abbaye Royale de N.D. de Soissons, l'an 1669. »
- « Cy gît noble & insigne Dame Magdelaine de Vendôme, qui fut Religieuse de ceans l'espace de quarante-cinq ans, & depuis l'Abesse de S. Estienne de Soissons, où elle deceda le 25. d'Aoust 1588. Priez Dieu pour son ame. »
- « C'est icy le coeur de feuë tres-haute, tres illustre & tres-puissante Princesse Madame Marguerite du Cambout Comtesse douairière d'Harcourt, femme de très-haut, tres-puis-sant, tres-illustre Prince Monseigneur Henry de Lorraine Comte d'Harcourt, &c. Grand Escuyer de France, &c. laquelle est décédée le 9. Decembre 1674. âgée de cinquante-trois ans, & son cœur a été posé en ce lieu le 19. . par les soins de Madame Armande-Henriette de Lorraine-Harcourt sa fille, Abbesse de l'Abbaye ROyale ceans. »
- « Hîc situs est Dominus de Barbensone Renaldus,
Inde queror valde, tibi sit requies sine fine
Moribus illustris, generoso claruit ortu,
Heujacet in claustris, hujur precor esto memor tu.
Parisius ploret, cui Canonicus fuit ille,
Leodi villæ sic pro se quilibet oret.
Quis vetat infundi lacrymas cordis gemebundi ?
Pectora como vit videt hunc in humo quia condi.
Lenis, ovans, largus, redolens rosa, legibus argus,
Lux inerat moestis, solamen turbine fretis.
Sobrius & castus, humilis pius, oderat astus,
Et repulit fastus, virtutibus undique vastus.
CterLD bis sederim* de morte videbis
Mars bis septena rapit hunc in luce serena.
Illi nulla manent nisi sacra precamina manent.
Huic simul oremus, Deus huic locus esto supremus. » - Fille de Pépin et sœur de Charlemagne.
- Petite-fille de Charles Martel.
- Fille de Théodrade.
- Fille de Louis le Débonnaire ?
- Fille de Godefroy, vicomte d'Aucoul, et d'Ermengarde d'Aizy.
- Fille de Raymond V de Toulouse et de Constance de France (1128-1176) ?
- Fille de Gérard, comte de Cherisy, et de Muret, son oncle Nivelon était évêque.
- Sœur de la précédente.
- Démissionne et meurt un 23 avril.
- Ou Adée, fille du sire de Bazoches, vidame de Châlons.
- Élection agrée par Jean XXII.
- Fille de Louis de Luxembourg-Saint-Pol ?
- Fille de Claude II d'Aumale.
- Fille de Charles Ier d'Elbeuf.
- Fille de Jean VI d'Harcourt et Catherine de Bourbon.
Références
[modifier | modifier le code]- « abbaye », notice no PA00115936, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Persée.
- Medieval Lands.
- Victor Leducq, Monographie de Commenchon (Canton de Chauny, Aisne) : Monographie illustrée, Chauny, Imp. Richez, (lire en ligne), sur le site https://memoires-du-chaunois.pagesperso-orange.fr
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 83 - 6) p. 99 à 102.
- Dom Germain, Histoire de l'abbaye royale de N.D. de Soissons, de l'ordre de Saint-Benoît, divisé en quatre livres, avec les preuves et plusieurs titres tirez des archives de cette abbaye, composée par un religieux bénédictin de Saint-Maur, Paris : J.-B. Coignard, 1675.
- Honoré Fisquet, La France Pontificale (Gallia Christiana), Band 2, Soissons et Laon.
- Alexandre Eusèbe Poquet, Notre-Dame de Soissons, son histoire, ses églises, ses tombeaux, ses abbesses, ses reliques, 1855.
- Émile Lesne, « Les ordonnances monastiques de Louis le Pieux et la Notitia de servitio monasteriorum », Revue d'histoire de l'église de France, vol. 6, , p. 161–75, 321–38 and 449–93 (lire en ligne).
- Pierre Héliot, « Les église [sic] de l'abbaye Notre-Dame à Soissons », Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, XXXVII, 1968, p. 49 et suivantes.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des monuments historiques de Soissons
- Liste des abbayes, prieurés et couvents en Picardie
- Histoire de la Picardie
- Histoire de l'Aisne