Prieuré Saint-Marcoul de Corbeny — Wikipédia
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Le prieuré Saint-Marcoul de Corbeny est un ancien prieuré de moines bénédictins situé sur le territoire de la commune de Corbeny, dans le département de l'Aisne, en France. Il fut fondé au début du Xe siècle[Note 1] et supprimé en 1790.
Historique
[modifier | modifier le code]Haut Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Les rois Carolingiens possédait une résidence royale à Corbeny. Pépin le Bref[1] et son fils Charlemagne y séjournèrent.
C'est à Corbeny qu'en 776, après la mort de Carloman, Charlemagne fut reconnu roi par les Francs d'Austrasie[2].
Charles III le Simple y résida en 900 lors des invasions normandes. Ce dernier accorda asile aux religieux de Nanteuil, près de Coutances en Normandie, qui apportèrent avec eux les reliques de saint Marcoul (ou Marculf). Il leur fit construire un prieuré en ce bourg[3],[4],[5].
Corbeny fut offert en avril 907 à Frédérune lors de son mariage[6] avec Charles III le Simple, et elle le donna à sa mort aux moines du prieuré de Saint-Marcoul de Corbeny qui dépendait de l'abbaye Saint-Remi de Reims.
Le pèlerinage à saint Marcoul
[modifier | modifier le code]Dans ce prieuré[7], reposaient les reliques de saint Marcoul qui donnaient aux rois de France un pouvoir thaumaturge.
Le pouvoir thaumaturgique des rois de France remonterait à Robert II le Pieux, fils d'Hugues Capet, mais c'est son petit-fils Philippe Ier qui, le premier, aurait eu le pouvoir de guérir les écrouelles. Ses successeurs jusqu'à Louis XVI ont disposé de ce pouvoir.
Le prieuré de Corbeny fut dévasté en 1098 par Thomas de Marle, en 1102, les religieux purent réintégrer leur monastère et le prieuré fut restauré. En 1119, le pape Calixte II vint à Corbeny vénérer les reliques de saint Marcoul.
En 1229, le roi de France, saint Louis, se rendit en pèlerinage à Corbeny pour se recueillir devant les reliques de saint Marcoul et recevoir les pouvoirs thaumaturges des reliques du saint[8]. Ses successeurs vinrent s'y recueillir au lendemain de leur sacre à Reims, avant de se livrer dans l'église ou dans la cour du palais au « toucher des écrouelles » de malades présentant des scrofules au cou. Après le toucher direct du malade, le roi prononçait, à partir du XVIe siècle, ces paroles : « le roi te touche, Dieu te guérisse »[9].
Epoque moderne
[modifier | modifier le code]À partir de Louis XIV, le roi ne se rendit plus en pèlerinage à Corbeny comme cela se pratiquait depuis Louis X, les reliques de saint Marcoul étaient amenées à la basilique Saint-Remi et le toucher se fit dans le jardin[10].
Epoque contemporaine
[modifier | modifier le code]En 1790, au début de la Révolution française, les abbayes, prieurés et couvents furent fermés et les ordres religieux supprimés. Le prieuré de Corbeny disparut et ses biens furent vendus.
Au cours de la Première Guerre mondiale, les vestiges du prieuré ainsi que tout le village de Corbeny furent totalement détruits. Un oratoire dédié à saint Marcoul a été construit entre les deux guerres, à la sortie du village de Corbeny au débouché du Chemin des Dames. Sur une plaque commémorative, a été gravée cette inscription : « Ici dans le prieuré bénédictin de Corbeny de 899 à 1790, les reliques de saint Marcoult, abbé de Nanteuil, invoqué pour la guérison des écrouelles ont été vénérées par saint Louis et vingt rois de France ses successeurs par le pape Calixte II, saint Bernard de Clairvaux, sainte Jeanne d'Arc et par des multitudes de pèlerins. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La date exacte de la fondation du prieuré n'est pas connue.
Références
[modifier | modifier le code]- Page 186 et 187 dans Dictionnaire historique, généalogique et géographique du département de l'Aisne (1857) de Maximilien Melleville, géologue, archéologue et historien
- Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois, Amiens 1842, p. 13.
- Guillaume Marlot, Metropolis remensis historia, 1666, p. 531
- Jean-François M. Lequeux, chanoine de Paris, Antiquités religieuses du diocèse de Soissons et Laon(1859), pages 184 et suivantes
- http://www.histoireaisne.fr/memoires_numerises/chapitres/tome_11/Tome_011_page_093.pdf
- Page 473 dans Dots et douaires dans le haut Moyen Âge (2002) de François Bougard, Laurent Feller, Régine Le Jan
- Le prieuré de Corbeny page 608 dans Histoire de la ville, cité et université de Reims métropolitaine de la Gaule de Guillaume Marbt(1845)
- Histoire du prieuré Saint-Marcoul de Corbeny, et la guérison des écrouelles par Mme Suzanne Martinet, ancienne bibliothécaire de Laon, p. 99-100
- « Histoire du pélerinage de Saint-Marcoul, à Corbeny, ou Don de guérir les écrouelles accordé aux rois de France (2e édition, revue, corrigée et… », sur Gallica, (consulté le ).
- Patrick Demouy, Le sacre du roi, Strasbourg, 2016, éd. La Nuée Bleue, p. 92-93.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dom Michel Germain, Matériaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11820 « Prioratus S. Marculphi Corbeniensis »
- M. B., ancien curé de Corbeny, Histoire du pèlerinage de saint Marcoul àCorbeny ou don de guérir les écrouelles accordé aux rois de France, 1853 - Lire sur Gallica
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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